Dis moi ce que tu manges. .
L'absence comme la démesure créent problèmes.
L'anorexique a une silhouette de mannequin
L'obèse provoque la grossophobie..
Il y a du mal-être dans l'air.. et bien sûr au dedans..
Il y a surtout souffrance, de toutes les manières.
Quand deux anorexiques se croisent
sur le palier du psy, ils se reconnaissent.
Ils s'attirent, leur maigreur est asexuante, mais sexy.
Leur cohabitation, vite décidée, oscille entre
réconfort et miroir infernal.
Leur vie tourne en rond
La mort rode, elle est une possibilité
toujours accessible .
Ils restent la cible du regard "des autres".
L'incompréhension entre ces deux mondes
est une frontière très verrouillée.
Le propos est embrouillé comme cette pathologie
Le dessin, un peu terne, nous enferme
un peu plus dans cette problématique
sans solution miracle..
Dommage.
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Difficile sujet : l'anorexie. Une jeune fille et un jeune homme en souffrent, se rencontrent, vont partager quelques mois de leur vie...
Les couleurs sont froides, le graphisme raide, anguleux avec tout à coup des envolées...
Ils ressemblent à des phasmes, ces drôles d'insectes que l'on prend pour des brindilles si on n'y prête pas trop attention. Les insectes, on les observe dans des bocaux de verre, des vivariums...et c'est difficile de les individualiser. Eux non plus, nous ne connaitrons pas leurs prénoms, et puis ils se ressemblent tant : même dégaine, même coupe de cheveux, même visage. Au fil des pages, c'est le monde extérieur qui est séparé d'eux par une vitre, comme celle à laquelle toque le pompier sur sa haute échelle pour les sauver, eux qui n'ont entendu ni les sirènes, ni senti l'odeur des fumées et du feu.
Il a certainement raison leur psy de leur dire que ce n'est pas une bonne idée de vivre ensemble, qu'ils vont encore plus s'enfermer dans leur monde, leur détachement..
Dérangeant et étonnamment déstabilisant ; le scénario trace un univers précis, souvent cru, où affleure leur désespoir-dégoût-espoir avec quelques belles échappées vers des tentatives de vraies vies.
Elégant et "plombant" !
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Deux jeunes anorexiques se rencontrent en sortant de chez leur psy et finissent par vivre ensemble.
Déception.
Esthétiquement je n'ai pas aimé : dessins trop simplistes, trop géométriques.
Couleurs...moches, même la typographie ne m'a pas plu !
Les personnages, malgré une certaine approche psychologique, je n'ai jamais éprouvé d'empathie pour eux.
Non, vraiment désolé...suivant !
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(À l'héroïne qui se vante d'avoir retrouver un corps de garçon grâce à l'anorexie )
- Mais alors, tu couches avec des mecs ?
- Oui, et alors ? Ça ne les dérange pas, ça a l'air de leur faire plaisir.
- Et toi ?
- Je m'en fous. Tout ce qui se passe en dessous de mes clavicules ne me concerne pas.
- Mais alors, pourquoi ?
- Il y a des fois où je n'ai pas envie de dormir seule. Leur présence me rassure, je dors mieux. Ils se servent de mon corps pour leur plaisir et je me sers du leur pour mon sommeil, ça me paraît un bon deal.
Maman ne nous a jamais dit "je t'aime". Elle ne nous a jamais touchés, jamais pris dans les bras. Les corps, c'est sale. Le sexe, c'est sale, c'est Jésus qui l'a dit.
La preuve, il n'a jamais couché, il est mort pour nos péchés, la mort est le bon côté des choses. On ne vit que pour mourir et se prendre la face de Dieu dans la tronche.
Une anorexie représentait un suicide long et douloureux, peut-être une sorte d'appel au secours, un temps mort pendant lequel on réfléchit à ses propres raisons en les imprégnant de lucidité et en les parant de faux compliments.
- Je me sens si gros ...
- Tu es extrêmement mince ! Qu'est-ce que je devrais dire, moi ?
- Toi, ce n'est pas pareil. Je n'y peux rien, mon corps me pèse. Toute cette chair au-dessus de mes os...