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Critique de DianeTats


C'est avec un grand respect pour l'auteure, Kerry Hudson, que je vais rédiger ma critique sur Basse naissance, son autobiographie.
J'ai apprécié que l'auteure se dévoile ainsi à ses lecteurs, elle nous révèle son enfance perturbée mais aussi les troubles qui l'ont hantée dans sa vie d'adulte.
Écrire une critique sur l'histoire en elle-même ne serai pas correct étant donné que c'est une histoire vécue, un récit de vie ça ne se change pas.
Mais je me permets d'écrire les sentiments qui m'ont accompagnés au cours de cette lecture.
J'ai trouvé le titre Basse naissance malheureusement très approprié, mais là où je n'ai pas adhéré, c'est avec l'idée que la pauvreté de cette famille serait la cause principale des nombreuses difficultés de l'enfant.
Il est évident que la pauvreté n'est pas un avantage dans la vie d'un enfant, mais elle n'est pas forcément la cause de la délinquance. Je pense que l'état de "basse" naissance de l'auteure vient davantage du manque d'éducation et de l'irresponsabilité de sa famille en général, sa mère en particulier. Une mère alcoolique et profondément instable, qu'elle soit riche ou pauvre, n'apportera que des difficultés à son enfant. Il existe des familles très pauvres qui sont unies et équilibrées. L'argent n'éduque pas, il n'enseigne pas les principes moraux utiles aux enfants pour se construire et éviter les mauvaises expériences.
Un enfant pauvre peut effectivement porter des vêtements qui lui vaudront des moqueries à l'école mais il devrait trouver du réconfort et un équilibre à la maison. Les moqueries concernant les mauvaises odeurs corporelles sont encore un signe de mauvaise éducation. Un savon coute moins cher que de l'alcool et dure plus longtemps.
Donc tout au long du livre j'ai eu ce léger désaccord concernant l'incrimination de la pauvreté.
J'ai eu aussi un ressenti désagréable lorsque l'auteure aborde le thème du travail. Son jugement est acerbe lorsqu'elle parle des emplois sans qualifications exigées.
Je cite un exemple : " J'imagine qu'elles étaient aussi amies que le permet une situation où l'une paie l'autre pour nettoyer ses cabinets." Sa mère travaillait comme femme de ménage, je suppose qu'elle ne nettoyait pas uniquement les toilettes. J'ai fait ce travail à plusieurs reprises, je ne l'ai pas trouvé humiliant.
Un autre exemple : "Si je peux l'éviter, je ne crois pas que j'accepterais encore ces boulots et toute cette merde." Mais de quels emplois parle-t-elle donc ? Je cite : "Centres d'appels, elfe de Noël chez Harrods, serveuse à maintes reprises, femme de chambre, vendeuse, nettoyage des toilettes, collecte de fonds dans la rue, garde d'enfants, travail social, finalement travail dans des associations caritatives – de l'accueil au téléphone à la collecte de plus d'un million de livres." A-t-elle pensé que bien de ses lectrices font ces boulots encore aujourd'hui et vivent dignement grâce à ce genre de travail ?
Quand au style de l'écriture... rien de bien spécial... mais comme il s'agit d'une autobiographie c'est peut être moins important.
Voilà pour mon ressenti.
Il n'empêche que j'admire cette auteure pour la franchise de son récit et la force de s'être sortie d'une vie tristement débutée.

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