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Je n'ai jamais été complètement emporté par le travail de Hub alias Humbert Chabuel mais il fait partie des artistes pour qui j'ai le plus grand respect, dans son cas parce qu'on reconnaît toujours son style même quand il travaille en collaboration et parce que contrairement à d'autres il n'a jamais choisi la facilité !

Après sa saga "Okko" consacrée à un Japon Fantasy, et la série "Aslak" consacrée à une odyssée viking, il nous offre un thriller aztèque finement travaillé ! Et sans doute échaudé par son expérience précédente, il nous offre pour un tome d'introduction 180 pages qui rassemblent 4 albums en 1 seul volume (en sachant que tout à été écrit à l'avance pour évacuer toute incohérence).

En pleine famine apocalyptique naissent trois individus : le fils difforme d'un noble, le fils chéri d'un guerrier, le fils maudit d'un marchand… Les deux enquêteurs et le meurtrier ?
Car une génération plus tard frappe un serial killer dont les actes odieux menacent jusqu'à l'ordre établi (il enlèvent des jeunes filles avant d'exposer leurs cadavre énuclées, momifiés et à moitié recouvert de chaux-vive dans une posture bien connue des adorateurs et des prêtres du Dieu Tlaloc). le Seigneur Tlacaelel inquiet pour ne pas dire terrifié demande à son conseiller Tlilpotoncatzin de trouver une solution, et celui-ci missionne son beau-frère dénommé Serpent d'étouffer l'affaire à n'importe quel prix. le grand-prêtre Cozatl, d'un côté sentant qu'il va être le dindon de la farce et d'un autre côté averti par un oracle réputé infaillible, convoque son ami d'enfance Oeil-Lance de la caste des marchands pour qu'il enquête lui aussi et pour qu'il prenne de vitesse leur ancien ennemi commun…

Voilà enfin un auteur qui a les couilles d'adapter le format à son récit et non son récit au format ! Hub prend tout son temps pour présenter ses nombreux personnages qu'on découvre à travers trois époques :
- il y a les scènes consacrées au temps jadis qui multiplient le foredowing, qui sont autant de petits cailloux blanc qui permettent de faire cogiter ses « petits cellules grises » : apparitions fantomatiques, rêves prophétiques, oracles fantastiques, et « le rôdeur » à la fois très vengeur impitoyable et très croquemitaine édulcoré sous la dénomination de « Nagual »
- il y a les scènes consacrés à l'enfance des personnages qui précisent et étoffent le relationship drama
- il y a les scènes du temps présent où l'enquête avance bon gré mal gré

Car oui on n'est pas très loin d'un "Nom de la Rose" précolombien : tout oppose Serpent / Bernardo Gui qui avec ses Vautours / Inquisiteurs est prêt à tout et au reste pour faire place nette, et Oeil-Lance / Guillaume de Baskerville qui avec le vaillant chichimèque Longues-Jambes et la sage mixtèque Tchitchica (qui ne s'exprime que par idéogrammes), est là pour la révéler quoi qui lui en coûte !
Les sicaires de Serpent parcourent tout le pays avec les pleins pouvoirs, mais pourtant le crevard carriériste qui devait masquer la mort de quelques personnes se retrouve à devoir gérer plus de 25 victimes de plus en plus proches du pouvoir central. Néanmoins il a cerné le modus operandi du tueur donc s'approche de la vérité. Pendant ce temps Oeil-Lance traîne des pieds et aimerait bien abandonner, autant pour son passif avec Serpent que pour ses interrogations face à la transformation de Cozatl autrefois idéaliste et maintenant carriériste. Mais il est rattrapé par les dernières volontés de son ancien-maître Ombre-Montagne qui avait deviné ce qui allait se passer et qui lui a confié une dernière mission : mettre fin aux agissement de son plus vieil adversaire...

