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3,88

sur 394 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai d'abord été séduit par la petite taille du livre dont les commentaires élogieux sont inversement proportionnels à celle-ci.

Ce récit fonctionne comme un rêve et m'a évoqué la syllogomanie avec le risque de se faire ensevelir par une pile de livres et d'être écrasé comme un moustique. Par certains aspects aussi, l'histoire des boites à livres qui sauvent certains romans du pilon m'a « parlé ».

Mais vous n'aurez pas mes 5* car j'ai besoin d'une progression, d'un rythme pour ne pas décrocher, ce que j'ai fait plusieurs fois dans cette histoire pourtant courte.

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'Une trop bruyante solitude' ... est-ce possible? Curieuse formulation d'un titre qui cache pour mieux la revêtir l'existence de Hanta. Depuis trente cinq ans, à Prague, dans une obscure usine de recyclage, il pousse alternativement le bouton rouge, puis le vert et inversement. Comme l'allumeur de réverbère du Petit Prince, il est fidèle à une consigne, il détruit, presse, compacte des tonnes et des tonnes de vieux papiers. Il est 'presseur de papier', mieux qu'un métier, un savoir-faire, un art de vivre! Mais s'il est fidèle à la consigne de destruction, il est aussi électron libre dans sa gestion de la tâche. Peu lui importe le retard des tonnes de papiers à détruire accumulées, lui il reste libre. Libre de s'arrêter, de récupérer un beau livre, de caresser sa couverture, de s'y plonger en lecture, de le soustraire même et de le reprendre chez lui, là où il constituera, avec les autres, l'épée de Damoclès qui pend au-dessus de lui. Allez le comprendre! Mais tel est Hanta, il ne peut se résigner à ne produire que des balles de papiers déstructurés. Alors, au coeur de chacune d'elles, il couche un livre, un auteur, un penseur pour le Monde. Ensuite, soigneusement, il emballe le tout avec des reproductions d'oeuvres d'art soustraites à la machine.

Trente cinq ans que le presseur de papier vit dans sa cave, dans son monde, auprès de sa machine capricieuse, artisanale et peu rentable. Alors vient le jour où l'Etat remplace l'artisanat par des monstres technologiques puissants mais ne laissant aucune place à l'humain et à la sauvegarde des pensées...

L'écriture de ce roman est curieuse, Kafka n'est jamais loin! Parfois assommante, semblant aussi harassante que le sujet qu'elle traite, parfois drôle et répétitive par l'emploi de situations cocasses, parfois énigmatique comme pour inviter le lecteur à poser lui-même les liens qui peuvent exister entre les auteurs, leurs philosophie, la vie, le travail, l'utile et l'inutile, l'amour, la mort. Dans ce très court roman, cette longue fable, le lecteur doit trouver sa route. Libre comme Hanta de prendre ou de détruire. Pour ma part, j'ai aimé!
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Hanta écrase de vieux livres sous une presse depuis trente-cinq ans. L'histoire se passe à Prague dans le temps de la deuxième guerre mondiale. Parmi les nombreux livres qui s'accumulent, Hanta parviendra à sauver quelques titres censurés.

