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EAN : 9782875601148
251 pages
ONLIT ÉDITIONS (01/11/2019)
3.65/5   26 notes
Résumé :
Quatrième de couverture:
Un matin de février, deux corps mutilés sont découverts à Bruxelles : celui d'un SDF dans un parking, puis celui d’un nanti dans son appartement.
La commissaire Natacha Barthel arrive sur les lieux. À ses côtés, une journaliste autorisée à couvrir les deux enquêtes.
Ça sonne comme un polar. Sauf que tout est vrai ! Anne-Cécile Huwart livre le récit de cinq années de reportage sur les pas de la Crim'.

Anne-... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Je voulais défendre ce livre mais cela fait deux fois que je fais une mauvaise manip et que ma critique disparaît. Là, je craque. Un jour prochain, je retenterai peut-être l'expérience.
Lisez ce livre qui se passe au coeur du système judiciaire belge. Il se lit comme un polar mais ce n'est pas un polar malheureusement. C'est de la littérature du réel. Et là, ça fait froid dans le dos, ça prend une toute autre dimension. On est confronté à la détresse humaine, à la solitude, à l'alcool, ... Lorsqu'un meurtre est commis, elle fait plusieurs victimes à savoir la famille, les amis, ... Personne n'en sort indemne.
Ce livre est humain.
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Un reportage plus qu'un roman. Anne-Cécile Huwart accompagne une cellule d'enquête bruxelloise sur deux meurtres, Jephté Vanderhoeven, chic homosexuel, torturé et poignardé par Mounir Benallal et Marek, clochard violemment piétiné et écrasé par trois polonais ivres.

Récit très factuel. On a droit aux déclarations des suspects aux enquêteurs, à la juge, au procès, donc quelque redondances.

On pourrait parler de voyeurisme dans ce genre de livre mais j'ai été impressionné d'une part par la ténacité des policiers, ne laissant aucun doute pouvant être exploité au procès par la défense et d'autre part par l'efficacité des réquisitoires aussi bien de l'avocat général que de la défense.
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Morts rapides, morts violentes ; alcools et drogues, sadomasochisme ; préméditations ou coups de sang; rues basses et beaux quartiers ; meurtriers, journalistes et policiers ; empreintes digitales, recherche d'ADN et caméras de surveillance ; juges et accusés, enquêtes et procès ...

Tout du polar ? Plus que çà : « La littérature du réel ».

Tiré de faits avérés, patronymes maquillés, « Mourir la nuit » est une invite romanesque retraçant deux faits divers authentiques.

Bruxelles 2014.

Au petit matin d'une froide nuit d'hiver, deux corps sauvagement mutilés se retrouvent côte à côte en salle d'autopsie. Deux meurtres, deux coupables, deux affaires sans rapport l'une avec l'autre. La violence assénée est le seul dénominateur commun. La mort a réuni deux hommes sous le scalpel et le regard attentif et professionnel d'un médecin légiste. La vie, pourtant, avait tout fait auparavant pour séparer deux destins opposés, ils n'auraient jamais du se rencontrer, n'ayant presque rien eut en commun. Ils appartenaient, l'un et l'autre, à deux modèles sociaux parallèles sans attente de convergence. L'un, SDF, migrant polonais, marginal ; l'autre, de la haute bourgeoisie, aisé, âgé, intellectuel, homosexuel, socialement bien intégré. le contraste entre eux est appuyé ; la dichotomie se fait fossé franc et définitif, se fera moteur du récit.

Anne-Cécile Huwart, une jeune journaliste belge, freelance apparemment très déterminée, propose sans sensationnalisme, une longue et patiente immersion accréditée dans le système judiciaire belge. On sent, sans conséquence sur la lecture, des variantes avec celui français. Via les deux enquêtes criminelles et les procès qui s'en suivirent, elle rend compte du défilé chronologique des évènements au regard de son propre ressenti et de celui des différents protagonistes : enquêteurs, témoins, inculpés, condamnés, victimes collatérales…. etc, et par là même la réalité difficile du quotidien de la Crim' bruxelloise.

Deux assassinats sans ressorts communs. le lecteur en est le premier étonné s'il s'attend au télescopage rocambolesque et inattendu des deux affaires. Mais peu importe quand le propos du livre n'est pas de déterrer pour le fun romanesque des destins entremêlés comme traditionnellement le polar en propose, de trouver une passerelle complexe d'un meurtre à l'autre. La raison d'être du bouquin est ailleurs. Dans la volonté de témoigner, par voie de reportage écrit, de l'authenticité de faits avérés et de la machinerie admistrative bien huilée qui se met en branle autour des deux cas. Au-delà des scènes de crimes, d'enquêtes et de procès, l'auteure aborde les vies de celles et ceux qui, passifs ou actifs, tournaient autour des drames avant pendant et après. La clé de voute étant l'enquête policière elle-même, ses acteurs et les raisons qui poussent des professionnels à s'investir tant dans la recherche de la vérité, que la victime soit riche ou pauvre. L'auteure nous propose ainsi délibérément ce qu'elle nomme « littérature du réel ». le voyage est inhabituel et peut se trouver un lectorat.

