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EAN : 9782353481576
200 pages
Le Lézard Noir (22/08/2019)
3.86/5   110 notes
Résumé :
Shimura-san vit seul dans une maison silencieuse qui fait face aux chantiers navals de Nagasaki. Cet homme ordinaire rejoint chaque matin la station météorologique de la ville en maudissant le chant des cigales, déjeune seul et rentre tôt dans une retraite qui n'a pas d'odeur, sauf celle de l'ordre et de la mesure. Depuis quelque temps déjà, il répertorie scrupuleusement les niveaux et les quantités de nourriture stockée dans chaque placard de sa cuisine. Car dans c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Direction le Japon. Ce roman graphique s'inspire d'un fait divers : en 2008, à Fukuoka, un homme a découvert qu'une femme dormait à son insu dans le placard de sa maison, depuis un an.

Shimura-San, 56 ans, météorologue, mène une existence réglée à la lisière de Nagasaki jusqu'au jour où il s'aperçoit que des aliments disparaissent de son frigo. Ébranlé, il installe une webcam qu'il active de son lieu de travail. Et là, stupeur : une femme mange dans sa cuisine! Ni une, ni deux, il appelle la police, l'intruse est arrêtée, la presse est avertie.Doutes, remords et interrogations existentielles s'installent alors.

Nagasaki, adaptation du roman français d'Eric Faye, est la première bande dessinée d'Agnès Hostache. Nagasaki n'est cependant pas le lieu ou s'est déroulé l'incident: peut-être est-ce un clin métaphorique à l'onde de choc suscitée par la bombe?

Durant ma lecture, je me suis demandée qui, au fond, était la vraie victime. L'homme violé dans son intimité par cette femme? La femme sans domicile fixe rejetée par la société?

Dans ce roman graphique psychologique et haletant découpé en quinze scènes, l'autrice analyse le fait divers d'abord du point de vue de l'homme, puis de celui de la femme. Grâce à une narration omnisciente, elle maintient l'intrigue dans une tension permanente jusqu'à la fin très poignante, qui permet de comprendre certaines choses.

Surtout, elle livre un témoignage précieux sur la solitude: l'épuisement moral d'un homme vide depuis longtemps et traumatisé par cette invasion, mais aussi la situation dramatique de cette femme sans travail, sans toit, sans famille au final de cette « femme sans » qui rêvait juste de se remettre des bosses et des bleus de l'existence.

Dans une écriture pleine d'humanité, elle égratigne au passage notre société qui en manque, notamment avec les passages sur le robot et les conséquences de la crise de 2008.

Coup de coeur pour le graphisme si fin et poétique: la maison bento, l'oeilleton de la prison, les zooms sur les objets, les aliments, les lieux, les gestes, les polices d'écriture différentes en fonction des protagonistes.

Une lecture qui secoue. Bravo.
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Nagasaki, ce n'est pas que la guerre et les bombes, lecteur…

Quelle solitude, quelle mélancolie se dégage de ce roman graphique, lecteur ! L'anonymat urbain se mêle à la consistance d'un coeur solitaire, et c'est triste à pleurer. le crayon, anguleux, les couleurs, émoussées, les formes, cubiques, s'ingénient à traduire le quotidien terne, morne d'une intimité sans charme. Et c'est là que se noue le drame de cette intrigue, lecteur, dans le frigo, dans les placards parfaitement organisés, rayonnés, qui font peur tant ils sont ordonnés.

