AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Marie-Claude Elsen (Traducteur)
EAN : 9782259204620
Plon (13/02/2008)
3.93/5   40 notes
Résumé :
"Tu n'auras jamais d'enfants ! " Cette malédiction que lui a lancée sa belle-mère, aigrie et jalouse, drape d'un voile sombre l'avenir de Daryâ. Brutalisée et menacée de mort par un mari violent, la jeune femme n'a d'autres choix que de fuir dans les montagnes inhospitalières de l'Afghanistan.
Alors qu'elle erre, seule et affamée, David un mystérieux Anglais, lui porte secours et la conduit en Inde pour tenter de commencer une nouvelle vie. Mais le sort, crue... >Voir plus
Que lire après La Rose rebelleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
3,93

sur 40 notes
5
1 avis
4
7 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
1 avis
Ce livre est une véritable flânerie à travers l'Inde avec une héroïne exceptionnelle.
Quelle mélancolie lorsque survient à la fin.
Je le conseille vivement.
Commenter  J’apprécie          220
Ne vous laissez pas tromper par ce titre un peu réducteur de ce roman qui raconte la poignante histoire d'une femme courageuse qui décide de prendre sa vie en main.
L'histoire se situe dans l'Afghanistan du 19e siècle. On y suit Darya, jeune adolescente afghane intelligente, sensible et rebelle qui ne comprend pas et surtout, s'indigne du sort réservé aux femmes. La tête et le coeur remplis des histoires transmises par sa grand-mère qui a vu du pays et qui a connu l'amour et vu autre chose, Dyaria rêve de plus, rêve de grand...
Par un concours de circonstances, l'adolescente se retrouve victime d'une malédiction et est rejetée par les siens et sa communauté. Son père la vend en échange de trois chevaux au fils cadet du chef d'une tribu de nomades qui cherche une épouse. S'adaptant du mieux qu'elle peut à sa nouvelle vie, Darya essaie de combler et de développer une relation avec cet homme qui est bien loin de ce qu'elle avait espéré. Après un certain temps, devant son incapacité à devenir enceinte, il devient de plus en plus violent et quand il a vent des rumeurs concernant le secret de Darya, elle craint pour sa vie et part, seule, errant sur les routes...
Elle finit par rencontrer un étranger, un jeune anglais nommé David Ingram, en quête de ses racines. Généreux, il la prend sous son aile et Darya se retrouve en Indes puis à Londres.
David est à l'opposé de ce qu'elle a toujours connu de la gent masculine. Il la traite avec compassion, avec respect, comme son égale. Darya est troublée et fascinée par cet étranger si différent. Elle entrevoit ce que pourrait être une relation vraie entre un homme et une femme.
Malgré beaucoup d'embûches, elle trouvera ce qu'elle a toujours cherché, la liberté d'être ce qu'elle est, en tant que femme, et l'amour d'un homme qui la traite comme une égale.
Un récit poignant, parfois douloureux, souvent dérangeant, mais écrit avec beaucoup de sensibilité. J'ai aimé que l'histoire soit racontée du point de vue de Darya. J'ai aimé plonger dans cette culture qui m'était inconnue, voyager à travers des contrées lointaines et aussi à travers le temps.
Commenter  J’apprécie          90
Ce que j'aime par dessus dans la lecture c'est voyager, et c'est exactement ce que je viens de faire. J'ai voyager avec Daryâ j'ai été fasciné par son histoire, par son pays, ses croyances, ses coutumes et ma seule déception c'est que ce soit déjà fini.

Le personnage principal, Daryâ, est une jeune fille attachante. Elle nous compte sa vie en tant que femme afghane, tout ce que elle n'a pas le droit de faire mais qu'elle fait comme même persuadée que c'est à elle de décider de son destin. Même si on n'approuve pas ses choix, elle se bat avec toujours le même courage et la même détermination et on ne l'en aime que plus.

Le livre est très facile à lire, l'auteur a une très belle plume. Elle nous décrit si bien les paysages, les croyances et les cultures des différents peuples qu'on rencontre au cours de ce voyage qu'on ne veut pas que ça s'arrête. le caractère et les sentiments de Daryâ sont décrit avec beaucoup de finesse. Les autres personnages m'ont plu même si ils sont, je trouve moins développé que celui de Daryâ.