Les moyens littéraires utilisés sont à la convergence atypique :

_du compte-rendu journalistique type, en simple écho factuel des rapports routiniers d'enquêtes, ceux des autopsies, des auditions; de ce que montre les caméras de surveillance, les épluchages téléphoniques, les informations bancaires, les relevés d'empreintes et d'ADN, les retranscriptions de procès. le rendu stylistique en émerge sec, précis et froid, il apporte un effet de réel, renforce la crédibilité du témoignage.

_du roman policier classique, de procédure et d'énigme, tissé de lentes avancées patientes. le fil rouge des indices devenus preuves se déroule lentement, presque sereinement dans l'idée simple que la méticulosité est une force implacable. On est néanmoins plus près de Maigret que des Experts, d'avantage à l'affût des failles psychologiques que des preuves matérielles. L'auteure cherche à sa manière « L'homme nu » de Simenon, tourne autour de l'âme profonde des suspects et des protagonistes collatéraux (sans l'oublier les états d'âmes des enquêteurs, des juges et des jurés … de ses propres ressentis de Candide de service), décortique et explique les ressorts humains souterrains à l'oeuvre de situations qui ont dérapées jusqu'à l'irrémédiable. le style se fait plus emphatique et proche de l'âme de chacun des acteurs.

En abordant la lecture de « Mourir la nuit », je ne m'attendais pas (ne lisant qu'en diagonale rapide les 4 de couverture) à cette cohabitation réussie d'une manière littéraire empruntée au roman (rien que le titre et l'illustration fleurent bon le polar) avec un témoignage journalistique vivant.

Vrai j'ai aimé. Cette chro pour vous en convaincre.

Merci à Babelio, Masse Critique, les Ed. Onlit, l'auteure : Anne-Cécile Huwart
Lien : https://laconvergenceparalle..
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Il y a exactement six ans, le lundi 3 février 2014, Anne-Cécile Huwart a été appelée par la Crim' de Bruxelles pour enfin commencer le reportage de longue durée pour lequel elle venait de passer plusieurs semaines à se faire accréditer et accepter par les équipes d'enquêteurs, pas toujours d'accord avec sa présence. Elle qui voulait suivre une affaire criminelle de l'enquête au procès a été « gâtée » : le même jour, deux corps ont été retrouvés et les deux affaires ont été menées par deux équipes que la journaliste a pu suivre. Les victimes ? Deux hommes que tout opposait : Marek Adamski (pseudo) est un SDF d'origine polonaise retrouvé sur une passerelle pas loin de la gare du Nord, le corps défoncé à coups de pieds par trois autres sans-abri polonais, sous influence de l'alcool et de drogues. Jephté Vanderhoeven est un assistant social retrouvé dans son appartement d'Uccle (une des communes huppées de la région de Bruxelles), le corps torturé et poignardé sans doute pour faciliter le vol. L'homme était homosexuel.

Loin de la rapidité des séries télé, Anne-Cécile Huwart suit les enquêtes minutieuses et précises des deux équipes sous la direction de la commissaire Natacha Barthel pour le meurtre de Jephté et du commissaire Marc Allemeersch pour celui de Marek. Bien que tellement différentes sur le plan social, les deux victimes ont droit à la même opiniâtreté, au même professionnalisme de la part de la police bruxelloise. Recherche d'identité, enquête de voisinage, audition des témoins, de l'entourage des victimes et des assassins présumés, Anne-Cécle Huwart peut tout suivre et la commissaire Barthel prend le temps de lui expliquer les procédures, les méthodes techniques et scientifiques mais aussi les intuitions bien nécessaires pour résoudre les enquêtes.

Etant donné que l'auteure ne fait « que » raconter des faits, le lecteur peut se faire son idée grâce aux différents points de vue rapportés. On se croirait parfois dans l'émission Strip-tease (et j'ai aussi pensé au documentaire Ni juge ni soumise), avec la mise au jour de la personnalité d'une des victimes et le compte-rendu par son meurtrier de ses relations sexuelles avec une femme qui l'a « envoûté ». Les procès en Cour d'assise sont l'occasion de peser le poids des actes et des peines à infliger à leurs auteurs.

