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3,62

sur 1990 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Rares sont les écrivains aussi "clivants" que Michel Houellebecq.
Génial visionnaire pour certains, vieux dégueulasse surcoté pour d'autres, on idolâtre ou on exècre.

Très bien, mais alors pourquoi cette note moyenne, mi-figue mi-raisin, pourquoi ces 3 étoiles plutôt tiédasses ? Ben tout simplement parce que jusqu'au bout, j'ai été incapable de me décider, incapable de choisir mon camp.
Emballé [youpi] par certains passages foutrement bien torchés et par certains points de vue carrément décapants sur notre monde à l'agonie, puis écoeuré [beurk] par le cynisme permanent et démesuré dont fait preuve Daniel, héros houellebecquien en (im)puissance, archétype du mâle blanc obsédé et dépressif...
Epaté [youpi] par la construction du roman et par ses thèmatiques originales et ambitieuses (l'anéantissement de notre société exsangue, le naufrage civilisationnel, la quête de la jeunesse éternelle et la mise au rebus des aînés, l'avènement par clonage d'une nouvelle espèce artificielle de néo-humains...), puis fatigué [beurk] de ce désenchantement tellement systématique qu'il en devient caricatural, et lassé de ces scènes de sexe gratuites et récurrentes...
Les montagnes russes, quoi. D'ailleurs, comme embarqué dans le plus endiablé des roller-costers, j'ai lu ces 500 pages à toute vitesse, et j'en suis ressorti un peu nauséeux. Plutôt content, mais pas pressé de repartir pour un tour.

Faut dire que Houellebecq sait y faire pour chahuter son lecteur, pour l'entraîner de force dans son univers désespéré, décadent, vulgaire et violent, en enchaînant les provocations et les prises de positions pour le moins contestables sur la nature fondamentalement malsaine, perverse et déviante de l'être humain. Pour lui c'est clair : "le seul fait d'exister est déjà un malheur". Quand je vous disais que c'était pas franchement l'éclate...

Cette fois, son héros Daniel_1 est un comique (si si, je vous jure !), dont l'humour polémique et grinçant cartonne.
Mais bien sûr Daniel_1 est malheureux (rappelez-vous, on est chez Houellebecq). Son dégoût de l'humanité n'a d'égal que son appétit sexuel insatiable ("pendant toute ma vie je ne m'étais intéressé qu'à ma bite ou à rien, maintenant ma bite était morte et j'étais en train de la suivre dans son funeste déclin, je n'avais que ce que je méritais". Voilà qui situe un peu le bonhomme...)
Par un concours de circonstances, il est aux premières loges pour assister à l'avènement d'une secte et de son prophète, présenté dans le meilleur des cas comme un hurluberlu soucoupiste, dans le pire comme le dangereux théoricien de doctrines flirtant avec l'eugénise et le nazisme.
Toujours est-il que la secte rencontre vite un immense succès, supplante les autres religions (que Houellebecq aime comme toujours à égratigner dans les grandes largeurs !), et que ses recherches sur le clonage finissent par aboutir : ainsi retrouvons-nous, plusieurs siècles plus tard, après la Pemière et la Seconde Diminution, après le Grand Assèchement, Daniel_22, Daniel_23 et quelques-un de leurs successeurs. Tous sont des copies conformes du Daniel-souche, à quelques améliorations génétiques près, qui évoluent dans une société nouvelle complètement virtuelle, désincarnée, dépourvue de passions et de contacts physiques...

D'un côté donc, le monde contemporain de Daniel_1, dépravé et glauquissime. De l'autre, d'étranges communautés de néo-humains, abstraites et glaciales, ou le rire et les larmes ont disparu.
Deux salles, deux ambiances.
Difficile de dire lequel de ces univers fait le plus froid dans le dos.
Difficile aussi d'imaginer contraste plus saisissant entre un si joli titre et un contenu si trash.
Difficile enfin d'écrire un roman plus sombre et plus désespérant, sans nulle part la moindre once d'optimisme. Seul Fox, le chien cloné qui accompagne chaque nouveau Daniel semble être animé d'un semblant de vie, puisqu'à la différence de ses maîtres "sa nature en elle-même inclut la possibilité du bonheur".

