Tout objet présuppose le sujet, et ne reste ainsi qu'une représentation.
( Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation.)
C'est agacant, à force, de vivre au milieu d'une époque de médiocres ; surtout lorsqu'on se sent incapable de relever le niveau.
Dans la philosophie de Schopenhauer, il y a peu de place pour la gaité candide. Il lui arrive cependant, avec surprise, de constater l'existante de ces petits moments de bonheur imprévu, ces petits miracles.
Il est donc facile de voir à quel point le bonheur dépend de ce que nous sommes, de notre individualité, alors qu'on ne tient compte le plus souvent que de notre destin, de ce que nous avons, ou de ce que nous représentons.
L'absurdite du destin de l'homme n'apparait choquante que si l'on attribue a priori une valeur transcendante à l'existence humaine.
Aucun poète digne de ce nom n'a jamais refusé l'hommage d'une récompense honorifique, d'une admiratrice en état d'excitation sexuelle ou de la somme d'argent accompagnant un gros tirage; mais aucun, non plus, n'a eu la sottise de croire que la puissance de ses désirs pouvait être en rapport avec celle de son œuvre; ce serait véritablement, confondre l'essentiel et l'accessoire.
Si l'on suit Schopenhauer, la meilleure réforme possible des écoles d'art consisterait simplement à les fermer.
Le point originel, le point générateur de toute création est au fond bien différent ; il consiste dans une disposition innée – et, par là même, non enseignable – à la contemplation passive et comme abrutie du monde.
Aussi devons-nous, chaque fois qu'elle se présente, ouvrir portes et fenêtres à la gaieté.
Lorsque j'ai emprunté "Aphorismes sur la sagesse dans la vie" à la bibliothèque du VIIème arrondissement (plus précisément à l'annexe du quartier Latour-Maubourg), je pouvais avoir 26 ans, mais aussi bien 25, ou 27. C'est de toute façon bien tard pour une découverte aussi considérable.