Holder Eric (1960-) – "
La belle n'a pas sommeil" – Seuil/collection Points, 2018 (ISBN 978-2-7578-7518-6)
La quatrième de couverture était (bien évidemment) alléchante : un libraire d'occasion installé à la lisière d'une forêt, de la part d'un auteur confirmé, ça s'annonçait tout à la fois drôle et prometteur.
Hélas, hélas, hélas, même un
Holder tombe dans le fantasme du quinquagénaire séduit par la jeunette standard – qui est évidemment bien roulée tout en étant conteuse donc Immensément Cultivée, et impertinente, et rigolote, et tout plein émancipée – ce qui signifie qu'elle couchaille à son gré de-ci, de-là. Non moins évidemment, elle va finir par tomber dans ses bras et son lit, pour ensuite s'enfuir avec un jeunot crétin quelconque.
L'auteur dresse avec une complaisance baveuse le portrait de ce qu'il considère comme une incarnation de la jeune-femme "moderne" et tout plein tout plein "libérée" : dans le roman, un bref débat a lieu pour savoir s'il s'agit d'une allumeuse...
Erreur de qualificatif, nos grand-mères auraient utilisé le terme "goujaterie" : c'était à leurs yeux un grave défaut, c'est devenu aujourd'hui une grande qualité, surtout pour les "femmes libérées", jeunes et bien roulées, évidemment.
Un texte navrant de sottise, de conformisme bobo. Poubelle.
Sur la même thématique, il est bien plus drôle de lire les «
Carnets d'un vieil amoureux» de
Marcel Mathiot (éd.
Philippe Rey, publié en 2008 – voir recension) : au moins il s'agit là d'un témoignage directement vécu...