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Citations sur L'Iliade (217)

Chacun est exposé à perdre un être cher, plus proche qu'un ami, un frère sorti du même sein, un fils : la part une fois faite aux pleurs et aux sanglots, il s'en tient là ; les Parques ont fait aux hommes un cœur apte à pâtir. Mais, à celui-là, il ne suffit pas d'avoir pris la vie du divin Hector ; il l'attache à son char, il le traîne tout autour du tombeau de son ami. Ce n'est là ni un beau ni un bon parti.

Chant XXIV, discours d'Apollon.
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Comme les vents sonores, soufflant en tempête, quand la poussière abonde sur les routes, la ramassent et en forment une énorme nue poudreuse, de même la bataille ne fait plus qu'un bloc des guerriers. Tous brûlent en leur cœur de se massacrer avec le bronze aigu au milieu de la presse. La bataille meurtrière se hérisse de longues piques, des piques tailleuses de chair qu'ils portent dans leurs mains. Les yeux sont éblouis des lueurs que jette le bronze des casques étincelants, des cuirasses fraîchement fourbies, des boucliers éclatants, tandis qu'ils avancent en masse. Il aurait un cœur intrépide, l'homme qui pourrait alors trouver plaisir, et non chagrin, à contempler telle besogne.

Chant XIII.
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« Honte à vous ! Argiens ! Ah ! les lâches infâmes, sous leur magnifique apparence ! Où s'en sont donc allées vos vantardises ? Nous étions des preux, à nous croire, quand, à Lemnos, vous vous décerniez de vaines louanges, tout en mangeant force filets de bœufs aux cornes droites, en vidant des cratères remplis de vin à pleins bords. Chacun de nous tiendrait, seul, au combat, face à cent, à deux cents Troyens : et aujourd'hui nous ne sommes pas même à la taille d'un seul, à la taille d'Hector, qui va dans un instant livrer nos nefs à la flamme brûlante. »

Chant VIII, discours d'Agamemnon.
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Ainsi que des moissonneurs, qui, face les uns aux autres, vont, en suivant leur ligne, à travers le champ, soit de froment ou d'orge, d'un heureux de ce monde, et font tomber dru les javelles, ainsi Troyens et Achéens, se ruant les uns sur les autres, cherchent à se massacrer, sans qu'aucun des deux partis songe à la hideuse déroute. La mêlée tient les deux fronts en équilibre. Ils chargent comme des loups, et Lutte, qu'accompagnent les sanglots, a plaisir à les contempler. Seule des divinités, elle se tient parmi les combattants. Aucun autre dieu n'est là : ils sont assis, tranquilles, en leur palais, là où chacun a sa demeure bâtie aux plis de l'Olympe. Ils incriminent, tous, le Cronide à la nuée noire : ils voient trop bien son désir d'offrir la gloire aux Troyens. Mais Zeus n'a souci d'eux. Il s'est mis à l'écart, et, assis loin des autres, dans l'orgueil de sa gloire, il contemple à la fois la cité des Troyens, et les nefs achéennes, et l'éclair du bronze — les hommes qui tuent, les hommes qui meurent.

Chant XI.
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Il n'est rien dont on ne se lasse, de sommeil, d'amour, de doux chants, de danse impeccable. De tout cela pourtant qui ne souhaite se gaver beaucoup plus que de combats ?

Chant XIII, Discours de Ménélas.
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Je le vois trop : on ne gagne pas de reconnaissance à se battre avec l'ennemi obstinément, sans trêve : la part est la même pour qui reste chez lui et pour qui guerroie de toute son âme ; même estime attend le lâche et le brave !

Chant IX, Discours d'Achille.
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Nous avons tous deux sans doute bien des outrages à lancer — toute une cargaison que ne porterait pas une nef à cent bancs. Le langage des hommes est souple, on y trouve propos de tout genre ; il forme un riche fonds de mots, dans un sens comme dans l'autre. Quelque mot que tu dises, tu t'entendras riposter par un pareil. Mais sommes-nous forcés de nous disputer, de nous prendre à partie ainsi face à face, comme des femmes en colère que l'esprit de querelle, qui dévore les cœurs, fait aller en pleine rue se prendre à partie et se lancer mutuellement autant de mensonges que de vérités, le dépit leur dictant les uns comme les autres ?

