AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,26

sur 555 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Eleanor Oliphant va très bien - Gayl Honeyman - Éditions 10-18 - 453 pages - Traduit de l'anglais par Aline Azoulay-Pacvon - Lu en octobre 2020.

Eleanor Oliphant est comptable dans une petite société de design depuis l'âge de 21 ans.
Sa vie est monotone, on pourrait dire métro, boulot, courses, vodka, dodo.
Elle ne reçoit jamais personne, n'entre chez elle que le délégué aux relevés de compteurs une fois par an. Elle entretient un monologue avec son unique plante verte, "Sa pitance est peu chère, simple et facile à cuisiner". Tous les mercredis, elle parle un petit quart d'heure au téléphone avec sa mère.

A son travail, elle ne parle à personne hormis le strict nécessaire.
Eleanor est une personne discrète, d'une franchise qui interpelle, elle dit absolument tout ce qu'elle pense quand elle parle.

Eleanor est seule, très seule, elle s'accommode mal de cette solitude "J'étais seule. Aucune âme, dans tout l'univers, n'était plus, seule que moi" - page 320. "Aujourd'hui, la solitude est une sorte de nouveau cancer, une maladie honteuse, embarrassante, qui vous tombe dessus de manière obscure" - page 321.

Mais pourquoi alors ce titre Eleanor Oliphant va très bien ?

Et puis un jour, elle fantasme sur un chanteur de rock qu'elle découvre en l'écoutant, elle a un but désormais, se faire connaître à ce chanteur, mais elle déchante très vite se rendant compte lors d'un concert, qu'en fait il ne valait pas grand chose.

Il y a Raymond, l'informaticien de son travail qu'elle croise alors qu'elle a besoin de lui pour un problème d'ordinateur. Une amitié va naître petit à petit au fil du temps entre ces deux-là. Eleanor a du mal à y croire d'ailleurs.
Ils s'échangent des courriels, puis vont déjeuner ensemble durant leur pause de midi.

Au fil des pages, lentement, on va découvrir l'épouvantable secret d'Eleanor, la cause de sa solitude, au fur et à mesure de ses pensées, de sa vie passée et présente, tantôt tristes, tantôt drôles. Car c'est une personne intelligente Eleanor, originale, un peu décalée par rapport à ce qu'on appelle "la norme", mais tellement attachante.

J'ai souri, j'ai ri, j'ai été infiniment triste avec elle, j'aurais voulu lui tendre la main.

Ne croyez pas que c'est une histoire simplement banale, cela pourrait en avoir l'air, mais détrompez-vous et découvrez , sous la plume tour à tour sensible et humoristique, pourquoi à présent Eleanor Oliphant va très bien.

5 étoiles pour ce petit bijou.





Commenter  J’apprécie          12829
Un vrai délice !

Eleanor Oliphant va très bien , c'est vite dit...
Sa vie n'est que solitude et routine ...
Les semaines s'écoulent identiques . Un boulot de comptable dans une agence de design, des collègues qui la trouvent tellement bizarre qu'ils ne savent pas par quel bout la prendre et d'ailleurs ils l'ignorent la plupart du temps, le reste , ils préfèrent se foutre de sa gueule .
C'est qu'elle est particulière , Eleanor... cash et sans filtre , dotée d'une grande érudition .
Tous les vendredi, après une visite au supermarché , elle trouve du réconfort dans une bouteille de vodka , de quoi affronter le week-end , et passer le temps jusqu'au lundi matin , jour béni où elle pourra enfin s'occuper l'esprit toute la semaine . Niveau compagnie, elle peut compter sur une plante verte , seul vestige de son enfance et sur le coup de fil hebdomadaire de " maman" , d'excellente compagnie ...
C'est dans cette routine toute "routinière" que le changement va survenir: Eleanor va faire plusieurs rencontres masculines ...

