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C'est sans aucune doute le meilleur titre du regretté Hubert que j'ai pu lire. Il s'agit de rentrer dans la société victorienne de la fin du XIXème siècle et de voir le rapport assez particulier qui se crée entre un Master et une servante presque écarlate.

Le maître est plutôt du genre jeune beau et riche libertin qui a déjà du vécu. Il faut dire que le pauvre a été soudoyé à l'âge de 13 ans. On se croirait dans « 50 nuances de Grey » mais transposé à l'ère de la reine Victoria qui n'est d'ailleurs pas très apprécié de notre principal protagoniste pour son côté prude.

La question est de savoir ce que désire Monsieur ? Il est vrai qu'il est très inconstant. Il émet simplement l'ordre que sa domestique préférée soit présente pour l'accueillir après ses soirées de beuveries pour le border dans son lit.

J'ai littéralement adoré car il y a une véritable liberté de ton avec des dialogues plus exquis les uns que les autres sans compter sur des situations plutôt cocasses. La domestique qui est particulièrement douée va très vite comprendre le problème psychologique et essayer de le résoudre à sa façon. Il faut dire qu'il y a comme une sorte de lien particulier qui se crée sans être charnel ou amical. C'est de l'ordre de l'écoute bienveillante mais dans une relation alambiquée.

On reste dans le domaine des maisons de domestiques qui répondent à une hiérarchie et des codes très particuliers. Certes, il s'agit de faire son travail mais également d'obtenir les bonnes grâces et les faveurs du maître des lieux. Notre héroïne va aller plus loin pour trouver également sa voie et surtout sa liberté loin des frasques de notre aristocrate.

Un mot sur le dessin pour souligner une certaine élégance dans l'esthétisme. Cela comme très bien à cette époque si particulière. Il faut dire que l'auteure Augustin Virginie m'avait déjà ébloui dans la série « Alim le tanneur ». C'est non seulement magnifique mais détaillé et coloré. Cette maîtrise graphique sert le scénario et surtout c'est très agréable à lire.

Bref, une BD hautement recommandable mais il ne faut pas être trop chaste. Et puis surtout, on trouvera une profondeur inattendue sous les airs naïfs du départ.
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Tandis que je cherchais seulement la date de ses noces, Paris Match m'apprend avec des mots de poids et des photos-choc que la reine Victoria a lancé la mode du mariage en robe blanche. J'ai en effet lu récemment dans DADA que le rouge était de rigueur en Europe, avant, pour se passer la corde au cou dans la liesse.
Je tiens la date de l'union entre la reine Victoria et son prince Albert : 10 février 1840.

C'est pour assister à cette cérémonie & à contrecoeur que notre Monsieur Edouard (fictif) est de retour dans sa propriété londonienne.
Les domestiques s'affolent, certain(e)s frétillent à tous les étages, pas seulement pour astiquer la maison du sol au plafond : monsieur est jeune, beau, séducteur... et membré comme un âne, un zèbre 🦓, un poney shetland 🐴...
Monsieur aime se rouler dans la fange ; il fréquente les prostituées de Whitechapel - bas-fonds de Londres où Jack l'Eventreur fera son marché un demi-siècle plus tard. Il boit, se bat, et rentre en triste état au milieu de la nuit. Mais visiblement, il ne se satisfait complètement de ses orgies & orgasmes que s'il les raconte crûment, avec moult détails. Contre toute attente, il choisit comme confidente une jeune domestique au physique ingrat.

Monsieur est pervers, Monsieur est provocateur. Mais surtout, Monsieur semble entraîné dans une spirale d'autodestruction, et ce n'est ni sa mère, ni la société victorienne hypocritement corsetée qui peuvent lui reprocher ses comportements.

L'histoire est complétée par un documentaire d'une vingtaine de pages sur la famille royale britannique, l'époque victorienne côté aristocratie et en coulisse.

