« You're never too young to die. »
Alex Rider a la surprise de sa vie, lorsqu'il apprend que son oncle Ian s'est tué dans un accident de voiture en rentrant du boulot. Les circonstances ne collent pas au personnage, et tout semble remonter à la Royal & General, une banque douteuse aux employés douteux. Alex décide de mener sa propre petite enquête, et se fait prendre la main dans le sac en train de fouiller dans le bureau du patron de la banque. Ce qu'il va apprendre va dépasser son imagination...
Et bien, c'est un joli petit roman d'espionnage jeunesse que nous avons là. L'histoire commence tout de suite, un bon point, et on y rentre facilement dedans, un autre bon point non négligeable ! L'auteur Anthony Horowitz dit dans sa postface avoir eu l'intention de donner vie à un James Bond adolescent, et il a rempli son défi avec brio.
Au départ, j'avais un peu peur que Alex Rider ressemble à une autre saga culte d'espionnage jeunesse, Cherub. Finalement, pas du tout ! Là où dans Cherub, il faut mobiliser 15 agents secrets pour recueillir des infos sur le trafiquant de drogue du coin, dans Alex Rider, c'est un ado solo l'asticot qui est propulsé dans une mission impliquant généralement un milliardaire véreux ayant pour ambition de conquérir le monde. de même, Alex Rider est embauché de force par les services secrets anglais et est le seul ado à y travailler ; contrairement à Cherub, qui est une véritable usine à fabriquer des bébés espions (consentants, eux). Pas du tout le même genre, donc.
Passons au héros, le fameux Alex Rider. Je l'ai quand même trouvé un peu bêta par moments, ainsi que le Premier Ministre lui-même. La suite se fera sous balise spoiler ! Herod Sayle annonce distribuer gratos des ordinateurs superpuissants dans toutes les écoles du pays. Déjà, ça semble louche, pas la peine d'envoyer un agent secret sur place pour le comprendre. Pourquoi ne pas mobiliser une bande de gros bras militaires pour fouiller le complexe Sayle, et basta ?Ensuite, Sayle déclare faire son geste de bonté en honneur du Premier Ministre du pays - en réalité, on apprendra plus tard que le ministre en question était un collégien tyrannique qui a harcelé Sayle durant sa jeunesse. Les deux se détestent mutuellement, et Sayle truffe ses discours d'allusions à leur rivalité : "You may remember me from our school days together.", “…it is the prime minister, and the prime minister alone who is responsible for what is about to happen”, " that he will remember our days together at school and everything he did at that time.", etc. Et, à AUCUN instant, cette andouille de ministre ne comprend le pot aux roses ?
Passons à Alex. Il se rend dans une bibliothèque où il apprend que son oncle avait probablement découvert que les ordis contenaient des "viruses". Et là, il pense aussitôt "computer viruses". NON ! Pas "computer viruses" ! "VIRUSES" ! C'est TOUT ! Au pire, s'il avait un doute, il n'avait qu'à demander une petite précision à la bibliothécaire. Donc Alex se rend finalement au labo où sont assemblés les ordis, et entend des tas de mots louches : "decontamination", "biocontainment zone", et j'en passe. Ça ressemble à de l'informatique, ça ? Non monsieur, et encore moins lorsque les scientifiques portent des combinaisons d'astronaute. Bien entendu, Alex prend son temps pour percuter. Pas très fufute comme garçon...
Mais par-dessus tout, je soupçonne Anthony Horowitz de faire du placement de produit pour Mercedes. Regardez un peu la tartine de compliments qu'il écrit en faveur des modèles de voitures de l'entreprise (traduction maison, donc je m'excuse des possibles inexactitudes) :
"La Mercedes S600 gris argenté parcourait l'autoroute en direction du sud. Alex était assis sur le siège passager avec tant de cuir souple autour de lui, qu'il pouvait à peine entendre le moteur de 6 litres de 389 chevaux, qui le portait vers le complexe Sayle près de Port Tallon, Cornwall. À quatre-vingts milles à l'heure, le le moteur ne faisait que tourner au ralenti. Mais Alex pouvait sentir la puissance de la voiture. Cent mille livres d'ingénierie allemande. Une touche du chauffeur au visage de marbre, et la Mercedes bondissait en avant. C'était une voiture qui n'avait cure des limites de vitesse." Rien que ça...
Je crois que j'ai dit tout ce que j'avais à dire de notable sur ce bouquin. Un court livre palpitant qui ne laisse pas le temps de souffler. Les quelques invraisemblances que j'ai relevé ne doivent pas faire oublier que j'ai adoré. Pour ceux qui me lisent et qui se demandent pourquoi mes citations sont en anglais, la raison est toute simple : j'ai lu le livre en V.O. D'ailleurs, ma note de 5 étoiles sur 5 est notamment là pour "remercier" les éditions Harrap's Yes You Can d'exister ; je vous recommande leur collection ! Parfait pour débuter en anglais comme moi.
Bonnes lectures ! ;-)
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