Il me fallait un auteur pour compléter la lettre Y de mon Challenge ABC, c'est ainsi que j'ai découvert la plume et l'univers de
Yu Hua. Rassurez-vous, je n'ai pas choisi ce livre pour sa couverture. Ce visage n'est pas malsain, ne méchant, mais il met mal à l'aise tout de même. C'est peut-être du au regard de l'homme ou à cette clarté qui arrive sur la droite, quoi qu'il en soit, elle a eu une certaine influence sur cette lecture.
L'ouvrage se compose de deux nouvelles. Celle qui a donné son titre au livre est la seconde, la première s'intitule "Erreur au bord de l'eau". La plume de
Yu Hua est difficile a décrire pour qui ne l'a pas lue. Au cours de ces histoires, je n'ai pu m'empêcher de penser à des auteurs comme Kafka ou
Haruki Murakami pour le côté onirique, sachant que ce dernier est beaucoup moins sombre. Car l'écriture de
Yu Hua, même si elle est délicate, et étouffée, même si elle dénote un certain détachement vis-à-vis des événements, elle est dure et sans appel. Comment peut-on être l'un et l'autre à la fois? En parlant de meurtre sanglants, de viols, de suicides, de folie, en bref de violence, sans que cette violence ne transparaisse dans les mots. Comme si les événements étaient étouffés, comme si le lecteur était insensible. C'est assez déstabilisant.
Les trames de ces deux récits sont somme toute assez basiques, et touche des personnages d'un milieu social assez pauvre, qui sans se battre pour sur
vivre, n'a pas une vie aisée. le lecteur ressent bien la culture chinoise faite de détachement, de délicatesse et de beauté. C'est aspect oriental, est tout a fait dépaysant pour le lecteur occidental qui ne peut qu'imaginer, guider en cela par la main - amie - de l'auteur.
La première nouvelle, avec cette enquête sur trois meurtres sanglants, finie en pirouette bien ajustée, et surprend totalement le lecteur qui n'avait rien vu venir. La seconde nouvelle est plus onirique, et c'est là que l'on ne peut s'empêcher de penser à Murakami, au milieu de tous ces rêves. le lecteur reste étonné du choix fait par l'auteur de nommer les personnages, soit par des noms communs: l'accoucheuse, le camionneur - ce qui peut encore s'expliquer; soit par des chiffres; 2 ou 6. Quelle valeur ont-ils? Mais en fait, en ont-ils une ou est-ce simplement une autre façon d'utiliser un terme plus que commun et sans personnalisation? (...)
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