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Critique de Erik35


Erik35
26 septembre 2017
SOLITUDE DU LECTEUR FACE A SON BOUQUIN.

Inutile d'en remettre des couches sur Hugh Howey, génial créateur du monde de Silo - du moins, pour ceux qui aiment, à l'instar de votre serviteur. Encore qu'il y aurait à redire sur le troisième volet, nettement en dessous. En tout cas, nettement moins surprenant et accrocheur que le premier volume. Bref -. Il n'est sans aucun doute jamais facile de retrouver de suite un tel niveau à l'occasion de la rédaction d'un nouveau bébé. Certains s'en sortent, d'autres moins bien.

Qu'avons-nous donc là, avec ce Phare 23 ? Un pauvre type, ancien militaire incapable d'admettre son héroïsme et complètement traumatisé par la guerre. Un genre de balise spatiale, ces fameux phares, qui permettent aussi, via un "EOG" (lire : Émetteur d'Ondes Gravitationnelles) aux navires commerciaux interstellaires de suivre des routes dénuées de tout danger désagréable du style météorite mal placée... Mais cet EOG a un autre atout : les ondes qu'il émet apaise l'esprit torturé de notre ancien bidasse (Ah, lala, les Ricains et leurs sempiternelles histoires de héros à la retraite ou de troufions subissant toutes sortes de troubles post-traumatiques. Depuis la guerre du Vietnam, on a droit à toutes les déclinaisons et autres joyeusetés des suivantes... Dur, dur, d'être une démocratie impériale...). Et lorsque les bonne ondes ne lui suffisent plus pour être "aware" comme aurait pu l'expliquer notre cher JCVD, il lui reste encore la possibilité de causer avec son pote extra-terrestre... un caillou...

Ajoutez une belle histoire d'amour parfaitement improbable (et gniangnian), un sauvetage de l'humanité spatiale (rien que ça), des choix forcément cornéliens, des cargos à la dérive, mélangez l'ensemble et vous obtiendrez... Un énième roman de gare, pas des meilleurs de cette grande tradition populaire, sans grand intérêt, mal ficelé, à l'humour souvent lourdingue, supposé faire passer la pilule amère de l'apitoiement constant de l'ex-soldat sur lui-même.

L'ensemble sent terriblement la resucée de textes éparts rassemblés en un seul volume afin de rassurer l'éditeur chez lequel on s'est engagé à produire sous risque de devoir rembourser les avances... le système éditorial amerlock est bien plus avancé dans le libéralisme économique que le notre (qui n'est déjà pas triste). Les éditeurs étrangers ayant acheté Silo - et bénéficié de son réel intérêt tant éditorial que de librairie - ont certainement dû s'engager à prendre ce qui suivrait. D'où ce rappel constant et franchement lourdingue aux précédents "Silo" lors de la sortie de ce court (bien assez long) pseudo roman par les Editions Actes Sud. Après rapide enquête, il ne s'agirait d'ailleurs dans ce bouquin que de cinq nouvelles écrites séparément autour d'une même thématique et rassemblées sans réel travail de réécriture par leur auteur. D'où cette impression pénible de mal ficelé, de travail fait à la va comme j'te pousse.

Des réputations d'écrivains en devenir se sont sabordées pour moins que ça... Mais laissons le bénéfice du doute (et du coup de blues post-gros morceau) à Hugh Howey : on le jugera sans doute mieux sur le prochain.
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