Ce récit documentaire permet aussi de se faire une idée concrète – si c'était encore nécessaire – de la pauvreté des moyens alloués à la Police et à la Justice en Belgique.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Jours ordinaires à la Criminelle.
Un livre de journaliste sur la police criminelle? On peut craindre qu'il s'agisse d'un long reportage de 250 pages faisant la part belle au sensationnel, au glauque, au voyeurisme et que sous le genre "littérature du réel" vanté en quatrième de couverture, on se dédouane à bon compte de tout cet aspect nauséabond. En fait, ici on a affaire à un journalisme sérieux et rigoureux qui se place au niveau des fonctionnaires dont il décrit l'activité quotidienne avec une certaine empathie. Il s'agit d'un journalisme d'immersion consistant à s'insérer dans une équipe de la police criminelle belge pour suivre deux enquêtes sur la longue durée, de la découverte des faits aux procès auxquels ils ont donné lieu. Mais des questions demeurent : Jusqu'où va le réalisme? Quelles en sont les limites? Permet-il de mieux s'approcher de la vérité des faits et des acteurs des crimes?
Dans un premier temps, il paraît évident que l'on vit les événements à hauteur d'hommes et de femmes qui remplissent au mieux leur fonction. Cet aspect quasi quotidien vient démythifié , avec bonheur, ce travail d'enquête qui repose d'abord sur des pratiques bien codifiées et parfaitement banales, même si elles requièrent un certain recul et une certaine solidité psychologique. On constate aussi que la police et la justice belges ne sont guère mieux loties que leurs homologues françaises et souffrent d'un manque chronique de moyens tant financiers que matériels et humains. Il va sans dire que l'on n'est pas enquêteur par hasard et que chacun se sent investi à des degrés divers d'une sorte de mission ou de vocation qui empiète souvent sur sa vie privée. L'auteure ayant eu la possibilité de suivre deux meurtres, l'un d'un SDF et l'autre d'un homme aisé, elle met en évidence l'importance des différences sociologiques (argent, relations sociales et familiales, pouvoir, ...) existant dans nos sociétés bien qu'il apparaisse que, pour la brigade, les deux affaires sont traitées avec le même professionnalisme et les mêmes exigences. Mourir la Nuit donne donc l'impression de vivre au plus près la dynamique policière et judiciaire enclenchées par chacun de ces deux meurtres et de rendre les sentiments des proches des victimes.
Dans un second temps, on ne peut s'empêcher de penser qu'en littérature, le réalisme est toujours relatif et n'est qu'une illusion, une sorte de fiction avec de nombreuses contraintes. Mourir la Nuit n'y échappe pas. Pour une part, heureusement! En effet, rien ne serait si lassant et si éprouvant que de lire un compte-rendu des différentes étapes de l'enquête policière et du procès de chaque affaire. C'est bien là que se manifeste la littérature : la mise en scène et en récit de l'ensemble du processus d'enquête et de procès qui constitue la trame du livre. Mais qui dit mise en scène dit choix de l'auteure pour insister sur certains faits et en passer d'autres sous silence. Même si tout ce qui est raconté est réel et si l'ensemble de la restitution paraît honnête (ce dont il n'y a pas lieu de douter), cette réalité demeure celle d'Anne-Cécile Huwart. Cette "littérature du réel", contrainte par la narration, la sensibilité de l'auteure et aussi par la supervision (tout-à-fait compréhensible) de la police et de la justice belge, ne saurait être objective et même si elle se rapproche au mieux de la réalité, il reste une large plage, un large fossé pour accéder à la vérité des choses et des êtres. On peut certes parler d'un réalisme subjectif comme le montre la mise en relief de petits faits savoureux ou particuliers contrastant avec la gravité des meurtres mais il me semble qu'un récit ne peut pas se targuer de créer le "réel", il ne peut qu'au mieux le suggérer, le reste est le "travail" du lecteur.
Mourir la Nuit se lit agréablement du fait d'un style très accessible, d'un récit chronologique structuré par de nombreux faits bruts, de l'usage de dialogues vivants et l'utilisation d'une langue française teintée de belgicismes. On peut seulement regretter que cette chronique policière et judiciaire ne laisse pas davantage de place à une réflexion plus en profondeur: "Littérature du réel" oblige?
N.B.: Livre reçu dans le cadre de Masse critique/ Mauvais genre avec 4 marque-pages et deux autres livres des mêmes Éditions Onlit. A noter que seule la jaquette de ce livre Mourir la Nuit porte la mention du titre et de l'auteure contrairement à la première de couverture et au dos présentant seulement une photographie: ne pas perdre la jaquette!!
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Les quatre policiers fédéraux s'appliquent à suivre chaque étape, à respecter lors d'une nouvelle affaire criminelle : relevé d'indices, récolte de témoignages, saisies des images des caméras de surveillance alentour… Les enquêteurs savent que ces instants sont cruciaux ; les premières heures déterminent l'ensemble d'une instruction. Pour l'heure, on ignore de quoi l'homme est mort précisément. Rien ne prouve qu'il s'agit d'un homicide, mais la procédure de départ est la même pour tout décès suspect.
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Dans toute relation humaine, la répétition des échanges crée l’intimité. Au fil du temps, des liens se tissent inexorablement. Il en va de ceux qui lient suspects et enquêteurs, au gré des auditions, comme de la proximité qui naît entre des collègues sur un lieu de travail, entre un psy et son patient…
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Au-delà de la conscience professionnelle, vivre une intrigue de l'intérieur donne implacablement l'envie d'en connaitre le dénouement. (p.23)
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L'accusé a le droit de mentir, même sur le rôle de sa victime au moment de sa mise à mort, même lorsqu'il écrase une larme et demande pardon. C'est une règle que tous les accusés maîtrise très bien. (p.221)
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Bien des médias présentent les monstres de notre société comme extérieurs à nous, en font des symboles que le spectateur regarde de loin alors qu'ils peuvent être en chacun de nous. (p.244)
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