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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un célèbre dramaturge, las de ses nombreux biens et de son épouse trop belle, succombe au démon de midi et tombe amoureux de sa secrétaire, une jeune fille de quarante ans sa cadette, dont la simplicité et le naturel l'ont convaincu de lui donner le rôle-titre dans sa prochaine pièce… Dit comme cela, on dirait le scénario de l'un de ces films français sortant chaque année par dizaine. On imagine déjà Clovis Cornillac, Audrey Tautou et Catherine Frot au casting. Fort heureusement, l'écriture sauve cette trame très classique, et a réussi à m'entrainer à la suite de ces personnages.

Il y en a quatre : l'écrivain vieillissant, au coeur usé ; son épouse à fleur de nerfs, au coeur malade ; l'assistant-imprésario-confident, qui n'a jamais trop eu de vie à lui ; la secrétaire, fraichement débarquée de sa campagne anglaise, prenant chaque tâche avec calme et conscience. Tous quatre sont bien construits, aussi bien dans leurs personnalités que leurs relations ; l'histoire est bien structurée, les descriptions vivantes. On les suit par les rues de Londres, puis au milieu des buildings géants de New-York, et enfin sur les rives de l'une de ces îles grecque où le temps a l'air de passer un peu plus lentement que partout ailleurs.

Les ambiances des lieux surtout sont prenantes. Les chambres d'hôtels impersonnelles et froides. Les terrasses face à la mer, écrasées par le soleil, des petites maisons des îles grecques. Les rues humides de Londres et New-York, toujours noyées de bruit et de mouvement. Dans ces environnements l'histoire prend son envol et nous emmène avec elle.
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À sa sortie, en 1959, » Une saison à Hydra « a été salué par les critiques pour sa beauté et son originalité. Publié en ce début d'année 2019 aux éditions de la Table Ronde, dans la collection Quai Voltaire, ce somptueux roman d'Elizabeth Jane Howard est traduit de l'anglais par Cécile Arnaud, et majestueusement préfacé par Sybille Bedford.
Londres, 1950. Emmanuel Joyce est un auteur dramatique à succès, âgé d'une soixantaine d'années. Lui et son épouse Lillian – de vingt ans sa cadette – ont perdu leur fille Sarah à l'âge de deux ans, des suites d'une méningite.
Toujours accompagné de Jimmy Sullivan, son manager et homme à tout faire, Emmanuel tente, tant bien que mal de soutenir son épouse, de santé fragile, à surmonter ce drame. Ainsi, ils prennent la décision de se rendre à New York dans le but de dénicher une comédienne de talent pour jouer le rôle de Clemency dans la pièce de théâtre de Broadway.
Mais avant cela, ce trio doit annoncer à leur secrétaire Gloria, que ce voyage se fera sans elle.
p. 25 : » M. Joyce lui a annoncé ce matin qu'elle ne pourrait pas venir à New York. Elle était terriblement déçue et tout ça. Je suppose que c'est pour cette raison qu'elle a pris le phénobarbital. «
Tourmenté par le geste de désespoir de son ancienne secrétaire et maîtresse occasionnelle, Emmanuel est en proie à une certaine forme de culpabilité.
p. 46 : » Il devait descendre du bus ; arrêter de boire, arrêter de séduire des secrétaires ; arrêter de blesser Lillian… »
Lors d'une réception, Lillian présente à son mari une jeune femme de dix-neuf ans, Alberta Young, tout droit sortie du presbytère de son père dans le Dorset. Jolie mais très naïve, Emmanuel et Jimmy concèdent que la jeune femme serait parfaite dans le rôle de secrétaire, ou du moins qu'elle apprendra le métier sur le tas.
Finalement M. Joyce décolle de l'aéroport de Londres en direction de New York en compagnie d'Alberta. Décision prise à la dernière minute parce que la pauvre Madame Joyce était malade. Sullivan et elle arriveront donc plus tard, par le ferry.
Rapidement une certaine complicité s'installe entre Emmanuel et l'innocente Alberta.
p. 155 : » Il éprouvait en sa compagnie une sensation de bien-être tendre qu'il n'avait jusqu'ici ressentie qu'après l'amour. »
Contrarié de ne pas trouver la perle rare malgré l'enchaînement des auditions pour le rôle de Clemency dans sa pièce, Emmanuel à la drôle d'idée de tenter un essai avec Alberta.
p. 20 : » – Vous savez que j'ignore tout du travail de comédienne. »
Et c'est ainsi que ça s'est fini – ou que ça a commencé. «
Mais Lillian, hantée par la mort de leur fille et fragilisée par sa maladie de coeur, se demande si les motivations de son mari pour confier le rôle à Alberta ne seraient pas d'ordre plutôt amoureux ? Elle se confie alors au fidèle Jimmy sur ses tourments et soupçons. Celui-ci tente de la rassurer au mieux.
p. 221 : » – Elle a ce quelque chose qu'il faut pour incarner Clemency, c'est la principale raison pour laquelle nous voulons essayer avec elle. Ecoutez Lillian, je suis sûr que vous trouvez cette idée folle, mais vous pourriez grandement nous aider à en faire un succès. «
Afin de permettre à Jimmy d'apprendre le métier d'actrice à Alberta dans les meilleures conditions, et surtout loin des obligations mondaines, le quatuor s'envole pour l'île d'Hydra. Dans ce cadre somptueux, des affinités se nouent.
Avec un sens du détail dans ses descriptions, Elizabeth Jane Howard a l'oeil flaubertien. Les personnages sont la clé essentielle du succès de ce roman. Une écriture incroyable et un style parfaitement maîtrisé, donnent à cette oeuvre un relief qui pour ma part n'ont pas leur pareil. Elizabeth Jane Howard était une auteure britannique d'une précellence littéraire incontestable. Quel bonheur à lire !
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Un auteur qui semble avoir eu un certain retentissement en Grande-Bretagne mais jamais jusqu'ici traduit en France ; un oubli réparé maintenant dans cette souvent si intéressante collection « Quai Voltaire », grâce à ce roman paru initialement en 1959. L'éditeur nous annonce par ailleurs la parution prochain d'un cycle en cinq volumes, les Cazalet Chronicles, l'oeuvre la plus connue d'Elizabeth Jane Howard.

