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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
N'oublie pas Irma - Hélène Honnorat - Editions Yovvana - Masse critique d'octobre 2019.
Je commence toujours par les remerciements, aux éditions Yovana qui m'ont envoyé ce livre avec un petit mot personnalisé, ce que j'ai grandement apprécié, et bien sûr Babélio et ses formidables Masses Critiques.

Au travail !

Tout se déroule à Jakarta, capitale de l'Indonésie, elle se situe sur la côte nord-ouest de l'île de Java. Un mélange historique de cultures - javanaise, malaise, chinoise, arabe, indienne et européenne. Jakarta /dʒaˈkarta/ (en indonésien, Djakarta jusqu'à la réforme orthographique de 1972 ; en français, les deux formes se rencontrent encore) (Wikipédia).
La devise de Jakarta est "L'unité dans la diversité"

Les personnages principaux :
-Léo, directeur des langues du Centre franco-indonésien.
-Irma, étudiante au centre, belle-soeur de Meng, Léo en est amoureux.
-Meng, propriétaire d'un commerce de "replicas" , offrandes funéraires en papier.
Pak Rinto, chauffeur de Léo et La Japonaise, la voiture de Léo.
Quentin, attaché d'ambassade et Estelle, son épouse.
Tanu, chef d'équipe du commerce de Meng.
Le docteur Bao.
Et d'autres encore, mais disons secondaires.

Tout commence quelques jours avant le cinquantenaire de l'indépendance
au mois d'août 1995, Jakarta est en effervescence. Indépendance qui avait été proclamée le 17 août 1945 par Soekarno après plus de trois siècles de domination hollandaise.
"Au moment du « mouvement du 30 septembre 1965 », Soeharto était commandant du Kostrad (en), les réserves stratégiques de l'armée de terre indonésienne. Il organise la répression du mouvement et décrète la dissolution du Parti communiste indonésien (PKI), que l'armée accuse d'être l'instigateur du mouvement.
Suivent des massacres qui font environ un million de victimes communistes ou supposé tels en quelques mois5. Un rapport de la CIA datant de 1968 affirme que ce massacre est « l'un des plus tragiques du XXe siècle, mais aussi l'un des plus ignorés ».
Le 11 mars 1966, Soeharto contraint Soekarno, encore officiellement président, à signer la « Supersemar » (acronyme de Surat Perintah Sebelas Maret, « ordre du 11 mars »). Cet « ordre » sera considéré par Soeharto comme un transfert de pouvoir
Soeharto est élu président de la République le 21 mars 1968 par le Majelis Permusyawaratan Rakyat Sementara (assemblée délibérative du peuple provisoire) que Soekarno avait nommée en 1959." (Wikipédia)
Voilà pour L Histoire, en très très bref, c'est bien plus complexe que cela.

Pour la petite histoire:

