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André Espiau de La Maëstre (Traducteur)
EAN : 9782752901095
192 pages
Phébus (09/09/2005)
3.77/5   26 notes
Résumé :

Hoffmann rêva toute sa vie du ciel doré de l'Italie : un ciel qu'il ne put jamais apercevoir qu'en songe. Raison pour quoi, sans doute, il logea Princesse Brambilla dans le décor le plus italien qui se puisse imaginer : le carnaval de Rome. Raison pourquoi, surtout, ce roman bref se trouve être le plus vibrant appel qu'il ait adressé de sa vie à la fuyante beauté : occasion de conjuguer sa fantaisie la moins retenue et le meilleur de cette ironie mélancol... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Hoffmann a défini lui même ce récit comme un caprice, donnant à la fantaisie et à l'humour de grands pouvoirs, le réel et le merveilleux se confondant, dans une sorte de transe qui étourdit les sens. L'univers est comme une scène de théâtre aux masques trompeurs. Ceux de la pantomime qui arpentent les rues de Rome tandis que bat le carnaval, aux sons de fifres, de tambours et de cymbales et qu'apparaissent, dans des cortèges qui sont comme des processions, des princesses et des mages. Ici tous les personnages ont leurs doubles ou se ressemblent ou se perdent dans leurs rêveries. Ainsi Giglio, un misérable acteur de tragédies aux vers pompeux, devient le prince assyrien Cornelio Chiappari, aimant aussi bien Giacinta que la princesse Brambilla. Les lieux et les temps aussi se multiplient : du Corso transformé en spectacle, l'auteur nous mène dans les sombres forêts d'un pays lointain, le pays d'Urdar, où les eaux d'une source agissent comme un miroir magique, pour le plaisir d'un lecteur conquis.
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Ce roman est un joyeux délire. Nous sommes entraînés dans une sarabande effrénée dans les rues de Rome lors du carnaval. D'éminents et curieux personnages ont été repérés dans la ville où règne une ambiance survoltée. Avec ses revirements, ses effets de miroirs, ses alter-egos et autres fantaisies, ce tourbillon a de quoi étourdir le lecteur. Mais ce n'est rien à comparer à ce que va ressentir Giglio, l'un des personnages principaux, acteur ayant une très haute opinion de lui-même : confusion, paranoïa, états dissociatifs... Il aura également, tel M. Mini-Wheat (je crains que cette référence ne soit saisie que des québécois), du mal à trouver l'équilibre entre le côté sérieux et rationnel de sa personnalité et son côté insouciant et déluré. Cette dichotomie est illustrée dans le roman par l'espèce de rivalité entre la tragédie classique et la comédie italienne.

À un moment donné, on entre dans la narration d'un conte fantastique, et puis au bout d'un moment on se dit : « Mais attendez un peu, ce personnage, ne serait-ce pas... ? » Et les alter-egos de se multiplier.

Mon passage favori est le début du chapitre 4, où Hoffmann entretient directement le lecteur avec des propos, une verve et un style exaltants.
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Paru en 1820, Princesse Brambilla retrace les aventures du comédien Giglio Fava et de la couturière Giacinta Soardi, dans la Rome du XVIIIème siècle, en pleine période de carnaval. Victimes d'un étrange enchantement, ces deux fiancés s'entichent de personnages imaginaires et confondent rêve et réalité dans un tourbillon d'événements dont même le lecteur ne parvient pas à se dépêtrer. À travers ce conte, magie, mystère et humour s'unissent une nouvelle fois sous la plume d'Hoffmann pour tisser un éloge de la poésie, de l'amour et de la beauté de la nature, dans une ambiance toute romantique.

Comme dans le vase d'or, Princesse Brambilla multiplie miroirs, reflets et illusions. Amoureux de la princesse dont il a rêvé, Giglio croit la retrouver parmi les masques du carnaval. C'est alors Giacinta qui s'éloigne de lui, attirée par un prince dont on ignore tout. Entre eux se dresse l'étrange Celionati, charlatan magicien, conteur de l'histoire du triste roi Ophioch et de la joyeuse reine Liris, monarques du royaume d'Urdar, dont l'eau claire du lac reflète la véritable apparence de ceux qui s'y regardent. Parmi ce défilé de masques réels et fictifs où le carnaval se superpose au théâtre, seule la figure de Celionati n'a pas de double apparent. Personnage d'autant plus mystérieux qu'il apparaît tour à tour allié et antagoniste des héros, tel un marionnettiste créant une histoire pour son propre plaisir.

