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J'aime le style d'Eric Holder, non pas parce que c'est ma belle-mère qui me l'a fait découvrir, mais parce que l'écriture y est fluide et que dans les messages qu'il nous fait passer, chacun peut s'y reconnaître. J'aime l'écriture d'Eric Holder car celle-ci y est entraînante et envoûtante. J'aime les romans d'Eric Holder car ils s'attardent sur des personnages en fouillant dans leurs plus noirs secrets, fouillant au tréfonds de leur âme, même dans la partie la plus obscure. Je n'aime pas Eric Holder car il laisse son lecteur comme ça, sans explication à part entière au moment du dénouement final, ce qui explique ma note mitigée concernant cet ouvrage.

Ici, le lecteur découvre un personnage extrêmement attachant mais qui est loin d'être l'homme idéal. Anciennement écrivain, il se lance d'abord dans la scierie puis en rencontrant Franck, il devient réellement un ouvrier à part entière, se plongeant dorénavant dans l'univers agricole et viticole en particulier. C'est le comble pour cet homme dont la femme, Myléna, vient de lui dire qu'elle ne pouvait plus concevoir la vie avec lui à cause de son addiction à l'alcool (certes, en travaillant dans les vignes, ce n'est pas pour autant qu'il va faire lui-même son vin mais cela l'empêchera-t-il d'en consommer pour autant ? Rien n'est moins sûr). Lui qui n'est plus capable d'écrire ne serait-ce qu'un chapitre, lui dont la femme risque de ne jamais lui pardonner, lui dont les enfants (mêmes si ils son grands) risquent de ne pas être fiers de leur père, arrivera-t-il à se reconstruire ?

Un livre sur l'alcoolisme certes mais cela est valable pour n'importe quelle addiction quelle qu'elle soit et qui souvent gâche le monde de celui qui en est dépendant, un livre sur l'amour (celui des autres mais aussi celui de soi), un livre sur le travail des mains, un livre sur la vie quoi ! A découvrir !
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Bella Ciao
C'est le titre qui m'a fait choisir ce livre !
J'entends ce chant de révolte Italien, d'engagement qui me fait vibrer et m'émeut !
J'entre dans cette histoire :
Je suis dans le Médoc, ça me va, j'aime ce vin et cette région.
Le cadre : la vigne, ses rythmes, ses lumières mais surtout le travail de la vigne.
Le narrateur est un écrivain face à une page blanche, traversant des périodes de naufrage dans l'alcool
Incapable d'écrire plus d'une phrase correcte.
Le matin du quatorze juillet Mylena lui assène un :
"j'en ai assez".
Après plus de trente ans de vie commune et deux enfants, elle met son homme à la porte.
Il la comprend et fuit !
Il a tout perdu !
C'est l'histoire de cet homme qui décide de remonter la pente (et baisser sa quantité d'alcool).
Il va se reconvertir dans des métiers manuels à la scierie puis à la vigne, embauché par Franck, un forcené brutal.
Ce sera son chemin de rédemption !
Ce travail pénible qui maltraite son corps, crevasse ses mains va lui permettre de retrouver sa dignité, le ramener à lui même.
La reconquête : il veut retrouver celle qu'il aime et qu'il a perdue.
Il veut revoir ses enfants sa fille Lise et son fils Isaac.

Je suis mitigée sur le ressenti de ce livre !
C'est une écriture minimaliste, sobre, très épurée
et de fait je me suis sentie à distance dans cet univers, un peu en dehors, à l'écart des émotions.
L'intérêt s'est relâché parfois et les personnages manquaient de profondeur.
J'avais envie de bousculer ce narrateur humilié par Franck, son patron. Il subissait !

J'étais au deux tiers du récit lorsqu'arrive un moment de grâce : une lettre bouleversante adressée à sa fille !
Un autre moment de délectation : le face à face avec Franck ("son mauvais patron").
J'ai dû arriver à la fin de ce roman, pour saisir la force de cette écriture : Une écriture puissante, de celles qui disent tout en peu de mots mais qui marquent l'âme et le coeur !
De cette humanité indispensable à cette réalité !