Dans ce roman graphique finement illustré, Hubert montre les rigidités et la ségrégation sociale de l'Angleterre victorienne.
Il interroge également les rapports hommes-femmes, la sexualité, le respect entre partenaires, comme dans 'Peau d'homme', co-signé avec Zanzim.
Ce WE, j'ai également lu 'L'Ile aux femmes', de Zanzim, dont les thématiques et personnages sont proches de ceux des albums écrits/dessinés à quatre mains.
Il me reste à découvrir 'La Sirène des pompiers', j'essaie de résister et me garder cette lecture pour ce WE... 😋

Cru, salé, sucré, acide, amer, piquant et doux. En un mot : savoureux.

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* https://www.parismatch.com/Royal-Blog/Royaume-Uni/Il-y-a-179-ans-la-reine-Victoria-du-Royaume-Uni-lancait-la-mode-du-mariage-en-blanc-1604526
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Je n'avais lu que des bons avis sur cette BD, j'étais donc impatiente de la lire et je dois dire que je me suis régalée.

On plonge dans l'Angleterre Victorienne, au coeur de la haute société. Lisbeth, une jeune fille, rentre au service d'Edouard, un riche dandy libertin. Libertin, le mot est faible puisqu'il couche avec tout ce qui bouge et surtout n'a pas peur de choquer par ses paroles. Il va prendre la jeune femme, sous son aile, et va très vite devenir sa confidence. Au sein de la maison, cette relation passe mal et Lisbeth va susciter des jalousies.

Monsieur Désire ? est une bande dessinée vraiment réussite : une bonne intrigue, une plongée dans une autre époque, des dessins de qualité. de plus, l'album se poursuit par un documentaire très intéressant sur le période victorienne.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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On est en Angleterre, au début de l'ère Victorienne (1840), C'est l'histoire d'un jeune Lord libertin, arrogant et suffisant, une sorte de Casanova en version anglaise, et d'une de ses employée, Lisbeth, peu bavarde, tout en retenue et pourtant il se dégage d'elle une certaine aura tout en restant très effacée, tout l'opposé d'Edward. Ce n'est pas une simple idylle entre le lord et sa simple et belle servante, rien à voir avec Pretty Woman, surtout pas fleur bleu, parfois cru et violent. Déjà, Lisbeth n'est pas très jolie, et Edward est manipulateur, cruel, calculateur, très cynique. Ensuite les rapports entre les personnages sont beaucoup plus complexes, autant liés à leurs caractères propres qu'aux rapports sociaux, à la dictature des apparences, aux conventions sociales, et surtout à l'époque. le coup de maître de cette aventure est de l'avoir totalement ancrée dans l'époque, dans un contexte qui apporte une dimension supplémentaire, comme un troisième personnage.
Le puritanisme fait un retour encore timide, c'est le début de l'ère industrielle, Il y a tout un dossier après la bande dessinée qui complète et apporte un éclairage supplémentaire, à lire absolument.
J'avoue que cette relation de lutte, de rapprochement, entre les personnages m'a vraiment impressionné, qu'une bande dessinée de 90 planches arrive à aller aussi loin dans la complexité des rapports humains, c'est vraiment très fort. Hubert aime cet aspect relationnel entre ses personnages, c'était déjà une grande réussite avec le premier tome des Ogres Dieux, ainsi qu'avec Miss Patouche, ici, le contexte anglais de 1840 parfaitement maîtrisé permet à l'histoire de tenir en équilibre sur un fil entre la vulgarité et le raffinement, le ton est toujours juste. le dessin n'est pas en reste, le trait disparaît comme étouffé par les couleurs, toujours fin, fragile comme l'histoire et les personnages, les couleurs sont naturelles, un peu vieillies. Les thèmes de cette histoire, la séduction, l'amour impossible, le rapport à l'argent, collent aux sujets de la littérature de l'époque, on y trouve la dimension un peu rétro de cette littérature avec une force moderne et contemporaine. C'est d'une très grande maîtrise.
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Dans l'Angleterre victorienne, Monsieur Edouard, jeune et séduisant aristocrate, profite de la vie comme il l'entend. Dandy libertin qui enchaîne les nuits de débauche, rien ni personne ne lui résiste. Jusqu'au jour où il fait plus ample connaissance avec l'une de ses femmes de ménage, Lisbeth, au physique plutôt ingrat. Lisbeth lui vient en aide suite à une beuverie qui a mal tourné. Suite à cela, son noble patron demande à ce qu'elle vienne le voir lorsqu'il le demande. Au fil des soirées, des situations et des discussions, Lisbeth devient la confidente d'Edouard, celui-ci n'hésitant pas à lui confier toute l'étendue de son expérience et de ses pratiques sexuelles.

