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Critique de Foxfire


Je suis ressortie tellement enchantée de ma lecture de « Magic pen » que j'ai eu envie de tout lire de Dylan Horrocks. Et en 1er lieu le titre qui est considéré comme son chef d'oeuvre « Hicksville », que je me suis donc empressée de réserver à la bibliothèque. Cette nouvelle lecture d'Horrocks allait-elle autant m'enthousiasmer que la première ? Je suis ravie de répondre par l'affirmative. Ce « Hicksville » est excellent. Et pourtant, ce n'était pas gagné, le démarrage m'a fait un peu peur.

En effet, le début de ma lecture n'a pas été aussi enthousiasmant que pour « Magic pen ». Je pense que j'ai été un peu décontenancée. Les beaux aplats de couleurs de « Magic pen » laissent la place à un noir et blanc assez austère. Et puis, sur un thème proche, le ton de « Hicksville » est moins enjoué que « Magic pen ». En fait, là où « Magic pen » procurait une adhésion immédiate, « Hicksville » se fait un peu désirer. Mais ne fuyez pas, si « Hicksville » demande un peu d'implication du lecteur au début, ça n'est pas une lecture aride et déprimante pour autant. Une fois accoutumée au monde et aux personnages, j'ai été totalement happée au point qu'il m'était difficile d'interrompre ma lecture. « Hicksville » est une oeuvre qui se mérite mais qui se révèle peu à peu addictive.

« Hicksville » est brillant tant sur la forme que sur le fond. Comme dans « Magic pen », Horrocks utilise des procédés narratifs, mise en abyme, récits imbriqués, qui rendent le récit foisonnant. Pour autant, le récit n'est jamais brouillon, tous ces éléments s'enchaînent avec une fluidité remarquable.
Lorsqu'une B.D parle de l'univers de la B.D, il y a un risque de se retrouver face à une oeuvre égocentrique et prétentieuse. Horrocks a un talent rare pour éviter cet écueil. Comme « Magic pen », « Hicksville » est avant tout un vibrant hommage à la B.D, une déclaration d'amour. La sincérité de l'auteur est tellement évidente que jamais il ne sombre dans l'autosatisfaction. Son oeuvre est érudite sans jamais chercher à en mettre plein la vue. Lorsqu'il évoque des références, certaines obscures, ce n'est pas par prétention mais bien pour témoigner de son admiration, il n'y a là aucun étalage pompeux.
Si « Hicksville » est à la fois un hommage au 9ème art et une réflexion, bien amenée, sur l'intégrité artistique, ce n'est pas pour autant une oeuvre désincarnée. Elle est peuplée de très jolis personnages, bien campés, jamais simplistes. L'émotion est au rendez-vous, émotion renforcée par des éléments poétiques, parfois très inattendus. de plus, le récit n'est pas dénué d'humour. Je me suis vraiment régalée.

En seulement 2 lectures, me voilà fan de Dylan Horrocks. J'aurais presque envie de m'intéresser à son travail de scénariste sur des comics de super-héros, registre qui ne m'attire pas vraiment. Quoi qu'il en soit, nul n'est besoin d'être amateur de comics pour lire « Hicksville ». Si vous aimez la B.D, l'oeuvre de Dylan Horrocks ne devrait pas vous laisser indifférent.
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