Feyzo (ou Fé pour ses proches) l'affirme : "à la maison, personne ne ressemble à personne, ça a été toujours ainsi". le jeune garçon vit aux Pays-Bas avec sa famille. La grande soeur de Fé, An Bing Wa (ou Bing), est née en Chine. Fé, lui, est né aux Pays-Bas mais sa mère venait de Bosnie.
A l'école, lorsque sa maîtresse demande de compléter un arbre généalogique, Fé s'interroge : comment faire, lorsque, comme lui, on a été adopté ? La maîtresse suggère alors de dessiner deux cases : pas question, pour autant, que sa mère devienne la mère "numéro2" ! Fé trouve une astuce : sa mère biologique sera nommée "mère Zéro", alors que sa mère deviendra "mère Numéro1". L'ordre sera ainsi rétabli.
En général, lorsqu'il se rend au parc avec ses copains, Hamid et Josse, Fé aime s'asseoir sur un banc, observer et dessiner les oiseaux, dont il aime la beauté et la liberté. Ce jour-là, une fille inconnue occupe déjà le banc. Elle se nomme Maud, et vient d'arriver dans le quartier. Elle a du mal à trouver ses marques. Curieuse, Maud interroge Fé sur son adoption, et sa mère Zéro. C'est peut-être d'elle qu'il tient son don pour le dessin ? Pourquoi le garçon ne cherche-t-il pas à en avoir le coeur net ? Pourquoi ne cherche-t-il pas à la retrouver ?
Ces questions maladroites conduisent Fé à s'interroger brusquement sur son identité - une identité qui ne lui posait, jusque-là, pas de problème. Fé demande des explications à ses parents, il souhaite en savoir plus sur sa mère Zéro.
Quelle sera la réaction de sa famille face à cette demande soudaine qui peut remettre en question tout un équilibre ?
Ma mère Zéro, de la romancière néerlandaise
Marjolijn Hof, est un très beau roman jeunesse qui dépeint avec justesse les interrogations d'un garçon partant à la recherche de ses origines. Ses parents l'accompagnent dans sa démarche, sa soeur plus âgée se révolte, car elle sait qu'elle a été abandonnée en Chine et n'aura jamais la chance de retrouver sa mère biologique. Ces parents à l'écoute n'auront de cesse de trouver des solutions satisfaisantes pour leurs deux enfants.
Les dernières pages du roman sont particulièrement touchantes ; sans aucun parti pris, elles soulignent les questionnements et les difficultés rencontrés par un enfant adopté. Elles nous parlent des choix d'une mère, venant d'un pays en guerre, qui a permis l'adoption de son enfant.
A noter : la belle couverture de la version française du roman a été réalisée par le dessinateur Barroux. Un jeune garçon, sur un banc, dessine. Au-dessus de lui, de nombreux oiseaux multicolores se sont perchés sur arbre immense aux allures... d'arbre généalogique. Lorsqu'on les observe avec attention, tous ces oiseaux sont différents.
Une belle lecture destinée en premier à des lecteurs à partir de 10 ans, mais dont les thèmes plairont sans aucun doute à un lectorat adulte.