Le livre est divisé en parties, chaque partie correspondant à un lieu (Londres, New York, Athènes…), dans chaque lieu, tour à tour, dans un ordre qui change, quatre personnages racontent ce qui se passe, de leur point de vue personnel. Parfois la vision est différente, parfois elle est complémentaire, en ce qui concerne les événements, les sensations, les sentiments. Ce dispositif peut sembler complexe et artificiel, mais Elizabeth Jane Howard le maîtrise à merveille, et en fait l'instrument d'un récit subtil, sensible, riche et complexe. On en vient à attendre telle ou telle voix dans une nouvelle situation, dans tel ou tel contexte, on se demande ce que l'un ou l'autre a pu comprendre de ce qu'éprouvent les autres et quelle est sa réaction.

Trois personnes qui partagent leur vie de longue date constituent le coeur du récit : Emmanuel, un dramaturge soixantenaire à succès, qui voyage dans le monde pour monter ses pièces ; Lillian, son épouse, malade du coeur, n'ayant toujours pas surmonté le deuil de sa fille morte à deux ans ; enfin Jimmy, un jeune homme à l'enfance difficile, devenu l'assistant indispensable du couple, gérant à la fois les spectacles, et la vie quotidienne, entièrement dévoué à Emmanuel. Un quatrième personnage va s'adjoindre à ce trio : Sarah, une très jeune femme, devant faire office de secrétaire et gouvernante. Choisie un peu par hasard, pour remplacer la précédente titulaire partie dans des conditions sordides, révélatrices des relations troubles du trio, elle va très vite faire bouger les lignes, faisant remettre en cause par les intéressés eux-mêmes leurs petits arrangements et habitudes. Et les obligeant à se repositionner à l'intérieur des relations qu'ils entretiennent les uns avec les autres, et surtout se remettre en cause, à s'interroger sur ce qu'ils sont et sur les choix qu'ils ont faits.

