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EAN : 9782803636303
104 pages
Le Lombard (24/03/2017)
3.61/5   72 notes
Résumé :
David est représentant commercial et vient de recevoir une proposition de promotion. Après une semaine passée loin de sa famille, il prend la route pour rentrer pour le week-end. Le temps est pluvieux et David ne se sent pas très bien. Alors qu'il s'arrête pour reprendre ses esprits, Emma, une auto-stoppeuse à l'allure marginale s'engouffre dans sa voiture. Il n'avait pas vraiment prévu ça mais, bonne âme, il accepte de faire un bout de chemin avec cette passagère a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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David, commercial dans une grosse boîte, vient d'être promu. Une promotion méritée aux dires de son patron qui a confiance en lui. Mais, ce père de famille est à la fois ravi et ennuyé au vu de la charge de travail qui l'attend. Ce vendredi soir, il prend la route pour rentrer chez lui à Douarnenez malgré la pluie battante qui a déjà provoqué des inondations, bloquant certaines routes. Ne se sentant pas bien, il s'arrête un instant sur le bas-côté quand une autostoppeuse, un brin marginale, croyant qu'il s'arrêtait pour elle, monte dans sa voiture. Ne pouvant la laisser sous la pluie, il se propose alors de l'avancer un peu. Au fil des kilomètres, les langues se délient et chacun d'eux remarque combien leurs vies sont diamétralement opposées. Une conversation et des événements qui vont peu à peu interpeller David sur sa façon de vivre...


Ralentir pour prendre le temps de vivre... Ralentir pour profiter des siens... Ralentir pour prendre conscience de l'éphémérité de la vie... Dans une société où il faut réussir, aussi bien professionnellement que sociétalement, où il faut aller toujours plus vite, Delphine le Lay, elle, nous propose de ralentir, de regarder autour de soi et de profiter de ce qui nous entoure. À travers les portraits de David, commercial ultra-connecté qui fait passer son travail avant sa famille, et Emma, une jeune femme qui vit un peu comme bon lui semble, l'auteure compare deux modes de vie et met en avant le "vivre autrement". Sans donner aucune leçon de moral, elle constate combien la société va vite aujourd'hui et combien les gens ne prennent plus le temps. Delphine le Lay nous offre un album qui donne à réfléchir sur la notion de bonheur et du sens que l'on veut donner à sa vie. Graphiquement, Alexis Horellou joue essentiellement sur les couleurs, passant d'une ambiance grise à une ambiance plus chaude avec des tons ocres. Le trait reste simple mais efficace.
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« Une gare, c'est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien. » *

Dans cette BD moins peuplée que la gare Montparnasse un vendredi soir, mais plus que celle de Ste-Pazanne (44) à midi en hiver, on côtoie un quadra en pleine ascension professionnelle, et une jeune femme désabusée, revenue de la société de consommation - à moins qu'elle n'y ait jamais eu accès, c'est plus probable.
Le premier serait en train de « réussir » et la seconde ne serait « rien » ?
Pas si simple, il appartient à chacun de trouver son juste milieu en faisant abstraction du jugement des autres, comme on le voit avec les autres personnages rencontrés dans cette intrigue.

J'ai beau m'intéresser à ce genre de préoccupation (travailler moins pour vivre mieux), je trouve cet album plutôt maladroit, trop manichéen : VDM des salariés ultra connectés et speedés en ville, vs zénitude des heureux campagnards qui cultivent leur bout de terre et passent de chouettes soirées à manger et boire avec des 'vrai(e)s gens' - la bicoque à retaper peut attendre, pas de réveil le lendemain, juste le chant du coq qu'on ne perçoit qu'une fois la petite gueule de bois dissipée...

Heureusement, cette vision aussi tranchée qu'agaçante est adoucie par une postface qui laisse place au doute et à la réflexion : « Nous sommes nombreux à ressentir l'absurdité du système dans lequel nous sommes plongés. Mais par où commencer ? L'énergie, l'environnement, l'alimentation, l'éducation, l'argent, l'agriculture... Chaque sujet de notre quotidien est source de questionnements, de sentiment de culpabilité, de peur de mal faire. [...] On perd plus de temps à se poser des questions pour essayer de bien faire qu'à tenter quelques changements concrets, même s'ils paraissent insignifiants au regard de l'immense sac de noeuds mondial. Certains, bien sûr, font le choix de tout changer du jour au lendemain. D'autres entament un chemin, en choisissant un point de départ. »