Oh , dit comme ça , ce n'est pas grand chose , ce qui compte au final c'est la façon dont c'est raconté...
Eleanor est complétement décalée et sa façon de voir le monde est savoureuse . On sourit intérieurement de ses réflexions si originales et pertinentes .On a peur pour elle, si seule et si fragile dans ce monde de brutes. On est émus, bouleversés quand surviennent des indices sur son passé . Entre suspens, émotion et "loufoqueries ", on en prend doucement plein la figure . Par petites touches subtiles , toutes nos certitudes , nos à-priori sur les gens différents volent en éclats...
Oh, à la fin, c'est sûr , Eleanor va bien. Très bien , même , mais nous, on a les larmes au bord des yeux ...
Sensible, amusant, et délicatement puissant, Eleanor ,pourrait bien devenir votre nouvelle meilleure amie !
Commenter  J’apprécie          8813
Si j'avais croisé par hasard cette couverture et le titre étrange de cet ouvrage sur un rayonnage de librairie, il y a fort à parier que je l'aurais juste ignoré. Et j'aurais eu bien tort.


On s'attache tout de suite à la narratrice, cette jeune femme démodée, revêche, solitaire, même au sein de l'entreprise de graphisme où elle s'occupe de la facturation. Ses vêtements confortables mais laids, ses chaussures à scratch, ses petites manies, et surtout la cicatrice hideuse qui la défigure sont autant de prétextes pour l'isoler de ses collègues. Si elle vit seule, ses semaines sont ponctuées par ses échanges avec sa mère. Et peu à peu, on devine et on découvre toute la souffrance passée et les circonstances qui ont fait d'elle ce qu'elle est.

Isolée, oui, jusque'à ce qu'elle fasse connaissance avec l'informaticien de son entreprise, et celui-ci semble percevoir ce que les autres ne voient pas chez Eleanor, tel un prince charmant devant Cendrillon, qui s'entête à vouloir faire essayer la pantoufle de vair à une souillon.

On assistera peu peu à l'éclosion de la chrysalide, et on apprendra aussi ce que cachent les silences de la jeune femme, et ce passé traumatisant.

J'ai beaucoup aimé le portrait d'Eléanor, avec ses fragilités et ses troubles du comportement qui s'apparentent à des traits autistiques, et malgré tout c'est une jeune femme forte et déterminée, qui doit juste exorciser ses démons. Elle vit tellement en marge des codes qui régissent notre société, que le regard qu'elle porte sur les comportements ds gens qui l'entourent, prend un relief à la fois comique et désespérant.
le personnage qui l'accompagne dans son évolution attire aussi la sympathie.


Très bon moment de lecture et finalement, elle est chouette cette couverture.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          691
Quel délice ce roman !
(Merci Iris et tous les autres d'avoir aimé et partagé vos sublimes ressentis bien mérités! Yes !)

Eleanor on l'aime, dans ses bons comme ses mauvais jours et on lui souhaite tout le meilleur à cette trentenaire haut en couleurs. C'est que Eleanor Oliphant est une femme au caractère bien particulier. Elle n'a pas sa langue dans sa poche et dit toujours ce qu'elle pense sans mettre de gant. (Bulles d'humour en prévision!)
Son franc-parler est combien rafraîchissant et criant de vérités. Ça fait du bien dans cette société de faux fuyants. Eleanor Oliphant, elle vit toute seule, s'en accommode les bons jours avec sa vodka et sa plante verte pour seules compagnies. Mieux vaut être seule que mal accompagnée. Les mauvais jours, ça dégouline, ça frise l'overdose la solitude. Parce que la brave femme, elle n'a pas eu une vie facile. Maltraitée jeune par sa mère dérangée (voire folle dingue), placée de famille d'accueil en famille d'accueil, ses besoins primaires ont été comblés, mais qu'en est il des besoins psychiques ? Nada, Eleanor en self made woman s'est construite seule avec le peu qu'elle a reçu. Et ce n'est pas le coup de fil des mercredis de sa mère, qui à coups de brimades, va la sauver Eleanor.

