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EAN : 9782800154497
160 pages
Dupuis (04/11/2016)
4.19/5   70 notes
Résumé :
Conte de fée caustique et décalé, Beauté raconte la grandeur, la décadence et la rédemption d'une fille laide qu'un sort a métamorphosée en beauté ensorcelante – au point de déclencher émeutes, guerres entre royaumes et de causer la perte de plusieurs rois.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Dans une histoire en 3 tomes compilés en intégrale, qui prend la forme d'un conte de fée au Moyen-Âge, dont Hubert avait l'art, sont démontrés tous les pièges de cette chimère qu'est la recherche de la beauté à tout prix.
Morue, jeune paysanne écaillère de poissons, disgracieuse et qui sent le poisson, est rejetée et moquée par tous. Elle mène une vie d'esclave chez sa marraine ; c'est Cendrillon. Jusqu'à ce jour qu'elle croit béni où elle verse une larme de compassion sur un crapaud, aussi laid qu'elle, qui n'était autre que Mab, une fée prisonnière. Libérée de son sort, Mab lui offre la réalisation du voeu de son choix. Évidemment Morue ne rêve que d'une chose, être belle et désirée. Mais Mab ne peut la changer physiquement, elle ne peut que la rendre belle aux yeux des autres, mettre un filtre qui change leur regard sur elle. C'est ainsi que du jour au lendemain, elle rend tous les hommes qui la voient fous au point de vouloir la violer, tandis que les femmes jalouses tentent de la défigurer. Elle croyait connaitre l'enfer en étant laide, alors que l'enfer est de devenir objet de convoitise et d'être dépossédée de soi-même.
Morue sait qu'elle n'est pas réellement belle, et ne peut se voir elle-même sous cet artifice, mais elle saura en tirer bénéfice. Quand elle séduit le seigneur local, Eudes, elle croit avoir atteint son but et être heureuse. Mais Mab, fée maléfique, l'incite à toujours plus d'ambition dans ses conquêtes masculines. Manipulée à la fois par la mère d'Eudes et par la soeur du roi, elle sert d'appât pour répudier la reine et prendre sa place. Morue, devient ainsi la reine Beauté, capricieuse et égocentrique, friande d'apparat, et terriblement naïve sur la réalité du monde qui l'entoure. Eudes est fou de jalousie, tandis que le roi du royaume du nord, frère de la reine répudiée, jure vengeance et déclenche la guerre. Beauté suscite une telle folie chez les hommes qu'elle déclenche des carnages dans les deux royaumes.
Il faudra à Beauté des années de patience et de sagesse, et la complicité de sa fille Marine, pour sortir de cette situation infernale.
Je trouve la fin est décevante, du niveau d'un conte de fée Disney.
Quelques caractéristiques de l'héroïne rappellent des figures de la mythologie grecque et romaine, comme les sirènes (que les marins ne devaient pas écouter sous peine de se naufrager) et la méduse Circé (dont un seul regard suffisait à vous transformer en statue de pierre).
Le dessin de Kerascoët est en ligne claire et aplats de couleurs éclatantes, les personnages sont caricaturaux et expressifs, c'est dynamique, on ne s'ennuie pas. La mise en cases est assez classique, avec des cases plus oniriques réservées au monde des fées.
Avec un traitement caustique, l'histoire nous remet quelques réalités en tête sur un sujet toujours plus d'actualité, à l'époque de l'auto-exposition et de la recherche de séduction permanente via les selfies sur les réseaux sociaux…
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Lasse de son physique ingrat et de son fumet de poisson, la jeune "Morue" se désespère. Elle se rêverait bien aussi belle que les princesses promises aux rois. Mais entre sa basse extraction et sa laideur, aura-t-elle un jour droit à l'amour, se lamente-t-elle. Il n'y a bien que Pierre qui ne se moque pas d'elle et semble même franchement l'apprécier. Ce qui n'est d'ailleurs pas au goût de la mère du jeune garçon qui rêve meilleur – en tout cas plus joli – parti pour son fils. Un jour de grand désespoir, au bord de l'étang, Morue défait, par le hasard d'une larme versée, un sort. Elle libère ainsi la fée Mabel qui lui promet en remerciement d'exaucer un voeu. Et puisque sa modeste condition ne lui a pas donné le droit aux fées au-dessus du berceau, Morue demande ce qui lui fait tant défaut et qui, croit-elle, changerait sa vie à jamais : la beauté. La jeune fille ne croit pas si bien dire puisqu'à peine le sort jeté, chaque regard croisé ne voit plus en elle que la plus belle créature que la terre ait portée. Un voeu exaucé qui se révèle une véritable malédiction. Car les hommes ne peuvent, devant tant de perfection, se contenir et quelque soit leur âge, ils n'ont plus qu'une idée : la posséder, violemment, rageusement, férocement. Ils n'ont que faire de son consentement. Devant le chaos hormonal et sexuel, les femmes chassent Morue et sa mère du village. C'est en tentant d'échapper à ses incontrôlables agresseurs que Morue fait la connaissance d'Eudes, jeune chevalier, lui aussi tombé sous le charme. Il la rebaptisera « Beauté ».
Si Beauté a désormais ce dont elle rêvait et un homme qui l'aime, la jeune femme s'ennuie chaque fois que son amant doit aller chasser et s'occuper de ses terres, bref bosser quoi. Alors, lorsque c'est pour la guerre qu'il la quitte avec force promesses de retour, Beauté se languit tant et plus que d'impatience en mauvais conseils, elle va chercher d'autres bras pour se consoler. Et pas n'importe lesquels : ceux du roi en personne, qui, lui aussi ensorcelé au premier regard, est prêt à renier reine et rejeton princier pour les beaux yeux et les promesses d'amour et de plaisir de Beauté. Mais rien n'est simple avec Beauté. Et si la vie dont elle a tant rêvé n'était qu'une illusion ? Si le roi met tout en oeuvre pour lui fabriquer un monde idéal, il n'en demeure pas moins qu'il a un royaume à gérer et une guerre à affronter. Mais le sort qui enveloppe Beauté et les intrigues de cour compliquent la donne et font tourner les têtes, quand elles ne tombent pas.

