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«  On est des bâtardes de mère en fille, comme certains sont boulangers ou rois . »

«  Dans ma tête je chante ,presque joyeuse, que je ne suis pas pauvre, que je ne suis pas une pauvre fille, que je suis Libre, Libre, .

« Il n'y a que la Liberté qui compte . »

Deux extraits significatifs de ce roman remarquable!
Trois portraits émouvants , au sein de cet écrit polyphonique porté par une histoire d'enfants illégitimes dans une société façonnée uniquement par / et pour les hommes, mères, grands- mères et petites filles pétries d'amour et de non - dits , qui, des années 30 à l'aube des années 80 traverseront l'histoire de la Tchécoslovaquie, un demi - siècle de la grande Histoire...l'annexion nazie, la montée du communisme et la fin de l'hégémonie soviétique pour Eva...

Ces quatre femmes , reliées par le fil de cette broderie qu'elles pratiquent avec un art consommé ne baisseront pas la tête, courageuses et fières.

Cette lignée de femmes , passionnées et férues d'indépendance, ne s'en laisseront pas compter, assumeront leur handicap avec dignité, feront de lui une Force ...
Marie, bienveillante et généreuse, Magdalena fraîche et fougueuse , robuste, Libuse et Eva résisteront au regard des autres, affronteront leur statut de Bâtarde.

Face aux regards curieux et accusateurs , inventeront leur destin âpre, avec modestie et ingéniosité, s'adapteront au changement , garderont « la tête Haute. »
Cette fresque familiale , une saga, au style enlevé, fluide et poétique , au ton juste et clair est un récit lumineux , à l'équilibre presque parfait ente « La Grande histoire », dans un pays bousculé de toutes parts, personnelle et individuelle , universelle ,...
Je remercie quelques ami(e)s qui se reconnaîtront de m'avoir fait acheter ce livre même si j'ai tardé ...
«  Que de vies basées sur le mensonge et les non- dits.
Et tout ça drapé dans les beaux discours des adultes et des politiques , sur la vérité . ... »
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Giboulées de soleil, j'ai lu ce livre à l'occasion de la sélection du prix Cezam 2017.
Je m'en suis rappelé à l'occasion d'un voyage à Prague effectué en mai 2018. Au cours de ce voyage de quelques jours j'ai appris le décès de ma mère. Elle était très âgée, malade. Le voyage a donc été écourté. Sur le vol du retour je pensais à plein de choses qui se bousculait, plus tard je ne sais pas pourquoi, le récit de ce livre m'est revenu comme une lueur, comme un lien. L'image de ma mère, très féministe jusqu'à ses quatre-vingt-douze ans, était présente, elle qui avait connu la seconde guerre mondiale, côtoyé de près des résistants, portée l'enfant, - ma sœur aînée -, de l'un d'eux fusillé à l'âge de vingt ans en avril quarante-quatre, trois jours avant la naissance de ma sœur... Je me suis dit que ce roman était très beau, lui ressemblait, en tous cas, il y avait un lien invisible, un je-ne-sais-quoi, quelque chose que je lui dédie aujourd'hui... Puisse-t-elle m'entendre ou lire ceci, puisque cette histoire lui ressemble un peu...
Giboulées de soleil est le premier roman de Lenka Hornakova-Civade. C'est l'histoire d'une lignée de femmes bâtardes en Tchécoslovaquie de 1930 à 1980.
Elles s'appellent Magdalena, Libuse et Eva et partagent le même destin : de mère en fille elles grandissent sans père. C'est donc une saga.
Les sagas en général, je n'aime pas trop, surtout lorsqu'il y a beaucoup de personnages. Or ici le récit se comprend facilement, les personnages peu nombreux sont magnifiques.
Puis vient l'écriture, belle, aussi belle que les personnages, qui donne la parole à ces trois femmes.
Ce roman parle de la mémoire, des souvenirs, du poids des secrets, des non-dits. Ce roman qui se situe en Tchécoslovaquie, pourrait se situer autant ailleurs, mais il y aussi le poids de l'histoire, le nazisme, le communisme, des engagements, quelque chose de militant que j'ai aimé dans la trajectoire de ces femmes.
J'ai trouvé l'écriture très belle. le ton est très juste. Ce livre a été pour moi un moment merveilleux.
Contrairement à ce que j'ai lu ici ou là, ce livre n'est pas uniquement dédié aux femmes. Pourquoi d'ailleurs le serait-il ? Ce livre parle tellement d'amour...
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« Giboulées de soleil » donne la parole à trois femmes d'une même lignée, trois femmes tchèques, Magdalena, Liba et Eva qui donneront naissance à leur premier enfant hors mariage, une famille de bâtardes.
«On est des bâtardes de mère en fille, comme certains sont boulangers ou roi. »
Avant elle, Marie, elle-même fille-mère et qui, comme un pied de nez, est devenue sage-femme dans la campagne de Moravie où elle s'est exilée.
Il faut se souvenir qu'au début du XXème, un enfant sans père reste un bâtard même si ce père a souvent lâchement fui, et le mépris, voire la haine, ébranle leur enfance comme leur vie adulte, la ligne du père sur les papiers d'identité restera vide à jamais.
Mais ces quatre femmes de caractère reliées par le fil de la broderie qu'elles pratiquent avec art conservent la tête haute, fières, courageuses, elles affrontent le regard des autres, se construisent avec cette différence. Leurs vies s'entremêlent, Elles deviennent expertes en adaptation, goûtent chaque petit éclat de bonheur, rai de soleil au coeur de la giboulée :
« Les moments de grâce sont de cette nature, furtifs, insaisissables. »
Leurs existences sont aussi inscrites dans l'Histoire de leur pays, la proximité attirante de l'Autriche, le nazisme, la montée du communisme et l'arrivée des soldats russes installant l'autorité soviétique.
Lenka Hornakova-Civade trouve le ton juste et l'équilibre parfait entre l'histoire personnelle, individuelle et la grande Histoire qui est évoquée et rappelée subrepticement, sans lourdeur. « Giboulées de soleil » est un superbe premier roman qui fourmille d'idées lumineuses malgré l'âpreté des destins, trois portraits émouvants de femmes dignes et passionnées qui passeront leur existence à tenter d'inventer leurs vies et à se battre face aux regards accusateurs.

