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EAN : 9782870036983
168 pages
Couleur Livres (01/10/2017)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
10 ans après la plus grave crise financière et économique que l’économie capitaliste ait connue depuis 1929, le nouveau ministre wallon de l’économie déclare vouloir en finir avec le « chômeur rentier ». Le lien entre ces deux évènements ? Un formidable travail des élites néolibérales sur le récit, à tous les échelons, pour transformer une crise financière systémique en une crise de l’endettement public. La banque est désormais victime de taux d’intérêt trop bas, pe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Tant que la musique joue, vous devez vous lever et danser

Je ne vais pas reprendre ici le détail du livre. Je me contente de souligner quelques questions, quelques analyses et conclusions.

Le capital, les actionnaires, les dividendes, la recherche de profits, les chiffres assez invraisemblables des mouvements de capitaux (et ceux des échanges de devises, ceux de la dérive des produits dérivés), la progression des marchés boursiers, le fictif au futur et le réel actuel, le baril des dettes, la domination de la finance…

« Mais si la finance provoque des catastrophes, des crises en chaîne, en est-elle l'unique responsable ? Peut-on disjoindre ses agissements, sa responsabilité, du système qui l'a engendrée, à savoir le capitalisme ? Est-il possible de sortir de la crise actuelle uniquement en s'attaquant aux dérives de la finance ? Ou faut-il aller plus loin ? »

Henri Houben analyse, entre autres, la course au gigantisme, l'histoire du capitalisme financier (les évolutions entre capital bancaire, capital industriel, fonds d'investissements) et fournit de multiples données, dont celles sur des acteurs majeurs de la « criminalité financière ». Il décrit l'économie « noire » ou l'opacité fabriquée, les frontières fluctuantes entre le licite et l'illégal, l'utilisation des paradis fiscaux, les sociétés écrans et les juridictions offshore…

Je souligne les questionnements sur ce qui est nommé financiarisation ; l'examen critique de la place des banques dans l'accumulation capitaliste, les exemples en Belgique, la mise en perspective du krach de 1929, les banques dites universelles, les opérations de socialisation des pertes et de privatisation des bénéfices, la place des fonds – « sans fin » – d'investissement, le basculement des années 80, l'imposition de normes de rentabilité et de versement de dividendes, la part des profits reversés aux actionnaires, la prime au présent et au temps court, les responsabilités dans la crise actuelle.

Mais la crise n'est pas que financière, contrairement aux allégations qui font de la finance une excroissance malsaine du capitalisme. Henri Houben souligne les points faibles structurels du fonctionnement du système capitaliste. Derrière la responsabilité de la finance, il interroge ce qui est plus profond dans le déclenchement de ce « tourment économique », le dopage de la consommation, le rôle de l'endettement, l'inondation des liquidités, le développement des crédits hypothécaires, les bulles immobilières, le mécanisme des subprimes… et le retour brutal à la réalité, les catastrophes bancaires et un certain « effondrement », les plans de sauvetage des Etats et leurs coûts pour les citoyen-e-s. Ici aussi, les sommes en jeu sont considérables. Des milliers de milliards à mettre en regard des innovations monétaires, des imaginations financières et fiscales ou des normes comptables internationales construites justement pour cela.

« La goutte d'eau qui fait déborder le vase peut venir d'un incident relativement anodin ou d'un secteur relativement limité dans la sphère financière mondiale, comme les subprimes américains en 2007 ». Les descriptions des éditorialistes et des économistes libéraux ne sont ni des explications ni des analyses pertinentes. « Une véritable analyse de la crise se doit de révéler ces phénomènes sous-jacents ».

Le dernier chapitre est consacré à approfondissement des analyses (en complément possible, Michel Husson : Un pur capitalisme) et aux possibles solutions. Il faut regarder du coté de l'accumulation du capital (« Cette hégémonie du capital financier n'est cependant nullement une dérive, un excès sur lequel on pourrait revenir. C'est l'essence même du développement capitaliste ») pour comprendre et du coté des intérêts du plus grand nombre pour tracer quelques hypothèses stratégiques dont un secteur public non réduit à la « simple propriété des pouvoirs publics ». Il faut aussi pour cela dépasser les affirmations toutes faites, les allégations sur le marché ou les équilibres et redonner force aux débats et chois démocratiques.

Un petit ouvrage, très pédagogique, pour débattre des effets du capitalisme, de la finance et élaborer des alternatives au service du plus grand nombre.
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mais si la finance provoque des catastrophes, des crises en chaîne, en est-elle l’unique responsable ? Peut-on disjoindre ses agissements, sa responsabilité, du système qui l’a engendrée, à savoir le capitalisme ? Est-il possible de sortir de la crise actuelle uniquement en s’attaquant aux dérives de la finance ? Ou faut-il aller plus loin ?
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La goutte d’eau qui fait déborder le vase peut venir d’un incident relativement anodin ou d’un secteur relativement limité dans la sphère financière mondiale, comme les subprimes américains en 2007
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Cette hégémonie du capital financier n’est cependant nullement une dérive, un excès sur lequel on pourrait revenir. C’est l’essence même du développement capitaliste
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