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Citations sur Une année à la campagne (67)

...j'ai circulé à travers ces villes élégantes pour essayer de vendre mon miel, des villes remplies de femmes qui achètent des choses pour se mettre sur le dos, et des choses pour mettre dans leurs maisons, et des choses pour ranger ce qu'elles se mettent sur le dos et qu'elles mettent dans leurs maisons.
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Liddy et Brian forment une bonne équipe. Il leur suffit de quelques mots pour se communiquer leurs idées et leurs intentions. Je vais chercher à la scierie ce dont ils ont besoin, et à l'occasion je donne un coup de main, mais j'ai rapidement découvert que si je leur proposais au choix de les aider ou d'aller faire une tarte, c'était toujours la tarte qui l'emportait. Il a fallu six tartes pour finir le toit. J'ignorais jusqu'alors le rôle important que jouent les tartes dans la construction.
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Nous avons dépassé l'âge de la reproduction. Les hommes ne veulent pas de nous : ils préfèrent les femmes plus jeunes. Il est normal, du point de vue biologique, que les mâles soient attirés par des femelles qui sont au début de leurs années reproductives et qui ont encore envie de construire des nids, et si, quant à nous, nous ne pouvons plus nous perdre dans les plaisirs et l'intimité du couple, eh bien, nous avons accédé à notre véritable identité. Nous avons également acquis un autre don précieux. Nous avons le Temps, ou du moins la conscience du Temps. Nous avons vécu assez longtemps et en avons vu assez pour savoir, autrement qu'au plan intellectuel, que la mort nous attend et nous avons donc appris à vivre en nous sachant mortelles, prenant nos décisions avec soin et après mûre réflexion parce que nous savons que nous ne pourrons pas les prendre de nouveau. Le temps pour nous aura une fin ; il est précieux, et nous en avons appris la valeur.
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En tant qu'être humain, je me mêle un peu de tout ; j'interviens, j'échange, je modifie. Ce n'est ni bien ni mal, je joue mon rôle simplement, tout comme le serpent qui mange les souris et les vanneaux joue le sien. Mais étant un être humain, je suis nantie d'un cerveau qui me permet de m'apercevoir que lorsque je manipule et modifie n'importe quelle partie du cercle, il y a des répercussions sur tout l'ensemble.
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Plus longtemps on élevait des abeilles moins on les comprenait.
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Je me demande parfois où nous autres femmes d’un certain âge nous situons dans le tissu social une fois que la construction du nid a perdu de son charme. Il y a une génération, Margaret Mead, qui avait une assez bonne réponse personnelle à cette question, s’interrogeait aussi à ce sujet et faisait remarquer qu’en d’autres temps et dans d’autres cultures, nous avons joué un rôle.
Nous sommes si nombreuses qu’il est tentant de considérer que nous formons une catégorie. Nous avons dépassé l’âge de la reproduction. Les hommes ne veulent pas de nous ; ils préfèrent les femmes plus jeunes. Il est normal, du point de vue biologique, que les mâles soient attirés par des femelles qui sont au début de leurs années reproductives et qui ont encore envie de construire des nids, et si, quant à nous, nous ne pouvons plus nous perdre dans les plaisirs et l’intimité du couple, eh bien, nous avons accédé à notre véritable identité. Nous avons acquis un autre don précieux. Nous avons le Temps, ou du moins la conscience du Temps. Nous avons vécu assez longtemps et en avons vu assez pour savoir, autrement qu’au plan intellectuel, que la mort nous attend et nous avons donc appris à vivre en nous sachant mortelles, prenant nos décisions avec soin et après mûre réflexion parce que nous savons que nous ne pourrons pas les prendre de nouveau. Le temps pour nous aura une fin ; il est précieux, et nous en avons appris la valeur.