Le livre n'est certainement pas original en ce qui concerne l'intrigue, les personnages résumés sommairement. Ce qui fait sa force et sa grande qualité, c'est la finesse et la richesse des analyses psychologiques, les portraits qui se dessinent progressivement, ni tout à fait blancs ni tout à fait noirs. Chacun a ses blessures secrètes, ses égoïsmes, ses routines, ses espérances aussi. Un besoin de l'autre, et aussi une incapacité à le voir autrement que pas ses yeux et par le besoin qu'il a de lui. Les tableaux par petites touches des personnages principaux s'accompagnent aussi des portraits de quelques figures secondaires, et également d'une immersion dans des lieux, en particulier ceux de l'île grecque sur laquelle le quatuor va passer quelques semaines essentielles, pendant lesquelles les fils vont se nouer et se dénouer.

Un très joli livre, plein d'une douce mélancolie, d'une nostalgie de ce qui aurait pu être, d'une poésie du quotidien. Si je voulais à tout prix trouver une réserve, peut-être que le personnage de Sarah (rebaptisée Alberta, parce que Sarah était le prénom de la fille morte du couple) est un petit peu trop parfait, elle est si lumineuse et innocente, mais terriblement forte aussi. Mais j'ai fait un très beau voyage en compagnie de ces quatre-là, et j'attends déjà avec impatience la parution annoncée des livres d'Elizabeth Jane Howard.
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Emmanuel est un dramaturge célèbre de 60 ans, mais c'est aussi un homme qui a tendance à tomber amoureux un peu trop souvent de jolies actrices ou de ses jeunes secrétaires, sa femme Lilian, de 20 ans plus jeune que lui est une femme malade du coeur et qui ne s'est jamais remise de la mort de leur fille datant d'il y a 14 ans.
Jimmy, quant à lui est le fidèle assistant d'Emmanuel, un assistant dévoué au point de n'avoir pas de vie à lui, et Alberta est la toute nouvelle secrétaire d'Emmanuel.
Ce sont ces quatre personnages que nous allons suivre durant quelques mois, de Londres à New-York en passant par Hydra, une île grecque, chaque chapitre étant vécu par l'un ou l'autre des protagonistes.
J'ai été charmée par ce roman des moeurs, cette chronique d'un drame annoncé, car on sent bien que quelque chose va avoir lieu, mais quoi exactement...tout dépendra de l'attitude de chacun.
Ce très joli roman parle de deuil, de conquêtes amoureuses, de l'idée de profiter de la vie, mais aussi de secret, du devoir envers la famille et enfin de toutes ces petites choses insignifiantes, ces petits gestes quotidiens que l'on fait, ces petits mots que l'on dit sans y penser, et qui remplissent nos vies, la rendent plus belle et plus riche.
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Ah, quel beau voyage que celui de cette lecture du côté de l'île grecque d'Hydra ! Ce roman psychologique d'Elizabeth Jane Howard nous présente quatre personnages, leurs pensées, leurs émotions, leur point de vue entre Londres, New York, Athènes et Hydra.

