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Stéphane Carn (Traducteur)Catherine Cheval (Traducteur)
EAN : 9782743610135
455 pages
Payot et Rivages (21/09/2002)
3.86/5   75 notes
Résumé :
Tamara, douze ans, partie se promener à bicyclette, disparaît. Sa mère, qui a retrouvé son vélo, alerte la police. Des témoins ont vu un véhicule avec deux hommes qui roulait derrière la fillette. Amis depuis l'école primaire, Bank Arbaugh et Mack Steiner, deux flics qui venaient d'achever leur ronde de nuit, repartent en service avec le reste de l'équipe. Ils sont d'autant plus motivés dans leurs recherches qu'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Lorsque j'ai choisi ce livre " sur sa bonne mine " ( mon libraire était absent ) , j'étais loin de penser que j'avais déniché " un oiseau rare " . Certes , les éditions " Rivages noirs " ont l'habitude de satisfaire mes goûts mais ...
Accroché dés les premières lignes , comme Mack Steiner et Bank Arbaugh au comptoir d'un petit " boui- boui " à l'issue de leurs patrouiiles de nuit ..Deux flics comme il ne s'en fait plus , deux flics qui se connaissent depuis l'enfance pour avoir été voisins , qui se sont éloignés, qui ont eu des parcours différents et plus ou moins cahotiques mais ont toujours renoué des liens à des moments clés de leur vie , moments clés qui apparaissent de ci , de là , et toujours à bon escient dans le roman . On sort de la " zone de confort classique " de l'intrigue pour prendre des " chemins de traverse " parfaitement maîtrisés et du plus bel effet . Relations fortes mais ambiguës, deux hommes attachants , attachés et plein de mystères . Et puis l'intrigue , puisque tout de même, intrigue il y a .Accoudés au zinc , l'affreuse nouvelle leur " tombe dessus " : une jeune enfant de 12 ans a disparu , réveillant chez Bank le pire souvenir qui ne peut que hanter éternellement des parents ....L'histoire se répète, jusqu'où les deux hommes iront - ils ? C'est noir ....mais pouvait - il en être autrement ?
Je le redis , ce roman à été une très belle surprise , confirmée par les belles critiques que j'ai pu découvrir après avoir tourné la dernière page .L'intrigue est bien menée, et l'alternance avec des retours vers le passé est remarquable . Pas d'ennui , les phrases complexes sont riches , porteuses de sens , bien construites et constituent une trame sérieuse. le vocabulaire a été choisi avec soin et les dialogues , sans empiéter sur la partie récit , sont efficaces même si , bien entendu , il n'est pas toujours facile d'éviter les redites pour les verbes introducteurs . Qu'on se rassure aussi , bien que le sujet soit bien sombre , il y a peu de scènes de violence et le sang ne " coule pas à flots " , de quoi , donc , ne pas rebuter les âmes les plus sensibles . Je recommande toutefois une " lecture suivie " pour ne pas perdre le fil .
Et puis , l'image de la société et des moeurs en Amérique, dans un modeste bourg , la misère, le chômage et ses dérives. Franchement , pour moi , une belle découverte que je n'hésite pas un instant à vous conseiller ...
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Bank Arbaugh et Mack Steiner sont amis d'enfance et collègues dans la police d'une ville américaine. Mack et Bank sont très différents mais leur amitié remonte à leur enfance, le jour où Bank prend sous sa protection Mack sur le point de se faire casser la figure à la sortie de l'école. Ils se perdent de vue jeunes adultes alors que Bank rentre dans le corps des Marines puis la police et que Mack poursuit de manière incertaine des études de droit. Bank réapparaît dans la vie de Mack au bras de Sarah, une beauté que Bank épousera.