Une lecture compliquée, donc, idéale pour se préparer au suicide.
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Michel Houellebecq, né Michel Thomas à la Réunion, en 1956 selon son acte de naissance ou en 1958 selon lui ! Son nom de plume est le nom de jeune fille de sa grand-mère paternelle qui l'éleva. Michel Houellebecq est poète, essayiste, romancier et réalisateur de cinéma. Depuis la fin des années 1990, il est l'un des auteurs contemporains de langue française les plus connus et traduits dans le monde. En 2010 il reçoit le prix Goncourt pour La Carte et le Territoire.
La Possibilité d'une île, son quatrième roman, a été publié en 2005 et il reçut le prix Interallié. Trois ans plus tard l'écrivain en fera un film qu'il réalisera lui-même avec Benoît Magimel dans le rôle principal. Sa sortie sur les écrans en 2008 se soldera par un échec commercial autant que critique.
La possibilité d'une île est un roman d'anticipation. Daniel est artiste de scène, humoriste, provocateur et cynique, estimant que le plus grand bénéfice de son métier « c'est de pouvoir se comporter comme un salaud en toute impunité ». Un premier mariage raté, sa femme l'a plaqué et son fils s'est suicidé.
Quand le roman débute, Daniel écrit le récit de sa vie, mais c'est là aussi que le bouquin entre dans la catégorie « anticipation » car il ne s'agira pas uniquement de sa vie. Ce seront les vies successives de tous les Daniel qui les uns après les autres viendront remplacer le précédent au cours des siècles futurs, s'enrichissant chacun du vécu des autres. Michel Houellebecq faisant du clonage et de la création artificielle aboutissant à la vie éternelle, le thème central de son roman, une vaste fresque courant de l'Homme d'aujourd'hui au néo-humain du Futur. Les chapitres du livre sont autant de point de vue, principalement de Daniel 1 (celui d'aujourd'hui) que de ses successeurs, Daniel 23 ou 25 (plusieurs siècles plus tard).
A travers cet épais roman recouvrant un temps non moins grand, l'écrivain a tout loisir pour développer sa réflexion sur notre société et ça fuse de toutes parts. Critiques sur la presse et le cinéma, considérations sur l'art moderne et les idéologies politiques ou bien du rire comme représentation de la cruauté. Sachant que ce sont les relations entre hommes et femmes qui restent son sujet de prédilection et donc le sexe.
Les scènes sexuelles très détaillées ne manquent pas, balançant entre but éducatif et argumentation sur sa manière de voir la vie. de façon plus générale, pour l'auteur, nos corps expliquent nos actes, « l'état de nos corps constitue la véritable explication de la plupart de nos conceptions intellectuelles et morales ». C'est évidemment aussi l'occasion de placer une analyse sur l'amour de nos jours, « Esther n'aimait pas l'amour, elle ne voulait pas être amoureuse, elle refusait ce sentiment d'exclusivité, de dépendance, et c'est toute sa génération qui le refusait avec elle ».
Michel Houellebecq aborde aussi les thèmes, du bonheur, de la religion, de la morale, de la mort et de la résurrection donc de la vie éternelle par le biais d'une secte qui ressemble fort au mouvement Raélien. L'euthanasie des vieillards ou l'inceste sont aussi évoqués mais sans trop insister heureusement car parfois son manque d'empathie et ses analyses froides laissent un goût amer dans la bouche du lecteur. L'écrivain est un maître dans la dissection de l'âme/nature humaine, ce qui le rend particulièrement éprouvant à suivre quand il met à nu nos pensées les plus intimes et les moins reluisantes.
Un roman qui se lit très bien, écrit avec virtuosité par un écrivain qui n'hésite pas à mettre beaucoup de lui-même dans son texte tout en nous embarquant personnellement dans son sillage, parfois contre notre volonté, et qui nous force à réfléchir tout au long de ces cinq cents pages denses et riches en thèmes abordés. Philosophe ou moraliste provocateur, Michel Houellebecq ne peut laisser indifférent et en cela son livre est grand.
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Personnage mystérieux, clivant, polémique sur bien des sujets, Michel Houellebecq ne peut laisser le lecteur ou le simple quidam indifférent. Avec "La Possibilité d"une île", il s'agissait en ce qui me concerne de la première rencontre avec cet auteur. Il est assurément clair et certain que l'on ne ressort aucunement indemne après avoir entrepris la lecture de ce livre, tant le style abordé par l'auteur est cru, sinon trash et cash !
Avec ce roman aux allures d'anticipation car il est question de clonage humain et de résurgence de personnes sous des numéros, au terme de leur courte existence, Houellebecq dresse une satire de la société mais livre également une réflexion sur la force de l'amour et des relations hommes-femmes.