Je préfère ça aux recettes miracles et aux sentences...
____

* Déclaration du président Macron en date du 29/06/2017 lors de l'inauguration de la Station F, le plus grand incubateur de start-up au monde (Halle Freyssinet, Paris).
https://www.youtube.com/watch?v=yVw0zCu4X30
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Ralentir.
Prendre le temps de profiter des uns et des autres, de la Terre, de ses richesses et de sa beauté. Vivre plus simplement, en harmonie avec soi-même, prendre des décisions pour ne plus subir. Dans un contexte de mondialisation et dans un modèle économique de surconsommation, Ralentir est une bande-dessinée qui fait du bien. Parce qu'elle
laisse entrevoir l'humanité qui nous anime et qui, malgré le rythme effréné imposé par nos sociétés, malgré la volonté des "puissants" de la faire taire, se réveille, se répand, communicative, et donne à nos vies le sens qu'elles méritent.
A travers les deux protagonistes, les auteurs confrontent ceux qui oeuvrent au maintien du modèle, David, commercial qui rentre chez lui le week-end retrouver femme et enfants, un attaché-case rempli de dossiers à traiter avant le lundi, et ceux qui le rejettent, qui le fuient et se placent en marge, Emma, jeune autostoppeuse pepsy, qui ne veut pas consacrer sa vie à travailler. J'ai aimé la finesse avec laquelle le sujet est traité. Les deux personnages sont prisonniers, l'un pour les raisons évoquées plus haut et l'autre par le manque de moyens financiers. Leur démarche est compréhensible, leur positionnement tout en nuances, ce qui nous épargne les clichés habituels des productions cinématographiques et littéraires sur le sujet.
Durant le trajet, malgré ce point commun qui semble engendrer chez eux, mélancolie et angoisse, ils opposent leur vision de la vie, à travers des échanges laconiques puis tranchants. Jusqu'à ce qu'un accident auquel ils assistent les rapproche. Jusqu'à cet accident, le graphisme est sans éclat, composé de gris, blanc et noir. A partir de l'accident, les couleurs chaudes viennent illuminer les pages au fur et à mesure que les protagonistes retrouvent une certaine sérénité. Vivre l'instant présent, prendre les événements comme ils se présentent, abandonner les sur-connexions technologiques pour en vivre d'autres, plus humaines.
C'est dans une convivialité inattendue que les personnages se laissent aller, s'écoutent, et, finissent par oublier un instant les contraintes, les limites et l'angoisse qui régissent leur existence.
La bande-dessinée s'achève sur des couleurs apaisantes, nuances de beige, saumon et turquoise, sur des paysages, sur le silence, qui accompagnent David dans sa prise de décision, celle de ralentir pour ne plus subir.
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Ralentir est une oeuvre dont l'idéologie véhiculée n'est absolument pas la mienne sans vouloir être péremptoire. Bien sûr, cet avis n'engage que moi dans ma liberté d'expression. Je tiens à le préciser avant de développer ma réflexion quant à la lecture de cette oeuvre.

Il y a des auteurs qui pensent (et ils en ont tout à fait le droit) qu'il faut arrêter de courir après le travail car il y a des choses plus importantes dans la vie. Nous devons oublier de gagner de l'argent pour vivre pleinement de nos passions et de nos relations avec les autres dans une France apaisée et accessoirement bio. J'admire ce détachement propre sans doute à ceux qui n'ont jamais connu la pauvreté ou la valeur travail qui nous permet de progresser et surtout de construire quelque chose de positif. Les adeptes du revenu pour tous seront par contre réceptifs à ce discours.

Ralentir nous indique qu'il faut prendre une autre voie et cette oeuvre va en faire la démonstration de manière concrète. Un père de famille prend une jeune auto-stoppeuse marginale qui lui casse son téléphone portable comme pour marquer une rébellion face à ce moyen de communication. C'est un homme rangé qui ne jure que par son travail. le hasard des circonstances va le faire se poser. Bien entendu, le récit évitera l'écueil de la facilité en l'orientant vers un autre choix professionnel plutôt qu'une révolution anti-matérialiste.

Avoir des responsabilités nécessite certainement des sacrifices qu'une certaine génération d'individus n'est pas prêt à consentir par choix idéologique. Cette bd peut produire chez les plus faibles une remise en question sur le fait de ne pas être heureux dans la vie que nous menons. Par rapport à cette réflexion qu'elle produit, cette oeuvre est utile. Je mets 3 étoiles tout en conseillant l'achat pour marquer le fait que je peux ne pas être d'accord avec une idée mais reconnaître que le débat est parfois utile.
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Dans une société où tout va toujours plus vite et où nous n'avons plus le temps de rien, Ralentir veut nous ouvrir les yeux sur notre mode de vie. Une vie connectée où les échanges réels se font de plus en plus rare, une vie productive où seule compte la quantité de travail produit et d'argent gagné.

Ralentir forcément nous parle et nous force à prendre un peu de recul vis à vis de nous-même. Se poser quelques instants n'est pas inutile, bien au contraire, il peut nous faire comprendre que nous aussi on ferait peut-être bien de freiner un peu. On court tous après quelque chose mais à force on ne sait plus vraiment après quoi. On en vient même à oublier le côté éphémère de nos existences.

