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Will a 36 ans et vit de façon presque ordinaire. Il achète les bons albums, porte les bons vêtements et sa coupe de cheveux et toujours à la dernière mode. Plutôt normal pour un Londonien trentenaire et célibataire, non ?
La seule chose qui différencie Will de ses contemporains, c'est sa profession. Ou plutôt, son absence de profession. Will n'a jamais travaillé de sa vie, pas un seul jour ! Il subsiste grâce aux droits d'auteurs qu'il perçoit sur la seule chanson jamais écrite pas son père, près de soixante ans plus tôt.
Marcus a 12 ans et vient de s'installer à Londres avec sa mère, Fiona. Marcus est très différent des enfants de son âge et comme on pouvait s'y attendre, sa rentrée dans son nouvel établissement scolaire ne se passe pas bien : moqueries, harcèlement, insultes... Marcus devient vite la risée des ados de son école.
A la maison, les choses ne vont pas mieux. Fiona passe son temps à pleurer, elle sanglote même à la table du petit déjeuner et cela inquiète Marcus.
Rien ne semble plus improbable qu'une rencontre entre Marcus et Will. Et pourtant, le destin va s'amuser à les réunir...


Après avoir redécouvert le film de Chris et Paul Weitz, j'ai souhaité découvrir le livre, qui m'attendait dans ma PAL. Verdict : même si l'adaptation ciné est très réussie, j'ai nettement préféré le roman.
La trame de fond est bien entendu semblable (les personnages et leurs histoires sont les mêmes), mais le récit est plus aprofondi dans le roman de Nick Hornby.
Fiona, par exemple, est plus présente dans le livre, mais beaucoup moins sympathique. Mère dépressive à tendance suicidaire, elle semble surtout très égoïste et concentrée sur ses malheurs imaginaires. Elle ne se soucie pas du tout des difficultés, bien réelles celles-là, que son fils rencontre à l'école.
Il m'a même semblé que Will gère beaucoup mieux les soucis de Marcus (qui est harcelé par des autres ados de son établissement scolaire) que Fiona ; et pourtant Will n'a pas d'enfants et ne dispose par reéllement d'une expérience pratique en la matière. Etrange qu'un inconnu parvienne à mieux juger la situation de Marcus que sa propre mère, non ?
Marcus est en réalité très bizarre. Il chante à voix haute en classe sans s'en apercevoir, est mal habillé, n'a pas la "bonne" paire de lunettes ni la "bonne" coupe de cheveux. Tout cela en fait le bouc émissaire idéal ; c'est comme s'il était là pour permettre aux autres gosses de passer un bon moment en se moquant de quelqu'un.
Et pourtant, c'est un gamin attachant. Au fil des pages, on découvre que, si Marcus est bizarre, c'est à cause de deux principaux facteurs : l'éducation qu'il a reçue (parents à tendance hippie) et ses préoccupations, qui sont loin d'être normales pour un garçon de son âge. Alors que ses condisciples se demandent surtout comment convaincre leurs parents de leur acheter le dernier jeu vidéo à la mode, Marcus doit se demander comment empêcher Fiona de se suicider...
Will est également un personnage intéressant. Profondément superficiel au début du roman, il commence à changer au contact de Marcus et "s'humanise" en quelque sorte. Forcé de prendre Marcus en charge afin de régler certains problèmes que rencontre le garçon, Will se sent responsable pour la première fois de sa vie. Cela va changer non seulement sa personnalité mais aussi sa façon de voir les choses. le "nouveau Will" qui se révèle grâce à Marcus va d'ailleurs commencer une nouvelle vie. A 36 ans. La preuve qu'il n'est jamais trop tard.