Léo attend l'arrivée de Quentin et Estelle qui vont débarquer de Paris chez lui le temps de trouver une maison à leur goût, ce qui n'est pas de tout repos dans la ville grouillante. Il n'était pas très chaud pour cet accueil, ayant ses habitudes, célibataire, mais il n'avait pas trop le choix, ayant une grande demeure et quelques domestiques.
En dehors de son boulot, il rend souvent visite à Meng, son ami , dans le quartier chinois "Glodok", il lui achète d'ailleurs souvent des replicas, et l'observe travailler dans son atelier. Toujours dans sa Japonaise avec son chauffeur Pak Rinto.
Quentin et Estelle s'installe chez Léo, il leur fait visiter la ville, leur explique grosso modo les us et coutumes et les trois sujets tabous en Indonésie : la religion, la corruption et les Chinois.
Quand un jour où Léo était allé rendre visite à Meng, il se trouve devant l'atelier en feu et s'entend hurler par Irma : va-t-en.- Mais pourquoi ? Je peux aider... - Tu as entendu? : va-t-en ! Léo est asthmatique, Il ne peut pas rester dans la fumée. Il apprend peu après que Meng a disparu mais n'a pas été brûlé dans l'incendie qui n'a d'ailleurs touché que l'atelier. Alors commence une enquête avec Quentin et Estelle pour retrouver Meng, inutile de demander l'aide de la police dans le quartier chinois, elle ne se serait même pas déplacée, la violence anti-Chinois étant régulière à Jakarta.
Le corps de Meng est retrouvé mort affreusement mutilé. Qui l'a tué, que signifie ce message laissé dans le livre de comptabilité de Meng à la page des comptes de Léo "N'OUBLIE PAS IRMA- JANGAN LUPA IRMA" S'agit-il d'Irma l'étudiante ? Pourquoi ces mutilations ? le docteur Boa affirme qu'elles sont post-mortem. Tanu le chef d'équipe blessé dans l'incendie mais pas en danger meurt brutalement, pourquoi ? le docteur Boa sait.
L'enquête continue, dans la tension de l'approche du cinquantenaire de l'indépendance et le grand rassemblement de population sur la Place Merdeka (Liberté). Qui va découvrir l'assassin ? Comment ?
Surprise. J'ai été surprise de la fin, je ne m'y attendais pas.
J'ai aimé découvrir un peu l'Indonésie et Jakarta, les religions, la diversité de population, la ville, la politique. J'ai apprécié l'épilogue, et les sources de de l'auteure. 298 pages d'enquête sur fond historique.
Avis aux amateurs.