C'est donc une bonne lecture dont je ne regrette que le côté un peu trop cliché, trop caricatural entre un commercial qui travaille jusqu'à laisser de côté sa famille et une jeune marginale vivant chaque jour sans se préoccuper du lendemain. La lecture reste fluide et agréable et le dessin est de bonne qualité.

Une lecture intéressante et je vous conseille de prendre le temps de la lire, ne serait-ce que pour vous arrêter de courir quelques minutes...
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critiques presse (3)
Sceneario
18 avril 2017
Un bien bel ouvrage dont l’objectif avéré est de pousser le lecteur à lever le pied et à lui donner l’occasion de prendre temps pour réfléchir sur sa façon de vivre.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BoDoi
11 avril 2017
Le parti pris est didactique et engagé et, dans cette perspective, le pari est réussi.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Auracan
10 avril 2017
Ralentir mérite au moins qu'on lève le pied pour lui consacrer un intéressant moment de lecture.
Lire la critique sur le site : Auracan
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
[après qu'elle lui ait cassé son portable]
- Oh ça va... c'est que du matériel !
- Eh bien, figurez-vous que j'en ai besoin de ce matériel.
- Besoin pour quoi ?
- Pour téléphoner par exemple !
- Y a des cabines.
- De moins en moins. À cause de gens comme vous. C'est pas juste un téléphone. J'ai ma vie, moi, là-dedans !
- J'espère pas pour vous... Non, mais vous vous rendez compte de ce que vous dites ? Votre vie dans un boitier plastique ? Quelle horreur !
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- Alors vous êtes fonctionnaire ?
- Ah non... M'en parlez pas !
- Vous venez de me dire que vous travaillez aux espaces verts d'une commune.
- Je suis en CDD pour un an.
- Oui mais vous n'allez pas pouvoir rester en CDD longtemps.
- Mais je veux pas de CDI, moi, je veux pouvoir partir quand je veux.
- Mais en CDI, vous pouvez partir à tout moment.
- Ah non, mais rien que l'idée de signer un truc à durée indéterminée, ça me fait flipper.
- Pourtant, ça en ferait rêver plus d'un. Moi je me souviens du jour où on m'a proposé un CDI, j'étais fou de joie. Je n'avais que mes diplômes et ma courte expérience. Ils m'ont fait confiance. Ils m'ont donné ma chance. Depuis, je m'efforce d'être à la hauteur. Ça va faire dix ans que je travaille dans cette boîte.
- Oh là là... Et vous n'avez pas envie de partir ?
- Non, pas du tout. J'aime mon travail, je m'y donne à fond et mes employeurs me le rendent bien. Ils me font confiance et me permettent d'évoluer. Je sais que j'ai un avenir dans cette boîte. D'ailleurs, ils viennent de me proposer de changer de poste. Une sorte de promotion. C'est un sacré challenge, mais ils croient en moi.
- A tel point qu'à peine en week-end, ils vous collent un boulot urgent sur le dos.
(p. 34-36)
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- Ah non, mais rien que l'idée de signer un truc à durée indéterminée, ça me fait flipper.
- Pourtant, ça en ferait rêver plus d'un. Moi, je me souviens du jour où on m'a proposé un C.D.I., j'étais fou de joie. Je n'avais que mes diplômes et une courte expérience. Ils m'ont fait confiance. Ils m'ont donné ma chance. Depuis, je m'efforce d'être à la hauteur. Ça va faire dix ans que je travaille dans cette boîte.
-Oh là là ... Et vous n'avez pas envie de partir ?
- Non, pas du tout. J'aime mon travail, je m'y donne à fond et mes employeurs me le rendent bien. Ils me font confiance et me permettent d'évoluer. Je sais que j'ai un avenir dans cette boîte. D'ailleurs, ils viennent de me proposer de changer de poste. Une sorte de promotion. C'est un sacré challenge, mais ils croient en moi.
- A tel point qu'à peine en week-end, ils vous collent un boulot urgent sur le dos. ... Ben moi, je vais vous dire, si je pouvais ne pas travailler, je serais bien contente. Une vie, j'en ai qu'une et tout le temps que je donne au travail, c'est du temps perdu pour moi.
- Mais vous devez gagner votre vie.
-Vous voulez dire gagner de l'argent ?
- Oui.
- Ben oui. C'est pour ça que je continue. Faudrait plus avoir besoin d'argent.
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Une vie dure avance au ralenti, une vie aisée hâte le pas.
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Ben dites donc, pour un type qui n'aime pas qu'on enfreigne les règles, je vous trouve un peu limite. Alors voler à boire quand on a soif et qu'on n'a pas de sous, c'est interdit, mais téléphoner au volant au risque de mettre sa vie et celle des autres en danger, ça passe?
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