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J'ai pris ce livre quand nous avons commencé à regarder une série télévisuelle About a boy. J'ai vu qu'elle était adaptée d'un roman de Nick Hornby. Quand je vois un film ou une série, j'ai tout de suite envie de lire le livre dont il est tiré et à chaque fois, les différences sont nombreuses. Dans la série, l'histoire se passe en Californie et Will et Marcus sont voisins. J'ai du été un peu surprise de voir que dans le livre, c'était à Londres que ce petit monde se rencontrait (et dans les années 90 !) et qu'ils n'étaient pas vraiment voisins. J'ai pris quand même plaisir à lire ce livre même si je n'ai jamais pu mettre l'image de Will et Marcus du film sur ceux du livre. J'ai beaucoup aimé la série qui très drôle, le livre est plus discret, on se place dans les pensées de Will et de Marcus, alternativement. Les deux ont l'air un peu paumés, Marcus trouve des repères avec Will mais Will se pose toujours des questions sur sa vie que peine à trouver une direction… Une relation un peu particulière entre ses deux-là mais une relation qui fait petit à petit avancer les choses.
J'avoue que je n'aurai pas lu ce livre si je n'avais pas vu la série et j'ai préféré la série, plus dynamique. Un auteur que je relirai peut-être à l'avenir. Je viens de voir qu'un film avait aussi été fait à partir du roman, à voir aussi !
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« Ca ne le dérangerait pas d'être un humain à plein temps »… Cette pensée d'un des 2 héros de l'histoire, Will, 35 ans, célibataire riche et oisif, résume tout le propos de ce livre.
Oui, Nick Hornby ici m'a complètement bluffée, avec qu'il n'avait fait que m'amuser dans « Haute fidélité » et dans « Slam ».
Le deuxième héros s'appelle Marcus et a 12 ans. Il est un peu perdu dans ce monde de brutes, en grande partie à cause de l'éducation donnée par sa mère, une ancienne hippie voulant à tout prix lui inculquer ses propres valeurs, valables en soi, mais ô combien dépassées et dangereuses dans un collège rempli de gamins vicieux et méchants. Marcus fait donc figure de « has been », de lourdaud, d'autiste.
Et à cause de (grâce à ?) ça, l'alchimie entre Will et Marcus va marcher. Ces deux-là vont entamer une conversation qui ne s'interrompra plus. Ils vont s'enrichir mutuellement, se sauver mutuellement ! Will va devenir plus humain, plus profond, il va quitter cette superficialité de bon aloi dans certains milieux, à certains âges…Et Marcus va apprendre à s'ouvrir aux autres. Qu'ont-ils en commun, tous les deux ? Un désir de changer de vie, de vivre « plus », d'être plus « en phase » avec les autres, de les comprendre, de les accepter.
Quelle joie de lire « A propos d'un gamin » ! Quelle jouissance de découvrir les arcanes de l'âme masculine, qu'elle soit jeune ou moins jeune !
Et pour couronner le tout, le style imagé est très agréable à lire. J'ai l'impression de me promener dans la lecture. Quelques preuves : « Will se surprit à intégrer les visites de Marcus au tissu de ses journées. Ce n'était pas difficile, car le tissu de ses journées était loqueteux, et plein d'un grand nombre de larges trous accueillants. » Ou encore : « Les gens comme Fiona le gonflaient vraiment. Ils gâchaient la vie de tout le monde. Ce n'était pas facile, de flotter à la surface des choses : il fallait être habile et solide, et quand les gens vous disaient qu'ils pensaient à se suicider, on pouvait se sentir attiré vers le bas avec eux. Garder la tête hors de l'eau, c'était l'essentiel, selon Will. C'était l'essentiel pour tout le monde, mais ceux qui avaient des raisons de vivre, un boulot, des relations, des animaux favoris, leur tête était de toute façon bien au-dessus de la surface. Ils marchaient dans une eau peu profonde, et seul un accident improbable, une vague capricieuse de la machine à vagues, pourrait les faire couler. Mais Will luttait. Il était loin au-delà de sa profondeur habituelle, il avait une crampe, sans doute parce qu'il s'était baigné trop tôt après le déjeuner, et il voyait un tas de moyens pour se faire ramener à la surface par de doux gardes du corps aux blonds cheveux et au ventre plat. Pour tenir le coup il lui fallait quelqu'un de léger ; il n'avait pas vraiment besoin d'un poids mort comme Fiona. Et c'est comme ça qu'était Rachel : légère. Elle pouvait l'aider à continuer de flotter. »
Tout dans ce livre m'a attiré, et je ne pourrai m'empêcher de citer une foule d'extraits. A bon entendeur… !
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Une rencontre improbable entre deux solitaires… le télescopage de deux univers aux antipodes l'un de l'autre…

