J'ai aimé cette biographie romancée que nous présente Stéphanie des Horts.
En se mettant dans la tête de Jeanne Toussaint, c'est dans le monde du luxe qu'elle nous entraîne.
Issue d'une famille modeste, Jeanne quitte très jeune le foyer familial. Violée par l'amant de sa mère, elle n'a qu'une idée, mettre le plus de distance possible entre sa famille et elle.
Arrivée à Paris, la jeune femme fait la connaissance de Coco Chanel qui restera sa fidèle amie et son modèle.
Lorsque Louis Cartier croise sa route, c'est le destin de Jeanne qui s'accélère.
De leur amour fou naîtront des bijoux fabuleux, oiseaux de paradis, aigrettes et autres diadèmes délicats, sans oublier la panthère, bien sûr, chef-d'oeuvre mythique aujourd'hui encore.
J'ai adoré partager la passion de Jeanne Toussaint pour les bijoux, les beaux objets, le luxe, les palaces.
Stéphanie des Horts nous fait pénétrer au Ritz ou chez Maxim's avec Cocteau, Hemingway et tant d'autres.
Cette biographie se lit comme un roman tant elle est riche de détails passionnants.
La plume de l'auteure est fluide, précise et élégante.
Un très bon moment de lecture
DIAMOND ARE THE GIRL'S BEST FRIEND
▶️ 1903, Bruxelles ; Jeanne Toussaint, 16 ans, rencontre un jeune aristocrate, Pierre de Quinsonas, fuit le domicile de ses parents et suit le jeune homme à Paris, espérant se faire épouser, mais la riche famille de celui-ci s'oppose à cette mésalliance ; Pierre installe Jeanne dans un bel appartement et l'entretient. Dans le Paris de la Belle Époque, Jeanne commence alors une carrière de cocotte, se liant d'amitié avec d'autres demi-mondaines, dont une certaine...Coco Chanel qui lui explique la règle : “nous sommes des inépousables, des grandes horizontales, des éternelles plaquées, des stériles”.
▶️ La Belle époque fait place aux années folles et Jeanne, qui commence à se faire un nom, fréquente le beau monde et rencontre ainsi Louis Cartier ; coup de foudre réciproque ; il décèle en elle un don créatif rare et un goût très sûr pour le luxe et le beau ; il devient son Pygmalion en même temps que son amant, lui enseigne la technique de la joaillerie et lui confie très vite la direction artistique de la boutique du 13 rue de la Paix! L'ancienne cocotte apprend vite, confirme son talent, assoie sa notoriété et sa compétence dans la joaillerie de luxe et devient une joaillière respectée ; les clientes richissimes ne jurent que par elle, la réclament, telle la duchesse de Windsor : "Vous êtes en avance sur tout, vous savez ce qui est beau avant tout le monde, vous ne pouvez pas vous tromper" ; la fameuse panthère déclinée en bijoux, emblème de la griffe Cartier, c'est d'elle, Jeanne Toussaint!! Sous sa direction, Cartier va atteindre un art inégalé : «chercher la perfection en tout, prendre le meilleur de ce qui existe et l'améliorer. Et quand rien n'existe, le concevoir! »
▶️ L'auteure nous entraine dans le monde huppé de l'aristocratie - de l'art nouveau à l'art déco, on y croise Chanel, Cocteau, le duc et la duchesse de Windsor, Hubert de Givenchy et tant d'autres : Stéphanie des Horts excelle dans l'art de brosser un portrait en quelques phrases, quelques chapitres concis et très documentés pour retracer une vie, un destin d'exception !..
▶️ Un roman biographique qui traverse le XXe siècle, du Paris de la Belle Epoque à l'après seconde guerre mondiale - un récit fouillé, très documenté qui fourmille d'anecdotes vraies, un style enlevé et mordant - un très bon moment de lecture !..
« Qui donc êtes-vous, vous qui parfumez les diamants » ?
