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EAN : 9782940523764
896 pages
Editions des Syrtes (15/03/2018)
4.52/5   23 notes
Résumé :
C’est une aventure grandiose, qu’aucun récit n’a encore retracé de cette manière : l’épopée sibérienne, la conquête des immenses espaces du nord de l’Asie par la Russie reste curieusement méconnue. Entamée alors que les Européens sont déjà en Amérique, elle conduit l’Empire des tsars jusqu’au Pacifique puis à l’Alaska.

Qui en sont les acteurs ? Des dynasties de marchands provinciaux comme les Stroganov ou des Cosaques partis chercher fortune vers l’el... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Après un long mois, me voilà enfin revenue de mon voyage de l'Oural au Kamtchatka et au-delà…

Au 16ème siècle, la Russie se situe à l'ouest de l'Oural (frontière géographique entre l'Europe et l'Asie). de l'autre côté il y a un territoire de plus de 13 millions de km² : la Sibérie (pour ainsi dire la moitié du continent africain).

Eric Hoesli nous raconte ici 5 siècles d'histoire « avec autant de rigueur historique que de souffle narratif. » Un ouvrage captivant sur un sujet qui pose question : la colonisation.

Qu'est-ce qui m'a le plus marquée ? L'histoire des Stroganov, d'Ermak le Cosaque, de Vitus Béring & Georg Steller, du Transsibérien, des goulags, … avec en arrière plan la succession des tsars de Russie (d'Ivan le Terrible à Nicolas II), l'histoire de l'exploration du Grand Nord, les gens qui meurent de froid et de faim, etc.

J'ai beaucoup apprécié la présence des cartes ainsi que des notes et de la bibliographie. Il y a aussi un index des noms propres.

La Sibérie me fascine depuis que j'ai lu Michel Strogoff de Jules Verne (il y a au moins 30 ans). Il faudra que je le relise à l'occasion. Je n'ai pas l'intention de m'arrêter là, j'ai encore le livre d'Yves Gauthier et d'Antoine Garcia à lire, ainsi que le roman de Marc Sich (entre autres).

En conclusion, voilà un ouvrage de référence qui m'accompagnera dans mes prochaines lectures.





Challenge pavés 2019
Challenge livre historique 2019
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Avant la lecture de cet ouvrage, je n'avais que de vagues connaissances sur cette conquête de l'Est et pourtant tout en elle réunit les éléments d'un grand roman d'aventures (comme le souligne bien Erick Orsenna dans son avant-propos), en effet évoquer la Sibérie amène immédiatement à penser aux goulags et à l'exil des opposants politiques, au Transsibérien ou aux conditions climatiques délétères pour ma part et pourtant ce schéma est réducteur comme me l'a démontré Eric Hoesli.

L'auteur nous présente la conquête de la Sibérie du 16ème siècle jusqu'à la chute de l'U.R.S.S. Je tiens d'abord à préciser que l'auteur a travaillé une dizaine d'années à rédiger cet essai. Ceci donne un livre d'une grande érudition, les propos sont étayés par de nombreuses sources pour ceux qui souhaiteraient creuser davantage les sujets évoqués.

J'avais un peu peur justement que cette érudition se fasse au détriment de l'âme du livre, que l'on se retrouve avec des faits et pas d'humains derrière et j'avoue que les premiers chapitres m'ont un peu conforté dans mes craintes (sentiment renforcé par le fait que j'avais besoin de me référer constamment à la carte de la Russie pour suivre la progression des protagonistes). Mais ne vous laissez pas berner car très vite les hommes et les femmes qui ont été au coeur de cette conquête se retrouvent au coeur de ce livre, qu'ils soient marchands, industriels, opposants politiques, scientifiques.

La conquête d'un tel espace ne se fait pas sans heurts, que ce soit au niveau humain pour les populations autochtones notamment, ou au niveau écologique quand on constate que la Sibérie a été en quelque sorte victime de ses atouts que sont les fourrures ou le pétrole. L'auteur nous évoque le tout sans fard, parfois crûment et il réussit à être didactique sans être pédant, ce qui fait que malgré le côté dense de l'ouvrage (je ne me vois pas le prendre comme roman au bord de la piscine), le tout est agréable et l'on réussit à parfaire ses connaissances tout en passant un bon moment de lecture.