Et si quelqu'un vivait, à ton insu, chez toi, lecteur ? C'est possible, tu crois ? Être humain, ombre ou fantôme, c'est la folie qui te guète dans ce cas.
Agnès Hostache retranscrit le vide intérieur avec talent, la pudeur et l'intimité avec brio, la peur avec justesse… mais c'est justement le fondement de ces impressions mêlées qui m'a gênée aussi dans ma lecture, une impression globalement d'insipide, une torpeur moite, une indicible sensation qui m'a mise mal à l'aise tout du long… Peut-être parce, au final, on y comprend qu'il serait plus simple de vivre avec un robot qu'avec un être un être humain…
Et toi, t'en dit quoi, lecteur ?
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J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée adaptée du roman éponyme d'Éric Faye. Nous y découvrons ici un fait glaçant adapté d'une histoire vraie : imaginez que quelqu'un vive chez vous à votre Insu ? Oui cela fait froid dans le dos, même s'il s'agit d'une dame inoffensive.
J'ai beaucoup aimé les dessins et les couleurs utilisées que j'ai trouvés originaux, ainsi que la façon dont l'illustratrice a agencé les cases.
J'ai trouvé très intéressantes diverses réflexions évoquées dans l'histoire : le poids de la solitude (personne ne s'inquiète de vous, d'où l'idée du quinquagénaire d'avoir un jour un robot pour s'occuper de ses funérailles), la difficulté de retrouver un travail à partir d'un certain âge, la monotonie du quotidien, etc. J'ai trouvé très réussi l'impression de mal-être qui s'accroît peu à peu chez notre personnage principal, sa sensation de ne plus se sentir chez lui. Et j'ai également apprécié que la parole soit donnée à cette femme qui a vécut tant de temps cachée, sans autre solution que de violer l'intimité d'un autre.
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Déroutante et magnétique, cette histoire tirée d'un fait réel m'a laissé une saveur toute particulière. L'intrigue se passe à Nagasaki, dans l'appartement d'un célibataire d'une cinquantaine d'années. Profondément ancré dans ses habitudes, cet homme vit chaque journée comme la précédente, de façon millimétrée. Aussi, lorsqu'il découvre un jour qu'il manque un yaourt dans son frigo son sang ne fait qu'un tour et une profonde angoisse le prend... Il décide d'installer une webcam dans sa cuisine et d'observer heure après heure la pièce depuis son lieu de travail en journée. Ce qu'il découvre a de quoi surprendre!
Un roman graphique adapté du roman éponyme d'Eric Faye (que je n'ai pas lu, mais cela ne saurait tarder), contemplatif mais aussi très riche. Un de ces livres qui laissent une trace de leur passage.
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L'histoire est dingue : un homme découvre via une webcam qu'une femme vit dans sa maison quand il part au travail. Adapté d'un roman d'Eric Faye, qui lui-même s'était inspiré d'une affaire qui avait défrayé la chronique au Japon, Nagasaki met en image la solitude. Un homme seul avec sa routine & ses habitudes face à cette femme qui a peur du regard des autres et s'est exclue volontairement de la société. Deux êtres vivant sous le même toit. Ils avaient tout pour s'entendre poliment. Deux colocataires. Seulement l'homme ne sait rien de cette intruse et cette découverte viole son intimité. Elle qui souhaitait juste survivre dans son coin va faire la une des médias pour son acte. Un roman graphique aux couleurs apaisées, aux lignes droites pour un acte défiant toute limite. Agnès Hostache s'empare du sujet avec sagesse, livre un message d'amour & politique. le monde se remplit d'humains à un rythme effréné mais la solitude n'a jamais été aussi présente.
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critiques presse (2)
LaPresse
04 octobre 2019
Coup de cœur instantané pour ce premier album de la bédéiste française Agnès Hostache, qui a superbement mis en images le roman d’Éric Faye.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Liberation
10 septembre 2019
Dans un splendide premier livre tout en retenue, Agnès Hostache écrit le récit de la profanation de l'intimité d'un salary-man.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Au matin, mon esprit tatillon s'est employé à assembler les pièces du puzzle. Dans ces moments-là, le cerveau enquête, reconstitue, recoupe, déduit, décompose, juxtapose, suppose, suppute, soupçonne.
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Au matin, mon esprit tatillon s'est employé à assembler les pièces du puzzle. Dans ces moment-là, le cerveau enquête, reconstitue, recoupe, déduit, décompose, juxtapose, suppose, suppute, soupçonne.
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Tour paraissait paisible.
Une projection de l'existence à deux qu'il aurait pu mener, voilà ce que les agents allaient arrêter, s'est-il dit. Un reflet de ses chimères.
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Subitement, une porte dérobée s'ouvre pour laisser entrer les personnages honnis, qui se vengent d'avoir été bannis de nos pensées diurnes. Nous croyions les avoir congédiés...
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L'idée de sens a été inventée par l'humanité pour mettre un baume sur ses angoisses et la quête d'un sens l'accapare, l'obnubile.
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Videos de Agnès Hostache (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Agnès Hostache
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E.1027, c'est le nom énigmatique d'une villa moderniste de Roquebrune-Cap-Martin, non loin de Menton. Conçue au mitan des années 20 par la designeuse et architecte Eileen Gray avec la complicité de son amant d'alors, Jean Bodivici, cette splendeur immaculée et arrimée à la roche avec vue plongeante sur la méditerranée était au centre du roman de Célia Houdart : Tout un monde lointain. Agnès Hostache en a fait un somptueux roman graphique. L'occasion de faire dialoguer les deux autrices et d'évoquer leur fascination pour ce refuge rêvé et pour une artiste, Eileen Gray, incroyablement talentueuse et en avance sur son temps.
À lire – Agnès Hostache, E.1027, le lézard noir, 2023 – Célia Houdart, Tout un monde lointain, coll. #formatpoche, P.O.L, 2022.
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