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Christopher Hope a façonné là un Candide sud-africain et on peut dire sans hésitation qu'il a réussi son pari.
Jimfish n'a pas vraiment de couleur, il n'est ni vraiment blanc, ni vraiment noir.
Il ne sait pas d'où il vient et n'a pas de nom, si ce n'est ce sobriquet insultant dont on l'a affublé et qu'il ne quitte plus.
Jimfish rêve d'être du bon côté de l'Histoire et l'Histoire ne l'épargnera pas, le trimbalant d'un pays à un autre, d'un massacre à une nouvelle révolution.
Elle se déroule sous ses yeux et jamais il ne semble avoir pleinement conscience de ce à quoi il est en train d'assister.
Il n'a pas de repères et n'en cherche pas. Il avance, suit sans se poser de questions.
Il se laisse approcher par le bien, par le mal, par la mort elle même, côtoyant le pire de l'humanité, les pires des dictateurs, des restes de Thernobyl au fond des poches.
Jimfish au coeur innocent finira du fameux bon côté de l'Histoire, sa quête éternelle.
Mais surtout, du bon côté de sa vie, enfin.
A lire !
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J'ai reçu ce livre dans une box Kube. Je n'ai pas été conquise par cette lecture malheureusement. Jimfish, Sud-Africain ni blanc ni noir, parcours l'Afrique et l'Europe, pensant le Parti communiste idéal... Nous passons par différents moments de l'histoire : Tchernobyl, la chute du mur de Berlin, la vente de personnes Albinos, différentes guerres en Afrique, chaque événement est décrit d'un oeil candide. Entre dystopie et conte philosophique, je n'ai pas accroché du tout. Beaucoup de longueur, des rebondissements qui ne m'ont pas passionnés. Pourtant, le résumé m'inspirait bien, mais au final je me suis ennuyée et j'ai du me forcer pour le finir...
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Sympa, original. Une histoire à la Forrest Gump où le héros a un parcours extraordinaire.
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La première référence qui vienne en tête, à peine ce roman débuté et qui reste tout du long jusqu'aux ultimes mot, c'est Candide, de Voltaire. Cette fois-ci, ce Candide moderne et africain cherche le "bon côté de l'Histoire". Il se retrouve dans toutes les guerres civiles, conflits ethniques, révoltes de la décennie 84/94 : du Zimbabwe à l'Ouganda, en passant par la Roumanie et Berlin est au moment de la chute du mur, puis il reviendra en Afrique, du Zaïre au Sierra Leone en passant par le Liberia... Malala le Soviet serait son Pangloss, son maître à penser malgré une théorie bancale, bricolée : "La colère met le feu aux poudres. C'est l'antidote à la maladie, au cynisme et au doute. La fureur enflamme les masses et les projette du bon côté de l'Histoire. La rage est le propergol du lumpenprolétariat." (p.16). Cette rage revient souvent et les deux expressions, "le bon côté de l'Histoire" et celle particulièrement tordue le "propergol du prolétariat" sont les leitmotiv du roman et de Jimfish. Lunamiel serait sa Cunégonde qui subit beaucoup de revers et d'outrages.

Christopher Hope écrit lui aussi un conte philosophique. Il modernise le concept de l'homme coupable de tous les maux de la terre, capable de faire la guerre pour un bout de territoire ou pour des origines différentes. Il part de son pays qui a subi longtemps l'apartheid et qui, dans les années ou Jimfish est parti sur les routes, l'a aboli. L'Afrique du sud a fait l'inverse des autres pays qui se sont déchirés. Certes, tout n'y est pas rose, mais en 1994 lorsque le roman prend fin, Nelson Mandela est élu président, chose impensable pour Jimfish parti depuis seulement dix ans et qui a vu toutes les horreurs possibles, entre Tchernobyl, la fin de la dictature de Ceausescu,...

Malgré tout cela, comme son modèle littéraire, Jimfish est optimiste et le roman est drôle et profond. On sourit, non pas aux descriptions des événements, mais aux réactions de Jimfish, décalées, comme si ce jeune homme optimiste ne trouvait pas sa place dans L Histoire. Il ne comprend ni la dictature et les morts qu'elle entraîne, ni l'exécution rapide et parfois sommaire des ex-dirigeants devenus opposants. En fait, il ne comprend pas qu'on puisse justifier la mort d'un Homme, même si lui-même devra y recourir, mais je vous laisse découvrir.