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Léo, jeune expat français, mène une vie tranquille à Jakarta. Il vit dans une grande maison avec quelques domestiques, son travail de directeur des cours du Centre franco-indonésien lui plaît, ainsi qu'Irma, une des étudiantes du centre. Léo s'est également découvert une passion pour les "replicas", des offrandes funéraires en papier utilisées par les Indonésiens d'origine chinoise. C'est dans ce cadre que Léo a fait la connaissance de Meng, artisan hors pair qui crée ces merveilles de papier. Léo devient un proche de Meng, qui s'avère par ailleurs être le beau-frère d'Irma. La vie est donc belle et paisible, mais le charme est bientôt rompu par l'arrivée de Quentin, fraîchement muté à l'ambassade, et de sa femme Estelle. Léo se voit contraint d'héberger le jeune couple en attendant que celui-ci se trouve un logement convenable dans la jungle immobilière de la ville. Circonstance bien plus dramatique, l'atelier de Meng prend feu et le corps sans vie de celui-ci est découvert horriblement mutilé dans un cimetière abandonné. Sachant pertinemment que la police ne sera d'aucune aide dans cette affaire impliquant un "Chinois" dont la famille est pourtant implantée en Indonésie depuis des générations, Léo décide de mener l'enquête. Mais en cet an de grâce 1995, sa tâche est compliquée par les festivités célébrant les 50 ans de l'indépendance du pays, qui mettent la ville et les autorités en ébullition. D'autres souvenirs plus lugubres et beaucoup moins glorieux affleurent également, puisque 30 ans auparavant, en 1965, des centaines de milliers de membres du parti communiste indonésien et de la minorité chinoise ont été massacrés sur ordre du général Soeharto. Qui a tué Meng et pourquoi, et que signifie le message "N'oublie pas Irma", retrouvé dans la comptabilité de l'atelier, les réponses se trouvent peut-être dans l'histoire récente de l'Indonésie, entre racisme et vieilles rancœurs politiques et religieuses, à moins qu'il ne s'agisse de rivalité commerciale ou amoureuse.
Voilà un livre plaisant à lire, écrit par une auteure qui connaît manifestement son sujet et qui distille intelligemment (et avec un certain humour) quelques clés de compréhension de ce pays complexe et mal connu (en ce qui me concerne). J'en ai appris beaucoup en peu de pages et en me divertissant, je n'en demande pas plus.
En partenariat avec les éditions Yovana via Netgalley.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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N'oublie pas Irma Hélène Honnorat , éditions Yovana, novembre 2018 #NoubliePasIrma #NetGalleyFrance
1995, l'Indonésie fête le cinquantenaire de son indépendance. Une ville parée de rouge et de blanc, couleurs nationales mais une ville où le sang coule ...
Léo est le directeurs des cours au Centre franco-indonésien depuis un an. Il se plait dans cette ville , il s'y est fait des amis entre autres un artiste, Meng, spécialisé dans l'art des replicas, les offrandes funéraires que l'on fait brûler lors des enterrements . Or le feu ravage son atelier et Meng est retrouvé mort, mutilé . Qui, comment pourquoi? Voici les trois questions et Léo veut y répondre. La douce Irma la soeur de Meng est-elle elle aussi en danger? lui-même risque t'il quelque chose? Il va commencer l'enquête aidé dans sa tâche par un jeune couple arrivé depuis peu de France installé chez lui en attendant de trouver leur future maison.
Une enquête qui nous permet de plonger dans les méandres de la mémoire indonésienne, dans ce passé proche et sulfureux, dans les strates de sa population qui se détestent depuis des mille et des cent ... Un voyage initiatique qui nous dévoile un pays encore peu ou mal cicatrisé. les plages idylliques de Bali semblent bien loin ...
J'ai beaucoup apprécié ce roman et je remercie vivement les éditions Yovana pour cette découverte. Un voyage enrichissant que je ne peux que recommander à tous ceux qui aiment découvrir plus et encore.
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Merci à NetGalley et aux éditions Yovana de m'avoir permis la lecture de ce bon roman.Léo,fonctionnaire français en poste à Jakarta collectionne des réplicas (objets funéraires très prisés) et s'est lié d'amitié avec un fabricant ,Meng, qui va être retrouvé assassiné dans un cimetière alors que son échoppe est la proie d'un incendie.Un message mystérieux est retrouvé dans le bureau du fabricant de réplicas :"N'oublie pas Irma"....
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Le roman d'Hélène Honnorat qui vient de paraître aux éditions Yovana dans la collection Romans situés, associe le dépaysement : l'Indonésie, et l'enquête policière. Bien que d'inspecteur il n'y en ait point : le rôle étant tenu par l'ami de la victime qui cherche à comprendre ce que signifie : « N'oublie pas Irma », une note laissée dans un carnet de compte de la boutique du défunt, à la page le concernant.
Jakarta en 1995, à la veille du cinquantenaire de l'indépendance. Les passions se réveillent, la population d'origine chinoise est menacée. Monsieur Meng, un commerçant sans problème est retrouvé dans un cimetière, mort et mutilé. Etait-il aussi innocent qu'il en avait l'air ? le narrateur qui est directeur des cours de l'Institut franco-indonésien, flanqué d'un couple d'expatriés encombrants et d'Irma la belle-fille de la victime dont il est amoureux, se lance dans une quête complexe.
L'auteure nous fait redécouvrir l'histoire politique de l'Indonésie et nous entraine dans les quartiers de Jakarta qu'elle connait bien. L'ambiance, le décor, les relations entre les étrangers et la population locale et l'intrigue sont servis par un style direct et des dialogues efficaces. Hélène Honorat sait de quoi elle parle, les situations sont exactement décrites et ne s'abandonnent pas à l'exotisme. Les relations entre les protagonistes sont suffisamment ambiguës pour que le soupçon pèse sur tout le monde. le prénom Irma qui cache plusieurs identités, revient comme un leitmotiv pour ne pas qu'on oublie la question principale.
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Le dernier roman d'Hélène Honnorat est un bel exemple de « roman situé », genre littéraire cultivé par les éditions Yovana, qui en ont fait une Collection.

Jakarta, 1995. Tandis qu'on célèbre le cinquantième anniversaire de l'indépendance indonésienne, le corps d'un Chinois mutilé git sur les tombes d'un cimetière hollandais. Son ami Léo, directeur des cours au Centre franco-indonésien, mène l'enquête avec un jeune couple de coopérants. La fine équipe s'agite sous les ventilateurs d'une maison coloniale, aux bons soins de quatre domestiques, fantômes diligents mûrissant le retour du refoulé.

