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Claude-André Tabart (Traducteur)
EAN : 9782070420421
496 pages
Gallimard (09/12/2004)
4.24/5   19 notes
Résumé :

Né sous le signe de Mercure, en 65 av. J.-C, un 8 décembre, vers les trois heures du matin, Horace pourrait à bon droit en être présumé le fils. Inventeur de la lyre, inventeur de la flûte, " cher aux dieux d'en haut et d'en bas", Mercure l'éloquent était déjà poète. Avec ses ailes aux pieds, la poésie s'envole. Avec le caducée, le chaos primordial s'ordonne et s'équilibre : les de... >Voir plus
Que lire après Odes : Edition bilingueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Horace, poète lyrique, dédie ses Odes à Mécène, le ministre d'Auguste, bien connu pour sa générosité somptueuse qui à travers les siècles fit de lui le modèle du protecteur des arts et aujourd'hui encore donne son nom au mécénat. Pourtant Mécène est accusé de pratiquer la « double écriture » (cacozeliae latens) et d'être secrètement hostile à l'empereur.
Selon Jean-Yves MALEUVRE, duquel je tire toute ma science, très récente à vrai dire, (voir le remarquable site "espace Horace" cité en lien ci-dessous), les odes contiendraient de multiples attaques voilées contre Auguste, que le poète accuserait aussi, secrètement, d'avoir assassiné Virgile. Et, en effet, Auguste haïssait Horace. Celui-ci ne pouvait dès lors que redouter une mort susceptible de surgir à tout moment de la main du tout-puissant maître de l'empire.
Est-ce ce qui confère aux Odes cette résonance funèbre, cette prégnante nostalgie qui les rend si belles ? L'art du poète est immortel, quoiqu'il en soit. Il alterne les formes canoniques du vers latin avec une sophistication qui disparaît sous la simplicité sublime des strophes, et déploie toutes les références de la mythologie en des évocations vivantes et colorées, si présentes que l'on s'émerveille de la jeunesse éternelle de l'oeuvre.
L'appareil critique de l'édition permet de suivre à peu de frais le texte latin, fort bien traduit pour autant que j'en puisse juger, et la lecture ne souffre aucunement du hiatus culturel.
Il faudrait toujours revenir à nos classiques, en dépit de l'école et de tous les préjugés qui veulent nous les rendre ennuyeux. Horace, du moins, est tout sauf pesant. La lecture des Anciens régénère et purifie. Il faut la pratiquer régulièrement. C'est le régime littéraire qu'il est bon de conseiller aux Babéliens.
Lien : https://www.espace-horace.or..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
SUR LE VRAI BONHEUR

J’abhorre et j’exclus le vulgaire profane.
Vous, faites silence ! Aux vierges, aux garçons
Je dirai de nouvelles chansons,
Car des neuf Sœurs mon sacerdoce émane.

Les rois vivent craints de leurs peuples divers
Les rois, à leur tour, craignent le dieu suprême
Dont Gyas fut victime lui-même,
Et qui d’un signe ébranle l’univers.

Que tel, plus au large, en maint sillon aligne
Ses plants d’arbrisseaux ; que celui-ci, mieux né,
Au Forum brigue d’être prôné ;
Que celui-là soit réputé plus digne

Pour ses bonnes mœurs ; qu’un autre ait des clients
Plus nombreux : la Mort, dans sa justice égale,
Puise au fond de l’urne colossale
Les noms de tous, riches ou mendiants.

Sur son cou pervers celui qui voit suspendre
Un fer dégainé, de Sicile jamais
Ne pourra savourer les doux mets ;
Nuls chants d’oiseaux, de luths, n’iront lui rendre

Le sommeil perdu. L’agréable sommeil !…
C’est aux humbles toits, aux chaumes qu’il réside.
Il lui faut quelque ruisseau limpide,
De frais zéphyrs, des vallons sans soleil.

Quand au nécessaire on borne son envie
Qu’importent des flots le tumulte croissant
Et l’Arcture, au coucher menaçant,
Puis le Chevreau qui se lève en furie ?

Qu’importent la grêle abîmant nos raisins,
La moisson trompeuse, et le verger stérile
Accusant ou l’eau d’un ciel hostile,
Ou l’été sec, ou des hivers malsains ?

Par l’extension des gigantesques môles,
Dans l’onde, à l’étroit se sentent les poissons.
Sans relâche esclaves et maçons
Comblent la mer, sous les hautains contrôles


D’un maître blasé. Mais la Peur, les Remords
Se glissent partout où ce maître se carre :
Le Chagrin de sa nef tient la barre,
De son coursier il gouverne le mors.

Puisque rien ne calme une douleur humaine,
Ni manteau de Tyr, comme un astre brillant,
Ni falerne à table pétillant,
Ni marbre phryge et costus d’Achémène,

Pourquoi me construire, ameutant les jaloux,
Villas et palais qu’un nouvel art combine,
Et quitter mon doux val de Sabine
Pour des trésors si féconds en dégoûts ?
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Iam veris comites, quae mare temperant,
inpellunt animae lintea Thraciae,
jam nec prata rigent nec fluvii strepunt
hiberna nive turgidi.

Nidum ponit, Ityn flebiliter gemens ,
infelix avis et Cecropiae domus
aeternum opprobrium, quod male barbaras
regum est ulta libidines.

Déjà les compagnons du printemps, qui calment la mer, les souffles de la Thrace, gonflent les voiles, déjà les prés ne sont plus gelés, et les fleuves ne grondent plus, grossis par la neige de l'hiver.

Il fait son nid, celui qui gémit sur Itys d'une voix plaintive, l'oiseau infortuné, opprobre éternel de la maison de Cécrops pour avoir puni d'une horriblle vengeance les passions des rois barbares.
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Pendant que nous parlons, voilà que le temps jaloux a fui : cueille le jour, sans te fier le moins du monde au lendemain.
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Courir au-delà des mers, c'est changer de ciel et non pas d'humeur. Stérile agitation que la nôtre! Sur les flots, sur les grands chemins, nous poursuivons le bonheur. Mais il est ici le bonheur!
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O bienheureux Sestius, la brièveté de la vie nous interdit les longs espoirs.
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Videos de Horace (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Horace
HORACE – Qui est Horace ? (Chaîne Nationale, 1960) L’émission « Anthologie étrangère », par Jean de Beer, diffusée le 9 novembre 1960 sur la Chaîne Nationale.
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