Le roman commence un dimanche matin alors que de retour de patrouille (Mack a abandonné ses études et est entré aussi dans la police) ils reçoivent un appel concernant l'enlèvement d'une fillette de 12 ans, Tamara. Cet évènement fait ressurgir une autre affaire douloureuse : 7 ans auparavant, Jamie, la fille de Bank, a disparue et on ne l'a jamais revue depuis. Une même empreinte digitale relie les deux affaires et Mack, le narrateur, au cours de l'enquête sur la disparition de Tamara nous fera revivre l'enquête sur celle de Jamie.
Excellent polar de facture classique. L'intrigue est bien ficelée suffisamment tordue pour qu'on ne pressente pas trop tôt la fin de l'histoire. Les lieux et les personnages sont très bien décrits ce qui donne de la substance à l'atmosphère du roman. Les personnages sont complexes et leur amitié ambiguë. Il n'y a pas de méchants ni de bons juste des êtres humains dont les épreuves subies, les silences et les circonstances ont façonné la personnalité. Mais surtout, l'écriture de Craig Holden, bien servie par la traduction, mise au service de son intelligence et de sa sensibilité lui permet d'aborder sans jugement un sujet aussi délicat que la pédophilie.
Ne vous attendez pas à un thriller haletant, plein de sang, de poursuites échevelées, de rebondissements improbables mais à un polar d'atmosphère dont la lenteur sert bien à dérouler l'intrigue.
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Il était une fois, dans une petite ville perdue du Midwest, un petit garçon, juif par son père, catholique par sa mère et agnostique par conviction, qui avait atterri là sans beaucoup d'enthousiasme et qui se sentait bien seul. le malheur voulait qu'il eût un faible inné pour les livres et le travail et qu'il n'eût de ce fait aucun mal à se faire bien voir de ses professeurs. Circonstances aggravantes, il portait des lunettes et souffrait d'allergies qui se manifestaient parfois à l'état de crises d'asthme. Très vite, et nul ne s'en étonnera, le jeune Max se voit donc en but à l'hostilité de certains condisciples, au nombre desquels un certain Gary Urbanoswski qui, un jour que l'enfant attend sa mère à la sortie de l'école, s'avance vers lui avec l'intention on ne peut plus visible de « s'amuser » un peu à ses dépens …

Mais voilà que, du bus de ramassage scolaire qui n'a pas encore pris le chemin du retour et à l'intérieur duquel la timidité de Max l'a jusqu'à ce jour empêché de monter, descend une espèce de petit taureau, du nom de Charles Arbaugh mais déjà connu sous le sobriquet de « Bank. » Urbanoswki préfère s'éclipser, Bank invite Max à l'accompagner dans le bus et c'est ainsi que débute une longue et solide amitié entre deux enfants issus de deux mondes différents : orphelin, Bank vit dans une famille d'accueil tandis que Max réintègre tous les soirs le foyer de ses parents.
A l'âge adulte, Bank et Max, qui répond désormais au surnom de « Big Mack », entrent tous deux dans la Police. le premier est détaché à la brigade Anti-gang et montre vite un faible pour les patrouilles de nuit ; le second s'oriente vers les Personnes Portées Disparues. Par la suite, ils prennent l'habitude de patrouiller ensemble toutes les fois qu'ils le peuvent dans les méandres d'une ville où, en cette fin des années 90, la prostitution, le crack et les gangs de jeunes gamins, qu'ils soient noirs, blancs ou latinos, se montrent aussi actifs que dans n'importe quelle grande agglomération.
Quand s'ouvre le roman, nos deux héros déjeunent d'un sandwich bien gras arrosé de caféine lorsque la radio leur signale la disparition d'une fillette de 12 ans qui, partie tester la réparation de sa chaîne de bicyclette en faisant le tour du pâté de maisons où elle vit, s'est évaporée dans la nature en laissant son vélo derrière elle.