Je pense que la question qui se pose avant de se laisser tenter par ce genre de pavé est celle de savoir s'il y a une sorte de prérequis pour apprécier le propos de l'auteur…et bien non, Eric Hoesli précise l'arrière plan politique quand cela est nécessaire pour comprendre la conquête de la Sibérie mais il ne s'étend pas dessus, préférant mettre l'accent sur les « héros » de cette conquête.

Lien : https://allylit.wordpress.co..
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Il m'a fallu un temps fou pour arriver au bout de celui-ci mais cela n'a rien d'une critique sur la qualité de ce livre, qui fera sûrement date dans les publications en français sur la Sibérie. Non, c'est son épaisseur qui m'a valu autant de semaines pour le terminer, son épaisseur et la densité de son contenu. Pas vraiment le genre qu'on lit dans le bus, non, c'est une lecture qui demande plus d'attention que ça et qui a fait que j'ai lu en même temps je ne sais combien de romans plus accessibles.
L'épopée sibérienne est archi, mais alors archi complète. Tout y est, plus que tout, depuis les premiers amateurs de fourrures tâchant de faire fortune jusqu'aux chiffres glaçant des morts du Goulag.
Evidemment, certaines parties intéresseront plus certains lecteurs, c'est trop vaste pour que tous les thèmes et toutes les époques intéressent autant. Tout y est accessible cependant, même les époques les plus reculées, les moins connues, car l'auteur précise, détourne son récit pour passer par l'Europe ou l'Amérique quand cela est nécessaire pour éclaircir ce qui se passe en Sibérie.
Si la Sibérie est presque incompréhensible de gigantesque, L'épopée sibérienne se hisse à son niveau: un travail incroyable, immense, admirable, à attaquer sans peur de son épaisseur!
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Pavé de 739 pages (hors annexes) parcourant l'histoire de la Sibérie russe depuis le milieu du XVIe siècle jusqu'à la chute de l'URSS ; étayé par 62 pages de références : une somme, accouchée au terme de 10 ans de travail...
Mais sous l'austérité de ces nombres massifs, la plume habitée de l'auteur fait jaillir un passionnant roman d'aventures! La lecture est d'autant plus aisée que Eric Hoesli procède par chapitres thématiques (l'exploration, l'Alaska, le transsibérien, le pétrole...). Ils se recoupent en partie mais sans redondance, tant chronologiquement qu'au niveau de leurs protagonistes, ce qui favorise la mémorisation ce raz de marée d'informations. Quelques cartes bien choisies (mais pas toujours placées optimalement) aident encore à fixer les éléments du tableau... enfin... de la fresque, et quelques photographies et illustrations incarnent les propos. Les sources sont variées, et le point de vue neutre, sans jugement.
Encore!!!!
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Magnifique synthèse de l'histoire et de la géographie, la première dépendant, ici plus qu'ailleurs, de la seconde. Terre de violence et de drames au cours des siècles avec en point d'orgue, le Goulag et ses millions de zeks.
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critiques presse (1)
LeFigaro
19 mars 2018
La Sibérie est une terre de démesure et de déraison. Cette saga invite les âmes frondeuses à s'y perdre.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Vladivostok, le nouveau phare russe qui vient de naître sur le Pacifique, est encore davantage une ambition qu'une réalité. La cité fondée, selon le nom qui lui a été donné, "pour dominer l'Orient", n'offre d'abord à ses visiteurs que quelques pontons de bois, une église russe, un temple chinois et quelques masures alignées le long d'une artère boueuse grimpant du port vers les collines qui le surplombent. Dans la rue, les passants sont chinois, coréens autant que russes, mais pour le reste, nous voici dans un "Far East" qui ressemble singulièrement à son pendant de l'autre côté de l'océan. Une poignée d'officiers russes, des marins en relâche, quelques aventuriers, et des bars où les soirées se terminent souvent en violentes bagarres. La mode du jour, rapportée par les chroniqueurs, est un jeu où les soldats se retrouvent dans l'arrière-salle obscure d'un cabaret : l'un d'eux doit crier "Tigre !" et les autres canardent dans le noir en direction du cri d'alarme. Comme en Californie, le commerce est en plein essor. Au fil des ans, on voit surgir le long des quais les comptoirs de sociétés étrangères qui ont choisi le "Gibraltar russe" comme un point d'ancrage privilégié en Extrême-Orient. Américains, Allemands, Scandinaves, Britanniques, Chinois, Japonais ou Coréens ouvrent leurs échoppes et leurs bureaux de courtage. Parmi les familles qui s'installent, celle des commerçants suisses Bryner, appelée à devenir l'une des plus puissantes de la ville, et dont l'un des petits-enfants, Yul, connaîtra plus tard la gloire hollywoodienne.
