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Critique de Eleusis


Le titre avait de quoi intriguer, n'est-ce pas ? Il faut attendre d'avoir passé les deux tiers de ce roman (544 pages, tout de même) pour savoir à quoi il fait référence. On présente un peu partout La Piscine-bibliothèque comme le roman culte sur le milieu homosexuel dans les années 1980 : moment d'insouciance avant les ravages du Sida. Je l'ai emprunté et lu avec cette attente, et il est vrai que c'est le roman parfait pour précéder le Dorian de Will Self, qui réécrit le fameux personnages d'Oscar Wilde dans le milieu gay moderne. La Piscine-bibliohèque serait l'avant, Dorian serait l'après. Mais j'ai aussi l'impression qu'on disait ça de ce premier roman d'Alan Hollinghurst parce qu'il est difficile d'en parler autrement : La Piscine-bibliothèque est peut-être moins un récit qu'une fresque.

Si je devais regretter quelque chose, c'est que le propos général est peut-être un peu noyé dans l'ensemble. J'avais reproché à Marianne Sluzny de faire disparaître ses personnages derrière son discours, et l‘excès inverse me semble bien plus pardonnable. J'ai souvent eu l'impression que l'auteur veut nous signifier quelque chose, mais que cela disparait un peu derrière des personnages hauts en couleur qu'on finit par suivre, séduit, quitte à rater les réflexions qu'ébauche l'auteur en parallèle. J'ai regretté également que le personnage principal ne soit pas plus marqué par les épreuves qu'il traverse. le livre est long (540 pages) et plus j'avançais, plus je me disais que je ne savais pas où l'on m'emmenait et que l'épilogue déterminerait tout : très bon livre ou livre génial. Hélas, Will n'évolue pas assez à mon goût : peut-être aurait-il fallu la suite, ou une ouverture vers autre chose… ?

A mes yeux, La Piscine-bibliothèque n'est donc « qu'un » très bon livre. C'est un reproche dont on s'accommodera plutôt bien, je crois. Après tout, il est merveilleusement écrit, dans une très belle langue, bien mise en valeur par la traduction, et il dresse ainsi le tableau du milieu homosexuel des années 1980 avant ses profonds bouleversements. Les quelques défauts soulignés, la construction soignée mais dont la fin pèche un peu par rapport à la force de certains passages, le propos qui se veut présent mais reste un peu flou au bénéfice de la description des lieux et personnages, ce sont typiquement des choses que l'on corrige avec le temps et l'expérience.
Lien : https://gnossiennes.wordpres..
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