Après la lecture de "Peau d'homme", il me tardait de découvrir une autre oeuvre D Hubert. C'est chose faite avec "Monsieur Désire" qui m'a bien séduite aussi et que l'on aurait pu appeler "Le vice et la vertu". Cette fois-ci, Hubert met en scène deux mondes qui s'opposent avec les personnages de Monsieur Edouard et sa femme de ménage, Lisbeth : d'un côté la vieille noblesse anglaise, engoncée, riche, arrogante et qui vit dans l'entre-soi ; de l'autre, les pauvres, soumis et serviles.
A travers les frasques sexuelles d'Edouard et ses multiples désirs, on dénonce une société patriarcale hypocrite et inégalitaire, qui cache les scandales de la famille royale elle-même derrière le voile de moralité et de pudibonderie de la nouvelle reine. Edouard veut choquer et provoquer toujours plus, conscient que le monde privilégié où il a grandi n'a rien de pur. Seule Lisbeth reste de marbre face à ses provocations et lui apparaît alors comme son salut. Mais là encore, pour les "gens bien nés", leur relation est contre nature.
Le dessin de Virginie Augustin met en valeur le décor où vit Edouard : grand, trop grand pour un homme seul qui se sent seul. Quant à Lisbeth, son gros nez disparaît face à la mise en lumière de sa sincérité, de sa force et de sa volonté, la rendant de plus en plus belle.
Chronique sociale, bande-dessinée historique - un long dossier en fin d'ouvrage sur le contexte économique, social et politique de l'époque complète l'histoire-, "Monsieur Désire ," nous dresse un portrait sans concession d'une Angleterre inégalitaire et gangrenée par les scandales, dont la lie est encore plus mise en valeur par la pureté de ces deux personnages écorchés vifs qui nous poussent à une réflexion pertinente et sévère sur nos rapports les uns aux autres.

C'est une histoire sombre, dure et cruelle. C'est une histoire belle et réaliste. Attention, certaines scènes très crues destinent cet ouvrage à un public adulte.
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Voilà une bande dessinée assez étonnante.
On y rencontre deux personnages principaux : un dandy oisif qui ne sait comment se distraire et qui essaie toutes sortes de jeux sexuels pour lutter contre la vacuité de sa vie, et une servante plutôt ingrate, qui n'a d'autre ambition que de faire correctement son travail.
Mais le maître va trouver très amusant de tenter de choquer la pauvre fille qui semble bien pudibonde en lui racontant par le menu ses frasques sexuelles, ses soirées de beuverie, de bagarres, ses petits jeux pervers et dangereux, la mettant du même coup dans une position difficile envers les autres domestiques de la maison.
L'histoire se passe en Angleterre à l'époque victorienne et on voit bien le vice et la vertu s'affronter au quotidien dans les diverses classes sociales.
Le sort des domestiques semble très incertain, chaque petite erreur étant sanctionnée, que ce soit par une retenue sur les gages ou par un renvoi immédiat selon de degré de gravité de la faute.
Les maîtres ont évidemment tout pouvoir sur le sort de leurs domestiques, ils peuvent les culbuter, les maltraiter ou les renvoyer sans même avoir à se justifier.
Les dessins ne m'ont pas vraiment plu mais on y voit bien la société de l'époque : les décors, les meubles, les vêtements, le vocabulaire, tout est parfaitement représentatif d'une époque et d'un lieu.
La bande dessinée se poursuit par un documentaire passionnant d'une quinzaine de pages sur divers thèmes lié à l'époque victorienne : le libertinage, la condition des femmes, les bas-quartiers, la misère et la pauvreté, les problèmes d'hygiène, la vie politique et quotidienne...
J'ai trouvé cette bande dessinée très intéressante, mais je ne peux pas dire qu'évoluer dans cette ambiance malsaine et injuste m'ait beaucoup plu.
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Mise en bouche raffinée pour se mettre - ou comme moi, se remettre - à la BD.

