Le rebelle

Tiens donc !? Je m'avise que ce livre ne figurait pas dans ma bibliothèque virtuelle alors que je l'ai depuis sa parution... début 1989, voilà un oubli réparé..!

Ce livre,comme je l'ai écrit, est sorti à la fin des années 1980, cette période (qui va sembler déjà héroïque aux plus jeunes !) a vu la parution chez Néo d'une floppée de receuils de nouvelles de R.E.Howard, connu jusqu'alors presque uniquement pour son personnage de "Conan".

Les Oswald et François Truchaud, traducteur et préfacier, proposèrent de très nombreux inédits en français de l'auteur texan, allant jusqu'à publier pour la première fois en volume des textes parus seulement dans des pulps, ou des anthologies même dans la langue maternelle de Howard !
C'est d'ailleurs le cas avec ce roman qui était une première mondiale !

Avec "Le rebelle", paraissait une vraie-fausse autobiographie de "Two-guns-Bob" (surnom que Lovecraft avait donné à Howard).

Ce roman, nous conte les débuts en littérature de Steve, alter-ego d'Howard jeune auteur de nouvelles d'aventures.
Mélant faits réels et imaginaires, Howard revient dans ce roman sur ses débuts en tant qu'auteur professionnel, un livre à réserver aux passionnés de cet écrivain.

Ouf... je ne compte plus les années qu'il m'a fallu pour venir à bout de 157 pages de Robert Howard. Et pourtant, Conan, Solomon Kane et Bran Mak Morn furent mes compagnons d'aventure bien souvent.

Pendant des années, ce livre, commencé à de multiples reprises et aussi souvent mis de côté après 2 paragraphes, a hanté mes PAL.

De quoi est-il donc question?

Dans "Le Rebelle", REH se livre à une sorte d'exercice de mise à nu, d'introspection et parle de lui tout en prétendant le contraire. Déjà, le personnage principal s'appelle Steve Costigan... patronyme dont REH se resservira plus tard, en bad boy boxeur, aux poings d'acier et au mental d'homme préhistorique. Il n'y a jamais eu l'ombre d'un doute sur le faite que REH se voyait tel qu'il décrit Costigan. Howard change le reste des noms qu'il utilise. Ses amis, les lieux et même les titres de ses nouvelles et poèmes soumis aux magazines. Au passage, il fait souvent cela avec humour, Weird Tales où il publiera ses premiers écrits devient Bizarre Stories... Bizarre, vous avez dit bizarre, comme c'est bizarre.

Au fil des pages, on peut espérer que l'auteur soit sincère sur les émotions et les sentiments, car on le connaît et il a une sacrée tendance à magnifier, enjoliver, exploser les faits, tant dans sa vie que dans ses récits.

Le Rebelle est une sorte de roman autobiographique où REH commente 4 années de sa vie, soit ses débuts dans l'écriture. La fin est tout à fait fictionnelle par contre, Steve Costigan part vers la grande aventure, au hasard... Fantasme de Howard sans doute. Peut-on se fier à Howard pour décrire le processus d'écriture. Les phases hyperactcives avec les textes acceptés, auxquelles succèdent des périodes de déprime profonde et d'abandon lors des (multiples) refus des éditeurs.

Howard va même jusqu'à mentionner ce roman dans sa semi-autobiographie. Il parle du refus de l'éditeur, qui conditionne ses adieux à ses amis et son départ vers l'inconnu. François Truchaud qui préface l'ouvrage est un fan d'Howard et la version française est la première édition du roman (publié aux USA depuis lors).

Howard écrit ce roman dans un style de "réalisme réaliste" pour reprendre ses propres mots. On a de l'outrance quand même, c'est son style, mais on sent qu'il se bride, qu'il essaie de se freiner. Il manque alors ce fameux souffle épique propres à ses romans d'aventure et qui compense souvent les habituels clichés d'une littérature de genre. Au final, ce n'est pas très emballant. Je ne sais pas si je suis content d'en être venu à bout. J'ai trouvé cela assez nombriliste et dépourvu du sens du récit (qui constitue pourtant une des forces d'Howard). C'est également dépourvu d'émotion, et REH fait peu de cas de ses parents (et notamment de sa mère qui occupait visiblement une place incontournable dans sa vie).