Will, célibataire de 36 ans, riche et oisif, est décidé à rester à la surface des choses : « C'était facile. Il y avait presque trop de choses à faire. On n'était plus obligé d'avoir une vie à soi ; on pouvait se contenter de jeter un oeil de voyeur sur la vie des autres, telle qu'elle apparaissait dans les journaux et au cinéma et dans la tristesse délicieuse du jazz et dans la violence des chansons rap. »

Marcus, 12 ans, vit avec sa mère, babacool dépressive ; son père a refait sa vie ailleurs et ne le voit que de loin en loin. Après un déménagement à Londres pour cause de revenus insuffisants, il se retrouve dans une nouvelle école où il est harcelé. Très solitaire et trop mature pour son âge, il essaie de caser tout cela dans une sorte de normalité (« Il lui déjà arrivé de sentir, au fond de lui-même, qu'il s'y ferait, quelle que soit la chose dont il s'agisse, parce qu'il s'était rendu compte que certaines choses difficiles devenaient plus faciles au bout d'un petit moment »).

Deux univers diamétralement opposés et sans aucun lien jusqu'au jour ils vont se télescoper à la faveur d'une réunion de parents célibataires dans laquelle Will s'est introduit indument, où Marcus provoque un incident (il fera souvent référence au ‘'jour du canard mort''), journée qui finira en drame familial pour Marcus. Will se retrouve impliqué à l'insu de son plein gré !

Certains thèmes abordés ne sont pas franchement réjouissants : familles monoparentales, solitude, dépression, inadaptation, harcèlement scolaire,.... Mais les péripéties du duo et de leurs entourages sont inénarrables sous la plume de Nick Hornby, pleine d'humour caustique, limite cynique à certains moments (le parallèle entre la vie amoureuse de Will et celle de Marcus vous réserve quelques rigolades).
Mais si les efforts des uns et des autres pour ajuster leurs mondes et leurs philosophies de vie sont drôles, ils sont aussi émouvants tant chacun y met de bonne volonté et d'altruisme.
Ajoutez à cela la culture musicale anglaise des 90' et quelques personnages pas piqués des hannetons parmi lesquels Ellie, ado grunge de 15 ans, passablement déjantée, fan de Kurt Cobain et amie de Marcus.

Le Monde, en évoquant les romans de Nick Hornby, a parlé de « types immatures certes, mais tendres et sympas ». J'essaierai bien un autre de ses romans ; avez-vous des titres à me suggérer ?


PS – En cours de lecture, ce roman m'a rappelé un film vu il y a très longtemps : histoire similaire. Des recherche s m'ont confirmé que le livre avait été adapté à l'écran sous le titre ‘'Pour un garçon'' (‘'About a boy'', VO), film sorti en 2002 avec Hugh Grant dans le personnage de Will.
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Il s'agit de l'amitié improbable entre Will, un trentenaire célibataire et cynique et Marcus, un collégien de douze ans persécuté par ses camarades et délaissé par une maman suicidaire et hippie dans les années 1990 à Londres. Tandis que Will suit la tendance, Marcus écoute Jonnie Mitchell et croit que Kurt Cobain joue pour Manchester United...

J'ai redécouvert le film Pour un garçon, inspiré de ce roman, il y a quelques semaines et j'ai eu envie de lire le récit de Nick Hornby. J'avais trouvé amusante et touchante à la fois cette comédie atypique. L'amitié qui lit deux personnages très différents est un thème qui me parle, c'est toujours un plaisir de voir s'affronter deux univers différents, d'autant plus que dans le cas présent, il s'agit d'un adulte et d'un enfant. J'aime les personnages originaux voire marginaux comme Will, rentier qui semble vivre en-dehors des lois humaines. En effet il n'hésite pas à s'inventer un fils afin de pouvoir intégrer un groupe de soutien pour parents célibataires, et cela dans le seul but de faire de nouvelles conquêtes. Quand il est pris à son propre jeu et qu'il doit tout à coup s'impliquer malgré lui dans une relation qu'on pourrait qualifier d'amicale avec Marcus, il ne dissimule pas son égocentrisme et son indifférence vis-à-vis des autres, et cela m'a semblé crédible. Un personnage qui pour une fois, n'est pas mièvre, avoue ses failles et proclame même son égoïsme mérite notre attention, d'autant plus quand il réussit à s'améliorer sans pour autant faire étalage de bons sentiments. Quant à Marcus, c'est un personnage dans lequel je me suis reconnue facilement : non, je n'étais pas martyrisée à l'école, mais je me sentais différente, notamment dans mes goûts musicaux et le choix de mes vêtements ! Sa candeur et sa maturité sont émouvantes. Et l'idée qu'une amitié hors-norme puisse aider chacun à cheminer et trouver sa voie est intéressante.