Emmanuel Joyce est un dramaturge à succès. Il est entouré de sa femme, Liliane, et de son manager (et ami) Jimmy. Alors qu'il cherche une actrice principale pour sa nouvelle pièce, son attention se porte sur sa secrétaire Alberta, jeune femme timide, gentille et volontaire. Tous les quatre partent alors en Grèce pour y répéter la pièce, se détendre et profiter des bienfaits de ce dépaysement…

Le point fort de ce roman est, à mes yeux, l'alternance des points de vue qui nous permet de découvrir une même action ou un même évènement selon différents angles. Chaque personnage présente des désirs et aspirations différents, mais révèlent également au fil du récit des failles qui les rendent plus humains. Ainsi, Emmanuel, sorte De Valmont des temps modernes, tombe amoureux ; Liliane, endeuillée, souffrant de problèmes de santé, apprend à vivre l'instant présent ; Jimmy, dont la vie a toujours été étroitement liée à celle d'Emmanuel, devient indépendant ; enfin, la vie d'Alberta prend un tournant inattendu.

Malgré des longueurs (notamment au début de l'intrigue) et des réflexions parfois complexes, ce roman a été une expérience incroyable, ne serait-ce que par sa description d'un été chaud sur l'île sauvage d'Hydra, ponctué de baignades, dégustation de plats locaux, farniente au soleil, propice à l'exacerbation de sentiments tus, éveillant chacun de nos sens…et nous donne envie de découvrir la Grèce et ses recoins les plus reculés.

Une Saison à Hydra n'a pas été un coup de coeur, mais n'en demeure pas moins un roman envoûtant !

A lire !
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J'ai vu un peu du charme de Cecil Beaton dans l'oeuvre d'Elizabeth Jane Howard : même tombé parfait, même équilibre rassurant, même stabilité sociale, même exotisme contrôlé.
L'analyse psychologique des quatre personnages principaux d'"Une Saison à Hydra", parfaite, a ce je ne sais quoi de pénétrant et d'un peu kitsch (Alberta, la jeune première, a les joues roses et la naïveté charmante). La narration nous fait voyager plaisamment en plusieurs lieux successifs (Londres, New York, Hydra, Athènes) et entendre les voix des quatre personnages qui racontent tour à tour leur vision des choses, avec un sens des longueurs délicieusement suranné. "Une Saison à Hydra" a bien la précision délicate et le sens du romanesque d'une robe New Look de Monsieur Dior.

Mais il y a bien plus que cela dans ce roman, et heureusement : l'observation à la loupe des affres de la création théâtrale (car Emmanuel Joyce est un dramaturge célèbre) permet d'explorer la frontière douloureuse entre le rêvé et le réalisé.
J'ai aimé également la manière dont l'auteure joue avec les cartes de ses personnages (2 femmes, 2 hommes, à différents âges de la vie) qui se superposent à la lumière de plus en plus vive des paysages, s'amusant des combinatoires possibles, pour une issue étonnante que je ne vous révèlerai pas mais qui nous tient tout de même en haleine.
Il y a cette île grecque aussi, que le titre nous fait attendre impatiemment et qui soigne son arrivée pour mieux exploser dans nos imaginations en des descriptions superbes : de jour, de nuit, sous l'eau, sur l'eau, au port, sur l'âne, en terrasse, on ne s'en lasse pas !
Et puis il y a ce thème lancinant du départ, qu'on retrouve dans d'autres romans d'Elizabeth Jane Howard, lancé à sa manière feutrée et tellement élégante :
"Tout était affaire de départ. Où allait-il? La question se posait tout au long de la vie. Ils arriveraient, descendraient du bateau et iraient... vers quoi?"
Mais l'important n'est-il pas le voyage, chère Mrs Howard ?

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"La vie est comme un immense tapis inachevé, avec plein de bouts de fil qui dépassent ; certaines personnes continuent de filer la laine, d'autres utilisent des brins existants et, très occasionnellement, quelqu'un fait les deux et entame un nouveau motif dans le dessin qui se poursuit indéfiniment. D'autres encore passent leur existence à essayer de voir tout le tapis qui a déjà été fabriqué pour mesurer le travail qu'il reste à accomplir".