L'auteur prend également tout son temps pour présenter la civilisation aztèque, et au-delà de la violence de leurs croyances il nous montre des élites qui martyrisent leur propre peuple avec une impitoyable politique de caste avant de martyriser tous les autres peuples avec une impitoyable politique de suprématisme… Comme le disant Karl Marx, le stade ultime du capitalisme est l'impérialisme, et c'est parfaitement explicite ici : Hub est-il une nouvelle victime de cette saloperie de macronisme ?


Pour une BD cela serait un crise de lèse-majesté que de ne pas parler graphisme, et ici c'est surtout fluide et dynamique. du Hub quoi, mais ici assisté par son compère Emmanuel Michalak. le dénommé Li responsable des couleurs alternent des couleurs chaudes pour le temps présent et un clair-obscur tout en gris pour le temps passé. Même si ce n'est pas ultime, cela du très bon travail quand même hein !

PS : Naming compliqué, vocabulaire compliqué, univers exotique… C'est une série qui se mérite, et on voit arriver avec leurs gros sabots élitistes pour ne pas dire suprématistes les inquisiteurs culturels et les commissaires littéraires toujours en quête d'originalité mais qui trouvent toujours le moyen de cracher sur cette dernière quand elle croise leur chemin !
Lien : http://www.portesdumultivers..
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1454 le puissant empire Aztèque voit apparaître une vague de crimes bien étranges. Des momies de jeunes filles couvertes de chaux sont retrouvées de plus en plus proche de la capitale Tenochtitlan.

Après Okko, série aux pays des samouraïs, Hub nous amène au Mexique une cinquante d'années avant l'arrivée des conquistadors.
Sous forme de thriller aztèque, nous faisons connaissance avec plusieurs personnages très intéressants. Le principal est Oeil-lance, marchand en plume, qui va revenir à la capitale sous l'injonction d'un vieil ami. Sous forme de flash-back on comprend petit à petit les liens qui unissent les différents protagonistes.
L'auteur prend son temps pour instaurer le climat, un peu tendu, de la capitale. Ainsi que pour présenter les personnages. 180 pages tout de même, c'est un sacré premier tome que nous offre Hub qui nous en promet 2 autres.
Même si on a l'impression d'être plutôt dans "l'introduction" le tout semble vraiment bien pensé, méthodique. Du bon travail.
Niveau dessin là aussi c'est du bon travail. C'est precis dans les décors, les vêtements. C'est riche en couleurs, en parures, en plumes, en bijoux.
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Cette bédé ayant pour univers les Aztèques m'intriguait, j'ai donc saisi l'opportunité lorsqu'on m'a proposé de ma la prêter.

J'allais pouvoir lire ces 180 pages…

Oui, c'est l'équivalent de 4 tomes d'un coup, au moins, il ne faut pas attendre 36 ans entre deux albums. Et puisque tout a été écrit à l'avance, on évitera les erreurs entre deux albums.

J'avoue avoir eu bien du mal à comprendre le début et ce n'est qu'en allant lire le résumé ailleurs que j'ai capté : trois enfants sont nés, leurs origines sociales sont différentes, mais le destin va les réunir plusieurs fois.

La première, dans leur enfance, dans une école et ensuite, lorsque Oeil-Lance et Serpent seront chargés, chacun par une personne différente (l'empereur pour Serpent, Cozatl pour Oeil-Lance), d'enquêter sur ces momies que l'on retrouve un peu partout, comme si quelqu'un se vengeait. Serpent est surtout missionné pour étouffer cette affaire et faire taire les témoins…

L'univers des Aztèques n'est pas celui de Pat Patrouille (on voit que j'ai dû me farcir des épisodes avec ma nièce). Il y a des sacrifices et vu la famine qui a frappé l'empire, celui-ci contrattaque avec encore plus de sacrifices. le sang coule, âmes sensibles, fermez les yeux pour ces passages.

L'avantage de cet album, c'est qu'avec 180 pages, l'auteur peut prendre le temps de nous présenter la civilisation Aztèque, ses différents personnages, ainsi que de faire des flash-back pour nous parler de leur jeunesse, lorsqu'ils étaient condisciples.