L'intrigue suit le fil des jours et nous donne le point de vue tantôt de l'un, tantôt de l'autre, ce qui enrichit l'image que nous avons de chacun en les confrontant. Peu d'actions mais surtout un flux continu de pensées et de raisonnements dont l'enchevêtrement est bien traduit par des phrases longues et parfois absurdes, dans un style dynamique et bourré d'ironie.

Pas de surprise donc, le film est très fidèle, reprenant la plupart des dialogues au mot près, si ce n'est la fin, plus en demi-teinte dans le roman que le happy-end de l'adaptation, mais aussi plus crédible. J'ai passé un moment très agréable, ce qui vaut à ce petit roman le premier coup de coeur de l'année !

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La vie de Marcus, douze ans, n'est pas rose tous les jours, entre sa mère dépressive et baba-cool (c'est pas incompatible) et l'école ou le môme ne trouve pas sa place.
Quant à Will, la trentaine, rentier, dilettante il traverse une crise existentielle.
La rencontre entre les deux, va leur permettre de grandir et d' échapper à leur solitude. En mettant en scène des thèmes très actuels, famille mono parentale, père de substitution, difficulté de trouver sa place dans un monde ou être différent est difficile, Hornby réussit une comédie maline, sensible, bien agréable à lire avec un duo Markus-Will drôlement attachant. A noter l'adaptation ciné avec Hugh Grant, fidèle au bouquin.
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Aujourd'hui, allez savoir pourquoi, j'ai eu envie de vous parler d'un livre que j'ai lu et relu il y a très longtemps mais qui m'a profondément marqué, qui fait partie de ses livres qui ne sont jamais bien loin, qui sont cornés, dont les pages sont légèrement jaunies mais qui vous appellent quand vous passez devant la bibliothèque et vous arrachent un sourire en repensant au bonheur que vous avaient procuré leurs lectures. Ce roman c'est "A propos d'un gamin" de Nick Hornby.
Ce livre c'est l'histoire de Marcus, douze ans, une mère divorcée et complètement dépressive, végétarienne et baba cool qui ne lui fait porter que des vêtements has been, lui fait écouter de la musique des années 70 et participe à le rendre complètement rejeté par ses camarades de classe. Et puis, c'est aussi l'histoire de Will, 36 ans, riche, rantier, branché, oisif et tombeur. Pourtant, lui aussi a du mal à trouver sa place dans la société.
Leur rencontre, qui dans ses débuts va partir plutôt mal, va très rapidement les amener à devenir amis, malgré la différence d'âge, les faire s'epauler, s'entraider et donc évoluer et revenir à la société. Une amitié improbable mais qui va tout changer!
Si dans ses précédents romans l'auteur avait su m'amuser, ici il m'a complètement bluffé. Ce livre est incroyablement juste et beau. Pour moi, sa plus grande réussite, son roman le plus abouti.
Nick Hornby a une plume unique, un regard sur le monde, sur ses personnages qui lui est propre. Bien évidemment, son roman est rempli de cet humour qui le caractérise, mais on y trouve également une subtilité dans la peinture qu'il fait de ses personnages, un cynisme et une bienveillance. Même si le ton du livre est le plus souvent drôle, l'auteur aborde quand même des thèmes extrêmement durs comme le suicide, la dépression, le harcèlement scolaire, et nous parle aussi des tournants de l'existence avec l'adolescence, le fait de devenir parent et puis aussi la recherche d'un sens à donner à sa vie. le dosage ici est parfait entre humour et tension dramatique et l'auteur n'en fait jamais trop.
Le style de l'auteur est très visuel et donc très agréable à lire, complètement addictif. On a non pas l'impression de lire, mais de vivre l'histoire depuis l'intérieur du livre, de côtoyer pour de vrai Marcus, Will et tous les autres personnages tellement hauts en couleur qui peuplent ce récit.