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Premier roman superbe et inspiré ! L'auteure , d'origine tchèque, vit en France depuis un certain temps.

Nous suivons plusieurs générations de femmes tchèques, depuis l'après deuxième guerre mondiale, en 1946 , jusqu'aux années 1980. Leur particularité ? Nées de père inconnu...ou plutôt non reconnues .

Depuis Marie, la mère de Magdalena jusqu'à sa fille Libūse et la petite dernière, Eva, elles vont connaître un destin difficile, rythmé par les soubresauts de l'histoire tchèque, entre départ des allemands et l'occupation russe, l'instauration du régime communiste. Un destin féminin rude et passionnant, dans la campagne où elles seront montrées du doigt en tant que bâtardes .

Passionnées, fières, indépendantes dans ce monde peu fait pour les femmes seules, elles vont cependant réussir à survivre, et même à s'imposer.

Ce ne sera pas sans douleurs, angoisses, et non-dits empoisonnants, prêts à exploser.

Dans un style enlevé, fiévreux, poétique très souvent, l'auteure nous emporte dans une saga familiale prenante, entrecroisant vies féminines particulières et Histoire tourmentée d'un pays. Depuis que je suis allée à Prague, ville au charme fou, je suis friande de lire les auteurs de ce pays. Et ce livre a comblé mes attentes. Je le recommande!
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Quatre générations de femmes tchèques, pour une famille à la particularité rédhibitoire, qui les poursuivra sans cesse, d'être sans pères officiels de mères en filles : voici Marie, Magdalena, Libuse et Eva.

A travers elles, et leurs destins, certes individuels mais dramatiquement semblables, nous pénétrons de plain-pied, sans fard, dans la Tchécoslovaquie des années 1930 à 1980, des conséquences de la Seconde Guerre Mondiale à la chute du Mur, en passant par le communisme soviétique post-guerre. Nous ressentons pleinement la dureté de leur condition, la force implacable dont elles font preuve pour la dépasser, et ainsi vivre, plus que simplement survivre, dans un monde qui a bien du mal à les accepter, même les années avançant.