Les deux hommes se précipitent immédiatement sur les lieux et Max, qui est aussi le narrateur de tout l'histoire, commence à démêler pour le lecteur les fils d'une affaire qui, des années plus tôt, a démoli l'existence paisible que son ami Bank s'était faite auprès de Sarah, jolie jeune femme issue d'un milieu bourgeois et mère-célibataire de la petite Jamie. Cette fillette, dont Bank s'occupait comme un véritable père, avait elle aussi disparu un beau jour alors qu'elle se rendait à un entraînement de softball. Et, malgré tous les efforts de Bank – et Dieu sait s'il ne les avait pas ménagés ! – malgré tous ceux de ses collègues, directement atteints par ce coup infligé à l'un des leurs, jamais elle n'avait été retrouvée. On avait fini par la supposer morte ou disparue dans les anneaux d'un réseau de prostitution enfantine. Peu à peu, Bank et Sarah s'étaient éloignés l'un de l'autre et un divorce avait mis fin à une union qui avait pourtant été si parfaite.
L'enlèvement brutal de Tamara Shipley par, aux dires des témoins, contradictoires comme toujours, « deux Noirs dans une voiture marron » ou « deux Blancs dans une voiture violette », ouvre la porte toute grande aux spectres du passé qui, fidèles à eux-mêmes, n'attendaient évidemment qu'une telle opportunité pour s'en venir accabler Bank et tous ceux qui, avec lui, ont partagé les affres de l'incompréhensible disparition de Jamie.
Cependant, dans le drame de la famille Shipley, il semble très vite que se trouvent impliqués des gangs d'adolescents. Tandis que, au fur et à mesure qu'il ressasse ses souvenirs, Mack se désespère de trouver la solution à celui qui a mis fin à toute une partie de la vie de son ami.
Pourtant, peu à peu, des fils surgissent, des pistes s'entrecroisent …
Et la Vérité se fait jour : aussi effarante qu'incroyable.
Ames sensibles qui me lisez, vous pouvez aborder ce roman de Craig Holden sans craindre les horreurs sanglantes qu'assène un Ellroy impavide ou les frissons infernaux savamment distillés par Thomas Harris. Pourtant, si l'on doit établir une quelconque comparaison, c'est bien de la manière de Harris – ou de Dennis Lehane, spécialement dans son « Ténèbres prenez-moi la main » - qu'il faut rapprocher « Les Quatre Coins de la Nuit, » ouvrage superbe et sobre, cynique et ambigu, et malgré tout miséricordieux envers un monde d'où le manichéisme et sa rassurante simplicité sont fermement exclus. C'est aussi un « roman noir » unique en son genre, sur une humanité navrante et navrée qui n'est pas sans rappeler celle qui s'agite dans le « Chinatown » de Roman Polanski. ;o)
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Le 31 mars 1996, Tamara, âgée de 12 ans, disparaît près de chez elle, dans une petite ville du Midwest jamais nommée, dans un quartier pourri où la population sait encaisser, est blindée à force de se frotter à la vie, aux coups durs, au quotidien minable, au perpétuel manque d'argent. Mack et Bank, deux flics et néanmoins amis d'enfance, arrivent sur les lieux et rapidement, il apparaît que cette affaire comporte de troublantes similitudes avec l'enlèvement 7 ans plus tôt de Jamie, la fille de Bank, jamais retrouvée.


Craig Holden imagine dans Les quatre coins de la nuit une intrigue à tiroirs, un étrange jeu du chat et de la souris entre la ville et les deux amis, qui depuis toujours entretiennent des relations ambiguës faites d'admiration, de lâcheté, de doutes, de certitudes, de flottements et d'irrésolutions, d'attachement indéfectible. En alternance, Mack le narrateur, égraine les souvenirs de leur enfance, décrit la lente dégradation d'une ville soumise à la récession et à l'explosion du trafic des drogues, rappelle le déroulement de l'enquête concernant la disparition de Jamie, tandis que Bank rongé de l'intérieur, les neurones embrouillés par la répétition d'une histoire qui l'a détruit ainsi que son couple 7 ans auparavant, écume la ville, ses parcs, ses cités, à la recherche d'indices et au-delà d'une explication.


