AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Reiko Himekawa tome 3 sur 3

Alice Hureau (Traducteur)
EAN : 9782379271052
Atelier Akatombo (21/05/2021)
3.62/5   17 notes
Résumé :
Au cœur du rigoureux hiver tokyoïte, l’assassinat sanglant d’un yakuza de bas étage provoque des bouffées de chaleur à nombre de protagonistes.

Aux membres du gang Ishidō, auquel était affiliée la victime, secoué par une violente guerre de succession. Aux enquêteurs de la criminelle, dont l’impétueuse lieutenante Himekawa, perturbés par leur rivalité avec l’antigang. Aux dirigeants de la police métropolitaine épouvantés par la résurgence d’un sc... >Voir plus
Que lire après Invisible est la pluieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Drôle de titre pour un polar, même japonais.

Invisible est la pluie, de Tetsuya Honda – traduit par Alice Hureau – s'entend mieux quand on le replace dans le contexte de sa trilogie d'origine, 3e opus des enquêtes de la lieutenant de police Reiko Himekawa après Rouge est la nuit et Cruel est le ciel.

À Tokyo, un cadavre lacéré au couteau est découvert et l'implication des yakuzas, les gangs mafieux japonais, semblent rapidement évidente. Pourtant, en creusant un peu, Reiko découvre que l'affaire n'est pas sans lien avec le meurtre ancien d'une jeune femme, dont le père s'était suicidé après en avoir été accusé.

Mais alors qu'ordre est donné d'unir les forces des services de la Criminelle à ceux de l'Antigang à coups de binômes d'enquêteurs, la tournure « sous contrôle » que prend l'enquête convient peu à Reiko, solitaire dans l'âme et dans l'action. Et encore moins lorsque une forte pression d'en haut lui intime de cesser de s'intéresser à la piste du cadavre ancien…

Invisible est la pluie est un polar classique, bâti sur une intrigue sans grande surprise mais solidement et sérieusement construite, rendant l'ensemble très agréable à lire. Certes, malgré le lexique bienvenu, on s'y perd un peu dans les noms des yakuzas et de leurs gangs, comme dans cette guerre des polices tokyoïtes, mais sans jamais nuire à la compréhension de l'ensemble ni au fil d'une enquête sans points faibles.

Et comme dans toutes les séries, ce volet permet de creuser davantage la personnalité de Reiko, aussi intègre et résolue dans sa manière de mener son enquête qu'étonnamment déstabilisée et dévoilant ses faiblesses (encore que…) lorsque le charme d'un ponte yakuzas vient ébranler ses convictions.

Une découverte qui me mènera à coup sûr, à découvrir a posteriori les deux premiers tomes de la série, injustement ignorés à leur sortie, et qui conforte mon plaisir à découvrir cet univers si particulier du polar japonais et ses belles trouvailles dénichées par l'Atelier Akotombo.
Commenter  J’apprécie          240
C'est à la fin des années quatre-vingt que l'on découvre la littérature en provenance d'Extrême-Orient avec les éditions Picquier, du nom de son fondateur Philippe Picquier, qui nous permettait d'accéder aux oeuvres d'auteurs méconnus, qu'ils soient japonais, chinois ou coréens. Sans s'attacher à un domaine spécifique, la maison d'éditions publie ainsi des essais, des romans, des ouvrages de sciences humaines et bien évidemment de la littérature noire. Dans ce domaine, d'autres maisons d'éditions se sont lancées dans l'aventure à l'instar des éditions Liana Levi publiant l'oeuvre de l'auteur chinois Qiu Xiaolong relatant les enquêtes de l'inspecteur Chen, officiant à Shanghai ou d'Acte Sud /Actes noirs qui nous a permis de découvrir l'oeuvre originale de Keigo Higashino, auteur emblématique de la littérature noire japonaise. du Japon, il est exclusivement question avec Atelier Akatombo qui publie, depuis 2018, sous la direction de Dominique et Frank Sylvain, des romans en provenance du Pays du Soleil Levant avec un catalogue essentiellement composé de polars et romans noirs, même si l'on trouve également de la science-fiction, des mangas et de la littérature érotique. L'intérêt d'une telle maison d'éditions réside dans le fait qu'elle nous offre un bel éventail de la littérature noire japonaise avec notamment une série de référence de Tetsuya Honda qui met en scène les investigations de la lieutenante Reiko Himekawa, à la tête d'un groupe de la brigade criminelle de Tokyo et que l'on retrouve dans Invisible Est La Pluie, troisième opus de ladite série.