A vrai dire, je ressors particulièrement floué par le récit de Daniel, un antihéros richissime (qui n'est autre que l'auteur) dans son histoire et son parcours et ses relations. Que l'on aime ou pas Michel Houellebecq, ce dernier a toutefois le talent d'être un vrai visionnaire du futur qui se dessine avec la création d'un être nouveau et la quête de l'immortalité.

Pour ma part, j'ai abandonné la lecture au bout de 200 pages car je n'ai pas du tout accroché à l'histoire et au propos de l'auteur qui dés les premières pages balance (et semble s'amuser avec ...) de manière crue sur ses jeux sexuels, ses préférences et autres perversions du genre ... Assez glauque pour ma part et sentiment de malaise permanent ...
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A-t'on le droit de chroniquer un livre qu'on n'a pas réussi à lire jusqu'au bout? Surement pas à vrai dire, mais après m'être plongée pendant quelques semaines dans les 300 premières pages de "La possibilité d'une île" et même si je n'ai réussi qu'à en survoler la fin, j'ai quand-même envie d'en dire un mot, pour en garder une trace peut-être, même si bien entendu mon avis ne vaut que moitié d'avis, car je conçois bien que pour critiquer une oeuvre, la moindre des politesses est de la connaitre de bout en bout...

J'ai bien essayé, je vous jure, mais après quelques semaines laborieuses, c'est de plus en plus déprimée, amère et ennuyée que je retournais à ma lecture, et j'ai fini par me dire que non, décidément, la vie était trop courte pour lutter à ce point avec la littérature et si une lecture n'est pas toujours une rencontre magique, elle ne doit cependant pas se transformer en pur calvaire...

Entonnant que ce soit ce qu'ait représenté pour moi ce quatrième roman de Michel Houellebecq, un calvaire, car il n'est pourtant pas exempt d'intelligence, de profondeur ni d'imagination. Autant dans la satire sociale qu'il dresse que dans la fiction d'anticipation qu'il propose, ce roman recèle une grande force et le cynisme noir et le nihilisme qui s'en dégagent ne sont pas pour me déplaire, mais c'était trop je crois... Trop de noir, trop de violence, trop de sexe, trop d'ennui, trop de dégout et de vie insipide... Trop de longueur surtout, car oui M. Houellebecq, vous aviez sans aucun doute un message fort à faire passer, mais 500 pages étaient-elles vraiment nécessaires pour le développer? Je ne crois pas, et je suis sure quant à moi que j'aurais réellement pu apprécier "La possibilité d'une île" si vous aviez pu le condenser un peu!

Mon avis ne vaut que peu de choses puisqu'il est incomplet, mais en tant que demie-lectrice, je me permettrai quand même ce commentaire: Aux lecteurs désabusés par l'humanité, aux amateurs de science fiction nihiliste et aux cyniques du monde moderne, courrez chez le libraire car "La possibilité d'une île" cache un génie qui saura à coup sûr titiller vos âmes, mais attention tenez-vous bien car sa prose bien qu'intéressante, malheureusement n'en finit pas... Aux autres, à ceux qui ne tiennent pas à tout voir en noir et qui ne choisissent pas un livre pour son pouvoir de dépression, passez votre chemin, cette oeuvre n'est pas pour vous... En effet, il faut s'accrocher pour finir ce Houellebecq, et il faut avoir le coeur bien accroché, pour le faire sans y laisser des plumes...
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Cinquième lecture de Houellebecq (après Les particules élémentaires, La carte et le territoire, Soumission et Sérotonine) et comme toujours, j'accroche pas totalement à l'auteur ; néanmoins j'essaye, je persiste, j'ai espoir mais non à chaque fois je suis plutôt déçu ou en tout cas pas entièrement conquis et c'est dommage parce qu'il y a toujours du très très bon dans ses romans à ce bougre de Houellebecq !
La possibilité d'une île n'échappe pas à cette impression. Pourtant, cette fois, c'était superbement parti ; je me suis dis, ah cette fois c'est la bonne, je tiens son chef d'oeuvre, je vais pouvoir mettre un 4 voir 4,5 sur 5 à Houellebecq.
Les cent premières pages sont remarquables, pas loin de la perfection. J'ai adoré, c'est une critique sanglante de notre époque, très bien écrite, mélange de cynisme et d'humour destructeur, incendiaire. J'ai surligné de nombreux passages ("Des scènes indignes d'un pays moderne écrivait le journaliste sans se rendre compte qu'elles étaient la preuve, justement, que la France était en train de devenir un pays moderne, que seul les pays authentiquement moderne était capable de traiter les vieillards comme de purs déchets, et qu'un tel mépris des ancêtres aurait été inconcevable en Afrique, ou dans un pays d'Asie traditionnel", il évoquait la canicule de 2003 mais ça fonctionne encore parfaitement avec l'épidémie dite Covid-19 !).
D'ailleurs, ce livre est assez visionnaire. C'est un hasard que je le lis pendant cette époque de crise sanitaire mais toute son évocation de la fin de la socialisation, sa critique massive des contacts humains, de l'amitié, sa défense des animaux, tout ça interpelle et interroge dans ces heures de crise sanitaire.
Mais malgré tout, une fois le cap des cent premières pages, ensuite je trouve le reste du récit nettement moins bien écrit, voir parfois indigeste. Une surutilisation du "cependant", du " à vrai dire", du "ça et là" par exemple. Comme si l'auteur avait utilisé toutes ses meilleures cartouches pour nourrir les cent premières pages. En somme, et c'était également mon sentiment lors de la lecture de quatre autres de ses romans, je n'ai pas été totalement convaincu par le "style " Houellebecq. Ou alors peut être aussi qu'au bout d'un moment, cet excès de noirceur sur la vie humaine, toutes ces interrogations, tout ce jargon scientifique, technique, photographique (j'avoue j'y connais rien en photo), cette obsession de la chose sexuelle finissent par lasser.
Dommage.