La vie recèle pourtant de bien des surprises, comme chacun pourrait finalement en rencontrer au hasard de sa vie. Un musicien au charme aléatoire, un vieil homme inconscient sur la route, le collègue Raymond, autant d'opportunités pour Eleanor de sortir de sa torpeur et de faire mieux de sa vie.

Comme l'a écrit Jojo Moyes sur la 4ème de couverture :
« Eleanor Oliphant va très bien est une pure merveille littéraire. C'est drôle, touchant et imprévisible. le parcours de l'héroïne pour se débarrasser de ses démons est savamment tissé et absolument saisissant. »

Tout est dit ici.
Eleanor Oliphant, si tu vas bien ou si tu vas mal, on t'aime quand même ! Ne change rien, tu es juste parfaite !
Commenter  J’apprécie          692
Chère Eleanor, comme il m'a été difficile de vous quitter, mais je vous sais maintenant entre de bonnes mains. L'avenir vous sourit. Enfin !

Quelle étrange personne que cette Eleanor Oliphant ! Tout ce qu'elle pense, elle le dit. Oui, elle est ainsi : sans filtre. Aux yeux des autres, elle paraît « barje » et doit l'être sans doute un peu. Qui ne l'est pas ?
Eleanor a trente ans. Est comptable dans la même société depuis le premier jour où elle travaille. Vit seule et heureuse de l'être. N'a pas d'ami. Elle n'est ni jolie, ni laide. Ne s'occupe ni de mode, ni du qu'en dira-t'on. A une culture générale plutôt élevée et s'exprime très convenablement. A horreur du laisser-aller vestimentaire autant que linguistique. Ses week-end sont consacrés à la boisson, Eleanor a un faible (gros faible) pour la vodka. Et tous les mercredis, sa maman lui téléphone.
Un emploi du temps sur mesure qu'elle applique sans arrière pensée... enfin jusqu'au jour où son ordinateur de bureau tombe en panne et qu'elle doit faire appel à l'informaticien de service, Raymond, et qu'elle rencontre l'amour de sa vie sous les traits d'un musicien très « élégant et d'un bon niveau social. »

« J'ai toujours été très fière de mener ma barque seule. Je suis une survivante - je suis Eleanor Oliphant. Je n'ai besoin de personne, il n'y a pas de grand vide dans mon existence, il ne manque aucune pièce dans mon puzzle.je suis autosuffisante. En tout cas, c'est ce que j'ai toujours pensé. Mais hier soir, j'ai trouvé l'amour de ma vie. »

On comprend très vite que la solitude d'Eleanor n'est pas vraiment un choix, que sa vie ne ressemble pas à un long fleuve tranquille, que sa façon d'être parmi les autres cache quelque chose. Mais ce quelque chose n'est révélé que parcimonieusement au fil de la lecture, au fil de l'ouverture d'Eleanor au monde et aux autres. Ce procédé est très addictif et l'empathie envers Eleanor grandissante. D'autant plus que l'humour est tout aussi présent.
C'est un très bon roman qui sous une forme légère révèle bien des aspects difficiles de notre vie familiale et sociétale.
Commenter  J’apprécie          439
C'est grâce aux avis unanimes que j'ai vu défiler sur la toile et dans la presse et plus particulièrement grâce aux critiques des babelionautes comme Iris29, Lily81, LillyMaya, Marina53, que j'ai décidé de lire ce titre. Ce fut une très belle découverte à la fois drôle, loufoque, légère, dramatique, triste et poignante. J'ai ressenti un panel d'émotions… Eleanor Oliphant est une femme en marge de la société avec une logique bien à elle. Son tempérament m'a fortement fait songer au personnage de Britt-Marie de Fredrik Backman. Les deux femmes sont quasiment les mêmes : maniaques, solitaires, ayant peu confiance en elles, ne comprenant rien aux futilités des gens, ont une vie réglée comme du papier à musique et jugeant facilement les autres. C'est pourtant grâce à des rencontres qu'elles vont apprendre à s'ouvrir, à se faire connaître et à se faire aimer pour ce qu'elles sont – qu'importe si elles sont spéciales… Ayant accroché à Britt-Marie, Eleanor ne fit pas exception ! Celle-ci est vraiment très touchante et dissimule un lourd passé. On comprend aisément pourquoi elle est renfermée, peu sociable, stricte, dans sa bulle et peu habituée à prendre soin d'elle. Ce qui m'a beaucoup plu, c'est qu'elle ne va pas changer à la manière d'Ugly Betty. Elle va plutôt s'épanouir, prendre confiance en elle, comprendre qu'elle a des relations nocives, pour enfin s'accepter telle qu'elle. En aucun cas, elle va devenir une autre femme. À mon sens, c'est très crédible ainsi.

