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EAN : 9782905344809
101 pages
Le Dilettante (30/11/-1)
3.12/5   12 notes
Résumé :
« Vingt ans : l'âge prête encore à trop de bouillonnement, mais enfin, quelques choix semblent acquis. On en pince pour l'élégance des voix discrètes, Calet, Vialatte ou Cingria. C'est telle librairie où leurs livres ne dorment pas. Là, on complète le tableau des affinités, le livre, la parole. En 1984, la librairie se fait éditeur. C'est toi qui vas ouvrir le bal : deux nouvelles “du Nord”, 20 pages, 333 exemplaires… Le feu est allumé sous le creuset. Toi, au fond,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Vous allez me dire que le hasard n'existe pas et bien je suis convaincue du contraire : après avoir terminé les deux ouvrages d'Eric Holder que ma belle-mère venait de me prêter, on me donne celui-ci pour l'intégrer dans la bibliothèque pour laquelle je travaille...si ce n'est pas du hasard (un heureux hasard d'ailleurs), alors, je n'y entends rien.

Cependant, ici, j'ai été un peu déconcerté car je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Il se trouve u'en réalité, celui-ci se situe à part. Composé de sept nouvelles, l'auteur nous emmène d'abord dans un univers rural, éloigné de tout, comme oublié du temps avant justement de se replongé dans celui-ci dans la nouvelle suivante. Si je devais trouver ne serait-ce qu'un seul point commun entre toutes ces nouvelles, je crois bien que ce serait celui du temps, au sens large du terme : le temps qui passe, l'ancien temps, le temps qui fera demain et bien d'autres déclinaisons.

Oui, Eric Holder nous rappelle que le temps passe trop vite et que les tous les petits moments de que nous passons ici, qu'ils sont tristes, gais ou encore mélancoliques doivent être vécus et non pas simplement rêvés. Arrêtons de vivre sans cesse dans le passé ou dans l'anticipation : vivons au jour le jour, voilà ce à quoi m'ont fait penser ces nouvelles et si j'ai mal interprété le message que l'auteur veut nous faire passer, alors, tant pi, ce sera mon message à moi et ce dont je me souviendrai de cette lecture ! A découvrir !
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Nulle référence au grand magasin parisien, ni au célèbre tableau de Raphaël, pas même à une quelconque mignonne cultivant ses fleurs dans LA BELLE JARDINIERE , ce court recueil de 100 pages et de 7 nouvelles paru en 1994 . Ce titre connote simplement le charme doux et tranquille de la vie rurale dans des coins perdus de la province française .
C'est le cas de Thierceleux, en Seine et Marne, évoqué dans la nouvelle intitulée justement AU MILIEU DE NULLE PART qui ouvre le recueil, donne le ton de l'ouvrage et évoque les travaux et les jours d'une population qui vit discrètement, au rythme d'autrefois, dans un confort rudimentaire . On y coupe encore de l'herbe à lapins le long des routes, on s'y déplace à bicyclette et on y pratique toujours la batterie en fin de moissons « Elle est ici la fête primitive » . Un moment de travail épuisant mais collectif qu'on attend comme le couronnement des efforts d'une année entière « C'est une lueur en haut d'un puits » Il y parle des moments partagés au bistrot du village, de la cueillette des champignons et du plaisir de leur dégustation. Il y parle du PMU et du cérémonial qu'observent les turfistes « Ici, entrer dans un PMU, c'est entrer au café du siècle, de notre siècle »
Chacune des 7 nouvelles donne l'occasion au lecteur de s'imprégner de quelques ambiances. Celle des maisons modestes chauffées par un fourneau capricieux, celle de Colette où « tout est propre sans excès, confortable sans mollesse, doux sans mièvrerie ». L'occasion aussi de croiser quelques personnages, par ex Georges, l'ancien soldat aux yeux cassés qui vit dans une caravane, qui ne peut rien oublier de ce qu'il a vécu en Algérie et qui sirote un Ricard « son pansement ». Il y a aussi celui « qui a fait tous les métiers qui ne durent pas, et parfois aucun », et Nicole au visage ravagé «  On sentait en Nicole, pour moitié, de la souveraineté, pour moitié une fêlure ». Eric Holder, toujours en empathie avec ses personnages, ne s'appesantit jamais. Il possède l'art de suggérer avec pudeur leur parcours de vie en quelques mots, d'une écriture caressante et minimaliste qui procède par petites touches, comme celles du pinceau d'un aquarelliste.

Eric Holder figure, dans ce court opus, comme un tendre passeur de mémoire . LA BELLE JARDINERE, c'est un regard sans passéisme sur des hommes et des coins de la France profonde, de la douce France de Trenet, d'une France en train de disparaître, mais que conservent, sous une autre forme les clichés ou les films de Raymond Depardon .


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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"[...] les végétaux posent des énigmes inattendues, il faut, pour y répondre, et outre la sciences des anciens, un peu de contemplation, un peu de poésie, et beaucoup de ce sens que possèdent les mains, davantage chaque jour."
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"Le jour où je lui ai dit, j'ai vue une lueur de gaieté traverser ses yeux cassés. Ils son ainsi depuis trente ans, les yeux de Georges. Depuis son retour d'Algérie. IL y est allé-dit-il,parce que les copains y allaient. Il lui aurait semblé honteux, à l'époque, de rester à l'arrière. Il se porta donc à l'avant, chez les paras. Oh ! maintenant, Georges se porte volontairement en arrière de tout. Georges se méfie de copains, à part ceux de bistrot, qui ne prêtent pas à conséquence, et de moi."
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Tout là-haut, au-dessus du campanile qui domine le village, le mistral fait encore un ultime pan de ciel moins sombre, comme un adieu de mouchoir bleu. Dans les bouches des porches en pierre, cela sent la pompe à l’huile et l’anchois. On tombe sur des places posées tels des paliers dans un escalier. L’ombre des trois mûriers, à chaque fois, y fonce davantage le mauve. La lumière des premières lampes qu’on allume trace sur leur calade des losanges jaune passé. Lointain, jouissif, le bruit d’une boule qu’une autre boule a prise au fer. .p 57
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C’est l’âge d’or elfique. Des créatures s’abritent sous les dômes des amanites tue-mouche. D’autres dansent autour des arbres en ronds de fée. Il faut avoir vu, dans une clairière, des centaines de coulemelles dodeliner doucement du chapeau, pour être assuré, d’un coup, de l’existence du surnaturel. .p 73
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[…] Il faut, dans l’explication du vent qu’on respire depuis ce matin, de l’expérience, de la franchise, et de la finesse, c’est-à-dire ce goût qu’on a de vouloir parler des choses sans en parler, d’avancer masqué, mais que celui qui a des oreilles entendent. .p 61
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Vidéo de Eric Holder
01.02.18 - INTEGRALE - Jean Teulé, Olivier Bourdeaut, Jacques Weber, Faïza Guène et Éric Holder.
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