L aurore aux doigts de roses
Nausicaa aux bras blancs.que de traduction
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Aussitôt qu'apparaît, dans son berceau de brume l'Aurore aux doigts de roses, j'appelle tout le monde à l'assemblée et dis :
ULYSSE : — Fidèles équipages, le gros de notre flotte va demeurer ici ; mais je vais prendre, moi, mon navire et mes hommes ; je veux tâter ces gens et savoir ce qu'ils sont, des bandits sans justice, un peuple de sauvages ou des gens accueillants qui respectent les dieux.
Je dis et, m'embarquant, j'ordonne à l'équipage d'embarquer à son tour et de larguer l'amarre. Mes gens sautent à bord et vont s'asseoir aux bancs, puis, chacun en sa place, la rame bat le flot qui blanchit sous les coups.
Nous eûmes vite atteint l'endroit, d'ailleurs tout proche, où sur le premier cap et dominant la mer s'offrait à nos regards une haute caverne, ombragée de lauriers. Elle servait d'étable à de nombreux troupeaux de brebis et de chèvres : au-devant, une cour profonde était enclose de gros blocs arrachés, de chênes à panache et de pins au long fût.
C'est là que notre monstre humain avait son gîte ; c'est là qu'il vivait seul, à paître ses troupeaux, ne fréquentant personne, mais toujours à l'écart et ne pensant qu'au crime. Ah ! le monstre étonnant ! il n'avait rien d'un bon mangeur de pain, d'un homme : on aurait dit plutôt quelque pic forestier qu'on voit se détacher sur le sommet des monts.
Chant IX : Le Cyclope.
HOMÈRE — L'idéal héroïque de l'Iliade selon Jean-Pierre Vernant (France Culture, 1981)
L'émission des "Chemins de la connaissance", par Marie-France Rivière, diffusée le 9 janvier 1981 sur France Culture. Présence : Jean-Pierre Vernant.