Ce conte est l'un des plus abscons qu'il m'ait été donné de lire. Dénué de morale, il partage avec Petit Zacharie surnommé Cinabre la satire des Lumières, dont le rationalisme va à l'encontre de la simplicité et de l'amour de la nature prônés par l'âme romantique. Les personnages d'Hoffmann aiment céder à leurs passions et se livrer aux sages qu'une nature divine place sur leurs chemins. Comment interpréter Princesse Brambilla ? Hoffmann, tout en louant l'amour vrai et la pureté de la poésie, se plaît à laisser Giglio et Giacinta se perdre dans des fantasmes pour le moins singuliers, où les princesses sortent des bouteilles et où les princes traversent le monde pour se faire retirer une dent. le narrateur, alternant passages fantastiques, comiques et poétiques, semble conscient de vouloir l'impossible ; peut-être se rappelle-t-il à l'ordre de la réalité au fil des pages, avant de se laisser, enfin, tirer dans le conte.

C'est peut-être le conte d'Hoffmann que j'ai le moins apprécié, tant l'histoire se perd en de multiples méandres que la lecture en allemand n'aide pas à franchir. Il n'est pas sans rappeler les textes surréalistes et ubuesques, qui confrontent le lecteur à l'absurdité d'une réalité plus proche que les apparences ne le suggèrent.

Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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La princesse Brambilla est-elle un rêve ? le rêve est-il nécessaire à la vie ?
Il faut savoir reconnaître ses limites. Je n'ai pas été pleinement perméable à l'ambiance onirique de ce livre qui n'est pas présenté par l'auteur lui-même comme une histoire mais comme un capriccio. Sans être alambiqué, le style romantique m'en a rendu la lecture moins fluide que je l'aurais souhaité.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Sans doute, tu t'es réveillé de ton rêve... Mais à quoi bon ? Il t'en est resté le ravissement inexprimable dont la blessure meurtrière, sous les apparences de la vie ordinaire, ne cesse de déchirer l'âme... n'est-il pas vrai ? Autour de toi, tout te semble alors désert, sinistre, exsangue. C'est ton rêve seul, as-tu pensé, qui constitue la vraie réalité de ton existence, et ce que tu tenais jusqu'à présent pour ta vie normale n'est qu'une aberration de tes sens égarés. Toutes tes pensées ont finalement convergé au foyer, au calice embrasé de la suprême ardeur, tabernacle de ton suave mystère, contre l'anarchie aveugle et sauvage de la vulgarité quotidienne.
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"Tu me pardonneras, cher lecteur, d'avoir voulu simplement essayer de t'arracher à l'étroitesse et à la mesquinerie de la vie de tous les jours, pour te divertir de façon originale au coeur d'un domaine qui, pour être fantastique, n'en est pas moins un fief de ce royaume que l'esprit humain, au sein de l'être et de la vie véritable, régit à son gré souverain."
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Tous regardèrent avec curiosité l'étranger et convinrent que, dans les traits de son visage, au demeurant plein d'esprit, il y avait quelque chose d'incertain et de trouble permettant de supposer l'existence d'une maladie dangereuse, laquelle consistait, en somme, dans un délire caché.
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Et ne penses-tu pas comme moi, ô lecteur, que, de tous les contes fantastiques, c'est l'esprit humain lui-même qui est le plus merveilleux? Quel monde splendide repose au sein de notre conscience! Aucun soleil ne l'étreint dans son orbite; ses trésors éclipsent les insondables richesses de l'univers visibles tout entier.(...) Bénis ceux qui en prennent vraiment conscience.
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"Souviens-toi de la vision de ton rêve."...dans la solitude et le désert de l'exil, des rêves suffocants nous accablaient.Nous voici maintenant réveillés dans notre véritable patrie, nous redécouvrons en nous-mêmes notre vrai Moi, nous ne sommes plus des orphelins.
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