Les réactions décalées d'Eleanor m'ont souvent provoqué des gloussements ou des fous-rire. Franche, elle n'utilise pas de pincettes lorsqu'elle dit ce qu'elle pense d'une situation ou d'une personne. J'ai beaucoup aimé la suivre dans ses mésaventures : épilation du maillot, manucure, ordinateur, portable, boisson au pub, enterrement, fêtes dansantes, etc. C'est une pluie de premières fois pour elle ! En effet, notre anti-héroïne va décider de changer à partir du moment où elle va assister à un concert. le déclic ! Sous le charme d'un musicien, elle va essayer de tout faire pour convenir à ce bel Apollon (qui ne sait même pas qu'elle existe…). C'est également à ce moment-là qu'elle va rencontrer Raymond, un informaticien adorable ! J'ai été conquise par cet homme bienveillant, formidable, gentil, ouvert, protecteur et plein d'imperfections, lui aussi. La relation qu'il va tisser avec Eleanor est pleine de douceur. Les choses prennent du temps, il y a des petites habitudes comme des pause-repas à deux et des événements plus importants… D'autres personnages comme Sammy (un vieil homme que le tandem va sauver), la mère de Raymond, la belle Laura et bien d'autres sont également intéressants. On s'attache réellement à tout ce petit monde…

Il n'y a pas que des personnages sympathiques dans ce roman. de prime abord, les collègues de notre anti-héroïne vont se montrer cassants, insultants, fourbes et cruels. Ils n'hésitent pas à se moquer d'elle ouvertement ou à lui donner des surnoms méchants… Mais finalement, ce n'était rien à côté de la mère d'Eleanor qui lui téléphone toutes les semaines. Étant donné le franc-parler de la jeune femme, on s'étonne qu'elle se fasse traiter de la sorte. Comment une mère peut-elle être aussi tyrannique, violente, mauvaise et affreuse avec son enfant ? Elle est sans cesse en train de dénigrer sa fille et cette dernière ne se défend pas. le côté passif d'Eleanor m'a d'abord agacée, car cela me faisait de la peine pour elle… Puis, lorsque le scénario a pris de l'ampleur, j'ai fini par comprendre certaines choses. Panser des blessures sans les nettoyer n'est pas toujours une solution : cela ne cicatrise jamais bien…