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Daniel est un auteur de One man show comiques à succès, bien que d'un goût douteux (« On préfère les partouzeuses palestiniennes », etc.). C'est aussi un personnage désabusé et, en apparence peu attachant. A propos du suicide de son fils, il confie : "Je n'avais jamais vraiment aimé cet enfant. Il était aussi bête que sa mère, et aussi méchant que son père. Sa disparition était loin d'être une catastrophe ; des êtres humains de ce genre, on peut s'en passer."
Daniel, c'est en fait Daniel1 dont le récit de vie, écrit par lui-même avant son suicide, est lu et commenté à des centaines d'années de là par ses descendants clonés : Daniel24 et Daniel25.
Comment en est-on arrivé là ? Daniel1 est entré en contact avec la secte des Elohimites, adorateurs des Elohims, extraterrestres censés être les créateurs de l'humanité. Leur projet : cloner les êtres humains et les transformer en une nouvelle espèce destinée, à la fin du processus, à atteindre l'immortalité.
Après des siècles d'essai, le procédé fonctionne et cette nouvelle espèce de « néohumains » prend corps, avec leurs qualités physiques, mais aussi leur perception nouvelle (dépressive bien entendu) du monde. de ce point de vue, la fin du livre est particulièrement réussie. On y voit Daniel25, solitaire et détaché, errer à travers un monde (l'Espagne essentiellement) ravagé par « La catastrophe » (mal définie et qui a frappé l'humanité), mais encore peuplé de quelques humains mortels. « Mon attachement à la vie n'était pas très élevé par rapport aux critères humains, tout dans l'enseignement de la Soeur suprême était orienté vers l'idée de détachement ; retrouvant le monde originel, j'avais la sensation d'être une présence incongrue, facultative, au milieu d'un univers où tout était orienté vers la survie, et la perpétuation de l'espèce. »
Mais pourquoi "La possibilité d'une île", me direz-vous ? le roman de Houellebecq est aussi une réflexion sur la puissance de l'amour, qui tient dans la dernière strophe du poème écrit par Daniel1 avant de se donner la mort : "Et l'amour, où tout est facile / Où tout est donné dans l'instant / Il existe au milieu du temps / La possibilité d'une île."
Pour finir, j'ai plutôt aimé cette incursion de Michel Houellebecq dans le roman d'anticipation pure. Elle donne à son oeuvre une sorte d'aération, de prise de hauteur sur son époque, même si ce roman parle d'abord de nous, ses contemporains.
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Deux lignes narratives, l'une contemporaine, l'autre futuriste, semblent déconstruire pas à pas tout espoir en l'avenir de l'humanité. Des chapitres, comme des versets annoncent l'apocalypse selon Houellebecq. A l'origine du désastre, il y a évidemment l'homme ,sa sentimentalité, son" impatience des corps" et bien sûr son cynisme.

