Les Débutantes

Des personnages étranges, étrangers : le Petit frère, les 7 soeurs, les Attendus (sortes d'ombres cauchemardées), Aujourd'hui (l'Amour), le Sauvé…etc… Des situations étranges où l'on devine la fugue du Petit frère parti rechercher ses parents, qui les ont abandonné tous les 8. Des soeurs en pleine puberté qui rêvent du Prince charmant, ricanent, angoissent, cachent leurs peurs et leur désarroi. Une forme de poésie dans tout ça, sous la forme de mots, beaucoup de mots, pas toujours discrets, un peu ennuyants à force. Des gens se croisent, décalés, absurdes, puis rentrent dans leur quotidien ; chaque fille a les occupations de son âge, l'on devine une détresse, l'on décèle la folie qui pointe à force d'absence et d'attente. Toutes sont débutantes en amour, en vie aussi. Les filles promettent des rendez-vous clandestins aux garçons qu'elles rencontrent. Elles veulent partir à leur tour, mais vivent en cercle clos. Elles apprennent à grandir mais perdent surtout la tête et le sens des réalités. L'idée de ce texte serait venue d'une situation particulière : des filles aperçues dos au soleil, dans l'attente, en posture étrange, ricanantes. L'idée alors : leur déplaire.

Les débutantes c'est une histoire qui n'en est pas vraiment une. Il y a un pitch, oui, le voici d'ailleurs :

“Il est bien seul le Petit Frère. Ses parents sont partis, l'ont abandonné, lui et ses sept soeurs. Il a cherché ses parents et il ne les a pas retrouvés. Se fait du souci pour ses soeurs qui perdent la tête, qui rêvent de princes charmants, de grandes histoires d'amour, qui donnent des rendez-vous clandestins. Il ne sait pas à quel point elles s'inventent des histoires dangereuses, des histoires de jeunes filles, de débutantes.”

Mais attention ce n'est pas le récit que l'on vient chercher ici (on resterait indéniablement sur sa faim). Ce n'est pas le récit mais plutôt le sentiment, la sensation, même. Tout est évoqué, de la folie liée à la perte des parents, aux premiers émois amoureux. La peur de grandir, de l'abandon, les ogres, l'auto-destruction, les baisers, la fugue amoureuse.

Une pièce pour les filles. Parce que rien n'est plus fragile ni plus fou qu'une jeune fille.
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