Le lecteur d'Une saison à Hydra ne découvre l'ensemble du tapis que par petites touches, au fur et à mesure que chacun des quatre protagonistes tisse, avance, avant de parfois revenir en arrière pour dessiner un autre motif. Ces quatre-là sont autant de fils entre les mains de la romancière qui prend le temps d'étudier le moindre détail de leur texture, de leur origine, de leur résistance, d'envisager les différentes combinaisons entre eux avant de tenter des assemblages, et de finalement présenter la combinaison finale. le travail d'Elizabeth Jane Howard est aussi méticuleux que celui d'une dentellière, d'une brodeuse ou d'une tisserande. Chaque point, chaque rangée a sa place dans un ordonnancement qui tient en haleine par la mécanique de précision qui décline la psychologie de chacun des personnages. Avec force images et des descriptions de l'île d'Hydra à couper le souffle.

Ils sont donc quatre, un chiffre qui évoque un certain équilibre, des paires bien rangées, bien plus stable qu'un trio. Et pourtant. Au-delà des apparences, les vies intérieures sont loin d'être simples ou lisses. Prenons d'abord le couple formé par Emmanuel et Lillian. Lui est un célèbre auteur de théâtre, la soixantaine, en quête de l'actrice principale de sa prochaine pièce, entre Londres et New York. Sa relation avec sa femme, d'une vingtaine d'années sa cadette est marquée par la perte de leur fillette dix ans auparavant et par la fragilité du coeur de Lillian. Il oscille entre l'évitement et le ménagement, se réfugie dans le travail et se laisse parfois séduire par un joli minois. Nous sommes dans les années 50, l'ombre de la guerre plane encore. Auprès d'eux se trouve Jimmy, sorte de manager et de secrétaire particulier qui organise leur vie et planifie leurs déplacements au gré des envies et des contraintes professionnelles. Ils n'ont pas de maison, s'installent dans celles qu'on leur prête ou qu'ils louent, vivent dans une sorte de tourbillon qui leur évite certainement de trop s'interroger sur eux-mêmes. le recrutement d'une nouvelle secrétaire, Alberta va changer la donne. Cette toute jeune fille n'a rien à voir avec le milieu fréquenté par les Joyce. Élevée dans un foyer stable et aimant, elle porte un regard à la fois frais et exempt de ressentiment sur le monde qui l'entoure et représente une curiosité pour les trois autres dont les enfances furent difficiles et les parcours traumatiques. de New York à Hydra, l'été va être l'occasion pour chacun de réfléchir à ses profonds désirs, de se réconcilier avec son passé afin de pouvoir envisager un avenir plus serein.

"Il y a une énorme différence entre savoir ce qu'il faut faire et le faire, et je suppose qu'on passe la plus grande partie de sa vie dans cet entre-deux".