Mélangeant les passages réels avec ceux qui ont lieu dans des rêves, l'auteur peut nous présenter aussi des apparitions fantomatiques qui serviront à Oeil-Lance de mener son enquête et de trouver le coupable qui sème les cadavres momifiés et énucléés des jeunes filles enlevées, se rapprochant de plus en plus de la ville où se tient le pouvoir central.

Ne vous attendez pas à une enquête trépidante, on est plus dans un récit qui prend son temps, que dans un Jack Bauer survitaminé. Surtout qu'Oeil-Lance traîne les pieds, tandis que son ancien condisciple détesté se retrouve à devoir gérer un peu trop de momies et à faire taire un peu trop de monde.

Ce n'est pas un album que l'on dévore en une seule fois, j'ai dû moi-même recommencer quelques fois afin de tout bien comprendre, de tout bien avoir en tête les différents protagonistes, ceux que nous voyons naître en début d'album.

Mon père l'a trouvée trop compliquée et a arrêté sa lecture, de mon côté, je l'ai poursuivie, parce que je sentais qu'il y avait du bon dans ces pages et je ne me suis pas trompée. En fait, il faut être concentré durant sa lecture, les noms des personnages sont compliqués, ils ne portent pas des noms du calendrier, n'en déplaise à certains.

Si les graphismes m'ont un peu déroutés au départ, je m'y suis habituée. Maintenant que j'ai découvert le style de Hub, j'ai bien envie de me faire sa série dans le Japon médiéval.

La suite sera dans le prochain album (ce sera une trilogie) et je serai au rendez-vous.

En fait, cette bédé, elle se mérite, elle ne nivèle pas par le bas, mais vous tire par le haut. Hub s'est donné les moyens de ses ambitions et il n'a pas fait dans la demi-mesure.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Il y a des fins de soirées, voire des nuits qui ne se passent pas comme prévu: ainsi hier soir, je suis rentrée si tard que le carrosse aurait eu cent fois le temps de redevenir citrouille et alors que je me sentais franchement épuisée, j'ai trouvé le moyen de terminer la soirée en compagnie d'une poignée d'aztèques. C'était presque aussi cool qu'atterrir dans les bras de Morphée et ça valait bien, en tout cas, le coup d'ajourner mes retrouvailles avec le dieu du sommeil.
Des aztèques donc. Et par hasard en plus.
C'est comme ça, on sort boire un verre avec des amis et l'un d'eux en profite pour rendre à l'autre deux lourdes bandes-dessinées en lui disant que c'était vraiment génial. le temps du dialogue, on jette un coup d'oeil aux albums, on se fait happer par une quatrième de couverture des plus séduisante, on apprécie le fait que l'intrigue se déroule au coeur d'une de ces ô combien fascinante civilisation précolombienne en se rappelant que "Azteca" de Gary Jennings est depuis des siècles -au moins!- sans sa pile à lire, on a le regard qui s'allume et qui pétille au point que le propriétaire du trésor se fende d'un généreux: "prends-les!".
Alors on prend.
On prend et on finit la nuit avec "Le serpent et la lance", et c'est clairement l'une des meilleures parties de ce vendredi soir.

Le premier opus de cette trilogie encore en gestation est un bel ouvrage à la couverture de lumière et de ténèbres, d'or et de noir et d'une prometteuse épaisseur. "Ombre -Montagne" (c'est le titre de cet acte I) compte près de 180 pages au cours desquelles Hub (que je ne connaissais pas vraiment. J'avais déjà aperçu Okko à plusieurs reprises mais sans avoir ni l'occasion ni l'envie de m'y arrêter) plante son décor, présente son univers et ses personnages.

