Je reviens à cet auteur,
Michel Houellebecq, pour me perdre dans une prose si mécanique de simplicité et de virtuosité, une écriture naturelle, une virgule qui suspend la phrase, un point qui impatiente le lecteur de la phrase à venir, une interrogation comme une parabole à la réflexion, une linéarité de mots les uns derrière les autres structurant une phrase et une autre, un paragraphe s'exclame de ce néant pour attendre un autre paragraphe, puis le puzzle s'emboite de ses pièces de lettres où l'esprit Houellebecquien construit son oeuvre avec cet opus de nouvelles qui, m'aspire à la lecture et la découverte maligne d'une histoire truffées de petites aspérités où se cachent avec désinvolture la pensée acerbe et froide de
Michel Houellebecq, je suis cette linéarité, ce lecteur lisant cette ligne continue fidèle à l'écorce terrestre vue à l'échelle de l'espace. La banalité peut-être magique quelque fois, lorsque le regard ne s'empoussière pas du murmure parasite d'une élite littéraire préfabriquée et consanguine. Je me répète assez, mais je l'assume, je ne suis pas opportuniste comme la chanson de
Jacques Dutronc, je suis un adepte de ce style qui m'ouvre des horizons multiples,
Michel Houellebecq ressemble fortement à
Gérard Depardieu, dans ce caractère immuable de leur art qu'il cultive sans concession, ils sont dans leur orgueil originale, façonnant leurs oeuvres, ils pourraient dire à tous leurs détracteurs, « je vous emmerde », une désinvolture à la
Pierre Desproges, cet anticonformiste. Revenons à ces nouvelles, Lanzarote, une île perdue dans les Canaries, lieu de vacances de notre narrateur, fidèle ami de
Michel Houellebecq, étant son double littéraire, il adore s'écrire, se scénariser, tout en posant des scuds à ses amis adorés, certes ce n'est pas toujours lui, ou peut-être est-ce toujours lui, selon
l'imagination qu'il peut se porter, une sorte de narcissisme littéraire, ce n'est pas important , j'aime ces écrits, pour le reste c'est juste du papier toilette !
Ce livre est composé de plusieurs nouvelles, La première Lanzarote, qui donne le nom à ce recueil, est la plus longue, près de soixante pages, les cinq autres réunies font à peine trente pages, elles sont des petits satellites, orbitant autour de la principale, Lanzarote, cette île des Canaries, au paysage lunaire où va se perdre notre narrateur au début de cette année 2000, les autres sèment la culture Houellebecquiene, celle d'un voyage aux états unis d'Amérique, sous le regard lointain des lectures de cet américain
Bret Easton Ellis, décrivant une Amérique décadente et de cette jeunesse t tétant la mamelle de l'argent et du sexe, celle de la littérature de science-fiction, la disparition des boites d'échangistes au Cap d'Agde , celle du Cléopâtre, les clones n'auront pas la peau de la littérature nombriliste et pour finir l'écriture figeant la vie comme une peinture emprisonnant les couleurs précises du sujet .
Nous sommes à quelques jours du changement de millénaire avec ces rites extravagants qui en émanent, notre narrateur s'offre une échappée belle dans une agence de voyage pour une virée en janvier non sexuel, pas dans un pays musulman, une escapade compensant un réveil voué à l'échec, Lanzarote, cette terre Sélène entraine notre touriste à des rencontres diverses et laisse notre auteur dans des pensées immuables à son âme qui peuplent ces écrits, comme la vie oxygène la nature, une forme de nostalgie habite cette prose , comme dans
Sérotonine , une anthropologie touristique interpelle
Michel Houellebecq, cet amoureux du voyage, il sait percevoir la nationalité de chacun selon son comportement et se moquer de chacun , comme le français et son guide du routard et Michelin, des vacances idéalisées selon des codes insignifiants et peu sauvage, laissant l'imprévu muet. le sexe est une source inépuisable pour
Houellebecq, chavirant dans l'alcôve d'un couple de lesbienne allemande pour former un trio aux multiples combinaisons et accomplir ce fantasme de pouvoir mirer ces deux femmes en plein coït et caresses multiples, comme beaucoup d'hommes,