A Tokyo, dans l'arrondissement de Nagano, on retrouve le cadavre de Kobayashi, un yakuza de seconde envergure, qui a été lardé de coups de couteau à l'intérieur même de son appartement. L'enquête échoit au DPMT, le département de la police métropolitaine, et plus particulièrement au deuxième groupe de la division d'enquête criminelle dirigé par la lieutenante Reiko Himekawa, ceci au grand dam de l'antigang qui veut récupérer l'affaire. Une rivalité au sein des forces de police qui fait écho à la guerre de succession qui ravage le gang de l'Ishidō auquel appartenait la victime. Dans ce climat délétère, il y a également cet appel anonyme évoquant une ancienne affaire qui a mal tourné en entachant la réputation du DPMT. Ne souhaitant pas que cette bavure policière ressurgisse dans l'actualité, la hiérarchie va interdire à Reiko Himekawa de creuser cette piste. Mais la policière obstinée va s'empresser de désobéir et mener seule, une enquête parallèle qui risque de la compromettre ainsi que ses supérieurs. Des investigations prenant une drôle de tournure avec la rencontre d'un agent immobilier séduisant s'avérant être un membre important des yakuzas. S'engage ainsi un troublant et dangereux jeu de séduction qui risque bien de mettre en péril la carrière de Reiko.

Dans la littérature noire japonaise, rares sont les héroïnes exerçant la fonction de policière, qui plus est en occupant un poste de chef de groupe au sein de la brigade criminelle de Tokyo. En créant le personnage de la lieutenante Reiko Himekawa, son auteur Tetsuya Honda nous permet d'évoluer au coeur de l'univers très machiste du siège du Département de la Police Métropolitaine de Tokyo (DPMT) et de prendre la mesure des réflexions déplacées que subit la jeune policière au quotidien avec son lot défiance quant à ses capacités professionnelles ou remarques sexistes quant à son physique. Femme de caractère, déterminée dans ses actions, Reiko adopte une attitude plutôt résiliente notamment en ce qui concerne les tentatives de drague pitoyable qu'elle subit notamment avec un subordonné dépourvu de limite. Paradoxalement, c'est même parfois l'attitude protectrice des membres de son groupe qui peut poser problème en estimant qu'elle ne pourrait faire face à certaines situations en tant que femme. Ainsi Tetsuya Honda dresse un portrait peu flatteur de la société japonaise dans le contexte d'un sexisme exacerbé qui semble particulièrement prégnant au sein des forces de police. Mais avec Invisible Est La Pluie, Tetsuya Honda s'attarde plus particulièrement sur les manoeuvres de la hiérarchie policière qui essaie de se couvrir suite à une bavure qui risque d'entacher ses services en contraignant la lieutenante Reiko Himekawa à enquêter en solitaire, tandis que les différentes brigades s'écharpent pour récupérer une affaire mettant en cause un gang de yakuzas en pleine guerre de succession. On peut ainsi faire le parallèle entre les manoeuvres policières pour éviter la résurgence d'une vieille affaire embarrassante et les manoeuvres de yakuzas déterminés à reprendre les rênes du gang que l'auteur dépeint avec force de détails qui donnent une tonalité réaliste qui prévaut pour l'ensemble d'un récit nous dévoilant les contours d'une enquête qui va se révéler bien moins classique qu'il n'y parait. Dans le cadre de cette enquête solitaire dans le milieu de la pègre, on appréciera l'audace d'une enquêtrice déterminée faisant preuve d'une certaine fougue lorsqu'elle tombe sous le charme d'un yakuza séduisant qui pourrait bien être l'auteur du meurtre sur lequel elle enquête. Tout l'enjeu du suspense tourne donc autour de cette probabilité qui risque de compromettre la carrière de la lieutenante Reiko Himekawa.

Ainsi, au détour d'une intrigue complexe, aux tonalités poétiques, Tetsuya Honda nous offre avec Invisible Est La Pluie, une balade exotique dans les rues de Tokyo en compagnie d'une policière au charme indéniable que l'on se réjouit de retrouver.

Tetsuya Honda : Invisible Est La Pluie (Invisible Rain). Atelier Akatombo 2021. Traduit du japonais par Alice Hureau.