Nous sommes au coeur de l'empire aztèque cinquante ans environ avant l'invasion de ces enfoirés de conquistadors et, en guise de prologue, Hub nous transporte en pleine famine. Alors que la mort plane et fait sa moisson, la vie continue et dans cet enfer naissent trois enfants, trois garçons: le fils maudit mais bien-aimé d'un plumassier, le fils difforme et rejeté d'un noble et celui d'un guerrier dont on devine qu'il sera choyé.
Dans ces enfants-là, les hommes de demain et surtout les personnages principaux du récit à venir...

Des années plus tard, la famine n'est qu'un souvenir douloureux et c'est un autre malheur qui enserre l'empire. Depuis quelques temps, on retrouve -et ce même dans les régions les plus reculées, les momies de jeunes filles suppliciées, sauvagement assassinées. Leurs cadavres ont été énucléés et recouverts de chaux vive, contraints aussi à adopter une posture qui n'est pas sans rappeler celle des adorateurs du dieu Tlaloc. L'affaire est inquiétante, pour ne pas dire effrayante. Pire que cela; elle pourrait faire se lever un vent de panique, défrayer la chronique, jeter le discrédit sur l'empereur... Une seule solution: trouver et arrêter le tueur tout en veillant à ne pas ébruiter l'affaire. le seigneur Tlacaelel, terrifié, mandate son conseiller, Tlipotoncatzin, afin de trouver une solution avant que la rumeur et l'incendie ne se répandent. Ce dernier a un nom en tête, le nom de celui qui serait à la fois capable de percer le mystère des atroces momies et de traiter l'affaire avec la discrétion qui s'impose: Serpent. L'homme, aussi cruel qu'efficace, est son beau-frère et accepte la mission qui lui échoit. Sa nomination n'est pas une bonne nouvelle pour Cozalt, influent prêtre du culte de Tlaloc, dont on comprend qu'il a connu Serpent autrefois. Parce qu'il craint d'être soupçonné et parce qu'un oracle l'a enjoint de le faire, le prêtre retrouve Oeil-Lance, son ami d'enfance, pour lui demander d'enquêter de son côté...

"Ombre-Montagne" est un ouvrage addictif, passionnant et complètement vertigineux. Si riche, si complexe, si beau que je ne sais par où commencer...

Bien sûr, il y a ce contexte incroyablement fascinant qu'est la civilisation aztèque et que Hub prend le temps de présenter, ne nous épargnant aucune de ses ombres: on assiste hébétés et impuissants à la manière dont la violence de leurs croyances les pousse à verser le sang, dont les élites - érigées en caste dominante- violente ceux qu'ils estiment "inférieurs", on imagine les conséquences meurtrières de ce qui ressemble quand même beaucoup à une politique suprématiste sur les peuples voisins.

Il y a cette intrigue qui a un petit quelque chose de "True Detective" (saison 1), son inquiétante étrangeté qui confine à la terreur, sa complexité qui va de pair avec celle des personnages qui se déploie au fil des pages: le dernier message du vieux maître, les cauchemars hallucinés d'Oeil-Lance et sa haine du passé, l'implacabilité glaçante de Serpent qui pour réussir sa mission n'hésite pas à commettre le pire, l'évolution inexplicable et terrifiante de Cozalt dont on sent qu'il porte en lui un océan de secrets, l'ombre du rôdeur et celle du Nagual, le pressentiment que la clef de toutes ces ténèbres est quelque part entre les non-dits d'autrefois et l'école...

Il y a cette narration qui mêle habilement les temporalités et l'esthétique adoptée qui se met à son service: la vivacité des couleurs pour le temps présent et le voile qui recouvre le passé, tantôt gris et tantôt sépia.
Le présent pour avancer, même dans les brumes et le mystère, et à cet égard, les idéogrammes dont se sert la vieille mixtèque au service d'Oeil-Lance pour communiquer, en plus de faire la démonstration d'une différence linguistique, apparaissent comme un reflet ou un symbole de la complexité de l'intrigue dans laquelle les personnages doivent se débattre.
Le passé pour comprendre, à commencer par les relations complexes tissées par les personnages entre eux depuis l'enfance et dans une autre mesure pour jouer avec les nerfs du lecteur, le faire réfléchir, lui faire peur aussi, à coups de rêves prophétiques qui en disent longs sans en dire assez, de fantômes et d'hallucinations. Pour qu'il se sente lui-aussi happée par cette enquête vertigineuse... Pour qu'il ne puisse plus lâcher le livre qu'il serre entre ses mains et qu'il dévore.