Quel plaisir de retrouver dans cette série le trait et les couleurs D Hubert ! Décidément cet artiste avait le talent de suggérer tellement dans ses dessins. Inconstance et mensonges jalonnent ce conte et cette duplicité est merveilleusement rendue graphiquement : le dessin D Hubert rappelle sans cesse que sous les traits parfaits de Beauté se dissimulent Morue et ses oreilles décollées, ses traits ingrats, son besoin de plaire, sa peur de ne pas être aimée, à l'origine de bien des catastrophes. Personnage à l'innocence frôlant la bêtise, sans cesse ballotté entre un fantasme de vie et la réalité, Morue se cogne régulièrement aux conséquences de ses choix peu réfléchis. Rêvant que le monde qui l'entoure soit synonyme de beauté, la jeune femme se retrouve entourée au fil de ses aventures d'une extrême violence. Pourtant, elle semble rarement en tirer des leçons et c'est peut-être là que le bât blesse un peu côté scénario. Les mésaventures semblent se répéter pour arriver à un dénouement que j'ai trouvé très (trop ?) hâtif. Une lecture somme toute bien agréable et un vrai coup de coeur coté graphique, malgré un bémol pour le troisième tome que j'aurais préféré un peu plus appuyé sur l'évolution de Morue/ Beauté.
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Beauté est une BD empruntée au hasard de mes déambulations dans la médiathèque. Je n'en attendais donc rien. Je découvre les auteurs et dessinateurs, l'histoire.
Graphiquement, j'aime bien les couleurs franches, même si je ne trouve aucun des personnages beaux et ils me semblent peu expressifs. Néanmoins le dessin sert bien l'histoire.
Justement, je n'ai pas vraiment accroché à l'histoire. Outre la vanité à avoir demandé la beauté, Morue m'a semblé méchante, vindicative, ambitieuse, acariâtre, égoïste, traêtresse ... Il faut attendre une multitude de guerres, de meurtres, d'assassinats, de violences, une fille et une séquestration pour qu'elle s'amende peu à peu, dans les toutes dernières pages. C'est finalement son rôle de mère qui la sauve de toute sa noirceur et c'est le seul message positif de la BD, que je trouve finalement extrêmement sombre ...
En bref : j'ai été intéressée, j'ai plutôt aimé le dessin, mais ça ne me laissera pas un souvenir émerveillé ....
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L'histoire de "Beauté", une BD signée Hubert et Kerascoët publiée par les éditions Dupuis sous forme d'intégrale en couleurs, commence dans un petit village moyenâgeux typique des contes de fées. C'est là que vit Morue, une jeune fille passablement laide et imprégnée de l'odeur des poissons qu'elle écaille à longueur de journée. Sa vie s'écoule mollement, rythmée par les brimades, jusqu'au jour où par hasard, elle libère une fée de sa prison. La créature lui propose d'exaucer un voeu pour la remercier et Morue va lui demander la beauté.

Ce choix, qui se révèlera dramatique, va entraîner la malheureuse Morue dans une longue aventure, où l'émerveillement des premiers instants laisse vite place aux situations les plus sordides. Car la beauté de Morue va attirer la convoitise des hommes, mais aussi la haine des femmes qui l'entourent.

La richesse de cet album tient autant dans les questionnements qu'il soulève chez le lecteur ou la lectrice, que dans l'évolution du personnage principal. Car Morue change, grandit, au fil de l'histoire. Forgée par les péripéties et les drames, elle prouve, si c'était nécessaire, qu'une belle âme et un esprit affuté ont plus de valeur qu'un beau visage. Même si la beauté peut parfois être une arme redoutable...

Ce conte philosophique est servi par un graphisme assez variable : parfois un peu grossier, parfois très fin, certaines planches allant jusqu'à évoquer de somptueuses estampes. La colorisation est vive, tranchée, avec des aplats de couleurs franches, ce qui donne un côté très dynamique au récit.

À noter : même si les graphismes ne sont pas à proprement parler "choquants", les abus et la violence sont omniprésents dans cet album, qui ne conviendra pas à tous les publics.

Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Distrayant et bizarre à la fois.

Contrairement à ce que dit le résumé de l'éditeur, la fée ne lui donne pas la beauté mais le fait que les autres la perçoivent comme belle, ce qui est un peu plus subtil. de bonnes idées, malheureusement aucun personnage n'est vraiment attrayant. Les tomes 2 et 3 sont mieux que le 1er mais cela reste assez déroutant, en ne respectant pas les règles habituelles des contes : notamment le personnage principal a plusieurs facettes, du meilleur au pire.

Peau d'homme“, du même auteur, est à mon avis plus intéressant et surtout plus cohérent. Et puis, c'est important pour une BD, par rapport à l'illustrateur Kerascoët, Zanzim, plus expressif, plus esthétique, est bourré de talent.
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