...de revêtir une robe de traîne,passementeries de malentendus,liserés d'admiration,petit point d’Alençon du désir d’être la muse...
Tout vrai livre est une main tendue vers l'autre. Ecrire vous-même, c'est la prendre de la meilleure façon.
Elle avouait l'âge de ses enfants en même temps que le sien, certainement pas celui de ma mère, qui avait une génération d'avance.
L'étiquette de la bouteille laissait présager que le vin allait refaire nos palais, ainsi qu'on remet les pendules à zéro
Mon Dieu, j'aimerais tant savoir pourquoi des livres sont justes, et d'autres anodins.
Dans, mettons une heure (...), de délicieux frissons vous commencer à me parcourir l'échine, vite suivis par une sueur qui n'aura, elle, rien d'agréable, tandis que, notez-le bien, je serai glacé à l'intérieur, au point de réclamer une couverture, un plaid, que sais-je, et qui ne servira de rien. Puis ce sera un tremblement de tout le corps, pas une bête tremblote, non , mais les genoux qui dansent sans moi, et les coudes, vous verrez, c'est très drôle, on dirait qu'ils cherchent à s'envoler, tandis que mes poings, eux, blanchissent sous l'effort de les retenir. Il sera à ce moment-là (...) six heures, six heures et demie, et l'affolement va peu à peu vous envahir parce que j'aurais quitté mon siège pour gagner la banquette arrière, recroquevillé sur moi-même, aux prises, maintenant, avec des crampes d'estomac dont vous ne pouvez pas avoir idée, il suffirait d'un rien, pourtant, un calva, un verre de vin, mais vous êtes sur l'autoroute, où l'on ne sert pas d'alcool, et même si vous preniez la première sortie venue, vous ne seriez pas assurée de trouver un commerce ouvert avant que j'aie le temps, voyons, comment dire cela ? de tout salir. Tenez-vous vraiment à ce que je continue ? (p189)
(...) j'avais en me levant l'envie de vous faire comprendre ce que c'est la souffrance. Je venais à peine d'ouvrir les yeux (...) qu'elle rôdait déjà en moi avec sa sale gueule, voyez-vous, c'est une sorte d'hydre dont le sourire, dès qu'on s'éveille, cache mal des dents habituées à vous dévorer.
Pourquoi certains chemins qui n'ont été empruntés qu'une fois vous sont-ils plus familiers que des trajets répétés où l'on parvient encore à se perdre ? J'effleurais en passant les bouquets de grainées qui menaient à Stéphane non comme autant de bornes, mais de soyeuses confirmations. (p185)
une lettre, vous savez, ce n’est pas un écho, c’est un papillon, c’est une rencontre qui, sous l’apparence d’une circonstance fortuite, dit soudain l’essentiel, les yeux dans les yeux, sans ciller.
Ce fut durant le mois d'avril 96 que je reçus la première lettre de Geneviève Bassano. Il me serait facile de vérifier, je conserve toute correspondance classée et archivée avec soin, mais je suis sûre de cela, 96, et puis avril, parce que quand c'est écrit, nous gardons en nous la trace du coin d'herbe où nous avons lu, l'été ; de la cheminée en hiver. Là c'étaient les jonquilles qui venaient mourir en bordure de terrasse, un soleil hors saison, et la table dehors. (incipit du roman - p13)