Il y a les graphismes enfin qui, s'ils ne sont pas de ceux que je préfère, ceux vers quoi j'aurai tendance à me diriger de moi-même, se révèlent extrêmement fluides, d'une singularité qui finit par piéger, d'une précision et d'une richesse incroyables.

"Le Serpent et la Lance" méritait bien le sacrifice d'une bonne nuit de sommeil, lui qui en raconte tant, des sacrifices.
Pour cet exquis frisson, cette incapacité absolue à poser le livre, pour cet ineffable plaisir de lecture, pour cette trame addictive et fascinante, j'en sacrifierai encore bien d'autres.





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Depuis le succès d'Okko, il faut dire qu'on attendait Hub au tournant. Allait-il réitérer son exploit ? La réponse en ce qui me concerne est très positive. On l'attendait avec impatience et il n'a pas du tout déçu, bien au contraire.

Comme il l'explique dans un message en fin d'album, il n'a pas succombé à la mode perverse d'étendre l'univers de sa série ou de poursuivre un nouveau cycle. Il est vrai que je commence sérieusement à détester cette exploitation commerciale qui ne se satisfait pas de la création d'une série originale. Il faut développer un avant ou un après et parfois exploiter des personnages secondaires jusqu'à l'os. Bref, j'approuve totalement l'auteur d'avoir pris son temps pour nous donner une nouvelle série d'envergure en faisant preuve d'imagination.

Par ailleurs, il raconte une anecdote de son enfance où il avait été attiré par un ouvrage des éditions Hachette intitulé « au temps des Mayas, des Aztèques et des Incas » magnifiquement illustré par Pierre Joubert. Or, il s'agit du seul livre que j'ai conservé depuis ma propre enfance tant il m'avait également beaucoup marqué. Ce livre a été le déclic pour l'auteur pour cette nouvelle série sur la civilisation de l'empire aztèque.

C'est un véritable thriller au sein même d'un monde unique. Il décrit cette prodigieuse civilisation comme rarement on l'avait fait jusqu'ici sur cette période de l'histoire avant l'arrivée des premiers conquistadors. On va avoir droit à 180 pages rien que pour ce premier volume qui lance un récit assez passionnant avec des couleurs et un graphisme à couper le souffle.

Je vais suivre cette trilogie avec la plus grande attention.
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Le serpent et la lance est une BD que j'ai pris par hasard à la médiathèque, attiré par le titre et la couverture. C'est la quatrième de couverture qui m'a permis de me situé dans l'histoire se déroulant en 1454 au sein de l'Empire Aztèque. Je dois de plus préciser que je n'en avais jamais entendu parlé et que je ne connaissais pas Hub (je sais, ce n'est pas bien, mais il faut savoir reconnaître ses lacunes et là s'en est une de taille).

J'ai donc le premier acte Ombre Montagne entre les mains mais Hub annonce qu'il a déjà écrit toute l'histoire. J'avoue qu'au début j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire proposée. Tout d'abord par rapport au contexte, je connais peu de choses sur l'empire Aztèque, sur ses croyances, sur ses pratiques, sur son organisation politique, sur son organisation sociale...Ensuite par le choix de Hub de croiser plusieurs destins, en fait de croiser le destin de ses protagonistes et de pratiquer des retours en arrière. J'ai mis un certain temps à comprendre qui était qui et quelles étaient les relations entre les différents personnages.