Un roman lumineux malgré la noirceur des temps évoqués, et pour la Tchécoslovaquie, et plus encore pour la condition des femmes tchèques, surtout quand elles sont en dehors des attendus sociétaux. Une belle lecture que je n'oublierai pas de sitôt.
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A travers les trois portraits de femmes qui forment l'ossature de ce très joli premier roman s'écrit l'histoire de l'ex Tchécoslovaquie, au sortir de la seconde guerre mondiale. Magdalena, Libuse et Eva sont à la fois les héritières d'une histoire familiale et les témoins des profonds changements politiques et sociétaux du siècle dernier, qui ont influencé leurs vies. de mère en fille, elles assument l'absence de père, dans des circonstances certes différentes et subissent souvent pour le pire, le mépris voire la violence d'un beau-père qui préférerait ne pas avoir à assumer cette entorse à sa lignée. Pourtant, à chaque étape, de façon subtile, ces femmes progressent, belles et fières dans leurs choix, prêtes à tout pour survivre et donner une meilleure chance à la suivante, quitte à sacrifier leurs propres aspirations.

En filigrane se dessine aussi le destin d'une Tchécoslovaquie, orpheline de l'empire austro-hongrois, passée de l'invasion nazie à la main mise communiste avant que l'étau ne se desserre en même temps partout en Europe. Pour ces femmes, il s'agit de s'adapter comme toujours, à la grande Histoire et à la petite, façonnées toutes deux par les hommes. Magdalena rêvait de Paris comme un symbole de lumière et de liberté, sa petite fille, Eva, réalisera son rêve des décennies plus tard, aidée en cela par l'ouverture des frontières et par la littérature.

C'est un récit très personnel que nous livre Lenka Hornakova-Civade, un récit poignant duquel émerge la figure d'une quatrième femme, Marie, sorte de matriarche, mère de Magdalena et arrière-grand-mère d'Eva. Une femme forte, décidée à ne pas se laisser dicter sa conduite ni imposer aucune volonté. Une femme dure, traversée parfois de rares éclats de tendresse. Un sacré personnage, difficile à oublier.

Un très beau roman sur l'héritage, la transmission, les origines et la filiation, porté par de magnifiques voix de femmes courageuses et ambitieuses.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Un très beau livre.

Pour le résumer, les mots de l'auteur à la fin du livre pour parler de son oeuvre expriment parfaitement et magnifiquement ce que j'ai ressenti :
"Une lignée de femmes inscrite dans l'histoire de la Tchéquoslovaquie de sa création jusqu'aux années 1980. Chacune d'elle doit assumer son destin, toutes espèrent vivre loin de la politique et du tumulte de l'Histoire. Mais le monde les attrape, les rattrape, et leurs vies en sont ébranlées. Pourtant, si tragique que cela ait pu être, rien n'est irrémédiable, même dans les moments les plus sombres.
C'est une histoire de mères, de grand-mères, de filles et de petites-filles, d'amour et de non-dits qu'elles voudraient protecteurs ; une histoire de racines et d'identité, de famille et de bâtardise fatalement transmises de génération en génération. de cette différence, ces femmes feront une distinction."

J'ajouterais : Une histoire de broderie. de paysannes. de la couleur rouge, celle du sang et celle de l'étoile communiste. D'une vache qui s'appelle Vache. D'âmes cristallines. de jeunesse pleine d'espoir, et de désillusions. D'un pays rongé par le communisme. de libertés perdues, espérées, et réinventées.