Dernier plaisir :
je comprends pourquoi le titre de ce roman !
Una mattina mi son svegliato
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao
Una mattina mi son svegliato
Ho trovato l'invasore

"l'envahisseur oblige au combat"

"le vrai rival de soi n'est pas un autre "

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Eric Holder né en 1960, est un écrivain sensible et délicat, il raconte avec légèreté et grâce la vie quotidienne des sentiments. Son roman « Bella ciao » retrace le ressenti d'un homme d'une cinquantaine d'années qui se noie non pas dans la mer ou l'océan mais dans une autre dimension liquide. Son épouse le quitte après une vie hantée par ce fléau qu'elle ne veut plus endurer.
La richesse de ce récit tient au fait que l'on se trouve vraiment dans la peau de celui qui prend un mauvais chemin, qui fait des dégâts autour de lui, qui pourtant n'a pas de telles intentions. Aucun jugement n'émerge de cette écriture simple, souvent imagée, on retrouve beaucoup de métaphores.
J'ai aimé la délicatesse de l'auteur à évoquer un sujet grave en toute simplicité et transparence avec des mots justes, sensibles.
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Le narrateur est un écrivain sous l'emprise de l'alcool depuis 30 ans, installé dans le Médoc. Sa femme n'en peut plus et le chasse. Il ne voit plus ses enfants, Lise et Isaac.

Il s'installe à côté, pour garder la maison des Robertson et trouve du travail. Il travaille avec Franck, patron exigeant, dans une scierie, puis dans les vignes. Tous se retrouvent au café du village.

Il y a de beaux portraits, plein d'humanité et l'écriture est ciselée.

