Toutefois, malgré ces tumultueuses péripéties, ce que le Père Noël redoutait le plus, c'était le moment où il devait barrer le nom d'un enfant dans un grand cahier comme il le faisait chaque année lorsqu'un enfant avait fini de croire en lui, mais cette année-là, quand le vieux monsieur barbu tout de rouge vêtu se réveilla le matin de Noël, il se rendit compte qu'à son tour, il avait cessé de croire aux enfants.
Depuis, elle ne s'intéressait nullement aux rumeurs et autres commérages du village et se gardait bien de révéler les secrets qu'elle connaissait. Du matin au soir, Pelotinne Crocjambot rafistolait les enfants estropiés en les raccommodant avec une aiguille en or et du fil soyeux que Mad'zelle l'Araignée tissait à longueur de journée.
Où pouvait bien se trouver à une heure pareille le Père Noël ?
Se demandaient avec effroi les sales gosses de l'orphelinat.
Ici pas de sonnette, ni de chevillette,
juste une cheminée dans laquelle s'engouffrer.
Le Père-Fouettard alla ensuite chercher Le Grand Livre des enfants sages et méchants dans lequel enregistrait chaque année le nom des nouveau-nés qu'il effaçait une fois son dîner achevé.