Michel Houellebecq se laisse émouvoir de ce tableau qui ébranle beaucoup la gente masculine. Ces vacances auront aussi par l'intermédiaire d'un touriste belge, qui finalement est un Luxembourgeois, travaillant à Bruxelles comme Fonctionnaire de Police, dénigre cette Belgique avec beaucoup caractère avec ces phrases assassines comme « La Belgique est un pays déliquescent et absurde, un pays qui n'aurait jamais dû exister », « Les Belges sont des êtres scatologiques et pervers qui se complaisent dans leur propre humiliation. », «la Belgique est un pays qui n'aurait jamais dû exister », « « Bombardez la Belgique » ; j'étais entièrement d'accord », dans la bouche de cet homme, ce pays rougit de ces diables rouges, champion du monde la possession, je suis intarissable, sur cette humour noire que je peux avoir sur cette équipe de football Belge. Cette île, si peu touristique,
Michel Houellebecq tente de lui donner ce charme que même les autonomes ne voient plus, comme la plupart des touristes et même des gens en générale, les paysages sont tous magique si nous avons ce regard pénétrant, voir innocent. Bruxelles devient selon notre Policier une ville décadente, le soir les femmes ne peuvent pas sortir seules, beaucoup de délinquances et la montée de l'intégriste religieux, comme la multitude de femmes voilées, ces vacances deviennent pour notre narrateur une fenêtre sur les horizons nouveaux, comme cette secte des Raéliens, fondé par un ancien journaliste sportif, natif de Clermont Ferrand, présent sur cette île et embrigadant notre Belge taciturne, proche de la dépression, cette parenthèse énumère le côté obscure de cette religion Raélienne, la genèse de cette secte est que la terre fût peuplé avec l'aide des extraterrestres, attendant leur arrivés, leur vouant une architecture pour leur retour, la sexualité déborde dans ce groupe religion où les enfants ont le droit au sexe avec les adultes, leur gourou, désirant vouloir créer une école pour apprendre la masturbation , la pédophilie semble être une forme d'initiation libertaire , une envolée vers une plénitude naturelle, comme cette maman de 47 ans ayant eu des rapports incestueux pendant des années avec ces deux fils âgés de vingt et un et vingt-trois ans, puis des enfants témoignant faire des fellations aux amis de leur parents la nuit, faire minette à des filles de douze ans car elles le demandent, ces cas sont de nos jours anticonceptionnel, c'est presque une question philosophique de notre société et de la débauche qu'elle engendre au nom d'une nouvelle forme d'éducation, je reste pantois…. Notre Belge pris dans cette nasse pédophile, se laisse attraper dans une forme de tendresse masquée et trompeuse, de ces filles parties avec leur mère marocaine aux Maroc pour se convertir à l'islam radicale et voler l'amour de ces deux filles à leur pére, assis sur le banc des accusés de cette secte, pour avoir fait « minette » avec une fille de douze ans d'origine marocaine, la boucle est fermée, le Maroc aura vaincu cet homme, même si l'humour noire reste dérisoire face à ces actes incestueux, aucun enfant aura été contraint et aucun accusé aura des remords,
Michel Houellebecq expose cette fatalité sans émotion, d'une froideur glaçante, comme une expansion naturelle de l'être humain, ce côté pervers l'habite et cette maladie veille en lui comme des virus dormants, à tout moment ils peuvent se réveiller et prendre possession de chacun malgré notre âme bienveillante, au-delà de cette scène sur la secte, les paysages de cette île, le couple lesbien germanique, le Belge dépressif est touchant par son histoire et cette lettre qu'il écrit au narrateur de cette aventure touristique, coupable ou pas , le narrateur est parti vers d'autres lieux ;
Les autres nouvelles sont plus courtes , je ne vais pas les approfondir ,
Michel Houellebecq reste cet auteur toujours aussi magnétique, déstabilisant de temps à autre, comme celle des clones, préférable à la progéniture, plus égocentrique à se retrouver dupliqué et plus conforme à soi-même , ce clone est ce miroir parfait face à un enfant qui se déforme de ces parents, et ces clones n'auront pas cette saveur de chatte car engendrés dans des tubes, j'aime cette humour de
Michel Houellebecq, comme dans
Sérotonine , sur les chattes, cette parabole sexiste sur les femmes, se résumant à leur attrait sexuelle, cette chatte qu'il aime humer, caresser, pénétrer...
La nouvelle sur la littérature est une critique féroce sur la deuxième partie du XXème littéraire,
Sartre et
Simone de Beauvoir sont des imposteurs comme
André Malraux,
Michel Houellebecq assène un peu plus ces gauchistes, ces anarchistes, ces existentialistes et Marxistes comme étant une maladie infectant la culture littéraire, ignorant
Dostoïevski, limitant la poésie avant Auschwitz comme la littérature de sciences fictions avant Hiroshima, mais ces arts vivent et continuent à nous évoluer !
J'aime cette prose sans modération.