Le temps ne semble pas avoir de prise sur ce jardin. J'ai aimé parcourir sa vie comme un journal intime que le jardinier aurait écrit pour lui. Les aquarelles qui illustrent le propos sont belles mais aucune cohérance avec les textes, ce qui gâche un peu le plaisir. Un livre qui donne envie de profiter de la sérénité d'un jardin et d'en créer un !
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Un jardin qui porte bien son nom. Enchanté, oui, on demeure enchanté à le découvrir page à page. Les aquarelles illustrant l'ouvrage sont de petits chefs-d'oeuvre dont les pastels orangés apportent joie et sérénité.
Quant aux textes, tout amateur de jardin ne peut que tomber sous le charme de ces anecdotes concernant la vie des oiseaux peuplant cet Eden. Mai aussi, les réflexions sur les fleurs étonantes de cet espace de liberté sont autant de pensées écologiques voire philosophiques sur la façon d'appréhender le monde.
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Puis il y a eu ce 13 mai étonnant
où j'étais littéralement fébrile, puisque j'ai noté
d'une façon tout à fait singulière et par le menu:
"13 mai: dessiné des oeufs de mouette -
contemplé le jardin - noté les tulipes - désherbé -
fait du café - déjeuné de pain et de pommes -
re-désherbé - sieste au soleil - arrivée d'une visite
- thé - observé à nouveau les tulipes " Angelica"
- désherbé une dernière fois avant de rentrer -
repos sur le divan - lecture - verre de sherry -
longue lettre - mise à la poste de ladite longue
lettre - dîner - passage en revue des récents
dessins à l'atelier - Quintette de Mozart - pensée
pour les tulipes "Angelica" _ observation d'une
reliure délicate rapportée du Canada - couture -
musique - réflexions pendant que la nuit
tombe."Tout m'a semblé si intense ce jour-là.
L'automne m'a ramené en Toscane puis à
Anticoli Corrado, un village bien connu des
artistes près de Rome auquel je souhaitais
donner des dessins de mon mari, car nous nous
y rendions très souvent.
En chemin, je fais connaissance avec les nuages
qu'aimait Tiepolo, énormes, jaunes, bruns avec
un bleu sourd.
Au 15 août, ce qui est le sommet de l'été pour
moi, j'étais en train de dessiner dans mon fauteuil
quand j'ai senti un peu de brise ... En levant
la tête, j'ai vu, dans un coin, mes digitales
mauves qui remuaient d'une façon surnaturelle.
Alors, j'ai compris que c'était un ami qui me
faisait signe, quelqu'un que je n'avais pas vu
depuis longtemps, qui revenait...
En juillet, le seul fait d'entrer dans mon jardin,
ce moment-là isolé, juste cette seconde, est un
immense bonheur et il se renouvelle chaque
jour. Je sais que je ne dois pas me précipiter à
m'affairer. Je dois en profiter d'abord en silence.
Prendre mon temps. M'étendre. Somnoler
même un peu pour avoir le plaisir que le réveil
ménage. Savoir contempler et jouir du temps
qui passe, ici et maintenant. C'est la leçon de
Bali. Cet été me comble.
... assise sur une pierre, elle s'interroge souvent sur la justesse de l'emplacement de telle ou telle plante. Son père la flatte beaucoup en remarquant un jour: "Tu réfléchis à ton jardin? C'est bien"
Dès que j'entre au jardin, le temps disparaît, l'âge ne compte plus. J'ai la certitude que rien de triste ne peut m'y arriver, si ce n'est la difficulté de le quitter.