Les personnages dont l'histoire nous est contée sont juste incroyables. Marcus, ce petit bout d'homme qui au premier abord semble juste bizarre, mais dont on perce au fil des pages les secrets, les blessures, ce qui se cache vraiment derrière cette attitude qui le laisse en retrait des autres, en marge de la société. Et Will, qui au début est profondément superficiel, mais qui va au contact de Marcus se transformer. En prenant en charge ce gamin, il va penser à autre chose qu'à sa petite personne, se sentir responsable pour la première fois de sa vie. Il devient alors profondément attachant.
En bref, un livre amusant, touchant, humain et qui fait un bien fou. Un vrai petit bijou de finesse et d'intelligence empreint également de la nostalgie des années 90. Pour moi un véritable coup de coeur !
Et pour compléter cette découverte, je vous conseille de regarder l'adaptation qui a été faite de ce livre avec Hugh Grant et Nicolas Hoult par l'équipe de "coup de foudre à Notting Hill". C'est une petite merveille qui est très fidèle au roman et qui vous fera passer un super bon moment. C'est tendre, drôle et superbement joué. Aucune déception pour moi à la suite du visionnage de ce film même si je préfère le livre. Il s'agit même d'un de mes films "doudou" que j'aime regarder après une journée un peu compliquée.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore ce livre ou cet auteur, foncez en librairie, pour peu que vous aimiez l'Angleterre et l'humour so British, vous serez à coup sûr comblés !
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Belle histoire humaine que ce roman, rencontre salvatrice entre un jeune adolescent un peu "décalé" , tant par sa vie familiale que par sa personnalité propre, et un homme sortant lui aussi de la norme établie.
Beaucoup de chaleur humaine, des personnages attachants, psychologiquement bien dessinés. On suit la progression de leur relation, qui les amène à évoluer dans leur manière d'être, de se penser, avec plaisir.
Une fin un peu trop guimauve, mais après tant de difficultés, nos héros ne méritent-ils pas un peu de sérénité ?
Une écriture vivante, avec une petite touche "à l'anglaise", très sympathique. Tout petit hic, quelques phrases qui sentent un peu la traduction (2 ou 3 maxi), avec une approximation grammaticale, mais cela n'empêche pas d'entrer de plein pied dans l'univers de Nick Hornby !
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Je poursuis ma découverte de l'univers de Nick Hornby par À propos d'un gamin, une étrange histoire d'amitié entre un célibataire, dilettante et désabusé, et un garçon de douze ans, mal dans sa peau et dans sa vie auprès d'une mère dépressive et suicidaire, le tout se passant dans le Londres des années 1990.

Je suis persévérante ; en effet, ma première lecture de cet écrivain anglais, Haute fidélité, avait été laborieuse et je m'y étais ennuyée, développant une véritable antipathie pour le personnage principal. C'est dire que j'ai commencé ma lecture avec un petit à priori défavorable.
Depuis, quelqu'un m'a dit que l'univers de Nick Hornby convient davantage aux quadragénaires d'aujourd'hui qui avaient donc vingt ans dans les années 1990 : la bande son des romans, les séries télé évoquées leur sont plus familières… J'ai peut-être vingt ans de trop, mais j'ai entendu parler de Nirvana tout de même ! Ici, le récit est daté par le suicide de Kurt Cobain en 1994 et cette année-là, j'avais pile l'âge de Will, le personnage adulte principal et, de plus, j'ai presque l'âge de l'auteur… Rien n'est perdu, je ne suis pas encore « has been », qu'on se le dise !