La fable de Christopher Hope est tout a fait réussie, un peu longue peut-être sur la fin -comme pour l'éternité selon Woody Allen, ou Franz Kafkha selon les sources- mais il faut dire que la décennie a été particulièrement riche en guerres, coups d'état, catastrophes... La naïveté de son héros permet de lire sans dégoût cette suite d'abominations. Elle permet surtout à l'auteur de montrer que l'Homme aime détruire et se détruire. Elle se lit très facilement et si l'on ne veut pas se jeter dans Voltaire parce qu'il fait un peu peur -à tort, bien sûr-, eh bien, la bonne idée, c'est de débuter par Jimfish, plus accessible, plus moderne et puis de se lancer dans Voltaire, parce que c'est Voltaire tout simplement.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Christopher Hope revisite Candide de Voltaire à la sauce Africaine, période où Nelson Mandela est emprisonné avec l'espoir de le voir Président à la fin de ce livre. Pour cela, nous allons suivre Jimfish, jeune garçon retrouvé au bord de la digue de Port Pallid, petite ville sur la côte est de l'Afrique du Sud, dans les années 80. Qui est-il ? D'où vient-il ? Quelle est cette couleur de peau si proche de l'homme blanc mais qui ne fait pas blanc, et qui frôle, parfois, le rose, voire le brun très clair, selon l'éclairage, avec des traits qui pourraient être proches du noir ? Pour ceux qui l'on découvert là, il est tout simplement inclassable et sûrement, orphelin. C'est alors que le brigadier Arlow se propose de le prendre avec lui, en tant que homme à tout faire, peut-être même en esclave... jusqu'à ce qu'on le découvre enlacé avec Lunamiel, fille de celui-ci, dans le verger. La peur au ventre après les menaces de mort proférées par le père contre lui, (la race aryenne ne se mélange pas et encore moins avec sa fille, comme le dit si bien le paternel) il prend la fuite s'en se retourner, même si le doux parfum de la demoiselle restera gravé dans son coeur à tout jamais. C'est ainsi que commence un magnifique et très instructif voyage initiatique pour Jimfish à travers plusieurs pays du monde (Ouganda, Roumanie, Ukraine, Berlin, Zaïre...) dans une époque où l'homme noir n'avait pas sa place et qui se battait pour ses droits.

Entre faits réels et fiction, l'auteur, nous plonge dans une épopée magistrale mais tellement bien documentée où, Jimfish, albinos héroïque va vivre une extraordinaire aventure avec l'épée de Damoclès bien au-dessus de sa tête.
Le suivre dans des pays où la révolution est en marche, le voir rencontrer des grands noms, les dictateurs communistes, le maréchal Mobutu et j'en passe, en passant par les plus sanguinaires du monde, Tchernobyl, se trouver au mauvais endroit au mauvais moment et frôler la mort plus d'une fois... ce garçon est tout simplement passionnant, terriblement chanceux et véritablement adorable même quand il faute.

Je recommande !
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Mon avis:

J'avais repéré cette parution chez les éditions Piranha dès sa sortie en mars du fait de sa très jolie couverture mais aussi de son résumé sur le thème de l'esclavage et du racisme, un thème que j'affectionne particulièrement. Je me le suis donc procurée dès que j'en ai eu l'occasion.

Ce roman m'a finalement beaucoup déçu car son contenu ne correspond pas du tout à ce que je pensais trouver à l'intérieur. Il est très court mais il ne se lit pas si rapidement que cela à cause notamment de la complexité des sujets traités. Deux cent pages représentent en réalité une dizaine d'années dans le roman allant de 1984 à 1994 pendant lesquelles Jimfish traverse de nombreux pays qui connaissent pour la plupart des événements tragiques. Cependant le récit est trop concis pour que les transitions entre ces différentes étapes soient vraiment claires et j'ai eu souvent l'impression que l'auteur passait d'un pays à l'autre, d'un événement à un autre sans liens avec le précédent. le récit m'a paru au final très décousu mais surtout très difficile à suivre, j'ai relu deux fois deux nombreux passages pour bien comprendre où l'auteur voulait nous emmener exactement, d'autant plus que le contenu est très politique et très cérébral. Je me suis donc assez vite ennuyée non pas parce que l'histoire n'était pas passionnante mais parce qu'elle demandait un réel effort de concentration qui allait ainsi au détriment du plaisir de lire.

Le personnage principal ne m'a pas permis d'apprécier d'avantage ce roman car il est clairement décrit comme très naïf et ignorant. Jimfish est un esclave d'Afrique du Sud donc évidemment on peut comprendre qu'il n'a pas reçu d'éducation et qu'il ne peut donc pas savoir ce qu'il se passe dans le monde, notamment en ce qui concerne le sort réservé aux opprimés, les gens comme lui finalement, différents et victimes du racisme, mais j'ai trouvé que l'auteur avait peut-être un peu trop forcé le trait sur certains points. En réalité j'ai eu l'impression de lire un texte qui "condamne le racisme et l'apartheid" mais qui au final ne donne pas une belle image des gens qui l'ont vécu. Malgré tout j'ai trouvé que ce jeune homme est touchant à sa manière et j'ai beaucoup aimé la métaphore utilisée par Christopher Hope dans laquelle Jimfish se compare à un poisson très rare et différent qui essaie de survivre et de trouver sa place, comme lui-même finalement.