On est parfois ému, parfois en colère, parfois scandalisé, parfois révolté ou encore tout simplement compatissant. Je ne peux que vous conseiller ce très bon livre que j'ai beaucoup apprécié, je ne suis pas loin du coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          00
Un très beau roman qui nous fait voyager en Afghanistan et aux Indes au milieu du 19ème siècle et nous donne un aperçu très précis de la condition précaire et soumise, au père puis à l'époux, des femmes de ces pays. Pour elles, une vie de servitude et d'obéissance les attend. Daryâ, indomptable et rebelle, ne peut s'y résoudre. A la lecture du résumé j'ai un peu craint de me lancer dans une "histoire à l'eau de rose". Mais pas du tout. J'ai été fascinée par la description des paysages, du mode de vie de ces peuples et la farouche volonté de Daryâ pour surmonter tous les obstacles. Je ne regrette pas mon choix !
Commenter  J’apprécie          20
Quand on lit la quatrième de couverture (qui en dit trop), on s'imagine un roman à l'eau de rose. J'ai voulu le lire d'abord parce que j'aime beaucoup la lectrice, puis parce que parfois, certains romans de ce genre sont plus riches qu'ils ne paraissent. À mon avis, c'est le cas de ce roman... ou du moins, pour les trois quarts de ce roman.

D'abord, j'ai été immergée dans le pays et les coutumes de Daryâ. Je n'ai jamais lu de livres se déroulant en Afghanistan. J'ai aimé que Linda Holeman prenne le temps de nous décrire tout cela à travers la famille de l'héroïne. Elle s'attarde notamment sur la polygamie des hommes. Ici, Daryâ et sa mère ne sont pas rétives à dessein. Elles n'admettent pas que les choses n'aient pas été faites selon la règle.