A lire en écoutant : WARP de Clammbon. Album : モメント l.p. 2019 Tropical Company Limited
Lien : https://monromannoiretbiense..
Commenter  J’apprécie          91
Troisième tome de la série Rieko Himekawa. Dans ce volume, nous retrouvons notre fameuse inspectrice à la langue bien acérée ! Dans cette enquête, un yakuza a été assassiné sauvagement, un appel anonyme sous-entend que le meurtrier serait un homme connu des services de police, car lié à une ancienne bavure policière. Cette information sème la zizanie dans l'équipe et deux unités de police se font la guerre. On ordonne à Rieko et son équipe de ne pas creuser la piste de l'appel anonyme. Mais Rieko ne se laisse pas faire et elle est bien décidée à découvrir la vérité.

La voici seule, à enquêter en parallèle des autres équipes policières. Lors de ses investigations, elle interroge un agent immobilier qui s'avère être un yakuza. Elle se retrouve donc à mener l'enquête à ses côtés tout en étant entraînée dans un jeu de séduction assez périlleux. C'est un tome passionnant. L'enquête est super intéressante, rudement menée. J'affectionne toujours autant Rieko. La fin du tome symbolise une nouvelle étape dans sa vie et j'ai hâte de suivre son évolution.
Commenter  J’apprécie          70
Lire un polar japonais c'est toujours toute une expérience! Il y a d'abord les noms ! Même si vous avez un lexique en début de récit, ce n'est pas toujours évident de s'y retrouver. Pour celui-ci, je l'avoue j'ai plus pataugé que d'habitude, mais j'ai fini par y arriver ( ou presque 🤣). Bon le tout c'est de savoir qui sont les gentils et qui sont les méchants 😂. Il arrive que des méchants soient finalement gentils, et vice-versa, mais ça c'est une autre histoire. Ensuite, il y a presque toujours des Yakuzas qui traînent dans le coin. Dans notre roman il est question de deux clans opposés appartenant au gang Ishidō. Oui, même entre eux, c'est la cacophonie. Et qui dit polar, dit enquête, faisant intervenir divers départements de police. Ici, nous avons affaire au DPMT ( département de la police métropolitaine) et à l'anti-gang, deux services qui se mettent des bâtons dans les roues pour résoudre le meurtre sanglant d'un yakuza débutant. J'espère que jusqu'à là, vous suivez !

Donc notre petit yakuza est sauvagement assassiné au couteau. Règlement de compte? Vengeance ? Reiko Himekawa, enquêtrice à la criminelle au DPMT, est officieusement sur l'affaire. Elle remonte la piste d'un cold case que tous les services veulent oublier, car il y aurait eu bavures policières à l'époque… Au cours de son enquête, elle rencontre Makita, chef du clan Kyokusei et adjoint du numéro deux du gang Ishidō. Un homme qui la poussera dans ses retranchements aussi bien personnels que professionnels…Un autre personnage est également important dans ce roman, mais je vous laisserai le découvrir !

En définitive, un roman policier assez classique qui m'aura finalement convaincue après un démarrage un peu difficile, mais je ne me remets toujours pas de cette fin ! 😱 Makita restera mon personnage préféré de ce troisième volet des aventures de Reiko Himekawa.
Commenter  J’apprécie          20
Encore une très bonne lecture au sein du catalogue de l'Atelier Akatombo ! Merci à Manon pour la découverte ! 😍

Il s'agit ici du 3e tome d'une saga de @Tetsuya Honda, initiée avec Rouge est la nuit et poursuivie avec Cruel est le ciel.
Rassurez-vous, il peut se lire sans avoir lu les précédents, ce qui était mon cas.

L'assassinat d'un Yakuza de seconde zone va faire trembler les murs de la police tokyoïte, de la criminelle et de certains gangs concernés par l'affaire et par d'autres soucis de succession notamment.
Notre chère enquêtrice Reiko Himekawa, têtue comme une mule, s'acharne à remonter la piste de cet assassinat, malgré les injonctions contraires de sa hiérarchie.
Jusqu'à ce qu'elle croise la route d'un mystérieux agent immobilier...

J'ai beaucoup aimé cet opus car on a affaire à un cold case et je trouve toujours ce procédé scénaristique (ça se dit, ça ?) intéressant !
Pour une fois, les noms des personnages n'ont pas trop gêné ma lecture, même si j'ai parfois fait l'impasse sur les détails de guerres des gangs, préférant focaliser mon attention sur l'énigme principale.
Le style est efficace et ce roman policier fait son travail, du bon travail !!

Bref une lecture pour laquelle j'ai eu beaucoup de plaisir, et que j'ai encore une fois partagée avec ma team de Yakuza et Yakuzette préférés (@jiemde et @manonoitetvadrouilleaussi) !!


Commenter  J’apprécie          30


autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (44) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}