Le récit est un peu long toutefois, j'ai trouvé l'ensemble sympathique et plein d'émotions. On n'est pas uniquement dans du feel-good : certains passages sont vraiment douloureux, terribles, sensibles et désarmants. Quand on arrive à la fin du roman, on apprécie la construction du scénario et on saisit enfin où voulait en venir l'auteure… Mais outre les messages que Gail Honeyman veut faire passer, c'est avant tout une oeuvre remplie de petites choses qui arrachent des rires et des larmes au lecteur. Une anti-héroïne aussi bizarre qu'attachante, des liens affectifs que l'on prend plaisir à voir se tisser, des moments hilarants comme poignants, des rebondissements imprévisibles et un nuage d'espoir… C'est le savoureux mélange qui vous attend derrière ces pages ! Je n'ai qu'une chose à vous conseiller : foncez !
Lien : https://lespagesquitournent...
Commenter  J’apprécie          224
Ce livre est un petit bijou ! Il nous ouvre les yeux sur l'entraide, la dépression, le mal-être, l'alcoolisme et surtout sur la reconstruction de soi. J'ai aimé le style de l'auteur, satirique à souhait, et j'ai particulièrement aimé le personnage d'Eleanor, jeune femme très érudite mais complètement coupée de tout liens sociaux. Il existe malheureusement vraiment des gens comme elle, qui vont travailler, ne parlent à personne et passent le week-end dans la solitude et attendant la nouvelle semaine de travail.
Ce livre est très touchant, et nous assistons avec émotions à chaque pas en avant que fait Eleanor : les relations qu'elle essaie de tisser peu à peu, sa découverte de petits moments de bonheur, de choses simples qui peuvent changer profondément son humeur morose. Je suis fière de son parcours et apprecie ses tentatives d'humour !
Nous devons être prêts à aider les autres et à les sortir de leur solitude, parce que ce sont de petits gestes de notre part qui peuvent représenter beaucoup pour d'autres.
Commenter  J’apprécie          200
Ce volume se trouvait au rayon "feel good" de la médiathèque et cela m'a d'abord laissée perplexe. En effet, dès les premiers chapitre, la vie d'Eleanor est triste au possible, et lorsqu'on s'en amuse, c'est toujours à ses dépens tellement elle est inadaptée au monde extérieur. Son comportement étrange et décalé ne donne pas du tout envie de s'en faire une copine ni de la consoler. Certes, on sent bien qu'elle porte des failles, mais elle est tellement insupportable qu'on a envie de la laisser là où elle est. Et puis, petit à petit, la magie opère. En appelant le service informatique de l'entreprise où elle travaille, elle fait la connaissance de Raymond, lui aussi un peu décalé (mais c'est normal, il est informaticien !) Peu à peu, l'univers d'Eleanor se peuple et on lui trouve des circonstances atténuantes, elle devient même attendrissante et on a aussi envie de la réconforter, de lui donner des clés pour s'ouvrir à la vie.
Comme nous n'avons dans le récit que le point de vue d'Eleanor, nous devons nous faire notre propre image extérieure d'elle-même et c'est dans ce décalage entre ce qu'elle nous dit et ce que nous en comprenons que réside un des aspects plaisants de cette lecture.
Finalement, un ami, une bonne psy, et Eleanor Oliphant va très bien !
Commenter  J’apprécie          180
Eleanor Oliphant est franchement bizarre. Elle a 30 ans, un emploi très monotone de comptable, une relation toxique avec sa mère, des cicatrices sur le visage, aucun ami et elle consacre ses week-ends à boire lentement 2 bouteilles de vodka. « J'ai parfois le sentiment que je ne suis pas là, que je suis le fruit de mon imagination. » (p. 8) Jusqu'au soir où elle rencontre l'homme de sa vie : il est beau, il chante dans un groupe de rock, il est fascinant. Pour lui, elle voudrait devenir une femme présentable, mais elle ne sait pas par où commencer. Grâce à l'attention simple de son collègue Raymond et à la rencontre d'un vieil homme dans la rue, Eleanor redécouvre le sel et la douceur des interactions humaines, réussies et amicales. « J'avais l'impression que tout se précipitait, ces derniers temps, que j'étais happée par un tourbillon de possibles. » (p. 172) Elle s'ouvre à un monde qu'elle avait choisi d'ignorer et se plaît à penser que chaque progrès la rapproche de l'homme de sa vie. Mais rien ne change comme par magie : pour aller vraiment mieux, Eleanor devra aller fouiller dans les décombres de son passé et pardonner ce qui peut l'être. « À quoi pouvais-je bien servir ? Je ne contribuais à rien en ce monde, à rien du tout, et je n'en retirais rien non plus. Quand je cesserais d'exister, personne ne le remarquerait. » (p. 237) Ce n'est qu'en explorant au plus profond le traumatisme de son enfance qu'Eleanor pourra s'en libérer.

