Ce recueil d'essais des années 30 frappe (malheureusement) pour sa grande actualité. Une de ses thèses majeures peine encore aujourd'hui à se faire entendre : l'autorité bourgeoise repose sur notre croyance en des données de fait, prétendument nécessaires, là où la
Théorie critique doit au contraire nous révéler leur contingence et par-là, le potentiel changement que l'humain peut apporter à ses propres conditions.
Deux problèmes toutefois assez redondants : un anthropocentrisme assumé en ce qui concerne le traitement de la nature (nature dont la définition n'est pas seulement celle de l'environnement ou de la biosphère), donnant à l'histoire un mouvement vers une plus grande domination de cette nature ; un risque assez important de retomber dans l'idéalisme pourtant dénoncé, notamment en donnant un contenu positif à la Raison, celle-ci devant nécessairement mener au progrès au cas où elle serait libérée de toutes les illusions et contraintes modernes.