On n'imagine pas qu'il y ait en Provence, terre où les pluies sont rares, autant de monuments, d'ouvrages d'art liés à l'eau.
Le livre de
Jean-Marie Homet en fait une synthèse détaillée, des plus grands jusqu'aux plus modestes, donnant une bonne information sur les méthodes employées au fil des siècles pour stocker, canaliser, utiliser à bon escient, l'eau porteuse de vie pour hommes, animaux, végétation et cultures.
Il commence par les aqueducs avec les oeuvres gigantesques des romains comme à Fréjus avec un aqueduc de 45 kilomètres. Des oeuvres plus récentes sont également spectaculaires, comme l'aqueduc de Roquefavour, au-dessus de la vallée de l'Arc, près d'Aix-en-Provence, que Lamartine présentait en 1848 comme la huitième merveille du monde.
Puis, le livre visite les très nombreux canaux, en premier ceux réalisés par Adam de Craponne, figure emblématique des canaux, qui en a diversifié l'usage. Tous ces canaux ont toujours concilié l'esthétique et l'utilitaire ainsi qu'en témoignent les nombreuses photos du livre.
Viennent ensuite les barrages, les châteaux d'eau et surtout les bassins, très nombreux en Provence, majestueux à Marseille au Parc Borély, plus discrets comme aux bastides d'Aiguebelle ou du Jas de Bouffan, cher à Cézanne..
On termine par les fontaines, innombrables en Provence, le livre présentant essentiellement celles de Marseille et d'Aix-en-Provence. Il faut citer aussi les moulins et les ponts et ne pas oublier les glacières dans lesquelles on conservait des quantités colossales d'eau transformée en glace durant l'hiver, particulièrement dans le massif de la Sainte-Baume, où les plus belles et les plus nombreuses furent édifiées dans les années 1850.
Le livre de
Jean-Marie Homet est un très prenant festival aquatique en même temps qu'architectural puisque toutes ces oeuvres liées à l'eau méritent bien le nom de monuments de l'eau.