Hub nous plonge dans une véritable enquête policière en 1454 chez les Aztèques. Des jeunes filles disparaissent et sont retrouvées momifiées de plus en plus près de la ville. Il ne faut pas que la population sache pour qu'elle ne s'affole pas.

Les héros ont été éduqués dans la même "école" et ils ont reçu leur formation du même maître intransigeant et violent.

Peu à peu, Hub pose les éléments de son intrigue. Il tisse les fils de son histoire comme une araignée patiente.

J'ai découvert un dessinateur génial. Chaque case est emplie de détails. Hub alterne entre les différents plans, joue des plans généraux et des gros plans. J'ai adoré le travail sur les cases les plus sombres car Hub arrive à jouer sur les contrastes. C'est vraiment une combinaison très réussie. Je vous recommande d'observer les costumes mais aussi les scènes où il y a un public en nombre. J'ai passé beaucoup de temps sur certaines pages.

Peu à peu j'ai pris mes repères dans l'histoire et je me suis pris au jeu de cette quête de l'assassin ou des assassins. Hub a réussi à me captiver car j'ai maintenant hâte de lire l'acte 2 et l'acte 3.
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Hub, le génial dessinateur de la fameuse série Okko, nous propose une nouveauté à des lieux du Japon féodal. Changement de cadre et de temps avec une ample série prévue en 3 actes. le Serpent et la Lance se déroule en 1454 au sein de l'Empire Aztèque, une cinquantaine d'année avant que les conquistadors débarquent avec leurs gros sabots.
Hub nous immerge totalement dans cette époque et dans ce lieu, rompant ,comme il le déclare lui-même, avec toutes ces "balises" référentielles reliant souvent l'empire Aztèque avec l'invasion des conquistadors. Point de conquistadores dans cette fresque historique qui relève plutôt d'un thriller fort et dense en plein coeur des sacrifices rituelles, des couleurs chaudes de l'empire Aztèque...
Bravo à Hub pour la qualité de son travail. Outre la richesse de son dessin, l'auteur fait preuve d'un remarquable travail de documentation comme on peut déjà juste le constater au niveau linguistique avec l'emploi de plusieurs noms en nahuatl. Générosité oblige, on se perd allègrement dans cette immersion d'autant plus que l'intrigue qui demeure avant tout une enquête est plutôt complexe avec divers flash-backs qui, parfois, freinent un peu le rythme. Je pense que le Serpent et la Lance peut se lire deux fois : une fois pour appréhender le titre et une seconde fois pour mieux le savourer.
Par contre, attendez-vous à un monde pas franchement tendre entre la cruauté de Serpent, une sorte de "juge" au service de l'empereur et les durs sacrifices en offrande, l'Empire Aztèque transparaît quand même avec rudesse et une certaine férocité. Ne vous attendez pas à une jolie carte postale tout en dépaysement. Les meurtres en série peuvent paraître presque dérisoires et , pourtant, différents personnages vont tout de même mener l'enquête.
Hub nous présente alors une galerie de portraits assez attachants entre l'infâme serpent, l'illuminé Cozatl, le marchand Oeil-Lance et son silencieux acolyte... On distingue un vrai plaisir à suivre les destinées de ces personnages dont une partie était autrefois réunis entre les murs d'une même maison ce qui apporte un caractère presque intime à cette intrigue policière dans laquelle les meurtres peuvent trouver leurs sources dans l'enfance.