Je n'attendais rien de ce roman et je l'ai même commencé avec un léger a priori négatif. Mais les premières pages m'ont touchée. L'héroïne aime, comme moi, déambuler dans les rayons des supermarchés. Elle aime les mêmes iques anglais que moi. L'histoire est bien construite, en 2 parties qui s'articulent intelligemment. Et le message général ne pouvait que me convaincre puisque j'essaie de le vivre au quotidien : la gentillesse envers les autres est une bénédiction. Reste à l'accepter quand ce sont les autres qui vous l'offrent.
Commenter  J’apprécie          180
Vous voulez connaître pire qu'un partenariat que l'on n'a pas apprécié ? Un roman que l'on vous a offert et que vous avez du mal à apprécier. J'ai lu les 170 premières pages, soit plus du tiers, sans vraiment apprécier le personnage principal, qui est aussi la narratrice de l'histoire. Elle mène une vie réglée comme du papier à musique, et je me dis « pourquoi pas ? » Elle évite à peu près tout le monde. C'est une chose d'éviter les autres, s'en est une autre d'être franchement désagréable et peu attachante. Je me demandais simplement « pourquoi ? » il y avait forcément une raison parce que la personne qui m'a recommandée ce livre me connait bien, et ne me l'aurait pas offert pour rien. J'ai apprécié en revanche le personnage de Raymond, qui fait tout pour se rapprocher d'elle, sans pour autant se montrer intrusif. Non, il s'agit juste de créer des rapports humains ordinaires avec elle, et cela prend beaucoup de temps – même si les circonstances jouent parfois en faveur de Raymond.
Par petites touches, l'on se doute qu'Eleanor a vécu, ce que l'on appelle pudiquement, des « événements douloureux », qui ont sans doute amené son placement dans une famille d'accueil où elle ne fut pas bien traitée – euphémisme, encore, à la lecture du rapport de la protection de l'enfance et des propos que la famille d'accueil tient sur elle. Vu de l'extérieur, j'ai surtout eu l'impression qu'ils étaient incapables de répondre à ses besoins les plus élémentaires. Non, je ne parle pas d'avoir un toit sur la tête, d'être nourri et vêtu correctement. Je parle des besoins affectifs élémentaires, ceux sans lesquels un enfant ne peut pas correctement se développer.
Puis survient… de grands bouleversements, qui m'amèneront (après cette fameuse page 170, justement) à voir Eleanor, ses maladresses sociales autrement. Après tout, ne jette-t-elle pas un regard différent sur certains faits qui nous semblent tout ce qu'il y a de plus banal – voir Eleanor au fast-food, par exemple. Ce qui change, c'est aussi qu'elle rencontre pour la première fois des personnes qui, au lieu de la fuir, se préoccupent d'elle. J'ai déjà cité Raymond, mais je pense aussi à Laura, ou à Sammy, qui aura une place particulière dans le cheminement de vie d'Eleanor. Je pense aussi au cheminement de la jeune femme pour exprimer enfin ce qu'elle ressent, pour s'autoriser à parler de son passé, pour être enfin en paix avec lui. J'aime aussi ce que certaines personnes lui ont dit. le mot « bienveillance » n'était pas encore aussi fréquemment utilisé à l'époque, et pourtant, il est des personnes qui font preuve d'une grande bienveillance envers Eleanor. Même autour de nous, aujourd'hui, il est des personnes qui ne se comporteraient pas ainsi envers elle – la bêtise est intemporelle. J'ai vraiment préféré la seconde partie du roman, qui est une véritable montée en puissance, jusqu'à ce qu'enfin, Eleanor puisse dire qu'elle va très bien.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          170



Lecteurs (1189) Voir plus



Quiz Voir plus

Des auteurs contemporains, très appréciés des lecteurs

Qui a écrit « La Dernière des Stanfield » ?

Marc Lévy
Joël Dicker
Michel Bussi
Guillaume Musso

10 questions
28 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman contemporain , feel good bookCréer un quiz sur ce livre

{* *}