Le talent d'Elizabeth Jane Howard est de tenir son lecteur au plus près des réflexions de chacun. Pour cela, elle utilise un procédé qui pourrait lasser - elle braque le projecteur tour à tour sur chaque protagoniste - mais qui au contraire, bien utilisé, offre à chaque prise de parole l'éclairage d'un point de vue qui remet les autres en question. Ainsi, l'équilibre se fait entre la tension narrative - l'envie de savoir comment le jeu va évoluer entre les quatre et quelles paires en sortiront - et le plaisir de la compagnie de ces personnages complexes, modelés par leur passé, contraints par leurs secrets, trahis par leurs erreurs d'appréciation, aveuglés par leur désir d'être aimé. Je me suis régalée, et particulièrement lors de la deuxième moitié du roman, lorsque l'action se déplace à Hydra, territoire totalement nouveau pour chacun des quatre, que l'auteure décrit avec beaucoup de sensibilité et qui joue un rôle à part entière dans l'intrigue, décor solaire et déterminant du dernier acte. Voyage parfaitement réussi !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Les premières pages ne me convainquaient pas. Je craignais bien d'être tombée sur une de ces anciennes romances rebattues et de plus, sans m'être rendue compte que l'autrice était celle de la Saga des Cazalet, dont j'avais lu le premier tome sans en être époustouflée. Bref, c'était mal parti, tout ça.
Le roman se structure autour de quatre voix qui se font écho l'une l'autre sur le déroulement des événements. D'abord, celle de Jimmy Sullivan, le metteur en scène et l'assistant du dramaturge Emmanuel Joyce, qui dévoile un côté intime peu reluisant de son patron et de sa femme, Lillian. le couple Joyce, bien sûr, s'exprime séparément, en plus d'une pièce rapportée au trio, une secrétaire engagée à pied levé, Sarah, renommée Alberta afin de ménager les sensibilités éprouvées de Lillian. le quatuor s'engage alors dans une ronde qui finit par tourner carré lors d'un séjour sur la lumineuse île d'Hydra dans la mer Égée, menant alors à un dénouement fort de quelques retournements étonnants.
Certaines métaphores ampoulées du début ont fait place peu à peu à une écriture s'adaptant à ses divers narrateurs et qui, somme toute, m'a charmée. Les personnages, bien campés, divertissent par leurs propos puisant autant dans le passé que dans le présent, donnant ainsi corps à une histoire qui aurait pu être banale. Un bon retour sur Elizabeth Jane Howard, peut-être assez persuasif pour que je continue la Saga des Cazalet…
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Les éditions quai Voltaire nous permettent de découvrir un auteur britannique qui a eu beaucoup de succès Outre Manche mais qui n'avait pas été traduit en Français. Pour ma part, la découverte a commencé avec le premier tome de la saga des Cazalet et c'est avec ce premier roman que j'ai eu envie de découvrir "Une saison à Hydra".
Ce dernier roman est beaucoup plus psychologique que le précédent cité. On y découvre un trio : une auteur de pièce de théâtre, sa femme et leur homme de confiance. Ce trio va être bousculé par l'arrivée dans ce petit cercle d'une jeune femme embauchée comme secrétaire. Cette dernière, au travers de son authenticité, de sa spontanéité et d'un sens profond de la réflexion, va permettre à l'ensemble des personnages de révéler leur vraie personnalité. Ce roman est très bien construit au travers de la vision de la vie quotidienne racontée tantôt par l'un ou par l'autre des personnages, nous percevons la manière dont chacun vit les mêmes évènements. Les caractères de personnages sont finement ciselés avec beaucoup d'élégance. aucun n'est caricatural et tous sont animés de sentiments contradictoires et tentent de vivre avec leurs failles.
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Élisabeth Jane Howard (1923/2014) est une auteure anglaise. Son plus grand succès la série "la Saga des Cazalet" commencée en 1990 (cinq volumes). Une Saison à Hydra a été publiée en Grande Bretagne en 1959.

Le roman comporte huit grands chapitres nommés selon l'endroit où se déroule l'histoire - Londres, New York, Hydra- quatre narrateurs - Emmanuel (la soixantaine) auteur de théâtre à succès, Lillian (la quarantaine) son épouse de santé fragile, Jimmy (la trentaine ) super "homme à tout faire" et Alberta (dix neuf ans), jeune secrétaire. Dans chaque chapitre, en fonction des lieux de résidence, les quatre personnages décrivent leur journée, évoquent les échanges et rapports entre eux, mentionnent leur passé, envisagent leur futur.

Ils se rendent à Hydra avec pour objectif transformer Alberta en actrice dans le but lui donner le rôle de Clémency dans la pièce d'Emmanuel qui doit être montée à Broadway. Ce séjour sera aussi un moment de détente où le soleil accompagnera les piques-niques, les promenades, les baignades....

Au cours des quelques semaines partagées, les personnalités se découvrent, évoluent, les relations se modifient. Des choix seront faits non sans douleurs pour certains.

Des personnages secondaires juste évoqués : le père d'Alberta, le couple Friedman, participant à l'histoire : Julius, le jeune grec.

Excellent roman écrit il y a plus de soixante ans. le style est élégant. L'écriture fluide.
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