Jeanne Toussaint est une guerrière et « un oiseau en cage, brillant, précieux » c'est ce qu'ils ont prétendu ces hommes qu'elle a aimés et qui ne l'ont jamais épousée. Vous êtes juive ? « Vernunftig still », vocifère un militaire allemand, non répond Jeanne Toussaint, je suis belge, des Flandres. Jeanne est tétanisée par les Allemands, vous comprendrez pourquoi en lisant le livre. Stéphanie des Horts commence son ouvrage en 1910 à Bruxelles durant les jeunes années de Jeanne, puis il y a la fuite à Paris grâce à un homme, jusqu'à sa rencontre avec Louis Cartier, mais qu'est-ce-que le temps pour Jeanne Toussaint qui deviendra une légende. Les perles d'Audrey Hepburn dans « Diamants sur canapé » et la Panthère de Cartier qui fait son entrée dans le monde c'est elle, c'est Jeanne Toussaint. Une grande dame d'un optimisme à toute épreuve. Rien n'échappe à l'auteure, Stéphanie des Horts nous embarque dans un récit flamboyant et tendre, parfaitement maîtrisé car point de guimauve dans la vie de Jeanne. Livre raffiné et sincère. Récit enflammé comme le caractère de notre héroïne. C'est un voyage de fête, il n'y a pas une once de pesanteur, le roman file avec la « vivacité argent » de son héroïne qui devient la plus grande joaillière de tous les temps. On y croise Coco Chanel qui a l'idée géniale de lancer un parfum le N°5, Sarah Bernhardt dans Pelléas et Mélisande, Isadora Duncan, Scott et Zelda, Gaby Deslys étoile filante du music-hall et grande putain à mille francs du quart d'heure dans les années 20, qui donnera son nom à sa villa. « La villa Gaby » qui est de nos jours l'une des plus belles et célèbres villas de la corniche Kennedy à Marseille, petit clin d'oeil aux marseillais. Mais le plus important demeure que le livre de Stéphanie des Horts est tout simplement superbe.
Partie de Molenbeek, pour arriver à Paris, chez le "roi des joailliers" ou encore le "joaillier des rois", tel fut le destin de Jeanne Toussaint, en ce début de 20ème siècle. J'ai découvert et aimé lire cette biographie romancée de Jeanne Toussaint, qui deviendra l'égérie de Cartier, joaillière, directrice artistique de la maison Cartier, créatrice du bijou emblématique de la maison, la panthère.
J'ai aimé me plonger dans ce monde des années folles jusqu'à la période après-guerre, et découvrir ce riche patrimoine de la maison Cartier. On nous décrit les moeurs de la grande bourgeoisie française, et le pouvoir de la famille, des grandes familles sur le destin des individus. L'Histoire, les guerres, la grande dépression, la condition de la femme, sujets partiellement abordés, dans le but de situer le roman, dans son époque. Les créations de cette maison sont époustouflante. Un livre qui nous transporte dans un univers du luxe d'il y a 100 ans.
Ça y est : après 244 pages je jette l'éponge.
J'ai tenté sans succès de m'intéresser au destin de Jeanne Toussaint dite "la panthère". Elle a pourtant traversé une époque passionnante (l'entre deux guerres) et côtoyé du beau monde (Chanel, Cartier, Picasso notamment).
Mais j'ai été assommée de description de bijoux et autres pierres précieuses. Au delà du fait que le sujet ne me passionne pas, j'ai été déçue du peu d'intérêt porté au contexte historique.
Si l'on en croit Stéphanie des Horts, la Toussaint aurait influencé tant Coco Chanel que Cartier. Pour une ancienne cocotte, c'est une ascension sociale impressionnante.
Mais qu'elle soit si hermétique à ce qui se passe autour d'elle m'exaspère. Quand on se considère résistante en dessinant des bijoux tout en en vendant aux dignitaires nazis, on me perd en route.
Il y a pourtant de bons avis sur ce livre, qui par ailleurs m'a été recommandé par une copine. Mais je m'attendais à un destin de femme plus ancré dans le quotidien et le contexte historique. Dommage !
- tu as un don pour les bijoux, tu devrais te lancer. Si j'ouvre un jour une boutique, je te paierai pour que tu viennes dessiner les fantaisies qui traversent ton esprit.
- je ne sais pas dessiner Coco, mais quand j'effleure tous ces joyaux étincelants, je les sens vibrer sous ma peau, s'animer et naître à la vie.
- je vois, ma belle, on appelle cela le génie.
J'appartiens à cette classe superficielle et inutile de la société dont l'importance réside dans le pouvoir d'inspirer le luxe, en fait de l'exiger. C'est pour nous que sont imaginés des bijoux nouveaux et excitants, que sont réalisés vêtements et fourrures d'une beauté extravagante, que des voitures de plus en plus fastueuses et rapides sont fabriquées. Nous donnons des coups de coude aux instincts créatifs des corps de métier du monde entier.
Voilà, c'est ma plus belle récompense, plus que le regard admiratif du client, c'est l'orgueil de l'artisan qui me donne tant de plaisir. C'est comme cela que je fanatise mon équipe, en les emmenant au bout de défis impossibles. En les poussant à se surpasser. Je pointe du doigt l'impossible et je crie : allez-y. Ils foncent! Ils gagnent! Cette gloire, c'est la leur. Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus cher, oui jusqu'au ciel, ma seule limite, le ciel. Ils me suivent, me remercient de les malmener, et si je dois entrer dans la légende que cela soit pour avoir fait d'hommes simples les façonniers de Dieu. Leurs doigts accomplissent des merveilles, leurs mains modèlent des pièces extraordinaires, sculpteurs ou joailliers c'est la même chose, tout ce qui compte, c'est l'indicible.
En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.