J'ai trouvé l'auteur fidèle à lui-même: un ton démonstratif, parfois ennuyeux, qu'il agrémente de scènes très "hot" ou de propos qui ne peuvent que lui attirer des ennuis (pédophilie et religions). Mais il s'en moque et il semble aimer provoquer.
Le choix du personnage principal n'est pas anodin, un type plutôt "people"abominablement cynique au départ, quelques tacles au passage sur la télé, le showbiz mais il évolue avec l'âge...
Les 100 dernières pages post apocalyptiques sont vraiment à lire, à la façon de " La route" de McCarthy. Et là, c'est très bon.
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Déprimés s'abstenir !
Je n'ai jamais lu un livre plus pessimiste, plus désespéré et désespérant.
Les personnages d'Houellebecq suscitent rarement l'empathie, mais ici ils sont carrément tous antipathiques.
Le propos tenu par l'auteur se résume à peu de choses : la vie ne vaut pas la peine d'être vécue, l'humanité court à sa perte à court terme et la néo-humanité qui la remplacera ne vaudra guère mieux.
J'avoue avoir lu jusqu'au bout en ayant l'impression permanente de passer à côté du roman, de ne pas arriver à y entrer.
Reste l'écriture : belle comme toujours
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Michel Houellebecq fait parti de ces auteurs que l'on aime ou pas. La possibilité d'une île est le deuxième ouvrage que je lis de lui après Soumission. Autant j'avais eu du mal au début avec Soumission car je n'avais pas l'habitude d'un langage aussi cru, mais j'avais beaucoup aimé, autant ce livre a été les montagnes russes pour moi. A savoir qu'il y a des moments où j'aimais bien et d'autres j'aimais un peu moins.
L'histoire est intéressante et une fois habitué au langage cru de Houellebecq on passe outre mais mon appréciation n'est pas fixe sur ce livre.
Comme dans Soumission, bien qu'il soit sorti après la possibilité d'une île, on retrouve dans ce livre comme sujets principaux le sexe et la religion. Mais en plus de ces deux thèmes on trouve la question de l'immortalité et du clonage, à savoir que ceux qui font parti de l'église pourront donné leur ADN à l'église pour qu'après leur mort ils puissent "revenir à la vie" en étant adulte.
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Derrière cette quatrième énigmatique, se cache un roman qui ne l'est pas moins. A l'origine lu parce que je souhaitais sortir de la littérature science-fictive, cette production de Michel Houellebecq (à qui je donnais une dernière chance après une expérience décevante –merci Iggy Pop) n'en est pas si éloignée. En effet, au-delà d'une certaine forme de critique sociale et déontologique, se rapprochant d'un registre « anticipation », La possibilité d'une île aborde autant les questions du clonage que de la perception de la vie que ces êtres peuvent avoir. C'est ainsi un ouvrage qui articule une réalité qui semble très proche de la notre avec un futur lointain où la planète entière s'est transformée au sens propre du terme.

Alors que nous suivons les pérégrinations de Daniel1, comique sur le déclin tant professionnel que personnel, ses gloires déboires et ses espérances plus ou moins sincères pour une secte promettant l'éternité à l'heure où les grandes religions perdent significativement leur attractivité. le récit est entrecoupé d'une lecture d'un certain Daniel24… directement issu du code génétique du narrateur. La secte aurait-elle tenue ses promesses ?

La possibilité d'une île est un roman intriguant, a fortiori pour un habitué de la littérature de l'imaginaire. A la fois sur des thèmes qui peuvent être explorés par des auteurs estampillés SFF et sur un registre qu'on appellera « littérature contemporaine », Houellebecq parvient à jouer sur les deux tableaux sans en choisir un réellement. le roman oscille entre réflexions sur l'impact des avancées technologiques qui posent un débat profond, contexte du développement de celles-ci, propos sur ces structures à la fois marginalisées et présentes, et récits triviaux où les préoccupations de l'auteur pour la sexualité s'expriment allègrement.
Cependant, si la sauce prend assez souvent, on regrettera aussi le déséquilibre produit. Même si l'alternance entre les déboires très humains de Daniel1 et leur interprétation par un Daniel24 étranger à ceux-ci sont intéressants, le roman aurait peut être gagné à être plus dense voire à s'articuler en deux tomes laissant à Michel Houellebecq le loisir d'entremêler les deux récits. La conclusion, passionnante, reste légère et frustrante. Là où l'ensemble de l'argumentaire aurait pu donner une dimension réellement SF, celle-ci est trop vite amenée laissant le lecteur sur un goût d'inachevé.

Note : II

Les Murmures.
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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