Pas de surprise au début : le héros vit à Londres, il a 36 ans, il collectionne les histoires d'amour sans lendemain et fréquente (oh my God !) le magasin de disque tenu par le personnage principal de haute-fidélité… Heureusement, le récit se construit dans l'alternance des points de vue : deux personnages se partagent la vedette à part égale et par chapitres entrecroisés. Si Will m'exaspère tant sa vie oisive, facile et superficielle manque d'intérêt et d'accomplissement personnel entre sorties, voyage, sport et surtout « réalité alternative imaginaire » le rendant capable d'inventer les pires canulars pour pimenter le « nonsense » de son existence ou pour « visiter la vie des gens », j'ai rapidement été touchée par le second membre de l'improbable binôme imaginé par Nick Horby.
Marcus, du moins au début, apparaît comme le plus cabossé des deux, le plus fragile, le plus touchant aussi. Il présente une maturité et un sens de l'observation exemplaires pour son âge et sa capacité de dérision dépasse en justesse et en profondeur les tentatives désopilantes de l'adulte en face de lui. C'est devenu assez jouissif pour moi de voir comment Nick Hornby échafaude son récit pour, peu à peu, piéger Will et bouleverser sa vie ; petit à petit, Will devient moins « cool » et l'alternance des points de vue se fait miroir, dans la description ou la simple évocation de la même « désespérance » ou de la même « folie monomaniaque » même si les détails sont différents d'une vie à l'autre, d'un milieu sans argent à un univers avec. Un étrange lien s'établit, avec l'expérience de l'adulte paradoxalement mise au service de l'enfant non pas dans une relation faussement paternaliste mais pour aider Marcus à réussir sa vie d'enfant, auprès des adolescents(es) de son âge et dans son établissement scolaire où il est victime de harcèlement.

Parmi les bonnes surprises de ce roman, il y a la place donnée aux figures féminines, nombreuses, diverses, fortes et fragiles à la fois, déterminées et dépressives… La dépression, justement, est une des clés de lecture, avec sa vision déformée du monde, son prisme dévastateur. Nick Hornby frappe juste et quand l'émotion s'allie à l'ironie, à la dérision et à l'humour « so british » le résultat est plutôt pas mal.
Le passage de la neutralité à la prise de conscience est aussi une problématique à retenir : à partir de quel moment se sent-on concerné par ce qui arrive aux gens autour de soi ? Comment se font et se défont les connexions entre les gens ? Il s'agit bien de passer de l'autre côté d'une paroi de verre déformant ou d'un miroir…
Enfin, ce roman porte en filigrane l'étrangeté et la solitude, une atmosphère capiteuse et désespérée.

Eh bien, je me sens plus à l'aise dans le défi lecture autour de Nick Hornby auquel j'ai accepté de participer… Un bon livre, en fin de compte, même si j'ai mis un peu de temps à en venir à bout, alternant beaucoup avec mes autres lectures.
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Qui n'est jamais tombé dans le piège de la société de vente par correspondance à laquelle on s'abonne pour un livre de cuisine et dont on n'arrive plus à se débarasser ? A peine l'abonnement souscrit ("Ah mais ça vaut vachement le coup !") on regrette déjà et nous voilà empêtrés dans la spirale infernale où il faut chaque mois acheter un livre au risque de se retrouver avec la sélection mois... Plus jamais !

Bref, oui j'ai fait cette bêtise, une erreur de jeunesse.

Au moins cette bêtise m'aura-t-elle permis de découvrir ce roman de Nick Hornby. Laissé à l'abandon au bas de ma volumineuse PAL, je décide tout de même de donner sa chance au produit.
Et j'ai bien fait car même si l'on ne côtoie pas la grande littérature qui restera dans les anales, ce roman met en lumière un adolescent un peu seul, complexé et rejeté parce qu'il ne correspond pas aux canons en vigueur et imposés par une société sans pitié. Avec une écriture drôle et fine, on suit ce garçon qui va tenter de combler l'affection et l'attention qui lui manque en choisissant une proie de choix : un jeune bellâtre célibataire croqueur de filles qui n'a que faire d'un ado un peu encombrant.
Un roman touchant et plein de sensibilité, à l'approche fine et juste.

Une belle découverte !
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