Tout d'abord, merci à Babelio et à son opération Masse Critique qui m'ont permis de lire ce livre.
Un livre interessant, mais qui fait payer assez cher son accès. En effet, dès les premières pages, le lecteur tombe sur des mots d'un vocabulaire élevé -sapidité, colorature, exsuder, septembriseur, paroxystique, mystagogue, rhizome, blèsement, regimbeur, pour n'en citer que quelques uns- sans doute inconnus d'une majorité de gens. Malgré tout, ces termes inconnus n'empêchent pas la compréhension des phrases et des paragraphes, la plupart du temps, le sens des mots-mystère se laissent deviner, ou alors ne sont pas indispensables pour le sens de la phrase (même si ça peut faire passer à côté de métaphores et de développement). En tout cas ça n'a pas entraver mon avancée, et au contraire, j'apprécie de trouver des mots inconnus, je les note et les cherche par la suite, c'est toujours interessant et enrichissant. Malgré tout, je pense que c'est déjà un obstacle pour beaucoup de lecteurs qui auront attaqué ce livre et le reposeront après quelques pages (c'est le cas de ma mère par exemple, le résumé lui plaisait vraiment mais elle a abandonné après quelques dizaines de pages).
Mais personnellement, ce n'est pas l'élitisme des mots qui m'a dérangé, mais plutôt celui des citations, des références. En effet, l'auteur ne cesse de parler d'autres oeuvres, de citer de grands personnages. Et je suis tout à fait consciente que si ces références me gênent, c'est car je n'ai pas la connaissance nécessaire pour l'apprécier. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même après tout. Mais malgré tout, je trouve que certains références ne sont clairement pas indispensables, et à certains moments, ça ne fait qu'alourdir le texte, donnant au lecteur l'impression de lire une sorte de thèse ou que sais-je.
Ces défauts (de mon point de vue, j'entends, puisque des lecteurs plus cultivés prendront peut-être grand plaisir à toutes ces références) sont d'autant plus rageants qu'au delà de ça, le style de l'auteur est vraiment très agréable, fluide, plein de finesse, de détails. L'histoire également, même si elle déplaira à certains lecteurs en manque d'action, est intéressante, enveloppant de mystères les femmes qui ont croisé le chemin du personnage principal.
Plus on avance et plus le rêve se mélange à la réalité. le narrateur est-il éveillé ou en plein songe? Les limites deviennent floues, les lignes se mêlent. de plus en plus, on veut savoir: pourquoi Fedora n'accorde à personne ses nuits? Comment leur histoire va-t-elle pouvoir avancer, peut-elle avancer? Et cette vie, qui semble appartenir à quelqu'un d'autre, cette existence à Kyoto, cette rencontre avec Amaya, comment cela s'est-il fini? Pourquoi se retrouve-t-il seul aujourd'hui, où sont passées ces femmes?
Ainsi, ma lecture s'est balancée entre le plaisir d'en découvrir de plus en plus, par jeux de miroirs, de souvenirs, d'histoires qui se répondent, qui s'interrogent entre elles, et ma frustration de ne pas comprendre une part du roman, l'impression de passer à côté d'une partie de ce que l'auteur voulait communiquer.
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tout comme Zabeth55, aucun plaisir phrases alambiquées, vocabulaire très riche qui déroute un peu, ennui de se perdre dans un labyrinthe sans sortie.
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seule chose "intéressante" de ce livre une citation d'Allais :
les pommes de terre cuites sont plus faciles à digérer
que les pommes en terre cuite"
Avec Katerina Apostolopoulou, Caroline Boidé, Bruno Doucey, Mohammed El Amraoui, Hubert Haddad, Marie Pavlenko & Murielle Szac
Accompagnés par le musicien Issa Hassan
Prenez le mot Grâce. Soupesez-le pour en estimer la richesse de sens. Puis déployez-le, en éventail, de manière à faire apparaître ses innombrables significations. Qu'y a-t-il au-delà de ce don accordé, de cette faveur ou non divine ? Un état, un moment, l'extase. Une supplique, une embellie, d'autres extases encore. Sans oublier ces vies que l'on épargne, ce coup souvent fatal, ces inquiétudes et cet accueil, le consentement ou le refus. Les uns disent « Grâce à Dieu », tandis que d'autres ne croient qu'en la chaleur d'une main dans la leur. Mais de textes en textes, de mots d'amour en chants des morts, de cimes en abîmes, les 118 poètes de cette anthologie entonnent sans relâche la grande partition de la vie. Et s'ils viennent de tous les horizons – si elles viennent, car plus de la moitié sont des femmes –, c'est pour dire d'une voix multiple et une : Gracias a la vida !
À lire – Grâce… Livre des heures poétiques, Anthologie établie par Thierry Renard & Bruno Doucey, éd. Bruno Doucey, 2024.
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