Virginie Augustin m'a harponnée par sa mise en images très délicate pour un très grand nombre de grands dessins. Elle a su donner un tempo dans les dessins que j'ai apprécié. Elle navigue entre des séries de petits dessins (toujours de tailles différentes d'ailleurs) peu travaillés afin de faire avancer assez vite l'histoire, et d'autres dessins flash allant de la demie page à la page entière qu'elle a hyper travaillés. Jamais de lassitude dans le rythme du dessin, toujours un autre jeu de fond des illustrations.
L'histoire se joue au milieu du 19e siècle, dans une maison profondément aristocratique, mais qui regroupe un beau panel de domestiques hiérarchisés et largement assez intelligents pour se frotter à « Monsieur » et ses amis.

On vogue ainsi entre le monde d'Edouard l'aristo anglais et celui de Lisbeth la domestique typée de l'époque victorienne. le premier , Monsieur » suit le mouvement général des congénères de sa classe, à savoir le changement de lieu selon les saisons et les occupations régulièrement rejouées : année après année sa classe sociale passe des saisons de chasses à courre avec leurs festivités, à celles des saisons parlementaires et de leurs bals masqués et autres spectacles maintenant la vie sociale. La seconde, Lisbeth, jeune recrue, qui va devoir apprendre ce qu'il est bon de savoir faire mais aussi bon de savoir dire ou pas. A travers elle on retrouve tous les travers de l'époque, entre naissances illégitimes, prostitution, la précocité de l'emploi de la plupart des domestiques, la densité de la population de Londres, le monde des crimes et délits, et et et l'émigration (qui faisait déjà parler d'elle).

Elle termine son livre par ce que j'ai réellement adoré, une trentaine de pages illustrées nous emportant dans un joli voyage dans le temps. Elle y relate tous les points essentiels pour comprendre l'époque, le lieu remis dans le contexte mondiale du moment, ainsi que les problèmes sociétaux afférents.

Toute la morale victorienne est ici relatée et dessinée avec cette aisance d'une dessinatrice qui a assimilé son sujet.

Pour moi zéro faute pour une BD.
Petit clin d'oeil à Erik, babéliote éclaireur en la matière, qui m'a incité à lire quelques récits insoupçonnés sous forme de BD.
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Moi qui aime l'univers victorien, Jane Austen, Downton Abbey enfin vous voyez l'ambiance et bien là je suis dans mon élément..... On retrouve les décors, l'aristocratie anglaise mais aussi le petit monde de la domesticité et de ses codes.
Attention aux personnes prudes, certaines scènes, dessins pourront les choquer, je préviens, car sous des codes précis et rigides, la bourgeoisie anglaise est aussi un lieu de débauche.
J'ai beaucoup aimé le personnage de Lisbeth, domestique insignifiante sauf aux yeux de son employeur, Edward, homme désabusé, orgueilleux et débauché, qui trouve en elle une oreille attentive, sans complaisance et franche. La seule peut être autour de lui à qui il peut faire confiance.
Mais Lisbeth a la force et le courage de ne pas profiter de son avantage et partira pour se lancer un défit (une suite ????) loin, très loin de ce monde en perdition dans un pays neuf et plein d'avenir.
Les dessins sont nets, parfois sans texte car explicites, surtout ceux sur la condition des employé(e)s de maison.
Il règne parfois une noirceur rendant bien l'atmosphère du Londres du 19ème Siècle.
Cerise sur le gâteau ou plutôt devrais-je dire cherry on the cake à la fin de l'album un petit opus retraçant l'histoire du Londres du récit : la royauté, Londres la ville, la reine Victoria mais aussi l'appel de l'or et des promesses d'avenir !!!!!
Je guetterais une suite éventuelle.....
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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Voici un roman graphique atypique et lumineux que j'ai lu par hasard mais avec beaucoup d'intérêt et de plaisir. Comme souvent, mon oeil a été attiré par la première de couverture, où ici deux personnages se font face : un Grand et bel homme, c'est Monsieur... et en petit, mais vraiment minuscule, sa servante toute dévouée à ses ordres. Voilà qui est explicite et illustre parfaitement les différences de classes.

