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Critique de Rodin_Marcel


von Horvath Ödön – " Geschichten aus dem Wiener Wald" – Suhrkamp, 1986 (ISBN 3-518-38870-3) éd. sous la direction de Traugott Krischke –
Le volume contient "Geschichten aus dem Wiener Wald : Volksstück in sieben Bildern" (pp. 9-100)
suivi de "Geschichten aus dem Wiener Wald : Volksstück in drei Teilen" (pp. 101-207)
suivis d'annexes (Anhang pp. 209-246).
Pubié en français sous le titre « Légendes de la forêt viennoise » (ISBN 978-2851816566)

(NB : je n'ai lu que l'original en allemand, je n'ai pas lu la traduction française.)

Publié à l'origine en 1931, cette pièce valut à son auteur d'être récompensé la même année par le "Kleist-Preis". Sa lecture aujourd'hui ne présente plus – à mes yeux – qu'un intérêt historique. L'auteur illustre ici le thème usé jusqu'à la corde de la "critique éclairée" de ce qu'il suppose être les moeurs des "Spießer", terme injurieux désignant "les petits bourgeois" ou, dans le langage actuel, "les bourges". C'est fou ce que ce thème a pu inspirer comme littérature dans la sphère culturelle occidentale depuis le début du dix-neuvième siècle, surtout aux auteurs (comme c'est le cas ici) issus des couches les plus aisées de la population souhaitant à tout prix passer pour "libéraux", "éclairés", "progressistes" ou – aujourd'hui – "de gôôôche" : les ondes de France-Culture et les pages de revues comme Télérama en sont saturées.

Issu de l'aristocratie, Horvath se propose froidement de ressusciter le "théâtre populaire" (Volksstück), à une époque où d'autres intellectuels se proposaient de créer une littérature ou un théâtre "ouvriers", c'est-à-dire d'inspiration plus ou moins marxiste. Ce genre plaît beaucoup dans les milieux cultureux. petits-bourgeois (Marx lui-même mena d'ailleurs une vie des plus bourgeoises, sans vergogne aucune, incluant la pantalonade à la Feydeau).

Comme dans d'innombrables autres textes de l'époque, l'auteur centre ici son récit sur des fiançailles rompues par la fiancée tombée amoureuse d'un gourgandin de passage, qui bien entendu l'abandonne à son triste sort de "fille mère" (comme cela se disait en ces temps-là), et tout se termine fort mal pour elle, tandis que les autres se réconcilient plus ou moins.

Il est d'usage (et la règle est respectée dans la préface de l'ouvrage) de préciser combien les suppôts du nazisme furent irrités par cette pièce, ce qui incite les spectateurs à communier dans un noble anticonformisme moutonnier. A l'époque, ce genre de littérature était sensée contribuer à la lutte contre la montée du nazisme, le moins que l'on puisse constater est que l'échec fut total.
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