C'est un livre que j'ai eu des difficultés à apprécier mais qui est malgré tout très riche en enseignements. On se rend compte que l'auteur a dû réaliser un travail de recherches assez conséquent pour pouvoir nous reporter ici les grands événements majeurs de l'Histoire des années 80-90 comme la fin de l'Union Soviétique, la catastrophe de Tchernobyl, la chute du mur de Berlin, la libération de Mandela... J'ai appris énormément de choses grâce à ce roman et surtout je me suis rendue compte de certains faits assez aberrants notamment l'embrigadement des enfants ou encore le sort réservé aux hommes considérés comme différents qui servaient de main d'oeuvre pour des travaux dangereux ou qui servaient tout simplement de monnaie d'échange. C'est un récit assez satirique mais pour autant l'auteur ne nous donne à aucun moment son point de vue sur la question, il nous laisse le soin de nous faire notre propre opinion et en cela j'ai trouvé ce roman très intéressant.

Pour conclure:
Un roman qui nous apprend énormément sur les événements des années 80-90 qui ont marqué L Histoire, mais qui est loin d'être évidant à lire malgré qu'il soit très court. Si j'ai été déçue du caractère trop politique et très complexe du récit qui m'a en plus paru très décousu, j'ai été touchée par le personnage de Jimfish qui recherche le bon côté d'un monde atroce.

Ma note: 10/20.
Lien : http://autantenemportelesliv..
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Jimfish, sous sa sublime couverture aux reliefs dorés n'est pas un roman classique. Il s'agit plutôt d'un conte contemporain qui n'est pas sans rappeler Candide de Voltaire. Jimfish est différent, il ne sait pas d'où il vient et chacun le voit d'une couleur différente mais, pour résumer, il n'est ni assez blanc pour être blanc ni assez noir pour être noir. Sa couleur de peau fait de lui un paria qui va cumuler les mésaventures. L'histoire de Jimfish débute en Afrique du Sud et notre personnage va entreprendre un tour du monde entre les années 1980 et 1990.

Jimfish a un objectif dans la vie : être du bon côté de l'Histoire. Mais ce n'est pas chose simple car d'aventure en aventure, il se retrouve embarqué dans des révoltes et des massacres… On le suit et on assiste, en lecteur impuissant, à la cruauté de l'Homme à des scènes sanglantes qui nous font frissonner d'horreur. Jimfish est un personnage impuissant et naïf mais on s'attache à lui car, dans le fond, il a un grand coeur qui ne demande qu'à s'exprimer.

Pour conclure, Jimfish ne fait pas partie de ces romans qu'on aime ou pas, il est bien plus que cela et si vous n'avez pas froid aux yeux, je vous laisse vous faire votre propre avis !
Lien : http://romansurcanape.fr/jim..
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Réécrire le Candide à la mode Sud-Africaine il fallait y penser mais Christopher Hope est allé plus loin : il l'a fait ! L'écrivain Sud Africain renouvelle avec verve le conte Voltairien en lui appliquant une bonne dose de modernité. On tombe rapidement sous le charme de ce roman inspiré, d'une cruelle ironie tout en conservant la dose d'humour nécessaire à l'examen de la part la plus sombre de l'humanité, celle qui innerve la conscience des pires dictateurs de ce monde.
Jim Fish” : terme insultant désignant une personne noire; également utilisé comme interpellation” est la première exergue du roman quant à la seconde c'est évidemment une citation de Voltaire : “Les hommes seront toujours fous ; et ceux qui croient les guérir sont les plus fous de la bande” . Associez cette définition et cette sentence et vous obtenez un incroyable roman qui conjugue l'intelligence voltairienne et la fougue picaresque dans un mouvement qui nous entraine de l'Afrique du Sud au quatre coins du monde, revisitant la tragique histoire de la fin du XX eme siècle.
Lorsque que le petit Jimfish apparait en 1984 au bord de la digue de port Pallid sur l'Océan indien les autorités ont bien du mal à lui assigner une place dans la société Sud Africaine ou règne encore l'apartheit. Les uns le voient aussi blanc qu'il est possible de l'être mais les autres lui trouvent une teinte pas assez claire pour être tout à fait honnête. le chef de la police en fait finalement son esclave à tout faire mais la fille de ce dernier lui trouve du charme et Jimfish devra s'enfuir pour échapper au courroux de son oppresseur loin du régime de l'apartheid. Commence alors un voyage initiatique à travers la planète où le jeune homme côtoiera l'hypocrisie des puissants et assistera à des scènes horreur d'un réalisme à couper le souffle.
Certains passages de cette oeuvre foisonnante et implacable sont des modèles du genre. Comme Candide Jimfish connaitra des fortunes diverses mais qu'il fasse le mal ou le bien il a toujours le coeur sur la main. L'excellente traduction d'Edith Soonkindt nous offre de découvrir cette oeuvre pleine de bruit et de fureur qui n'oublie rien des turpitudes de notre monde. L'une de celles dont on se souvient longtemps.
Jimfish, est un conte postmoderne, une plongée claire obscure au coeur de l'indicible, celui la même que l'humanité se destine à elle même. A découvrir absolument.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM


Lien : http://www.culture-chronique..
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