L'auteur nous entraine en Angleterre, à l'époque victorienne, dans une belle demeure londonienne, où se côtoient, comme dans la société, deux mondes opposés : les nobles, riches et oisifs et les domestiques qui les servent sans avoir aucun droit.

Monsieur s'appelle Edouard. C'est un dandy débauché, blasé et sans affect. Tel un nouveau Valmont, il multiplie les conquêtes féminines et les beuveries. Au petit matin, son personnel, est contraint de le récupérer souvent ivre mort et de le mettre au lit.

De son côté, Lisbeth, une jeune fille de la campagne, discrète et besogneuse mais au physique ingrat, vient d'être embauchée, comme femme de ménage, dans la grande maison. Journées de travail longues et exténuantes sous les ordres tyranniques de la gouvernante. C'est un scandale mais c'est hélas la norme quand on est issu d'une famille pauvre sans espoir d'amélioration. Lisbeth en est consciente.

Et soudain une relation improbable et ambigüe va se nouer entre Edouard et Lisbeth. le maître ne va pas trousser sa servante (même si dans ce monde hypocrite, c'est chose admise), non, avec un malin plaisir, il va lui raconter ses aventures, ses frasques sexuelles, qui étonnamment vont laisser Lisbeth imperturbable. Docile, elle va simplement l'écouter et ainsi devenir sa confidente, un rôle impensable et intolérable pour la famille et la hiérarchie des domestiques.

J'ai beaucoup aimé cet album écrit par Hubert et brillamment illustré par Virginie Augustin. Je ne connaissais ni l'un ni l'autre, et c'est une belle découverte. La narration est subtile, les personnages attachants et les références historiques intéressantes. Les graphismes sont élégants et précis, ils marient astucieusement les contrastes et les couleurs ; vives et lumineuses pour les décors somptueux de la villa et sombres pour les bas fonds où se traine Edouard lors de ses nuits de débauche.

A la fin de l'ouvrage un appendice illustré et très bien conçu, rappelle au lecteur le contexte historique : la suprématie de l'Angleterre à cette époque, son empire colonial immense et son industrialisation florissante, mais aussi la société contrastée, machiste et capitaliste, où richesse et misère se côtoient violemment. A lire impérativement...

Mais j'allais oublier l'ultime dessin, en noir et blanc, en toute dernière page. Comme un épilogue à l'histoire, il nous rassure sur le destin de Lisbeth et cela fait plaisir.

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Le jeune aristocrate Edouard a mauvaise réputation. Celle d'un joyeux queutard sans foi ni loi. Queutard, il l'est sans aucun doute ; d'ailleurs l'ostentation qu'il affiche en matière de sexe en choque beaucoup dans cette Angleterre victorienne conservatrice. La joie qu'Edouard semble afficher n'est en revanche qu'une façade. C'est ce que comprend rapidement Lisbeth, une domestique de la maison.
Quand Lisbeth devient la confidente du jeune homme, son entourage est plus choqué que s'il avait simplement fait usage de son droit de cuissage ! Un tel rapport affectif enfreint en effet plus les règles de distanciations entre classes sociales que le viol d'une servante par son maître ! Il semble que le physique ingrat de Lisbeth puisse la prémunir de tels assauts d'Edouard.

A l'instar d'Edouard, cette bande dessinée dénonce les hypocrisies de la haute société anglaise du XIXème siècle, où les pratiques sexuelles doivent rester cachées : la prostitution est une institution mais la liberté sexuelle consentie est prohibée, surtout si l'on est une femme ou un homosexuel.

Le mot monarchie n'est à lui seul pas joli, mais sur la monarchie anglaise contemporaine, il y aurait encore beaucoup à dire !
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