D'autres Chinois, proches du premier, disparaissent à leur tour. Léo lui-même n'est-il pas visé ? le message-titre – N'oublie pas Irma - condense son effroi quand il est découvert… je ne vous dirai pas où.

Mais qui donc est « Irma » ? La seule qui s'offre à nos yeux n'est autre que la belle-soeur de la victime, Chinoise proche et distante dont Léo aime en secret la peau transparente, et qui consent à noter favorablement cet « attribut extravagant » de sa virilité occidentale : « J'aime vos poils ». Plus Chinois, tu meurs.

Mais si « Irma » est Irma, pourquoi le meurtrier nous demande-t-il de ne pas l'oublier ? Une Irma peut-elle en cacher une autre ?

Pour que tout s'éclaire, il faut retourner sur les tombes. Alors, l'Histoire s'invite au rendez-vous du fait divers. 1995 n'est pas seulement le cinquantième anniversaire de l'indépendance, mais aussi le trentième des massacres de 1965, où périrent plus d'un demi-million d'opposants ou réputés tels, de communistes ou réputés tels… et, bien sûr, de Chinois communistes ou réputés tels – pire encore : étrangers, acharnés au travail et trop souvent prospères. « Plus que le total des victimes de Hiroshima et Nagasaki ». Triste tradition inaugurée par les Hollandais eux-mêmes, qui avaient « massacré dix mille Chinois en 1740 ».

Voilà qui accomplit éminemment la vocation du « roman situé » : rien ne vaut le polar d'Hélène Honnorat pour tout savoir sur l'immense Jakarta, ses monuments délirants, ses miasmes, ses fantômes, les canaux délétères de cette ville spasmodique comme les crises d'asthme du héros, à chaque page menacé de suffocation.
Mais surtout, le livre donne un point de vue unique sur ces Chinois de la diaspora, qui ont oublié leur langue mais perçoivent les vibrations de la République de Sun Yat-sen puis de la révolution de Mao Zedong.
Enfin, ce roman habilement pédagogique (un peu trop parfois, mais reprocherait-on au héros d'être prof comme à l'auteur de l'avoir été ?) est finement cousu, d'une plume élégante et précise déjouant les codes du roman noir, avec des héros aussi habiles à transporter des cadavres qu'à chercher la vérité dans des bouquins qu'on brûle de lire à notre tour. La haine xénophobe couve dans la torpeur « comme les feux de tourbières dans les forêts de Sumatra » . Quant à l'amour – « nuages et pluie » - il reste Chinois : « J'avais plongé mes doigts, confesse Léo, dans les algues de ses cheveux, de son sexe, et quand le mien s'y était frayé un chemin, j'avais eu la sensation de marcher dans une rizière ».
On n'oubliera pas Irma.

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Superbe livre qui ne laisse pas indifférent
J'ai lu ce livre peu de temps après sa sortie.
Une intrigue policière mêlée à des faits géo poliques, voilà ce qui en fait une oeuvre originale et donc exceptionnelle
Il reste present dans ma mémoire, ce qui pour moi signifie une littérature de grande qualité
Merci a l'auteur
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Lecture dans le cadre "Masse critique"

Hélène Honnorat nous plonge avec délices dans l'Indonésie des années '90. Jakarta, ses immigrés, chinois notamment, ,mal acceptés car d'une religion différente.
L'autrice, sur fond d'enquête, nous transporte au coeur des conflits géopolitiques de l'époque. On sent qu'elle s'est bien renseignée et le tout est narré de manière très agréable.

Léo, qui travaille pour l'ambassade Français, s'est pris d'amitié pour Weng, un expatrié chinois. Sauf que ce dernier meurt dans d'affreuses souffrances. Mais sa famille ne souhaite pas impliquer la police par peur des représailles. Léo, accompagné de Quentin, Estelle et Irma, se lance donc en quête de retrouver son assassin et les raisons pour lesquelles un homme sans histoire s'est retrouvé sauvagement assassiné.

Je recommande à quiconque aime les polars et l'Histoire de se plonger dans ce roman "in situ".

Coup de coeur
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