Le narrateur, pour reconquérir sa femme et renouer avec ses enfants, va lutter contre son addiction et se reconstruire.
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Le sujet est intéressant: un écrivain alcoolique, mis à la porte par sa femme excédée, et qui essaie de reprendre sa vie en main après un suicide raté.
Le style de l'auteur est plaisant, simple, efficace et souvent percutant. Il y manque cependant un peu de la profondeur qui rendrait ce livre tout à fait abouti, du moins en ce qui me concerne, et une fin un peu plus consistante aurait été également la bienvenue.
Il me restera un souvenir d'une lecture agréable et légère, mais que je risque d'oublier rapidement.
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Voilà comme toujours chez Eric Holder , un livre court avec une écriture fine , ciselée , directe.
Bella Ciao est un roman du renouveau.
Le narrateur , écrivain de son état est gangrené par l'alcool.
Au bout de tant d'années à subir cette descente aux enfers , sa femme Myléna lui intime l'ordre de partir.
Notre homme alcoolique ,par la perte de son amour , envisage la noyade sur une plage du Médoc.
Suicide raté mais la possibilité de se raccrocher à une corde.
La corde a pour nom Franck qui lui donne un travail d'ouvrier agricole ,ou encore Mr et Me Robertson qui vont lui donner un toit ( une chambre ) dans leur villégiature du Médoc
Comme souvent dans les livres d'Eric Holder l'homme est à la reconquête ou la découverte d'une femme ( Bienvenue parmi nous - La belle n'a pas sommeil )
Dans Bella Ciao c'est la reconquête de Mylèna .
Par des touches minimalistes comme toujours , Eric Holder va nous transporter dans ce Médoc où il vit , nous faire découvrir le travail de la vigne mais aussi ces mots , ses couleurs , ses ambiances.
Ce Médoc de petits villages où le bistrot est le lieu central de vie.
c'est dans ce creuset que notre narrateur va se reconquérir se respecter avant de redécouvrir sa femme et ses enfants.
un joli moment de lecture et une fin de roman laissant la porte à toutes les interprétations
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Mylena décide de mettre à la porte le père de ces deux enfants, lasse de le voir se détruire par alcool. Pourtant le feu de l'amour n'est pas éteint.
C'est par la mer puis la terre que la rédemption viendra, que le réveil se produira et que la reconquête pourra commencer.
D'une écriture délicate, tout en finesse, Holder raconte un homme qui décide de se reprendre en main pour ceux qu'il aime. Holder délivre par petites touches les sentiments de son personnage, avec pudeur, réticence comme si la honte était plus forte que les mots. Les fans d'Holder seront certainement emportés par sa narration, les autres resteront hermétiques à son univers. A vous de voir.
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C'est Vincent Delerm le premier qui m'avait donné envie de lire cet auteur. Mais cela fait déjà quelques années et je n'avais jamais franchi le pas. Et puis, finalement, en lisant quelques blogs, l'idée m'est revenue et que je me suis lancé. Ce premier essai fut plutôt concluant.
Dans Bella Ciao, Eric Holder nous parle d'un écrivain en panne d'écriture et alcoolique qui se retrouve un jour (après des années de patience quand même) face à un ultimatum posé par sa femme : il devra choisir entre elle et la bouteille. Se sentant incapable de mettre fin à son vice, il préfère mettre fin à sa vie et part vers l'Océan pour se noyer. Ce qu'il ne réussira pas.
Pourtant, ce suicide raté sera le point de départ d'une remise en question totale : le narrateur ne rentre pas chez sa femme, s'installe dans une maison que des anglais lui demandent de garder pendant l'hiver, puis trouve un travail. Un travail physique, chez un viticulteur besogneux et sans aucune pitité pour ses employés.
Epuisant, humiliant, cet emploi permet pourtant à l'écrivain de progresser sur le chemin qu'il sait devoir parcourir. Face aux tâches éprouvantes qu'il doit mener (et qui lui endommagent d'abord les mains : tout un symbole chez un écrivain) mais aussi face à la nature dans laquelle il évolue, lorsqu'il lui faut replanter des pieds de vigne ou relever les fils de fer qui la tiennent, le narrateur devient peu à peu un autre. Peut-être pas celui que sa femme attend, mais déjà plus vraiment celui qu'il a fui le jour où il s'est jeté à l'eau.
Cette progression est l'occasion pour Eric Holder de nous offrir de très beaux passages sur la relation de l'homme à la nature, sur les liens fragilisés entre un père alcoolique et ses enfants, et sur la façon (l'une des façons) de tenter de les reconstruire quand les enfants sont adultes et que les bonnes résolutions semblent enfin pouvoir être tenues. Mais les plus belles phrases qu'écrit l'auteur, ce sont celles auxquelles il confie le rôle de témoigner de l'amour. Mais pas n'importe quel amour : l'amour durable, celui qui traverse les années et s'en nourrit, qui encaisse les déceptions et tente de les surpasser, puis qui ose mettre le feu à tout ce monde commun, parce qu'il n'y a plus rien d'autre à faire et parce qu'il faut agir avant que les déceptions elles-mêmes se chargent de tout détruire. Ce même amour qui finalement, guide le narrateur tout au long de son parcours de renouveau.
Bella ciao est donc avant tout un roman d'amour, de l'amour courageux et bâtisseur.
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Beaucoup d'émotion à la lecture de ce roman d'Eric Holder après les beaux Duo Forte et La belle n'a pas sommeil entre autres ... ton écriture nous manquera Eric , notre voisin et ami du Médoc ... on a peu parlé de toi sur les réseaux et c'est bien dommage, tu es parti sans bruit , discret comme ton écriture ...
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Le narrateur est un écrivain dont la plume est desséchée par l'alcool qu'il ingurgite depuis 30 ans, addiction qui n'est plus vivable comme le lui signifie sa femme.
Il erre pauvre hère, même pour sa noyade l'eau n'a pas voulu de lui, alors il va essayer de s'ancrer dans la terre, par de multiples petits boulots très physiques. Il a besoin de sentir son corps lui faire mal pour se sentir un tout petit peu vivant.
La gestuelle devient très importante dans son quotidien, cela lui redonne un peu de fierté, il est épaulé par diverses personnes, qui vont lui procurer de quoi survivre.
« Les paumes éclatées laissaient apparaître par endroits la chair à vif. Leur dos était quadrillé de cicatrices. A l'extrémité des doigts boudinés, ayant doublé de volume, certains ongles étaient devenus noirs, l'un d'entre eux attendait de chuter. »
Un long chemin avec lui-même commence, ponctué de visites à celle qui lui a dit :
« Je ne veux pas revivre ce que j'ai déjà vécu. Je n'en ai plus la force, tu comprends ? »
Ainsi défile sous les yeux du lecteur, une galerie de portraits croqués au sein du village, dans ce lieu qu'est le bistrot, mélange des genres et diffuseur de rumeurs, des paysages de vignes et de dur labeur.
La vie est comme un cep de vigne, noueuse et branchue et prend des formes tortueuses.
Ce livre peut paraitre sombre comme un ciel d'orage au-dessus de l'océan, mais cette noirceur est régulièrement déchirée par des éclairs de vie, car le narrateur sait observer, engranger des moments de fulgurance qui lui permettent de se raccrocher aux branches de la vie.
L'écriture est à la fois âpre, rude, fine, ciselé, poétique toujours et d'une belle humanité.
Humanité d'un regard qui transperce les apparences, qui déshabille les convenances.
Un coquillage poli par les marées.
Et encore et toujours en filigrane cet amour des livres.
« Les livres sont des drôles d'objets magiques, des boîtes à récupérer des coïncidences. »
Eric Holder est parti bien trop tôt et comme l'a écrit Jérôme Garcin il savait si bien parler des « gens de peu ». Ne le quittons pas, pour cela lisons et relisons ses livres, comme l'on savoure un plat ou un vin : en gourmet.
Et je vous souhaite lecteur d'aller votre chemin vers « Une seule femme possède en même temps le derrière arrogant d'une adolescente, l'épanouissement irradiant des maternités heureuses, les pattes d'oie, au coin des yeux, de qui a tellement aimé rire. La sienne, si l'on a eu la chance de la rencontrer tôt. »
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 1er février 2019.
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