J'ai été quelque peu déçue par ce livre. J'ai eu de la peine à le terminer même s'il ne fait que 125 pages! Certains passages m'ont plu surtout ceux qui me faisaient découvrir la culture tchèque, mais mon intérêt n'a pas été maintenu. Je décrochais de l'histoire souvent et perdais le fil.
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Un livre qui interpelle ne serait ce que par son titre ! une fable existentielle qui m'a fait penser à Kafka ,avec moins de talent à mon humble avis.
C'est un livre difficile ,dont les inteprétations peuvent être diverses ... court heureusement! teinté d'humour parfois, comme pour adoucirou tourner en dérision les difficultés de la vie .Un livre qui parle de littérature ,à quel point cell-çi est essentielle ,justement pour continuer à vivre .
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Une trop bruyante solitude/Bohumil Hrabal
Il est dit que ce petit livre est un cri de révolte lancé à l'assaut des sociétés totalitaires. Soit !
Cependant l'histoire ahurissante de cet homme, le narrateur, ouvrier depuis trente-cinq ans dans une usine qui détruit les livres, les gravures et les tableaux pour les recycler en papier d'emballage ou d'autres livres, est assez hermétique.
Bien sûr c'est un déchirement au propre et au figuré de devoir passer à la découpe la Bible, le Talmud, Lao-Tseu, Hegel et Nietzsche entre autres. Mais d'une humeur égale notre homme tel Sisyphe poussant son rocher détruit des montagnes de livres…, soliloque, boit de la bière pour oublier qu'il détruit la culture…etc, jusqu'à n'en plus pouvoir !
Cette fable est relativement bien écrite mais reste assez difficile d'interprétation.
Certes c'est une réflexion profonde sur une société barbare et absurde, un peu comme le monde de Kafka mais en moins prenant.
Mais enfin, heureusement que l'ouvrage ne fait pas 500 pages sinon je ne serais pas allé au bout. ! L'ambiance est nauséeuse et sordide et l'ennui vous guette si vous n'y prêté garde.
Quelques jolies phrases cependant :
« Moi, quand je lis, je ne lis pas vraiment, je ramasse du bec une belle phrase et je la suce comme un bonbon, je la sirote comme un petit verre de liqueur jusqu'à ce que l'idée se dissolve en moi comme l'alcool. »
« Ma tête dont les cheveux se sont tous consumés, c'est la caverne d'Ali Baba, et je sais qu'ils devaient être encore plus beaux, les temps où la pensée n'était inscrite que dans la mémoire des hommes. En ces temps là, pour compresser des livres, il aurait fallu presser des têtes humaines. »
Notre narrateur n'hésite pas à sauver des monceaux de livres à l'insu de son supérieur qui lui reproche son manque d'ardeur et de rendement, ceux de Kant notamment dont il cite sa phrase fétiche :
« Deux objets emplissent ma pensée d'une admiration sans cesse nouvelle et croissante…le firmament étoilé au dessus de moi et la loi morale qui est en moi. »
Il fait chaque jour son choix et épargne Camus et Leibniz, Confucius etGoethe, Gauguin et Erasme de Rotterdam.
Pour son amour évident des livres, je respecterai l'écrivain Hrabal et mettrai trois étoiles.
Mais si vous voulez lire ce livre, prenez votre courage à deux mains durant trois heures.
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Magnifique plume, très poétique. Une belle découverte !
On découvre avec tendresse l'histoire d'un ouvrier de Prague, qui presse depuis trente-cinq ans des vieux papiers et des livres dans une petite usine de recyclage. Ce sont surtout ses promenades intellectuelles, sa solitude et la poésie qu'il met dans son travail qui sont décrites.
L'histoire s'inscrit également dans le contexte de la Tchéquie communiste. le travail lent et passionné est remplacé brutalement par la froide rapidité des brigades d'ouvriers communistes.
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Depuis 35 ans, Hanta pilonne des livres et du vieux papier. A la fois il est inéluctablement lié à sa machine, et à la fois c'est une histoire d'amour avec cette machine. Mais une nouvelle machine plus performante apparaît, il est au chômage. Une seule issue possible : disparaître avec sa machine.

Le dessin noir et blanc très sombre est très oppressant, souvent flou, toujours évocateur : les extérieurs, la presse, les livres, les visages…

Dans cette bande dessinée la réalité ressemble à l'Enfer. Aucune clarté, aucune éclaircie qui pourrait redonner de l'espoir. Une noirceur inéluctable plombe toute l'histoire. le scénario est original, le travail des dessinateurs magnifique, les plans très travaillés, les vignettes adaptées au récit. C'est un plaisir de réouvrir cette bande dessinée au hasard pour s'attarder sur une page, puis sur une autre.

Une très belle réalisation pour amateurs de BD noires. Amateur de happy-end s'abstenir…
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D'une étonnante poésie, non pas douce, agréable mais brutale, déroutante. Durant ma lecture je me demandais si c'était autobiographique tellement Hanta me semblait être réel, racontant son histoire, comme un acteur sur une scène de théâtre qui soliloque, avec quelques cruches de bières en plus.
Alors nous le suivons à travers ses souvenir, parfois gênant mais amusant, parfois d'une grande tristesse et parfois un peu... dégoûtant ... et toujours présente cette trop bruyante solitude le ronge, heureusement les livres, des trésors qu'il doit hélas détruire, lui apportent un certain réconfort, il se cultive presque malgré lui, admiratif, il en sauve quelques uns et les emportent chez lui.
Cela me faisait penser à un enfant qui aurait trouvé un animal blessé et l'aurait ramené chez lui pour en prendre soin.
Et naïvement, humainement, il rêve qu'il pourra racheter sa vieille presse, l'installer chez lui et faire de la destruction une oeuvre d'art.
Mais la vie est dure, cruelle et les hommes le sont davantage, son supérieur le rabaisse, le monde change il le voit, il ne trouve plus sa place, les choses évolues et cela l'abîme profondément, il l'accepte finalement, résigné
C'est comme une cycle, la boucle est bouclée, tout n'est que répétition, un mouvement de va-et-vient, éternel recommencement auquel les nombreuses répétitions font échos, jusqu'à la fin.

C'est une lecture qui me laisse perplexe, je crois qu'il faut un certain temps pour en saisir la porté, la profondeur.
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je n'ai retrouvé le récit "échevelé" (en référence à la chevelure sacrifiée) que de loin en loin.
On y croise des personnages attachants et on se delecte de belles formules mais à force de séjourner dans la cave, on aspire à un peu plus d'air frais.
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