Avec une force évocatrice peu commune, Craig Holden signe un roman débordant d'humanité, parfois poignant, privilégiant l'atmosphère à l'action, qui aborde avec tact les souffrances subies dès le plus jeune âge, dont il livre avec parcimonie au cours du récit, des indices qui semblent n'être que des broutilles rendant l'évolution du mal imperceptible, avant l'épilogue déroutant, radical et glaçant, aux nombreuses interrogations laissées en suspens, qui plongent aux racines mêmes des actes et des motivations des personnages. La réponse à ces questions lancinantes se situe probablement quelque part entre le oui et le non, entre le noir et le blanc. Quelque part dans cet entre-deux grisâtre où chacun traîne ses failles, ses faiblesses, ses abîmes de rage qu'il doit combler coûte que coûte, quel que soit le prix à payer, car "il est parfois difficile d'affronter ce qu'on a vécu et ce qui nous reste à vivre ». Un grand roman noir ! 
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Deux flics, Bank et Max/Marck, amis depuis l'enfance, sont confrontés à la disparition d'une fillette, Tamara. Cette disparition replonge Bank dans ce qu'il a vécu lui-même 7 ans plus tôt, à savoir la disparition mystérieuse et irrésolue de Jamie, sa fille.
Les deux collègues enquêtent et npus font découvrir le quotidien d'une ville pas très agréable, très glauque où le pire semble vite être la règle.
Des retours dans le passé émaillent l'enquête présente. L'enfance de ces deux amis, la disparition de Jamie, ce qui en a suivi pour Bank. Au fur et à mesure du récit, les retours dans le passé sont de plus en plus explicites, dans le même temps l'univers de la petite disparue actuelle dévoile beaucoup de choses.
L'écriture est très visuelle, très intelligente car l'auteur nous amène peu à peu sur un terrain qu'on ne peut pas voir venir au début.

Un roman très noir et en même temps pétri d'un peu d'espoir pour ces filles de cette ville dont les quatre coins sont fouillés peu à peu et fourmillent d'informations.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je nage. Je remonte vers une surface qui me demeure invisible. L'eau me comprime de toutes parts, m'enveloppant de sa densité tiède, mais elle n'est rien moins que silencieuse. Elle bourdonne, ou vibre, ou tinte. Difficile à dire... Je perçois sa pression et sa profondeur, mais elle ne me fait pas suffoquer. Je l'écoute. Je l'inhale, d'abord par infimes goulées, puis à plein poumons, et je me sens pénétré de sa densité dont la pression s'exerce à présent vers l'extérieur. Les ténèbres semblent refluer peu à peu, laissant apparaître des couleurs, du vert, du bleu et, très loin au dessus, le jaune d'or du jour. Le son s'intensifie. Je me sens aspiré à une vitesse prodigieuse vers ce son et cette lumière.
J'émerge. Le téléphone sonne à vingt centimètres de ma tête. Le jour illumine la fenêtre de notre chambre. Je cligne les yeux, ébloui. Je décroche.
"Oui?"
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Les murs étaient de ce vert bilieux qui a les faveurs de l’administration, à la fois assez foncé pour être hideux et assez clair pour garder la trace des milliers de visiteurs crasseux qui s’y sont frottés.
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J’apprends à nommer des choses que j’aurais autrefois passées sous silence – que ce soit de la peur, de la déception, ou simplement de la joie. Je m’efforce de leur montrer l’importance de l’enjeu. Dire ce qu’on sait, ce qu’on ressent et ce qu’on pense. Formuler les questions qui se posent. Se dévoiler à ceux qui nous aiment. L’importance vitale de s’ouvrir à la lumière du jour.
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Au lieu de me commander la formule du chef, un fameux cheese-burger-bacon garni de frites, que les collègues du service surnomment le "Spécial cardio-vasculaire" - je me contente d'une soupe-salade. Je n'ai pas spécialement faim.
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