La plume de l'auteur est très belle. C'est d'autant plus impressionnant qu'elle n'écrit pas dans sa langue maternelle, mais en français, car elle "ne pouvait exprimer qu'en français ce qui reste indicible dans [sa] langue maternelle".
C'est peut-être néanmoins pour cela que certains passages ont manqué de clarté pour moi, j'ai senti comme un léger décalage entre ce que je comprenais et ce que l'auteur cherchait à exprimer, et du coup un léger manque de fluidité dans la lecture. Cela m'a surtout gênée pendant la première partie du livre, celle avec Magdalena (le livre est divisé en 3 parties, pour chacune des trois héroïnes). C'est cette partie qui m'a le moins plu, je ne parvenais pas à franchir cette distance entre moi et cette jeune femme, à m'identifier à elle et à "vivre" le récit.
Ce ressenti s'est complètement démenti dans les deux parties suivantes, où je me suis énormément attachée aux deux nouvelles narratrices. Est-ce en raison de leur plus jeune âge, qui donnait une écriture plus naïve et franche ? Je ne sais pas, mais ces parties ont comme coulé de source en moi, je les ai dévorées et je me suis souvent émerveillée de la tournure des phrases et de la poésie des réflexions que se faisaient ces héroïnes.
Il y reste une part de mystère, de passages où on n'est pas sûr d'avoir tout saisi, mais c'est pour mieux s'éclairer à la fin, dans un final haut en couleurs.

Que dire d'autre ? C'est une belle manière de découvrir la campagne tchèque, et l'histoire de ce pays vue par ses citoyens ruraux, ceux qui ne sont pas les plus versés dans la politique, qui ne comprennent pas toujours les tenants et aboutissants de tous ce qui se passe à l'échelle nationale et internationale, mais pour lesquels les conséquences de ces événements qui les dépassent sont bien réels. Comme eux, on peut manquer d'une vision claire sur les événements historiques qui les bousculent (surtout si, comme moi, vous avez de grosses lacunes en histoire d'Europe de l'Est), mais je vais de ce pas combler ces lacunes avec quelques recherches, et c'est beau aussi de voir tout ce tumulte de l'Histoire avec des yeux neufs, candides et voilés.

Une lecture que je recommande, et si le début ne vous convainc pas, n'ayez pas peur de persévérer...
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Ce roman est triste et beau à la fois. Ils nous parle de trois générations de femmes, toutes des "bâtardes", des femmes fortes et déterminées pour qui l'amour compte plus que tout au monde.
À travers leur destin, nous découvrons l'histoire de leur pays, la Republique Tchèque, avec l'arrivée du communisme, la collectivisation des terres etc.
Nous découvrons les envies d'ailleurs de ces femmes, leurs interrogations, leurs craintes ainsi que le poids des secrets. Je les ai trouvé touchantes, dans leurs failles et leurs gestes d'amour maladroits.
Petit bémol : j'aurais bien suivi un peu plus les personnages, fouillé plus en profondeur certaines scènes, notamment les histoires d'amour qui m'ont paru beaucoup trop rapides et qui arrivaient un peu trop soudainement à mon goût. J'ai aussi été quelque peu désorienté par l'espace-temps à un moment, me perdant dans la narration.
Mais cela en reste un bon roman qui s'intéressent à des thèmes qui me touchent beaucoup : des destins de femmes et l'histoire de leur pays.

