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Christian Richard (II) (Traducteur)
EAN : 9782867462573
102 pages
Liana Lévi (03/02/2001)
5/5   2 notes
Résumé :
Une jeune Allemande de l'Est d'origine juive décide de vivre à Paris.
Mais la déchirure identitaire, le passé familial et l'ombre du père planent toujours.

De même que le souvenir de Berlin-Est et d'Alfried, un metteur en scène. Comment faire vivre ce drôle d'amour à distance ? Une rencontre est-elle possible ? Mais au fait quelle rencontre ? Celle de deux amants ? Celle d'une fille et de son père ? Ou celle des juifs et des Allemands ?
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le deuil, l'exil, le judaïsme quand on est allemand, voici des thèmes fréquemment retrouvés chez l'auteur d'Un amour fait de rien, ici comme dans ses autres ouvrages. Une histoire familiale faite d'exil aux quatre coins de l'Europe, une ascendance compliquée qu'un témoin moderne ne peut plus démêler faute d'un passage de renseignements d'une génération à l'autre, une enfance dans Berlin Est avant la route de l'exil; rien d'étonnant que ces thèmes soient aussi marqués!
Avec une plume superbe que j'apprécie de plus en plus, Barbara Honigmann dresse ainsi à la fois le portrait de son père et celui de son exil à elle, et les deux portraits semblent se répondre en creux.
C'est délicat et dur et vraiment excellent.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Comme il l'avait souhaité dans une lettre qu'il avait laissé avant de mourir - pas même un testament, juste une lettre, quelques lignes sur un bout de papier quadrillé-, mon père fut enterré selon la coutume dans le cimetière juif de Weimar. Dans ce petit cimetière, situé à une certaine distance de la ville, on n'enterrait plus personne depuis des décennies, et on ne pouvait que s'étonner du souhait de mon père, qui n'avait eu, sa vie durant, aucun rapport avec le judaïsme et ne portait même pas un nom juif. Aussi le chantre, qu'on avait dû faire venir d'une autre ville, un Juif de Salonique, qui ne connaissait pas mon père et ne l'avait jamais vu, ajouta-t-il simplement aux passages adéquats de la mélopée hébraïque le nom allemand et, non sans ridicule, le titre de docteur, sans omettre aucune des interminables répétitions, et sans cesser de déformer le nom de mon père avec son accent séfarade.
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Je voulais revoir encore une fois la chambre de mon père et emporter un souvenir, mais c'était pénible et navrant de choisir quelque chose, ses vêtements semblaient perdus dans la pièce, délaissés, comme son corps l'était à présent, et tous les autres objets qui avaient fait partie de sa vie et en gardaient le souvenir me semblaient des choses abandonnées, ayant perdu toute consistance et tout sens; un moment encore, on les met de côté, on les prend dans sa main et on les rejette. Je saisissais une chose ou une autre, la regardais, la tournais et la retournais, pour voir s'il ne s'y trouvait pas encore un peu de vie à extraire, comme le fait un petit enfant quand il trouve un objet nouveau et qu'il le secoue, le colle à son oreille, le porte à sa bouche et le mord, parce qu'il ne sait pas comment il fonctionne et qu'il attend encore tout de l'objet inconnu.
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Enfant, j'étais une enfant petite, et adulte, je reste une petite adulte. Mon père n'était pas satisfait de ma taille, il en était même malheureux; il ne cessait de faire des remarques désobligeantes sur mon physique, et comme je ne pouvais pas le satisfaire par mon apparence, j'ai eu beaucoup de mal à m'en accommoder moi-même. Il disait qu'il m'aimait malgré tout, mais il le disait comme si je n'avais jamais répondu à son amour, comme un reproche [...] Ainsi, parce que nous avons toujours vécu séparés l'un de l'autre et que notre attente réciproque n'a jamais été comblée, notre amour n'est resté qu'un amour à distance, comme s'il n'y avait entre nous qu'un ensemble de rencontres et de moments vécus ensemble, et jamais de véritable vie commune.
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Pendant les vacances, j'ai souvent rendu visite à ma mère en Bulgarie, et nous sommes allées ensemble au bord de la mer Noire et dans les monts Rila. Mais avec les années, elle parlait de plus en plus le bulgare, langue que je ne trouvais pas belle et que je ne comprenais pas, si bien que je me sentais complètement étrangère au milieu des oncles, des tantes et des amis d'avant-guerre. Peu de temps avant sa mort, nous n'arrivions même plus à parler ensemble, parce qu'elle ne comprenait plus que le bulgare, que je n'avais jamais appris.
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Video de Barbara Honigmann (1) Voir plusAjouter une vidéo

Barbara Honigmann : Très affectueusement
De la taverne munichoise Hofbräuhaus, à l'occasion du 21e Salon du Livre de Paris, Olivier BARROT évoque le parcours de l'écrivain allemandBarbara HONIGMANN, et résume son dernier roman (par lettres) "Très affectueusement"
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