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La migration des paysans de Russie d'Europe, de Pologne, de Biélorussie ou d'Ukraine est déjà ancienne. Dès que les premières garnisons se sont formées autour des pionniers, chasseurs et trappeurs, l'Empire a cherché à attirer des cultivateurs sur ses nouvelles conquêtes afin de nourrir et d'ancrer les colons. Quand les premières mines ont été découvertes, le mouvement s'est accéléré : le criant besoin de main-d'œuvre ne pouvait se satisfaire des quelques aventuriers partis chercher fortune vers l'Orient. L'impératrice Catherine II déjà, dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, a trouvé quelques nouveaux moyens de répondre au déficit de colons en Sibérie : elle y expédie les paysans rebelles capturés lors des jacqueries qui secouent son règne, et, pour faire bonne mesure, complète les effectifs, quand cela s'avère nécessaire, par des pauvres bougres arrêtés sans le moindre motif. Parce qu'elle ne veut pas gaspiller les moindres forces utiles dans les nouvelles contrées, Catherine abolit la peine de mort qu'elle transforme en condamnation au bagne sibérien. Nécessité fait loi, et, au surplus, la mesure est saluée par Diderot et ses amis encyclopédistes qui pressaient depuis longtemps la tsarine d'agir en ce sens afin de civiliser la Russie. Ce sont les premières déportations collectives en Sibérie aux fins d'emploi forcé. Ce ne seront pas les dernières.
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Alors que la conquête des Amériques se fera contre les autochtones et souvent au prix de leur disparition, l'expansion russe ne cause pas les mêmes ravages démographiques. Les recherches contemporaines estiment le plus souvent qu'à l'aube du XVIIe siècle le nombre d'autochtones devait être proche de trois cent mille dans cette partie du monde. En 1900, ils sont huit cent mille a être recensés dans la Sibérie des tsars, alors que durant la même période le nombre d'Indiens d'Amérique du Nord est passé de trois millions à trois cent mille.
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La fourrure est l'alpha et l'oméga de cette partie de l'histoire russe. Son importance est telle qu'elle va déterminer à presque tous égards le rythme et le développement de la conquête du Nord et de la Sibérie ; et même la nature de l'État russe en formation. C'est la présence du gibier, et tout particulièrement de la zibeline au pelage soyeux, qui décide des chemins d'expansion. Comme les animaux recherchés sont au nord puis vers l'est, la Russie se développe d'abord vers le nord puis vers l'est. Les routes commerciales ne font que suivre l'avance des trappeurs, le long des rivières et des fleuves. La grande marche russe vers le Pacifique qui commence n'est pas le produit d'une volonté d'expansion ou de pouvoir de l'État ou du monarque qui le dirige. Elle se fait pour la fourrure, et par la fourrure, puisque l'essentiel du financement de la conquête provient des revenus qui en sont issus.
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Découvrez l'Amérique et revenez ici! Personne, même pas Béring, ne peut alors imaginer l'ampleur de la tâche et des distances à parcourir. Onze mille kilomètres de Pétersbourg, au Kamchatka où un port et des navires doivent être construits pour l'occasion! Et depuis là, une étendue d'eaux inconnues de quatre mille kilomètres environ les séparerait de la côte sud-ouest de l'actuelle Alaska. C'est le double de la distance parcourue par Colomb pour gagner l'Amérique. Il faut ensuite tenter de regagner le palais impérial à Pétersbourg. Revenez, ordre du tsar.
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