La malédiction des pharaons

Je me précipitai vers la tombe en jurant entre mes dents. Un rapide examen du chambranle de la porte me révéla que la maçonnerie d’origine avait été brisée puis refaite, mais rien ne permettait de dater à quel moment. Dans la chambre mortuaire, ce n’était pas mieux car, comme je le craignais, les objets avaient été éparpillés. Je cherchai vainement une preuve quelconque confirmant la légende rapportée par Ahmed selon laquelle la tombe aurait été profanée à l’époque musulmane. Malheureusement, il était trop tard. Après avoir copieusement injurié les malheureux ouvriers, j’émergeai de l’obscurité dans la lumière éblouissante du jour.

Je distinguai néanmoins la silhouette de deux Arabes qui, debout au sommet de la falaise, me faisaient face. Ils tournèrent les talons dès qu’ils m’aperçurent mais je vis l’un d’eux regarder autour de lui et je le reconnus aussitôt. C’était mon adversaire de Saqqarah, l’homme que je soupçonnais d’avoir tué mes oiseaux. Je me lançai sur le sentier qui menait à la falaise. Les deux hommes se retournèrent brièvement et je découvris avec un choc que l’autre était Ahmed Girigar. Lorsque j’atteignis le sommet de la falaise, tous deux avaient disparu et, après avoir suivi quelque temps leur piste dans le sable, j’abandonnai bientôt ma poursuite.