Chant XX, discours d'Énée.
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Ainsi les Troyens, en masse, sans trêve, suivent l'ennemi, le harcelant de leurs épées et de leurs lances à deux pointes ; mais, que les Ajax fassent volte-face et leur tiennent tête, on les voit aussitôt qui changent de couleur, et aucun n'ose plus faire un bond en avant, pour leur disputer le cadavre.
C'est ainsi qu'avec une ardeur obstinée, les Achéens emportent le cadavre loin du combat vers les nefs creuses ; et contre eux se déploie un combat féroce, pareil à l'incendie, qui part à l'assaut d'une ville et brusquement jaillit, flamboie, tandis que les maisons s'effondrent, dans une lueur immense, et que gronde la force du vent. Tel, sur leurs pas, se lève le fracas continu des coursiers et des hommes d'armes. Eux, cependant, vont ainsi que des mules qui ont revêtu leur fougue puissante et qui traînent de la montagne, le long d'un sentier rocheux, une poutre, ou encore une quille énorme de nef ; leur cœur s'épuise de l'effort sous la fatigue et la sueur ; ainsi, avec une ardeur obstinée, les Achéens s'en vont, emportant le cadavre. Derrière eux les Ajax tiennent bon.

Chant XVII.
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Et, cependant qu'en son âme et son cœur il remue ces pensées, voici que de lui s'approche le fils de l'illustre Nestor, qui verse des larmes brûlantes et lui dit l'affreuse nouvelle :
« Hélas ! fils du brave Pélée, tu vas apprendre la cruelle nouvelle de ce qui n'eût jamais dû être. Patrocle gît à terre ; on se bat autour de son corps — son corps sans armes : ses armes sont aux mains d'Hector au casque étincelant. »
Il dit : un noir nuage de douleur aussitôt enveloppe Achille. À deux mains il prend la cendre du foyer, la répand sur sa tête, en souille son gentil visage. Sur sa tunique de nectar maintenant s'étale une cendre noire. Et le voici lui-même, son long corps allongé dans la poussière ; de ses propres mains il souille, il arrache sa chevelure. Les captives, butin d'Achille et de Patrocle, le cœur affligé, poussent de grands cris et sortent en courant entourer le vaillant Achille. Toutes, de leurs mains se frappent la poitrine ; aucune qui ne sente ses genoux rompus. Antiloque, de son côté, se lamente et verse des larmes. Il tient les mains d'Achille, dont le noble cœur terriblement gémit : il craint qu'il ne se tranche la gorge avec le fer. Mais Achille a poussé une plainte terrible.

Chant XVIII.
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Allons ! Achille, dompte ton cœur superbe. Non, ce n'est pas à toi d'avoir une âme impitoyable, alors que les dieux mêmes se laissent toucher. N'ont-ils pas plus que toi mérite et force ? Les hommes pourtant les fléchissent avec des offrandes, de douces prières, des libations et la fumée des sacrifices, quand ils viennent implorer après quelque faute ou erreur. C'est qu'il y a les Prières, les filles du grand Zeus. Boiteuses, ridées, louches des deux yeux, elles courent, empressées, sur les pas d'Erreur. Erreur est robuste, elle a bon pied ; elle prend sur toutes une large avance, et va, la première, par toute la terre, faire du mal aux humains. Les Prières, derrière elle, tâchent de guérir ce mal. À celui qui respecte les filles de Zeus, lorsqu'elles s'approchent de lui, elles prêtent un puissant secours, elles écoutent ses vœux. Celui qui leur dit non et brutalement les repousse, elles vont demander à Zeus, fils de Cronos, d'attacher Erreur à ses pas, afin qu'il souffre et paie sa peine.

Chant IX, discours de Phénix.
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