En combinant un monde aztèque à la fois rude et coloré et une curieuse intrigue policière, Hub délivre une série puissante que je recommanderais avant tout aux amatrices et amateurs de thrillers graphiques originaux et percutants.
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après avoir terminé sa série Okko qui est maintenant devenue un classique de la bande dessinée, plutôt que de se lancer dans des albums connexes, Hub s'est attaché ç une autre sujet, une autre époque et une autre civilisation.
Il plonge chez les Aztèques à notre plus grand plaisir. On reconnaît facilement son trait de dessin, notamment dans la physionomie des personnages. Oeil Lance a un faux air d'un ronin du japon Médiéval bien connu.
Le dessin reste cependant très réussi, la mise en couleur tient ses promesses avec des scènes et des bâtiments très proches de l'architecture Aztèque de l'époque. L'intrigue est excellente. elle est pleine de suspense et tient son lecteur en haleine de la première à la dernière page. Ce thriller est parti sur d'excellentes bases. L'auteur a dû certainement faire une travail documentaire assez conséquent avant de laisser libre court à ses crayons. Ce travail paye indéniablement. C'est pour moi l'une des meilleures BD de l'année
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Le relent de la momie.
En 1454, des crimes ritualisés essaiment dans l'empire aztèque et inquiètent en haut lieu. Un invisible assassin sévit, s'attaque exclusivement à des jeunes filles puis expose leurs dépouilles édentées, énuclées, chaulées et momifiées. L'empereur paniqué diligente Serpent, un enquêteur expéditif disposant des pleins pouvoirs et d'une équipe de nervis zélés disposés à éliminer tout témoin gênant. En parallèle, Cozatl, grand prêtre introduit dans les hautes sphères, intercesseur entre Tlaloc, le dieu de la pluie et les Aztèques craint qu'un membre de son ordre ne soit à l'origine des crimes sacrificiels. Il demande l'aide de son frère de sang, Oeil-lance doué d'un sens aigu de l'observation ainsi que de qualités déductives exceptionnelles mais ce dernier est rétif à l'idée de remuer de vieilles rancunes et de réveiller des anciennes histoires terrifiantes. Cozatl, Serpent et Oeil-lance ont suivi l'enseignement d'Ombre-montagne quand ils étaient jeunes et aujourd'hui le vieux maître mourant veut avertir Oeil-lance d'un effroyable danger qui approche.
Le point fort de cette nouvelle série de Hub réside dans la capacité de l'auteur à redonner vie et cohérence au contexte social, économique, politique et culturel de l'empire aztèque. le lecteur peut s'immerger dans une civilisation peu de temps avant son anéantissement par une poignée de soudards espagnols avides d'or et de reconnaissance. La plongée dans Tenochtitlan, la capitale du Monde Unique est en tout point remarquable. La présence d'un tueur en série et la mise en place d'une enquête policière avant la lettre avec des méthodes diamétralement opposées : ratisssage, tabassage, élimination d'un côté, observation, compréhension, déduction de l'autre posent des principes qui vont traverser les siècles et les continents. Néanmoins, des bémols tempèrent l'enthousiasme face à une oeuvre ambitieuse, documentée et novatrice. L'histoire est confuse à cause du trivial et de l'essentiel pêle-mêle, de la colorisation assombrissant les cases, des visages peu différenciés. Hub prend aussi son temps pour planter le décor et exposer les personnages principaux. le jeu sur différentes temporalités n'ajoute pas à la clarté du propos. Reste une oeuvre conséquente qui sort des carcans habituels et impose dans son premier acte pas moins de 180 pages dessinées avec soin et savamment architecturées.
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Hub s'est lancé avec succès dans sa nouvelle série "le serpent et la lance" qui se déroule à l'époque aztèque. Les personnages principaux sont nés une année de grande sécheresse avec chacun un destin particulier. J'ai tout de suite été happé par l'histoire et la qualité du dessin. J'ai un peu l'impression d'être aspiré dans un récit aussi palpitant que le superbe film "apocalypto" de Mel Gibson. L'histoire en elle même pourrait s'apparenter à un polar thriller au sein de cette civilisation énigmatique où des enlèvements de jeunes filles retrouvées mortes sous la forme de momies martyrisées inquiètent le pouvoir.
Je ne peux m'empêcher de faire des parallèles avec le style d'Okko, l'amitié d'êtres différends aux parcours singuliers qui reçoivent des missions enquêtes où le paranormal est souvent présent. Magnifique !
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