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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Magda Hollander-Lafon, hongroise déportée à Auchwitz-Birkenau, a connu l'Horreur des camps de concentration. Elle garde foi en l'espèce humaine malgré son expérience de la Mort. Cette confiance en la Vie, Magda la transmet aux élèves des lycées et collèges et les met en garde. Soyez vigilants, ayez du discernement, faites-vous votre propre jugement, soyez maîtres de vos choix ! L'Indicible ne doit plus jamais s'exprimer !
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Magda Hollander-Lafon est une sur-vivante. Envoyée dans les camps avec sa mère et sa soeur, elle ne devra d'échapper aux chambres à gaz, qu'à une courte phrase entendue, dite à mi-mots : "tu as dix-huit ans !".
Elle a répondu "dix-huit" lors de la sélection et a découvert l'enfer : la faim, la soif, la violence abjecte, inhumaine et ces interminables travaux de forçats, dans la neige ou sous le soleil, ces appels et ces comptages insensés, à bout de force, à bout de mots...
"Mon baluchon est plein de paroles qui ne sont pas encore venues au monde."

En 1977, elle livre dans "les chemins du temps", des fragments de sa mémoire, des mots épars qui viennent nous heurter comme un constat, un inventaire d'horreur : La parole sort "en jet" comme une réalité, une vérité qu'on vomit...
Quand l'indicible est trop fort et ne laisse à la voix que des bribes, il reste la poésie pour toucher, sentir, partager, transmettre ce qui ne peut plus être porté par un discours.

"Mourir

Elle m'aurait lâchée cette sacrée vie
Si je l'avais laissée faire
 
C'était facile
Un éclair de vertige
Le bonheur fluide d'un instant
 
Mais le Printemps faisait du bruit
Dans ma mémoire si tôt blessée
Et je l'ai entendu
Au-delà des barbelés"

Magda n'obéit pas à un "devoir de mémoire", elle ne reconstruit pas les faits, elle y est fidèle. Elle les laisse éclore et nous les livre en lieu et place de ceux qui ne sont plus : "Si, aujourd'hui, je traverse courbaturée le pont de ma mémoire, c'est pour que vive longtemps le souvenir de celles et de ceux à qui l'on a volé leur vie et qui, jusqu'au bout, ont voulu nous donner le courage de vivre."
Ces quatre petits bouts de pain moisis tendus au creux d'une main.

La seconde et dernière partie est de l'ordre du témoignage, du combat mené pour sur-vivre, vivre et transmettre, ce qui a eu lieu, ce qui pourrait avoir lieu de nouveau :
"Je vous invite à résister aux influences extérieures, à choisir vos sources d'information. N'avalez pas tout ce qu'on vous raconte comme vérité. Lorsque vous êtes témoins d'une situation que vous ressentez comme inacceptable, humainement injuste, faites-vous confiance. Discernez, choisissez et devenez responsables de vos choix. Transformez l'indifférence et l'ignorance en solidarité. L'indifférence et l'ignorance sont, pour moi, la mort de l'homme, la mort de l'humanité."

Et conclure sur ces quelques mots qui ne sont pas les miens, comme beaucoup d'autres dans cette critique ; Mais que diraient-ils de plus que les siens et que ceux de ces enfants, qui pourraient être les miens ?

« C'est un tout petit bout de bonne femme, mais c'est une grande dame, écrit à son sujet un groupe de lycéen. Elle va avoir quatre-vingt-quatre ans mais elle est plus jeune que moi tant elle pétille de vie et d'enthousiasme. Elle dit qu'un regard et un sourire peuvent suffire à rendre la vie et, quand on voit son regard et son sourire, on sait que ce qu'elle dit est vrai. Avant de parler, elle a posé son regard sur toute la salle. Et il l'a illuminée. Elle veut m'appeler par mon prénom, comme elle le fait pour chacun. Elle nous dit que chacun de nous est unique et que cette unicité fait notre richesse. »
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J'ai découvert l'existence de Magda Hollander-Lafon dans le numéro 79 de la Croix L'Hebdo. L'article rédigé par Fanny Cheyrou m'a donné envie d'aller plus loin et de lire ses livres. J'ai trouvé Quatre petits bouts de pain à la médiathèque. « Un seul regard peut sauver un être". Ce regard-là, Magda Hollander-Lafon, juive hongroise, a eu la chance de le croiser dans l'enfer d'Auschwitz-Birkenau où elle est déportée avec sa mère et sa soeur. Elle est alors âgée de 16 ans et sera la seule survivante de sa famille. Un jour, une femme mourante lui a donné quatre petits bouts de pain et lui a dit d'une voix à peine audible en hongrois : « Tu es jeune, tu dois vivre, pour dire au monde ce qui se passe ici, et que ça n'arrive plus jamais. »
Son livre ne constitue pas un témoignage sur la Shoah, mais une méditation sur la vie. Je dirais même une leçon de vie. Je suis très admirative du chemin parcouru par Magda Hollander-Lafon. Elle partage avec nous ses doutes, ses peurs, ses joies. « Dans les fissures de mes blessures, j'ai essayé de faire pousser la vie. Y suis-je arrivée ? » de mon point de vue oui parce que ces pages la célèbrent au-delà des ténèbres. « Ayez confiance dans la vie. Chassons le désespoir. Cultivons l'amitié entre nous. Rassemblons nos forces. Ne perdons pas courage : les faibles ne vivent pas ici. Il nous faut survivre. Il nous faut des témoins. »
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Magda Hollander Laffont est une des rares survivantes hongroises des camps. Par ce cours textes, elle rend compte des douleurs de cette expérience. Ensuite, il y a le long chemin de retour à la vie. Magda se situe en femme juive baptisée. Elle communique aux jeunes sa force de vie, son indomptable énergie. A lire et à partager.
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Magda a vécu l'enfer des camps de concentration, et pourtant, maintenant, elle est généreuse et d'une bonté d'ame que je n'avais encore jamais vu ; Magda mérite d'étre reconnue. Lorsque je l'ai entendu parler, j'avais les larmes aux yeux car j'étais émue au plus au point. Ses paroles étaient pleines d'espoirs et je ne peux dire que " merci Magda sur le regard afféctueux que vous portez à vos semblables, l'etre humain est précieux" et je vous retourne ce que vous m'avez dit : - vous etes mérveilleuse, Magda.
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Non, ce n'est pas un témoignage de plus sur la Shoah ou sur les horreurs de la seconde guerre mondiale. Non, ce n'est pour soulager sa conscience que l'auteur écrit tant d'années plus tard!

Ce livre est tout simplement un hymne à la vie. Pourtant, Magda a touché le fond, plusieurs fois. Durant la guerre, mais aussi bien des années plus tard par une terrible dépression. Et pourtant, entourée des siens, elle a rebondit. Entendons-nous bien, si lors de la première épreuve, elle n'a fait que survivre, lors de la seconde, elle fait ressortir une vitalité extraordinaire qui lui permet d'aborder les questions essentielles de notre vie...de la Vie!
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