**Box littéraire**
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Les pères sont absents: Marie, la mère, travaille chez un médecin gynécologue dont elle aura Magdalena, elles vivent à Vienne dans un certain confort mais le médecin est juif et fuit Vienne avec sa famille (dont Marie ignorait l'existence) sans un adieu. Tchèques, elles quittent la ville pour retourner dans leur pays. Marie se marie avec Aloïs et aura une petite Rose, le beau-père envoie Magdalena dans une grande ferme, flanquée d'une biscuiterie. La jeune fille tombe amoureuse du fils du patron, passion partagée, semble-t-il mais L Histoire va s'en mêler encore: le patron et sa famille sont expulsés: trop riches! La réforme agraire s'impose et tout doit revenir à la coopérative. Josef ne saura même pas qu'il est père. le bébé n'a pas de nom puisque c'est au père de décider;elle deviendra Libuse; élevée par Marie, elle découvre tardivement que sa mère est Magdalena , cette dernière devant partir chercher du travail.On va la marier mais au frère de celui qu'elle commence à aimer: Franta.; elle épousera le boiteux lequel est violent tant avec Magdalena que Libuse. (qui avait été traitée de monstre à deux mères et bien sûr de bâtarde)
L'Histoire intervient encore: le bistro que tenait Marie est réquisitionné car elle a refusé sa carte du Parti (c'est la 2ème fois qu'on l'humilie: il y avait eu la réquisition de Vache, celle qu'elle avait acheté avec l'argent du docteur juif et que Magdalena traitait comme une amie: pour qu'elle ne soit pas embarquée, Marie L avait abattue)
.De nouveaux voisins sont arrivés avec deux fils Antonin et Petrik. A côté est arrivée une mystérieuse dame seule.
En 61, on apprend la construction du mur à Berlin.
Puis on passe en 68, Rose est enceinte de...Franta. Cela se passe mal et Marie (sage-femme sans titre mais beaucoup d'expérience) sauve la situation: bébé Olga est née mais Rose n'aura plus d'enfant.
Un jeune soldat soviétique est là, apparemment perdu: les russes ont envahi la Tchécoslovaquie. Libuse va faire l'amour avec lui mais le Boiteux surgit et la viole.
Petrik, le poète, allait devenir boucher ainsi en avait décidé le Parti; il se suicidera.
Liba après l'amour et le viol se rend chez Antonin qui, à son tour,lui fera l'amour et proposera de fuir ce pays envahi par les "camarades" russes La mort de son frère l'en dissuadera. Rose semble avoir couché avec le russe, elle aussi et veut fuir mais en Union soviétique avec le soldat russe.
Une dernière partie sera consacrée à Eva, fille de Liba; elle passe un examen d'entrée à l'école; on lui reproche d'utiliser sa main gauche (signe des temps mon mari et moi avons été des gauchers contrariés: c'était très mal vu d'utiliser la main gauche dans les années 50, en France!)
Elle est acceptée dans cette école moderne; la suite, ce sont les Etincelles, les Pionniers, , la jeunesse communiste et enfin le Parti mais Eva refusera dès les Pionniers...A quinze ans Eva va avoir des papiers, le livret rouge mais la ligne intitulée "nom du père" est vide.
"je m'en fous de porter le nom de jeune fille de ma mère, de ma grand-mère et de mon arrière grand-mère. J'en suis même fière"
Eva aura le mot de la fin grâce à sa cousine Olga et la mystérieuse Madame Gabriel qui leur a appris le français.
Je ne suis pas arrivée à mettre entre crochets, du coup tout y est ou presque.
J'ai beaucoup aimé l'histoire de ces quatre femmes (et non trois) toutes mères célibataires quand c'était très mal vu; Marie sait accoucher les femmes, élever une vache, cultiver des légumes et tenir un bistro et toutes sont d'excellentes brodeuses; elles traversent L Histoire avec courage.


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Dans ce roman à la composition singulière est porté un lumineux récit de femmes dont les voix se révèlent être les résistances d'un phénomène héréditaire persistant, presque pathologique, qui se fait le motif d'une empreinte familiale et l'indice d'une histoire tchécoslovaque, l'inconscience d'un époque. Lenka Hornakova-Civade brode alors méticuleusement une contagion qui échoit trois générations de femmes à l'existence chargée d'intime. Un premier roman très réussi.

le récit, divisé en trois tableaux, trois romans, narre l'histoire de Magdalena, Libuse et Eva qui partagent la même plaie, celle d'être des « bâtardes », des femmes de pères absents, inconnus. À la proue familiale se hisse Marie, origine endémique, qui se caractérise par une brutalité nécessaire, presque touchante et dont l'esprit de fronde se diffuse dans chacun des destins des générations suivantes. L'agrément d'une exaspération, de la révulsion des regards accusateurs. Lenka Hornakova-Civade offre, dans une prose délicate et sans emphase, une oeuvre consistante, peut-être l'occasion de restituer un reflet du monde, d'une époque. Cette mise en perspective échappe justement à l'épuisement, malgré son systématisme, car l'histoire s'approprie la mémoire d'existences dans ses détails et ses affres, émancipées par le choix narratif de la première personne.

Lenka Hornakova-Civade capte la débâcle de l'existence, la pesanteur de l'héritage, des racines sans dénonciation accablante mais dans une prose alerte et nuancée. Giboulées de soleil est un enchantement incandescent.
Lien : https://lepointcul.wordpress..
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