Oui, nous sommes nombreuses, mais toutes si différentes que j’ai du mal à me lancer dans une analyse sociobiologique, et je crois bien, tout comme Margaret Mead, que la solution est personnelle et individuelle. Parce que notre culture ne nous a assigné aucun rôle réel, nous pouvons créer notre propre rôle. C’est une bonne époque pour être une femme adulte possédant une personnalité, une certaine force et des lubies. Nous vivons longtemps. Nos enfants sont les adultes indépendants que nous les avons aidés à devenir, et peut-être ont-ils encore besoin de notre amour, mais ils peuvent se passer de nos soins. Les règles de la société sont si souples de nos jours qu’aucune de nos actions n’est choquante. Nous ne nous heurtons plus à des barrières politiques. À condition de demeurer en bonne santé et de pouvoir subvenir à nos besoins, nous sommes libres de faire n’importe quoi, de posséder n’importe quoi et d’user de nos talents à notre guise.
(…)
Moi aussi je veux un dindon, mais je le veux vivant et d’ici une semaine mon souhait sera exaucé et je l’entendrai glouglouter au petit jour. Cependant, je veux davantage. Je veux entendre les bruants indigo chanter leurs couplets lorsque je m’éveille le matin, je veux relire Joseph et ses frères, je veux voir les feuilles pousser sur les chênes, leurs fleurs s’épanouir sur les cornouillers et danser les lucioles. Je veux savoir ce qu’il advient du val du Raton laveur. Je veux qu’Asher découvre comment les parasites d’oreilles de papillons de nuit ont traversé l’hiver. Je veux montrer à Liddy et Brian les gros rochers au fond du vallon. Je veux en savoir bien davantage sur les faucheux. Je veux écrire un roman. Je veux aller nager nue dans la rivière sous le soleil brûlant.
C’est pourquoi j’ai cessé de dormir à l’intérieur. Une maison est trop petite, trop limitée. Je veux le monde entier, et aussi les étoiles.
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Pendant ces douze années, j’ai appris qu’un arbre a besoin d’espace pour pousser, que les coyotes chantent près du ruisseau en janvier, que je peux enfoncer un clou dans du chêne seulement quand le bois est vert, que les abeilles en savent plus long que moi sur la fabrication du miel, que l’amour peut devenir souffrance, et qu’il y a davantage de questions que de réponses.
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Pendant ces douze années, j'ai appris qu'un arbre a besoin d'espace pour pousser, que les coyotes chantent près du ruisseau en janvier, que je peux enfoncer un clou dans du chêne seulement quand le bois est vert, que les abeilles en savent plus long que moi sur la fabrication du miel, que l'amour peut devenir souffrance, et qu'il y a davantage de questions que de réponses.
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Mon grand-père était apiculteur à Kalamazoo, Michigan, où j'ai grandi mais tout le monde a un grand-père apiculteur, cela ne signifie donc rien. D'ailleurs, mon grand-père me terrifiait. Il terrorisait tous ceux qui se trouvaient à portée de ses hurlements et je m'efforçais de ne pas me trouver en travers de son chemin, aussi n'est-ce pas de lui que je tiens mon amour des abeilles.
(...)
Ma grand-mère était une femme timide au visage mélancolique, épuisée par la vie commune avec un tel homme et qui essayait de se débrouiller avec la maigre allocation qu'il lui accordait pour faire marcher la maison. Elle ne se plaignait jamais, et avait presque le comportement d'une sainte. Elle lui survécut durant de nombreuses années et, une fois son mari mort, retrouva une certaine vitalité. Vers la fin de sa vie, elle rassembla ses petits-enfants autour d'elle.
"Je veux que vous vous rappeliez toujours votre grand-père", dit-elle.
Nous opinâmes du bonnet, l'air solennel. Elle nous fit signe de nous rapprocher.
"Je veux que vous vous rappeliez que c'était un vieux grigou, sale et mauvais comme la gale", reprit-elle d'une voix ferme, puis son regard se perdit au loin et un sourire satisfait éclaira son visage.
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Je me demande parfois où nous autres femmes d'un certain âge nous situons dans le tissu social une fois que la construction du nid a perdu de son charme.
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