Ensuite, la romancière transporte son lecteur dans d'autre civilisations, d'autres façons de faire, d'autres sensibilités. J'ai apprécié ce choc des cultures. Choc dont Daryâ s'imprègnera, et dont elle se servira pour s'adapter à diverses situations.
[...]
Lire la suite sur:
Lien : http://www.lalivrophile.net/..
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ma grand-mère s'appelait Mahdohkt : Fille de la Lune.
Elle ne ressemblait à personne dans notre village; on la considérait comme une étrangère, pourtant c'était le père de mon père qui l'avait ame­née à Susmâr Khord après l'avoir épousée. Elle n'était pas tadjik : elle n'était même pas une enfant de ce pays. Elle racontait qu'elle était circassienne, originaire de la région montagneuse du Caucase qui se dresse entre la mer Noire et la mer Caspienne. Jeune, elle avait été très belle, avec une peau superbe, blanche et transparente, et des cheveux châtains striés de mèches qui brillaient comme du miel.
Mâdar Kalân me racontait des histoires de sa vie dans ces lieux inconnus, truffées de détails qui semblaient précis et véridiques, alors qu'elle était incapable de se souvenir de la date du jour même, de son dernier repas ou bien encore des noms des habitants de notre village. Quand elle me narrait ces histoires d'antan, son visage affichait une sérénité qui donnait l'impression qu'elle rêvait éveillée.
Elle m'expliqua qu'en raison de sa grande beauté ses parents l'avaient vendue, ainsi que le faisaient ceux de nombreuses autres petites mon­tagnardes au teint pâle, aux grands yeux et aux crinières indomptées. Ces filles étaient très recherchées par les sultans des Eaux-Douces d'Asie, sur les rives du Bosphore. Elle n'avait que huit ans quand on l'avait emmenée pour un long périple harassant. Sans confession de naissance, elle s'était vue attribuer un nouveau prénom à son arrivée au zenana du sultan où elle avait reçu l'enseignement de l'islam. Elle ne se souvenait pas du prénom que lui avaient donné ses parents, car personne ne le lui avait rappelé depuis plus de soixante-dix étés.
Elle était si jeune, beaucoup plus jeune que les autres montagnardes lors de ce premier voyage, qu'on l'avait affectée à la fille du sultan. La princesse la traitait comme un jouet vivant ; elle la baignait, tressait ses cheveux et la costumait de beaux atours. «Une enfant poupée, voilà ce que j'étais, disait ma grand-mère, traitée avec gentillesse quand la princesse était heureuse, giflée et pincée quand sa mauvaise humeur prenait le dessus.»
Au bout d'un certain temps, la petite Mahdohkt avait grandi et la prin­cesse s'était lassée de son joli jouet. Elle l'avait envoyée vivre cloîtrée avec les autres filles et les autres femmes, et elle était devenue une concubine esclave. Je ne connaissais pas le mot concubine. Le jour où je lui en demandai la signification, ma grand-mère se contenta de hocher la tête.
Commenter  J’apprécie          110
- Je suis persuadé que, si vous vous excusiez pour ce que vous avez fait, votre mari...
Je me levai en arrachant l'écharpe blanche de mon visage. J'avais les joues aussi brûlantes que si la fièvre m'avait reprise.
- Le sot, c'est vous, déclarai-je. Vous n'y comprenez rien. Mon mari me battait constamment. C'est un être méprisable et cruel auquel mon père m'avait vendue pour se débarrasser de moi. Et savez-vous pourquoi il m'avait vendue à cet individu inconnu et abject? Parce qu'aucun Tadjik ne voulait de moi. Parce que je ne vaux rien, sâhib.
Je me rendis compte que je hurlais, mais je ne pus m'arrêter:
- Et lorsque mon mari a eu la preuve que je ne valais rien, parce que je ne lui avais pas donné d'enfant - un garçon - il a voulu me tuer. C'est là que je me suis enfuie. Je me suis enfuie pour sauver ma vie, sâhib. Pour vivre. Alors ne me dites pas de retourner m'excuser.
J'avais tellement enroulé l'écharpe sur elle-même qu'elle ne formait plus qu'un noeud entre nous.
- Me retrouver face à mon mari. ce serait affronter ma mort, une mort longue, lentre et douloureuse. Vous comprenez, maintenant?
Il fixait le voile, et sa cicatrice cramoisie ressortait sur son visage tendu, entièrement vidé de son sang. Son trouble m'inspira une forme de satisfaction. Lorsqu'il releva les yeux, ses prunelles avaient noirci dans son cisage pâle et je compris alors que Layak avait dit vrai, que le sâhib était tendre, comme une femme. Sauf qu'il ne s'agissait pas de tendresse. Son visage n'exprimait que de la peine, de la compassion. Layak était trop insensible pour faire la différence.
Commenter  J’apprécie          50
Il prit ma main dans la sienne comme s'il voulait la réchauffer.
- Vos mains se sont adoucies pendant le voyage, me dit-il.
J'essayai de ralentir ma respiration.
- Je ne travaille pas, l'air marin est...
Je me tus, car il faisait courir son pouce sur les coussinets de mes doigts.
- Touchez-moi encore, me dit-il en anglais, d'une voix si douce que je crus d'abord avoir mal compris. Touchez-moi, Darya, répéta-t-il, et il ouvrit sa main.
Je portai main libérée à sa cicatrice que j'effleurai cette fois de quatre doigts. Ils suivirent son contour légèrement dentelé qui courait de l'arrête de son nez sous son oeil et sa pommette. Ses yeux restaient plongés dans les miens. Je laissai mes doigts s'attarder sur sa joue, avant de les descendre jusqu'à sa mâchoire où je sentis sa barbe naissante.
Il inséra alors les bras à l'intérieur de la veste pour m'étreindre. Incliner la tête contre sa poitrine, respirer l'odeur fraîche de sa chemise blanche, sentir son coeur palpiter sous ma joue, tout cela se fit tout aussi naturellement que s'enfonce le soleil dans la mer. Nous demeurâmes très longtemps dans cette position. La chaleur que me communiquait son corps pressé de tout son long contre le mien me procurait une sensation de bien-être que je n'avais encore jamais connue.
- Darya, chucota-t-il enfin.
J'étais obligée de lever la tête vers lui. Il abaissa alors sa bouche et, pour la première fois de ma vie, je sentis les lèvres d'un homme se poser sur les miennes, Je répondis à leur pression et je les sentis s'entrouvrir légèrement, s'adoucir et subitement, sa bouche commença à bouger sur la mienne. Je l'imitai et j'eus l'impression que j'avais toujours su le faire, que David Ingram et moi faisions cela depuis toujours. J'aurais voulu que ce baiser dure éternellement.
Malheureusement, il s'arrêta : M. Ingram arracha ses lèvres aux miennes et je reposai la tête sur sa poitrine. Son coeur cognait à présent à un rythme effréné mais cela ne m'empêcha pas de l'entendre murmurer le nom de son dieu, Jésus-Christ, disait-il très doucement. Je relevai la tête.
- Vous priez?
Il m'adressa un sourire, beau et triste, et secoua la tête.
- Non, Cela fait longtemps que je n'ai pas prié.
- Mon non plus, dis-je. David.
Commenter  J’apprécie          20
Je me rendis compte que je hurlais, mais je ne pus m'arrêter :
- Et lorsque mon mari a obtenu la preuve que je valais rien, parce que je ne lui avais pas donné d'enfant -de garçon -, il a voulu me tuer. c'est là que je me suis enfuie. Je me suis enfuie pour sauver ma vie, sâhib. Pour vivre. Alors ne me dites pas de retourner m'excuser.
Commenter  J’apprécie          60
Un autre silence s'écoula.
- Ne pouvez-vous pas essayer de comprendre, monsieur Ingram ? Il m'était impossible de... M. Bull m'a offert quelque chose... un moyen d'échapper à une vie de servitude, d'humiliation, il m'a offert... Pouvez-vous comprendre ? Dois-je vous supplier de me pardonner ? Je sais que vous pensiez que ma vie à Bombay serait...
Commenter  J’apprécie          50

autres livres classés : indeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (101) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3169 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}